Automne 1877, Tokyo, Otama a 16 ans.
Un étranger, portant le kimono (chose assez rare à l'époque) ne cesse de passer devant la propriété de son père pour en admirer le jardin.
Il s'agit de Vincenzo Ragusa, sculpteur italien, enseignant à l'université de Kobu, académie impériale des arts appliqués.
A cette époque, les Samouraïs venaient de perdre leur influence auprès de l'Empereur. Leur ère était révolue. Le nouveau gouvernement cherchait à ouvrir l'Empire du Soleil Levant au monde afin de le moderniser. Il invitait ainsi Français pour l'organisation de l'armée, Allemands pour le domaine médicale et évidemment Italiens pour les questions d'art !
Admirant le trait d'Otama, il lui propose néanmoins d'apprendre à dessiner de façon plus réaliste, plus à l'européenne.
C'est ainsi que chaque jour, il lui apporte une fleur pour la reproduire sur feuille. Viendront ensuite une multitude d'objets les plus divers que Vincenzo doit inventorier.
De là va naître une passion dépassant de loin l'art de dessiner ...
"Mais que vas-tu penser là ? Tu es bien trop jolie pour te comparer à une machine !"
... à dessiner !
Chaperonnée par sa grande sœur, elle accepte ensuite de poser comme modèle pour son mentor.
La suite est "logique" même si difficilement à entendre pour ses parents ... fiançailles, suivies d'une cérémonie nuptiale japonaise. Otama a 19 ans.
Pourtant son espoir d'une vie commune au Japon va être contrarié par un changement de mentalité au sein du gouvernement japonais. Une vague de nationalisme prône la défense de l'art traditionnel national. Vincenzo risque de perdre son emploi et décide de rentrer en Italie, à Palerme ... avec son épouse ! Elle a 21 ans !
© 2024 Keiko Ichiguchi – Andrea Accardi – KANA (Dargaud-Lombard s.a)
50 ans plus tard, Otama se rappelle sa première rencontre avec ce gaijin aimant le dessin et la botanique.
"Il me manque tellement que je peine à respirer"
Nous sommes en février 1936.
De retour à Tokyo depuis 4 ans, son chemin croise le jeune Atsushi, 7 ans. Un gamin désœuvré, d'une famille pauvre, mais possédant un réel intérêt et don pour le dessin. Otama se lie d'amitié pour lui et le prend sous son aile. Pour lui, elle va revivre son odyssée en Italie, tout en tentant de le protéger des événements de son époque.
Une odyssée de 50 ans où elle va s'intégrer dans un pays qu'elle ne connaît pas, au point d'en oublier son Japon natal ... et de s'en faire oublier pareillement. Devenue artiste reconnue, elle suivra et poussera son mari dans toutes les entreprises culturelles qu'il entreprendra.
Vivant intensément la "Belle Époque" palermitain de la fin du XIXe siècle, ils traverseront ces années plus intimement fusionnel jour après jour.
"Je ne ressentais jamais la solitude ... malgré la distance qui me séparait du Japon."
"- Regardez ! C'est le professeur Ragusa et son épouse japonaise.
- C'est une peintre exceptionnelle.
- Ils sont toujours ensemble. Quel beau couple !"
Malheureusement, le 13 mars 1927, à l'âge de 86 ans, ce dernier meurt. Elle a 65 ans et se sent abandonnée par son pays d'origine. Elle est alors convaincue qu'elle finira sa vie dans son pays d'adoption.
© 2024 Keiko Ichiguchi – Andrea Accardi – KANA (Dargaud-Lombard s.a)
Pourtant la vie peut réserver de belles surprises. A 70 ans, suite à un heureux concours de circonstances, son vœu de retour se réalise enfin.
"J'avais traversé les mers au bras de l'homme de ma vie. Et voilà que je faisais le chemin inverse en compagnie de ma petite-nièce.
J'ai toujours vécu dans le sillage de l'amour ..."
Mais ce sera pour réaliser que le Japon de son enfance a bien changé. De nouveaux troubles se préparent et une révolte militaire éclate. En 4 jours, elle sera néanmoins mâtée pour ne plus exister que sous le nom des "incidents du 26 février 1936".
