Information générale concernant le monde de la BD
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Odeurs dessinées.   Germaine Cellier L'audace d'une parfumeuse

 

"-Monsieur Carles est un génie !

-Ah ouais ? Ben moi je ne pense pas comme lui ! ses étapes, sa méthode, foutaise ! Un parfum, ça se fait d'instinct !

-Mais… Vous n'aimez pas Shocking ?

-Shocking, d'accord, il est plutôt bon ce parfum, mais moi j'en ferai de meilleurs !"

 

 

 

 

 


                La plupart des créateurs de parfums sont tombés dans l'oubli. Parmi eux, Germaine Cellier a eu un parcours remarquable. Née à Bordeaux en 1909, elle sera éduquée chez les sœurs. Elle est plutôt impertinente. En 1921, la famille déménage en région parisienne et elle a maintenant une petite sœur. Trois ans plus tard, à quinze ans, Germaine intègre l'école privée Scientia à Auteuil pour devenir laborantine ou aide bactériologiste. Lors de l'exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925, elle découvre le pavillon des parfums. Quelques mois plus tard, diplômes en poche, elle décide de devenir créatrice de parfums. Sa carrière va réellement démarrer lorsqu'elle va intégrer une société grassoise basée à Argenteuil où elle va rapidement se faire repérer pour son nez.

© Egémar, Revel - Nathan

                On accompagne Germaine Cellier dans sa carrière et dans sa vie privée, tout au long d'un siècle ravagé par les guerres, de sa naissance à sa mort en 1976. Elle travaillera pour les plus grandes maisons : Balmain, Nina Ricci, Balenciaga, Piguet,… Son "nez" rivalisera avec ceux de ses concurrents essentiellement masculins. Elle révolutionnera la parfumerie française en créant ses propres fragrances. Elle apprendra avec Jean Carles la pyramide olfactive mais s'opposera à lui sur les méthodes de création. Cette pyramide est celle qui différencie pour un parfum les notes de tête que l'on sent en premier puis s'estompent, des notes de cœur qui s'installent pour quelques heures, et des notes de fond qui peuvent rester imprégnées toute une journée.

© Egémar, Revel - Nathan

                Béatrice Egémar n'est pas que scénariste. Elle est aussi designer olfactif et propose des causeries autour de ses livres sur le thème du parfum. Sous une couverture impeccablement maquettée, Sandrine Revel offre à la créatrice de parfums un parcours tout en délicatesse. Depuis quelques années, la dessinatrice ne cesse de progresser, de se diversifier, d'étonner. Ici, elle permet à grand fracas (de Robert Piguet) de faire sentir les fragrances dans des cases qui semblent olfactives. Les autrices complètent le cœur BD de l'album avec les coulisses de la création, dont un glossaire, un carnet de croquis et une interview imaginaire de Germaine Cellier. Cerise sur le gâteau, une carte imprimée sur des encres parfumées à Grasse est insérée dans l'album.

© Egémar, Revel - Nathan

                Le biopic est un genre qui sied parfaitement à la bande dessinée. L'audace de Germaine Cellier est ainsi enfin reconnue.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Germaine Cellier L'audace d'une parfumeuse

Genre : Biopic

Scénario : Béatrice Egémar

Dessins & Couleurs : Sandrine Revel

Éditeur : Nathan

ISBN : 9782092494615

Nombre de pages : 160

Prix : 27 €


 



Publié le 09/06/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4495 – 5 Juin 2024

 

 

Bas les masques ! XIII

 

 

 

 

 

 

 

XIII est né il y a quarante ans dans le journal de Spirou. Peu de gens s'en rappellent. C'est presque en catimini à l'été 1984 que le plus célèbre amnésique du monde a laissé sa mémoire de côté avant de prendre possession des pages de l'hebdomadaire. Ses trois premières aventures y ont été prépubliées avant qu'il ne soit l'exclusivité de Dargaud. Pour fêter ça, XIII est à l'honneur d'un récit complet complètement décalé de Romain Dutreix, qui signe aussi la couverture, et d'un mini-récit lui aussi particulier scénarisé par le maître Jean Van Hamme et dessiné par le Vance compatible Philippe Xavier.

 

            Pendant ce temps, les abonnés vont donc partager leur bonus avec tout le monde puisqu'il s'agit du mini-récit XIII.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

© Van Hamme, Xavier - Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Cœurs de ferraille (Les) : Sans penser à demain

Munuera / BeKa / Sedyas

Lieutenant Bertillon : Sedna

Pomès /Barth / Drac

Métier le plus dangereux du monde (Le) : Le temps suspendu

Lai / Bocquet / Alquier

Spirou et Fantasio : La baie des cochons

Elric / Lemoine / Baril

 

 

Récit complet :

 

XIII : Treize fois quarante : Groom total

Dutreix

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Crash Tex

Dab's / Gom

Dad Flashback

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Nelson

Bertschy

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Willy Woob

Moog / Bernstein

Willy Woob

Moog / Bernstein

XIII : Un sacré numéro

Sti

 

 

Rubriques :

 

Interview

Van Hamme

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier !

Xavier

En direct du futur : Le prix Atomium

 

Jeux : Nouvelle attraction du Parc Spirou ! Parc Myspirium

Antoine / Morin

Spirou et moi

Mab

 

 

Supplément:

 

Mini-récit XIII : Bas les masques !

Van Hamme / Xavier

 

 

 

En kiosques et librairies le 5 Juin 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 



Publié le 06/06/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4494 – 29 Mai 2024

 

 

Vol de planches à la rédaction, Gaston est-il le dernier recours ?

 

 

 

 

 

 

 

Le chat et la mouette sont affolés. Mais eux, c'est pour une boîte de sardine. Gaston enfile sa veste. Des planches ont été volées à la rédaction. Un maître chanteur est à l'œuvre. C'est le grand final du très bon album de Gaston signé Delaf dans une histoire en six planches. Il sauve le journal et il revient. C'est juste dommage pour les lecteurs que ce soit de la post-publication. Autrefois, les lecteurs du magazine avaient le privilège de toutes les avant-premières. Il est vital que la rédaction y revienne. Espérons que ce soit l'un des objectifs du nouveau rédac'chef qui va bientôt débarquer.

 

            Pendant ce temps, les abonnés n'ont pas de privilège cette semaine.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

© Erre, Fabcaro - Dupuis

 

 

Histoires à suivre :

 

Cœurs de ferraille (Les) : Sans penser à demain

Munuera / BeKa / Sedyas

Lieutenant Bertillon : Sedna

Pomès /Barth / Drac

Métier le plus dangereux du monde (Le) : Le temps suspendu

Lai / Bocquet / Alquier

Spirou et Fantasio : La baie des cochons

Elric / Lemoine / Baril

 

 

Récit complet :

 

Gaston : Gare à Gaf-man

Delaf / BenBK

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Brad Rock

Jilème / David

Crash Tex

Dab's / Gom

Dad Flashback

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège 

Grosjean / Riccobono 

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Méthode Raowl (La)

Tebo

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

 

 

Rubriques :

 

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon atelier !

Bercovici

En direct du futur : Le passé de Dad

Nob

Jeux : La bataille d'Oursonville

Bataillon

Leçon de BD (La)

Marko

 

 

En kiosques et librairies le 29 Mai 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 



Publié le 06/06/2024.


Source : Boulevard BD


L’ombre du temps.   Yoko Tsuno 31 - L’aigle des Highlands

 

"- Que cherchez-vous dans ces ruines la nuit ?

-J’écris un livre sur l’histoire de l’abbaye et la nuit est propice aux découvertes !

-De quelle nature ?

-Des restes de carnets privés des moines encore enfouis sous les pierres pourraient nous aider à y voir plus clair !

-Sur quoi ?

-Sur le passé et la présence d’un animal satanique troublant ces lieux !"

 

 

 

 

 


                Dans un doux automne écossais, Yoko Tsuno, ses amis Bonnie et Emilia, ainsi que les enfants Rosée-du-matin, Khâni et le robot Angela passent la soirée dans une cabane dans un arbre. Tous vont y dormir parce que les travaux d’électricité du cottage ne sont pas terminés. Une fois les plus jeunes couchés, pendant que Yoko est occupée à gérer des commandes en ligne pour les filatures en laine d’agneau de Cécilia, Bonnie et Emilia sortent pour nourrir un renard. C’est là qu’elles découvrent dans les vestiges de l’abbaye de Loch Castle deux moines en train de faire des fouilles. Un muret s’effondre, Emilia chute, les individus en profitent pour disparaître. Le lendemain, Frère Maxime vient s’excuser auprès des filles. Il écrit un livre sur l’histoire de l’abbaye et profite des nuits pour faire des fouilles en toute tranquillité. D’après lui, il y aurait eu par le passé en ces lieux un animal satanique. Ce serait un aigle royal qui veillait sur un secret bien gardé. Si l’histoire dit qu’il aurait été massacré par les moines, une autre version prétend que des démons seraient venus l’enlever avec une espèce d’œuf avec des bras se déplaçant dans une spirale de lumière. Ça fait tilt dans la tête de Yoko. Il y a du Monya et de ses voyages dans le temps dans l’air.