© 2024 Keiko Ichiguchi – Andrea Accardi – KANA (Dargaud-Lombard s.a)
Et quoi de mieux pour réaliser ce one-shot qu'une auteure japonaise, Keiko Ichiguchi et un dessinateur italien, lui-même de Palerme, Andrea Accardi !
Un récit de vie poignant, raconté avec passion et amour, inspiré de l'extraordinaire parcours d'Otama Kiyohaha (1861 - 1939) entre son Japon natal et son Italie d'adoption.
Un scénario sensible et poétique sur le choc de 2 cultures que tout oppose mais que l'amour de 2 êtres, de 2 artistes réunira durant un demi-siècle. Ils traverseront moultes épreuves, connaîtront des chamboulements historiques et politiques majeures dans un Japon qui se cherche et se recherche.
Un seinen complexe et réaliste à la fois qui aborde de façon humaine et sentimentale la vie hors norme de cette femme, première peintre japonaise de style occidentale et Japonaise ayant été le modèle d'un artiste occidental. Loin d'être uniquement un "conte de fée" à la sauce italo-japonaise, Keiko Ichiguchi ne tait pas pour autant les aspects moins romantiques de cette passion : le regard parfois moqueur des Italiens à Palerme, leur humour grivois, les sentiments plutôt hostiles de sa belle-mère, l'opposition sociale entre les Japonais pauvres et les plus riches ou aisés, les tensions sociales qui secoueront le Japon et l'entraineront en partie dans un second conflit mondial, ...
© 2024 Keiko Ichiguchi – Andrea Accardi – KANA (Dargaud-Lombard s.a)
Évidemment, le dessin, dans un style manga raffiné et pur, traduit toute la tendresse qui émane des protagonistes et de leur existence. Le trait léger, fin, doux au regard d'Accardi sublime cette narration en la rendant encore plus fascinante.
Il serait enfin difficile de passer son silence la superbe jaquette reprenant en couleur pastel le dessin de la couverture.
Un très joli ouvrage sélectionné notamment dans le cadre de l'opération "Lisez-vous le belge" 2024, chez l'éditeur Kana : site
Thierry Ligot
_____________________________________________________________________________________________-
Titre : La vie d'Otama
Scénario : Keiko Ichiguchi
Dessin : Keiko Ichiguchi / Andrea Accardi
Editeur : Kana
Collection : Made In
Type : Seinen
Genre : historique, drame, récit de vie
Public : ado, adulte
Parution : 7 juin 2024
Page : 136
Format : 17 x 24 cm
ISBN : 978 2 5051 1719 3
Prix : 15,5 €
Qui est Willy Woob, l'homme qui SE tire plus vite que son ombre ?
Willy Woob est certainement l'un des héros les plus attachants du journal Spirou. Flanqué de son chien Kiki, c'est un poète des temps modernes, un épicurien, un innocent. Bref, on aimerait tous l'avoir comme ami. De Willy et Kiki, on se demande qui élève qui. Ils quittent leurs strips habituels pour un western de six planches. Lucky Luke, prends garde à toi !
Pendant ce temps, les abonnés vont égayer leur chambre ou pourquoi pas le salon familial avec un sublime et dépaysant poster du Marsupilami signé Alexis Nesme et Lewis Trondheim.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Nesme, Trondheim - Dupuis
Histoires à suivre :
Cavaliers de l'apocadispe (Les) sauvent la nature |
Libon |
Fabrice (Les) : Décalécatan |
Erre / Fabcaro / Greff |
Jérôme K. Jérôme Bloche : Perpétuité |
Dodier / Cerise |
Louca : La coupe du Griffon |
Dequier / Guillo |
Marsupilami (Le) : El Diablo |
Nesme / Trondheim |
Récit complet :
Willy Woob : Kroket's River |
Moog / Bernstein |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Dad Flashbacks |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom / Cerq |
Game over |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Gary C.Neel, mon papy à l'ouest |
Gorobei / Ced |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Pujol / Angèle |
Nelson |
Bertschy |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Titan Inc. |
Boisteau / Martin |
Vie galaktik (La) |
Lecrenier / Gallez |
Rubriques :
Coin des lecteurs (Le) : Les BD de ma vie |
Madd |
En direct du futur : Tanis, par Osiris ! |
Bajram / Mangin |
Interview : Willy par Woob |
Moog / Bernstein |
Jeux : Bienvenue au Musée Spirou |
Rich ! |
Tuto dessiné : Dessinez Kiki ! |
Moog |
Supplément abonnés :
Poster Le Marsupilami |
Nesme / Trondheim |
En kiosques et librairies le 16 Octobre 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
Rejoignez le fan-club de Louca !