© Leloup - Dupuis

                Il avait scindé le tome 29 en deux parties, n’étant pas certain de le mener à son terme. Depuis, Roger Leloup est ragaillardi. Quatre-vingt-dix bougies au compteur, et le voici enchaînant depuis deux grandes aventures, Les gémeaux de Saturne, récit spatial, et à présent le plus terre à terre mais néanmoins fantastique Aigle des Highlands. L’histoire présente fait écho à deux des épisodes les plus marquants de l’âge d’or de la série : La spirale du temps (qui est à Yoko Tsuno ce que Le piège diabolique est à Blake et Mortimer) et La proie et l’ombre (polar aux frontières du surnaturel, qui est à Yoko Tsuno ce que Le chien des Baskerville est à Sherlock Holmes). Yoko Tsuno est l’une des dernières survivantes de la plus belle époque Dupuis. C’est avec des épisodes comme celui-ci que l’on se rend compte combien l’héroïne a marqué des générations de lecteurs, par son ouverture d’esprit, son intelligence et ses valeurs humanistes.

© Leloup - Dupuis

                Comme dans l’aventure précédente, Roger Leloup excelle dans des décors minutieux, aussi à l’aise ici sur Terre que dans l’espace. Ses personnages souffrent par contre avec des visages parfois légèrement biscornus. De même, si l’intrigue est fort bien menée, avec un mystère qui s’installe crescendo, quelques dialogues naïfs manquent de modernité. Mais avec un tel niveau de carrière, ne peut-on pas tout pardonner à Roger Leloup ?

© Leloup - Dupuis

                Yoko Tsuno est une madeleine de Proust pour les lecteurs quinqua et quadra. Avec des histoires comme celles-ci, elle montre encore son potentiel pour acquérir un nouveau lectorat qui a à sa disposition tout un tas d’albums dans lesquels se plonger.


Série : Yoko Tsuno

Tome : 31 - L’aigle des Highlands

Genre : Aventure

Scénario & Dessins : Roger Leloup

Couleurs : Leonardo

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808504942

Nombre de pages : 48

Prix : 12,50 €

 



Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


Deux pionniers au Nouveau Monde.   La dernière frontière 1 – James

 

"-James ! Arrête-toi ! Attends-moi !

-Une bataille approche ? Comment le sais-tu ?

-J'ai entendu Modoc en parler avec les membres du clan.

-Ah, ton oncle ! Il me glace le sang !"

 

 

 

 

 


                1746, dans les Highlands écossais, James chasse un loup qui s'approche du troupeau d'une belle chevrière. L'écossais protège Katrina qui, elle, s'en serait bien chargée toute seule. Enfin, c'est ce qu'elle dit. Entre eux, c'est un véritable jeu de séduction. Le jeune homme veut combattre au sein des rebelles écossais contre l'envahisseur anglais. Il veut se montrer digne de son clan mené par Modoc, l'oncle de sa dulcinée. Les tuniques rouges ont annexé la lande et chassent les rebelles. Parmi eux, le Capitaine Flint cherche à se venger des responsables de la mort de son frère. Pour y échapper, James et Modoc fuient vers le Nouveau Monde.

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© Talijancic, Lupattelli - Kalopsia

                Boris Talijancic propose une fresque historique entre l'Ecosse et la Nouvelle-France. Sous couvert d'une histoire d'amour, c'est une histoire de guerre et de destins qui est en jeu. La guerre interne de Grande-Bretagne laisse sa place neuf ans plus tard à une guerre de territoire au Canada entre algonquins et envahisseurs européens. James et Modoc vont être au cœur de ces deux conflits. Dans chacun d'entre eux, une femme sera le pivot des événements : Katrina en Ecosse, une étrange lady sortie de nulle part qui cherche à rejoindre son oncle pour vingt pièces d'or à Fort Frontenac sur le nouveau continent.