Ça faisait longtemps qu'on attendait ça. Voici enfin le retour de Louca. Le footballeur le plus émotif du monde est de retour. Amour et drame sont au programme de la coupe du Griffon. La compétition est lancée. Bruno Dequier retrouve ses héros en leur faisant faire un bon dans le temps de quelques années.
Pendant ce temps, les abonnés sont contents. Ils vont coller de sublimes autocollants Poltron Minet.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Madd, Mayen - Dupuis
Histoires à suivre :
Cavaliers de l'apocadispe (Les) sauvent la nature |
Libon |
Fabrice (Les) : Décalécatan |
Erre / Fabcaro / Greff |
Jérôme K. Jérôme Bloche : Perpétuité |
Dodier / Cerise |
Louca : La coupe du Griffon |
Dequier / Guillo |
Marsupilami (Le) : El Diablo |
Nesme / Trondheim |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Brad Rock, the gold digger |
Jilème / David |
Dad Flashbacks |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Gary C.Neel, mon papy à l'ouest |
Gorobei / Ced |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Patelin / Angèle |
Pernille |
Trichet / Dav / Esteban |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Titan Inc. |
Boisteau / Martin |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Thomas |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans ma bibliothèque |
Perrault |
En direct du futur : Que de bulles ! (Quai des bulles) |
|
Interview |
Dequier |
Jeux : Super entraînement |
Gyom |
Spirou et moi |
Chabbert |
Supplément abonnés :
Autocollants Poltron Minet |
Madd / Mayen |
En kiosques et librairies le 9 Octobre 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
« -Ça t’a plu ?
-Ou… Oui.
-Ecoute-moi, le cinéma, c’est un jeu entre l’ombre et la lumière. »
Je venais de voir un film avec mon père dans une salle de cinéma bondée et enfumée. J’avais 13 ans.
Rintarô est né à Tokyo en 1941. Incorporé dans l’armée, son père se bat contre l’ennemi américain. A trois ans, avec sa mère et son petit frère, ils fuient vers la campagne. Le père les rejoindra après la guerre. 1947, c’est l’entrée à l’école où il découvrira les dessins du recueil de contes du monde. Un trésor ! Lors de séjours chez son grand-père, il apprend que son père rêvait de cinéma. A 8 ans, c’est lui qui découvre la magie d’un projecteur de cinéma de 16 mm dans le gymnase de l’école. « C’est donc ça, le cinéma ! » L’été suivant, il s’émerveille devant le cinéma itinérant. En 1951, c’est le retour à Tokyo. Tout le fascine. En échange de l’autorisation de coller des affiches de films sur la devanture de leur salon de coiffure, Rintarô, collégien, peut aller au cinéma à volonté. Il sèche les cours et rêve au métier de réalisateur. Il se fabrique une lanterne magique, en bois. Il dessine des bandes de 35 mm qu’il illustre. Il se fait ses premiers dessins animés.
Rintarô apprend à écrire un scénario. Puis, vint l’avènement de la télévision. Nous sommes en 1957. Sa vie est en train de prendre une direction décisive. Il quitte définitivement le collège et entre dans le monde du travail. Le monde du repassage, ce n’est du tout ce à quoi il rêvait. Un matin, dans le journal, il tombe sur une annonce : la production Hattori cherche des dessinateurs pour un film d’animation. Après deux mois d’apprentissage, la société fait faillite. Il se recycle comme coloriste dans une autre société. Son rêve est de rentrer aux studios Toei qui ont pour ambition de devenir le Walt Disney japonais. Eté 1958, le rêve devient réalité. Il travaille sur Le serpent blanc, tout premier long métrage japonais d’animation. Le film sera un succès. Un nouveau projet est sur les rails : l’adaptation d’un manga d’Osamu Tezuka, le créateur d’Astro Boy ! L’histoire est encore longue.
Qui mieux que Rintarô lui-même pouvait raconter son histoire ? Il réalise ici sa première BD. En près de 250 planches, le mangaka remonte à sa prime enfance pour expliquer le pourquoi du comment de sa passion qui deviendra sa vie. Il se souvient de chacune des scènes marquantes qui ont forgé son avenir, avec ses espoirs et des désillusions. Sa rencontre avec Tezuka sera pour le moins déterminante. Ils vont travailler ensemble sur l’adaptation d’Astro Boy pour la télévision. 1963, avec la diffusion du premier épisode, c’est le véritable début de l’animation japonaise telle qu’on la connaît. Le succès d’Astro entraîne de nombreux studios à produire du contenu. Rintarô devient le réalisateur des aventures du petit robot. Il ne sait pas que quelques années plus tard, il adaptera pour Toei animation un manga d’exception : Capitaine Albator, le pirate de l’espace, de Leiji Matsumoto, avant de passer au cinéma avec Galaxy Express 999, pour achever sa carrière en 2001 avec la sortie de sa dernière réalisation : Metropolis, une œuvre de Tezuka disparu en 1989, adapté par Katsuhiro Otomo, créateur du légendaire Akira.
« Va ! Ecris ta propre histoire. », dit Albator à un jeune membre de l’équipage. Rintarô a certainement pris la phrase pour lui puisqu’il a écrit cet album qui retrace sa vie, plus qu’une vie, un pan de l’Histoire de l’anime avec un grand H.
Ma vie en 24 images par seconde
One shot : Ma vie en 24 images par seconde
Genre : Biographie
Scénario & Dessins : Rintarô
Projet initié par : Shoko Takahashi.
Éditeur : Kana/Dargaud
ISBN : 9782505076384
Nombre de pages : 256
Prix : 27,90 €
« -Tu as amélioré le repoussombre ?
-J’ai fait des mélanges avec tout ce que j’ai sous la… Le quoi ?
-Le repoussombre.
-Le repou… Tu veux parler de concentré d’étylogramopathisaque ?
-Oui, c’est pareil.
-Soit ça ne change rien au résultat, soit l’effet disparaît complètement.
-Oh.
-Mais la recette du « repoussombre » reste utile. On est àl’abri de ces taches d’Ombre, ça les nettoie, c’est déjà beaucoup. Mais l’effet ne dure pas assez longtemps. »
Mycène et Roch, la jeune fille aux interminables cheveux blancs et son camarade, parcourent les rues de la cité qui semble abandonnée. La ville est envahie par les ombres, des taches violettes qui souillent les murs. Roch fait des expériences pour trouver l’antidote. Pour l’instant, il n’a découvert qu’une solution qui les nettoie, mais elles repoussent. Les enfants ont encore de nombreux quartiers à explorer, notamment les bâtisses proches du mur d’enceinte de la cité. Les maisons sont somptueusement ornementées. Mycène déduit rapidement que le mur est une muraille intérieure qui entoure le palais et les lieux importants de la ville. Mais comment le franchir ?
Dans une ambiance médiévale fantastique, Le temps des ombres n’est ni plus ni moins qu’une histoire de virus. Depuis le début, Mycène et Roch cherchent le remède pour éviter que les ombres ne se propagent. Le récit a un côté aventure dont vous êtes le héros. Une fille, un garçon, une lectrice, un lecteur, l’assimilation ne peut être plus simple. L’histoire a l’air basique mais possède quand même un certain suspens anxiogène. Les gamins sont seuls, dans une ville fantôme. Il faudra attendre la cinquante-et-unième planche sur quatre-vingt-deux pour qu’ils aient affaire à une autre forme de vie ou d’intelligence. Avant cela, on ne s’est pourtant pas ennuyé une seule seconde.