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© Talijancic, Lupattelli - Kalopsia

                Dans un style réaliste sauvage, Talijancic immerge dans une ambiance marquée. L'idée de départ promet une épopée à la manière des Pionniers de l'aventure humaine. On n'est bien sûr pas ici au niveau de Maryse et Jean-François Charles, mais l'auteur s'en sort pas mal. Ce qui est déplorable ce sont les scènes de nus inutiles, dont une scène de sexe ridicule qui fait vraiment tache dans l'album. Par ailleurs, l'arrivée impromptue de la nièce sortie de nulle part dans la deuxième partie arrive comme un cheveu sur la soupe. Clairement, Talijancic devrait s'adjoindre les services d'un scénariste pour donner de la consistance à son récit, car, pour ce qui est des dessins, il offre de belles scènes sauvages.

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© Talijancic, Lupattelli - Kalopsia

                Dans un grand écart au-dessus de l'Atlantique, La dernière frontière est à deux doigts de montrer que l'aventure à la "Vécu" est toujours vivante. Un petit coup de pouce et on est embarqué.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La dernière frontière

Tome : 1 – James

Genre : Histoire

Scénario & Dessins : Boris Talijancic

Couleurs : Carita Lupattelli

Éditeur : Kalopsia

Nombre de pages : 64

Prix : 16,90 €

ISBN : 9782931205068


 



Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


Le trouillomètre à zéro.   L'homme le plus flippé du monde 3 – Improvisation totale

 

"-… Et du coup, je suis coincé, tu vois ce que je veux dire… ? Quoi que je fasse, ça sera la mauvaise décision !

-Tu sais ce que tu devrais faire, Théo ? Te poser les bonnes questions. Mais pour ça, il faut que tu écoutes ton cœur."

 

 

 

 


Théo a toujours eu beaucoup de mal à se présenter. Alors, il se laisse balloter par le courant et invente une direction. Il essaye de ne pas penser au vide. La plupart du temps, il fait tout pour passer à travers. Les seuls moments où il se sent lui-même, c'est quand il se demande qui il est. Théo est l'homme le plus flippé du monde. Même quand il écoute son cœur, ce dernier lui demande s'il a des antécédents familiaux en matière de maladies cardiovasculaires. L'anxiété fait partie du quotidien de Théo, qu'il soit seul chez lui, avec des amis ou en séance de dédicaces. Oui, en séance de dédicaces, parce que Théo, le héros, ou plutôt l'anti-héros, de cette série, c'est son auteur lui-même : Théo Grosjean.

© Grosjean - Delcourt

Dans cette série, il nous invite dans son quotidien angoissé, dans des situations de deux pages. On va le voir dans la rue, en plein covid, "agressé" par un joggeur qui lui tousse dessus. C'est ça, les nouveaux délinquants. On le suivra dans un flashback au lycée, interpelé par Emma qui n'a plus de feuille double et avec qui il échangera des SMS avant de sortir avec elle, puis être quitté.  On partagera une journée dans sa vie de dessinateur, du réveil à 11h28 au coucher à 22h53, intense, très intense, efficace, pas sûr. On l'accompagnera dans sa visite chez le Docteur. Hypocondrie, quand tu nous tiens !

© Grosjean - Delcourt

Théo Grosjean a dépassé les 200 000 abonnés sur Instagram. Même si on ne semble pas être client, on est envoûté par cet "homme le plus flippé du monde". En bichromie orange et noir, le dessinateur se met à nu avec la plus grande pudeur. C'est d'ailleurs étonnant comment quelqu'un qui semble si timide peut se livrer à un tel point. C'est drôle, c'est tendre, c'est émouvant. Ça permet même de relire son autre série Elliott au collège sous un autre angle.

© Grosjean - Delcourt

On a tous en nous un peu de L'homme le plus flippé. A travers son auteur, cette série nous invite à nous à rendre compte. Une excellente surprise.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : L'homme le plus flippé du monde

Tome : 3 – Improvisation totale

Genre : Biopic

Scénario, Dessins & Couleurs : Théo Grosjean

Éditeur : Delcourt

Collection : Shampooing

ISBN : 9782413078319

Nombre de pages : 104

Prix : 14,95 

 



Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


Kill Bil Monkey.     Le Dieu-Fauve

 

"-On n'entend plus votre lyre, ces derniers jours, l'aède. Un peu de musique ferait pourtant grand bien à ceux qui restent.

-… Grande-veneuse, c'est… c'est un honneur de vous recevoir, je…

-J'ai apporté de quoi manger et boire. Vous en avez besoin.

-Attendez…. Asseyez-vous ici, ma dame. Vous devez revenir d'une patrouille. Avez-vouspu retrouver des survivants ?

-La vague était d'une puissance inimaginable. Et elle est survenue totalement par surprise, sans aucun signe avant-coureur. Nous n'avons retrouvé que quelques cadavres. Les autres corps ont été aspirés dans les profondeurs de l'océan, lorsque le flot s'est retiré. Encore qu'ils soient possible que certains esclaves en aient profité pour s'enfuir.

-… Et le Dieu-fauve ?

-J'ai retrouvé sa cage, vide, brisée par le ressac…"

 

 

 

 


Les grands arbres sont morts mais les bêtes sont bien vivantes, tout comme ce singe blanc, Sans-Voix. Fort et rapide, il n'a pas peur de lutter contre le longue-queue qui vient de ne laisser aucune chance à Dos-Rouge et à Brise-Tête. Alors que le clan des singes se repaît du repas offert par la dépouille de la bête, leur héros du jour, Sans-Voix, est capturé par des humains. On le retrouve en cage, dix ans plus tard. Sa tête est ornée d'un masque noir. Il est devenu une bête de combats dans les arènes des îles Fomorii, un Dieu-Fauve. Sur le bateau qui le transporte, Athanael, aède officiel de la maison Matsya, est devenu un homme libre. Le poète est accompagnée d'Awa, sa jeune disciple. A la faveur d'une tempête et d'un naufrage, Sans-Voix s'évade. Alors que les rescapés s'organisent pour rejoindre la capitale, le Dieu-Fauve, lui, n'aspire qu'à se venger.

© Vehlmann, Roger - Dargaud

Découpé en quatre chapitres et un épilogue, Le Dieu-Fauve est un conte âpre. Chacun d'entre eux suit un personnage : le singe, le poète Athanael, la guerrière façon, puis l'héritière Awa. L'histoire commence comme une fable animalière et se termine en drame, de façon presque inéluctable. On est lui du Fabien Vehlmann de Seuls, du Marquis d'Anaon ou même du dernier Atlas. Il livre ici un album qui ne ressemble en rien à ce qu'il a fait auparavant. Si au niveau du fond du scénario, l'intention est claire, au niveau de la forme, c'est beaucoup plus flou. Il y a très peu de dialogues et beaucoup trop de récitatifs. Le scénariste ne trouve jamais son équilibre et le lecteur a parfois du mal à suivre la direction dans laquelle le scénariste veut l'amener. Clairement, on est dans un récit tribal où violence animale et violence humaine n'ont rien à envier l'une de l'autre. Vehlmann pousse le curseur très loin… trop loin ?...

© Vehlmann, Roger - Dargaud

Roger est un dessinateur d'un réalisme souple à la Mathieu Bonhomme ou d'un Christian Rossi époque Jim Cutlass. Que l'on soit en territoire perdu, en pleine ville, en jungle ou en mer, le dessinateur de Jazz Maynard embarque le lecteur dans l'univers voulu. Comme l'exige le scénario, il joue dans la surenchère de violence, parfois à la limite du supportable. Les combats sont chorégraphiés dans un lyrisme certain. Pour ceux qui passent le cap "sanglant", les couleurs en tons ocres, bruns, bleu nuit, chapitrent et subliment le trait de l'auteur. La couverture d'apparence banale est finement pensée. Regardez les gouttes de sang sur le singe et en particulier celle qui perle le long de son menton. Tout est résumé sur le pelage et dans le regard de Sans-Voix, qui aurait pu s'appeler Sang-Voix, avec un "g" à la place du "s".

© Vehlmann, Roger - Dargaud

A la manière de la plus récente version cinématographique de La planète des singes, les auteurs proposent une histoire sans concession façon Kill Bill.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Le Dieu-Fauve

Genre : Aventure

Scénario : Fabien Vehlmann

Dessins & couleurs : Roger

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782505085645

Nombre de pages : 112

Prix : 21,50 €

 



Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


Mort foraine.   Une enquête du Lieutenant Bertillon 1 - Amotken

 

"-Vous êtes qui, vous ?