Après Le dernier printemps et L’été de feu, avant L’hiver du monde, Le peuple de l’automne, troisième épisode, troisième saison, va responsabiliser les enfants par rapport à la dégradation du monde. Les auteurs délivrent en filigrane un message écologique, montrant que les générations présentes et futures ont la lourde tâche de réparer les erreurs et les négligences de leurs aînés. Le scénariste David Furtaen parle ainsi aux lecteurs dès huit ans. L’illustratrice Pauline Pernette réussit le pari de construire des planches très architecturales dans ce qu’elles représentent, à la fois vides de vie et empreintes de passé. Les décors souillés par les Ombres sont somptueux.
Le temps des Ombres est une série intelligente qui fait rentrer les jeunes lecteurs dans la cour des grands. Dans les pas de Mycène et de Roch, les voilà acteurs d’une aventure qui, avec modernité, sent bon les histoires du journal Tintin de jadis.
Laurent Lafourcade
Série : Le temps des ombres
Tome : 3 – Le peuple de l’automne
Genre : Fantastique
Scénario : David Furtaen
Dessins & Couleurs : Pauline Pernette
Éditeur : La Gouttière
ISBN : 9782357961081
Nombre de pages : 88
Prix : 15,70 €
"-Faites attention, tout le monde !
-Qu'est-ce que vous voulez ?! Je suis sûr que nous ne vous avons rien fait.
-En effet, il ne s'est rien passé. Je veux simplement emprunter ton arme. Où est-elle ? Montre-la moi, s'il te plaît.
-On me l'a prêtée, donc je ne peux pas vous la donner."
Katsumi Haruyama, jeune informaticien, et ses collègues de bureau ont été transportés dans l'interface système mmporg "Re world" du jeu sur lequel ils étaient en train de travailler. La virtualité est devenue une nouvelle réalité. Le monde est devenu un jeu de rôle en ligne massivement multi-joueurs. Les protagonistes sont dépendants de la vie de leur personnage. S'ils se font tuer dans le jeu, ils disparaîtront.
© Tony - Dupuis
Katsumi s'apprête à affronter un nouvel ennemi. Eichi Kimura, ancien employé de l'entreprise, considéré comme un génie. Il semble intimement lié aux changements soudains du monde. Il est encore en vie et est extrêmement puissant. Il a écrit le scénario de "reworld" et a paramétré les démons. Le contenu principal du jeu concerne l'affrontement entre humains et démons. Mais Kimura n'en a pas le contrôle. Alors, Katsumi/Kimura, rivaux ou alliés ? Il faudra faire des choix pour survivre dans le game.
© Tony - Dupuis
D'origine coréenne, le webtoon est un manhwa créé pour une lecture numérique. Le concept date de 2003 et s'est largement démocratisé au reste du monde. Au fil des ans, le webtoon a énormément gagné en popularité et en parts de marché par rapport au manga. En France, plusieurs portails proposent des webtoons. C'est Delitoon qui a lancé le bal en 2011. Le roi des bugs peut se lire sur Piccoma. Il est édité sur papier par K-Factory, label de Dupuis. On peut se poser la question de l'intérêt d'une édition physique vu la surproduction actuelle. Le succès de Solo leveling apporte un argument de poids au procédé. Le roi des bugs pourrait bien surfer sur la vague, le webtoon étant en plus geek compatible. On en a parlé à la sortie du tome 1, le seul écueil est l'abus de flous artistiques. Ça passe peut-être bien sur smartphone mais ça pique les yeux sur papier.
© Tony - Dupuis
Chargez vos batteries et nettoyez vos écrans, préparez vos claviers et votre siège gaming, Le roi des bugs vous entraîne en immersion dans le jeu. Vous n'êtes pas des PNJ !
Laurent Lafourcade
Série : Le roi des bugs
Tome : 2
Genre : Fantastique
Scénario, Dessins & Couleurs : Tony
Éditeur : Dupuis
Collection : K Factory
ISBN : 9782808505314
Nombre de pages : 288
Prix : 15 €
"-Hé, toi devant la porte ! Ne reste pas planté là comme une asperge… Approche ! Qu'est-ce que je peux faire pour toi, mon garçon ?
-Bonjour Monsieur, je m'appelle Teddy Rinner ! Je viens d'intégrer le pôle espoir…
-Teddy ! Justement, je t'attendais. Heureux de te rencontrer !"
Août 2024, Teddy Riner foule les tatamis des jeux olympiques de Paris. Vingt ans plus tôt, en septembre 2004, il quittait la capitale pour entrer au pôle espoir de Rouen avec l'ambition de devenir champion du monde de judo. Loin de sa famille, il intègre son premier appartement pour se rapprocher un peu plus de son rêve. Mais avant cela, il va devoir s'imposer dans son nouveau club. Moussa et Lena, respectivement 10 et 9 ans, observent ce qu'ils pensent être du kung-fu par la fenêtre. Teddy va leur apprendre que c'est un tout autre art martial : le judo, qui se concentre sur les techniques de projection et de contrôle sur l'adversaire. C'est le japonais Jigorô Kanô qui a développé cette "voie de la souplesse" à partir d'anciennes techniques de combat. Le judo est un sport de valeurs morales. La discipline et le respect y sont prépondérants.
© Topher, Tiers - Pika
Dom-Sensei, professeur, accueille Teddy dans le dojo. Ses nouveaux camarades le saluent. Parmi eux, Damien se propose pour être son binôme d'entraînement, mais ses intentions ne sont pas bienveillantes. Il ne compte pas laisser un parisien arrogant lui voler la vedette. Il l'envoie au tapis en une prise. Loin de se laisser impressionner, Teddy se relève et reprend le combat. Son adversaire ne verra rien venir. A son tour de se retrouver allongé sur le tatami. A présent, les jeunes du club savent à qui ils ont à faire. Ça y est. Teddy vit sa passion. Il lui tarde déjà de participer à sa première compétition.
© Topher, Tiers - Pika
Hajime ! C'est le signal que le combat commence. Les mains le long du corps, les adversaires se saluent et l'affrontement débute. Tout comme débute l'ascension de la légende Teddy Riner que l'on découvre adolescent dans ce manga. Série prévue en trois tomes, on va suivre la formation et le parcours du judoka tout au long de sa carrière. Pour bien parler d'arts martiaux, il fallait des passionnés de ces sports. C'est le cas de Tiers, scénariste biberonné aux films de Bruce Lee et de Jackie Chan, et de Topher, alias Christophe Cointault, auteur de Wind Fighters, qui pratique le MMA, dont il a d'ailleurs un projet de série. De nombreux bonus enrichissent ce premier tome : interviews des auteurs et de Teddy Riner himself, genèse du projet, croquis,… On est invité au cœur de la création.
© Topher, Tiers - Pika
Que l'on soit judoka ou simple spectateur, que l'on aime ce sport ou que l'on s'en désintéresse, on ne peut qu'être ému par le parcours de ce champion d'exception qu'est Teddy Riner, que l'on suit ici avec fascination.
Laurent Lafourcade
Série : Hajime ! Teddy Riner, l'ascension d'une légende
Tome : 1
Genre : Sport
Scénario : Tiers, d'après l'histoire de Teddy Riner
Dessins : Topher
Éditeur : Pika
ISBN : 9782811689100
Nombre de pages : 204
Prix : 7,70 €
Attention, midi va sonner ! 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 !!! Debout Léon ! Gabi enlève son foulard et le fait tourner au-dessus de ses oreilles. Il chante la chanson à tue-tête !
"-Debout, debout, debout Léon…"
Les fêtes de Bayonne ! Ah, quelle institution ! Comme ses parents, comme des centaines de milliers d'autres personnes, le petit Gabi les attend avec impatience d'une année sur l'autre. Enfin, enfin, il est là le temps de la parenthèse enchantée. Comme le Père Noël en décembre, comme les cloches à Pâques, elles font leur retour annuel. Les festivités ont débuté. Aujourd'hui, c'est jeudi. C'est la journée des enfants aux fêtes de Bayonne. Tout de rouge et de blanc vêtu (enfin, uniquement de rouge, parce que, de blanc, il a son pelage, Gabi est un lapin, on ne l'a pas dit !), le gamin est fin prêt.
© Guimont, Davmvp – Atlantica
Bayonne, c'est la ville du chocolat. Quel régal que de s'en mettre plein les moustaches ! La musique des bandas enjaille les rues et résonne dans le cœur de Gabi. Le voilà tout excité pour courir, poursuivi par les taureaux -à roulettes- de l'encierro. Il n'a peur de rien, ce Gabi ! Ensuite, pas de répit, il faut se faufiler entre les géants afin d'aller sur la place de la Mairie pour réveiller le Roi Léon. Entre pique-nique, choka-tira, fête foraine et fandango, la journée du petit festayre n'est pas près de se terminer.
© Guimont, Davmvp – Atlantica
Les fêtes de Bayonne ont débuté en 1932. Elles ont bientôt cent ans. Réputées dans le monde entier, elles se déroulent au milieu de l'été dans cette magnifique ville du Pays Basque et accueillent chaque année plus d'un million de visiteurs. Cette année, avec Gabi, ça en fait un de plus. Conviviales et bon enfant, c'est un rendez-vous il faut le dire très arrosé en soirée, mais très familial en journée. C'est ce côté intergénérationnel que met en évidence un petit album comme celui-ci. Scénarisé par Stéphanie Guimont et dessiné par Davmvp, à l'instar de la série Roi Léon signée Duverdier, Gabi pourrait être le porte-parole de la culture basque au-delà des sept provinces.
© Guimont, Davmvp – Atlantica
Danse, Gabi ! Joue, Gabi ! Chante, Gabi ! Amuse-toi et remplis nos cœurs de bonheur comme l'est le tien ! Agur diauna eta laster arte ! Au revoir et à bientôt !
Laurent Lafourcade
One shot : Gabi aux fêtes de Bayonne
Genre : Festivités
Scénario : Stéphanie Guimont
Dessins & couleurs : Davmvp
Éditeur : Atlantica
ISBN : 9782758805779
Nombre de pages : 32
Prix : 16 €
"-Bah Mireille, tu fais quoi, ici ? C’est pas ton jour de congé ?
-Si, si, mais vu que c’est la fin du monde ce soir, je voulais pas prendre de retard sur les fiches de paye.
-J’adore cette initiative, Mireille.
-Nan, et en plus mon mari s’est donné la mort ce matin dans la cuisine. J’vous dis pas l’odeur."
L’heure est grave. Torse nu et épaule tatouée, le Président de la République annonce en direct à la télévision que l’apocalypse est prévue pour le lendemain à 19h. C’est pour ça qu’il a réalisé ses rêves. Devant son téléviseur, le manager d’une entreprise commence à envisager d’avancer la réunion prévue à 18h. Sa femme lui conseille de la faire à 17h. Le lendemain matin, dans les familles, la dernière journée de vie s’organise. Comment choisir sa cravate, au lieu de faire l’amour toute la journée ? Comment préserver la laïcité à l’école alors que la maman de Nadia porte un voile ? Comment va faire José pour s’immoler par le feu avant l’instant fatidique ? Comment vont s’organiser les employés de Bricosympa pour faire un chiffre d’affaires exceptionnel ? Et la maîtresse d’école ? Elle va juste péter un câble, mais ça va. Pour la Dernière réunion avant l’apocalypse, chacun met tous les atouts de son côté.
© Karibou, Chavant - Delcourt
Envoyez l’armée ! C’est ce que décide le président de la République dans un tout autre contexte. Face aux agriculteurs qui déversent leurs stocks de lait, face aux gilets jaunes qui bloquent les ronds-points, face aux routiers qui brûlent des pneus et des profs qui font grève, le Président envoie l’armée. Il a tellement l’habitude de prendre les grands moyens que lorsqu’on lui dit que le président russe le demande au téléphone, ben, il envoie aussi l’armée. Il s’agirait d’être un peu plus concentré. Heureusement que l’Etat-Major de la Grande Muette assure par derrière, que ce soit pour abattre un gorille géant qui terrorise une ville ou changer un robinet qui fuit. Quelle que soit la situation, il faut une tactique infaillible.
© Erre, Greff - Delcourt
La collection Pataquès s’enrichit de deux nouvelles pépites à mourir de rire. Karibou et Thierry Chavant imaginent comme le titre l’indique ce que pourrait être la dernière journée d’une humanité vouée à sa perte. Fabrice Erre, lui, imagine comment l’armée peut être la solution à tous les problèmes, locaux ou internationaux. C’est un Président loufoque ressemblant étonnamment à Emmanuel Macron qui réunit les deux livres. Fataliste dans le premier, Maladroit dans le deuxième, le chef de l’Etat est croqué dans des situations hors du commun poilantes.
© Karibou, Chavant - Delcourt
© Erre, Greff - Delcourt
Vu les sujets choisis, on aurait pu en pleurer. Les auteurs en ont pris le parti d’en rire. Tiens, et si c’était avec celui-ci qu’on nous faisait un nouveau gouvernement ?
Laurent Lafourcade
One shot : Envoyez l’armée !
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Fabrice Erre
Couleurs : Sandrine Greff
Éditeur : Delcourt
Collection : Pataquès
ISBN : 9782413048282
Nombre de pages : 64
Prix : 13,50 €
One shot : Dernière réunion avant l’apocalypse
Genre : Humour
Scénario : Karibou
Dessins & Couleurs : Chavant
Éditeur : Delcourt
Collection : Pataquès
ISBN : 9782413079149
Nombre de pages : 64
Prix : 13,50 €
"-C'est dingue, cette ville !
-Ah, tu le sens, toi aussi ?
-Tu parles à maman, mon nouveau mec a peur de se transformer en loup-garou…
-Euh, quoi ?!
-…Et au chalet où on passe la nuit, on tombe sur une gamine bizarre avec un œil tatoué dans le dos !! Je gère plus, là !!"
Saint-Elme, charmante petite bourgade de montagne, est le théâtre d'un jeu mortel entre politicards véreux, mafieux sanguinaires et la population locale. Tout avait commencé par la disparition d'un fils de bonne famille et l'arrivée sur les lieux d'enquêteurs chargés de retrouver sa trace. Les magouilles autour de l'usine d'eau minérale et les trafiquants de drogue allaient rapidement rendre tout beaucoup plus compliqué que prévu. A présent, c'est l'heure des règlements de compte. Les fantômes et les crapauds s'en mêlent. Tous les acteurs sont en scène. Le spectacle final, l'apocalypse, peut commencer. Quelqu'un réussira-t-il à sortir indemne de ce nid de guêpes ?
© Lehman, Peeters - Delcourt
Après cinq tomes, comme prévu, la saga Saint-Elme se clôt en apothéose. Le titre de l'épisode n'est pas anodin. Les Thermopyles sont un passage en Grèce où se sont déroulées de nombreuses batailles, de l'Antiquité entre Grecs et Perses jusqu'en 1941 avec un affrontement gréco-britannique contre l'armée nazie. Les Thermopyles se traduisent également par "portes chaudes" car il y avait des sources au pied de la falaise. Héraclès s'y serait baigné pour se laver du poison de l'hydre de Lerne. Batailles et puissance de combat sont donc les symboles de ce lieu. Il était donc logique, vu ce qu'il s'y passe, que Saint-Elme lui emprunte son patronyme.
© Lehman, Peeters - Delcourt
Serge Lehman et Frederik Peeters ont tenu toutes leurs promesses. Entre fantastique et psychédélisme, ils répondent aux questions laissées en suspens et clôturent les destins de leurs personnages, sans empathie et avec violence pour certains, avec compassion pour d'autres. Tous ceux qui le méritaient ne connaîtront cependant pas un happy-end. Un tel massacre n'a pas lieu sans que certains n'y laissent quelques plumes ou leur âme. Ne lisez pas cet album si vous n'avez pas lu les précédents. Cela n'aurait aucun sens, à part celui de profiter du dessin et surtout de la colorisation exceptionnelle des planches. Saint-Elme peut et doit se lire à présent comme un grand récit avoisinant les quatre-cent planches.
© Lehman, Peeters - Delcourt
Faisant le grand écart entre Les tontons flingueurs et Las Vegas Parano, Saint-Elme est une pentalogie remarquable des années 2020 qui laissera son empreinte.
Laurent Lafourcade
Série : Saint-Elme
Tome : 5 – Les thermopyles
Genre : Thriller
Scénario : Serge Lehman
Dessins & Couleurs : Frederik Peeters
Éditeur : Delcourt
Collection : Machination
ISBN : 9782413080350
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2025 | ![]() |
![]() |