-Bonjour… Lieutenant Bertillon, police judiciaire. Euh, on doit mener une enquête pour l'incendie, c'est la procédure. Du coup, je suis là et vous, vous devriez être de ce côté.

-Dylan est mort. Son corps était encore là, carbonisé, il y a pas une heure. Alors vos remarques, vous pouvez vous les garder."

 

 

 

 

 


Le lieutenant Bertillon vient d'arriver sur les lieux du drame. Un incendie a ravagé la caravane d'un forain. Le jeune Dylan y a perdu la vie. On ne peut pas dire que le flic soit accueilli à bras ouverts. Joshua, le père de la victime, l'entraîne au sommet de la grand roue. Pour lui, c'était un foutu accident. Dylan, son fils, c'était le meilleur des petits gars, le meilleur. Tout le monde l'adorait. Il allait fêter ses vingt ans et devait se marier avec Wanda. Les flics, on n'en veut pas dans le parc. Le patriarche demande au policier de ne pas revenir. Ce dernier a cependant l'intention de mener son enquête.

© Pomès, Barth, Drac - Dupuis

Un nouvel enquêteur chez Dupuis. Jérôme K.Jérôme Bloche n'a qu'à bien se tenir. Tous les deux ont un air dégingandé, mais si l'un est privé, l'autre est fonctionnaire. Bertillon est lieutenant de police. Sa première enquête l'emmène donc dans une fête foraine. Reçu très froidement, il va réussir à s'imposer grâce à son flegme et son obstination. Il sait se rendre inoffensif et transparent pour avancer. Si la communauté n'accepte pas que l'on mette son nez dans ses affaires, Bertillon trouvera son meilleur allié en la personne de Curtis, le vendeur de hot-dogs.

© Pomès, Barth, Drac - Dupuis

Cyrille Pomès est l'un des dessinateurs révélation de ces dernières années. Si Le fils de l'Ursari l'a propulsé sur le devant de la scène, Moon l'y a définitivement installé. Après adaptation et one shot, après participation à un collectif (Le crime parfait), il ne lui manquait plus qu'une série. C'est chose faite avec les enquêtes du Lieutenant Bertillon. Lorsqu'il a demandé à sa collègue d'atelier Carine Barth de co-écrire avec lui un polar dans un fête foraine, il ne mesurait les difficultés graphiques auxquelles il serait confronté. La fameuse roue, les autos-tamponneuses, le palais des glaces, la liste des attractions est longue. Les auteurs ont mêlé l'imaginaire collectif d'un Tim Burton ou d'un David Lynch aux fêtes foraines américaines des années 80. Le décor est un personnage à part entière du récit.

© Pomès, Barth, Drac - Dupuis

Polar bien mené, cette enquête marque l'entrée en scène dans le neuvième art d'un nouveau flic qui mérite une carrière aussi réussie que celle d'un Léo Loden ou d'un Soda.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Une enquête du Lieutenant Bertillon

Tome : 1 - Amotken

Genre : Polar

Scénario : Carine Barth & Cyrille Pomès

Dessins : Cyrille Pomès

Couleurs : Drac

Éditeur : Dupuis

ISBN : 978280850

Nombre de pages : 48

Prix : 12,50 €


 



Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


Bizu, Spirou et compagnie.  Fournier Ma vie de rêves  Fournier Ma vie de rêves

 

"-Bonjour, Monsieur Rosy. J'ai complètement revu mon histoire.

-Ah ! C'est bien, on va voir ça. Ben, c'est bon, vous avez bien bossé. Je vous propose d'aller voir Yvan Delporte , le rédac-chef.

-Oui, bien sûr.

-Yvan, voici Jean-Claude Fournier dont tu as vu les planches."

 

 

 

 


                Lorsque Jean-Claude Fournier arriva ce jour-là à la rédaction du journal Spirou pour essayer d'enfin placer ses planches de bandes dessinées, il était loin de se douter qu'après Maurice Rosy et Yvan Delporte, il allait rencontrer le grand patron, Monsieur Charles Dupuis, en personne. Il est embauché. Son rêve est en train de se réaliser. Mais avant ça, le chemin fut long. Il le sera aussi ensuite. Tout est raconté par l'auteur en personne dans ce biopic en courts récits tranches de vie, intercalées par des explications illustrées. Dans sa préface, Emmanuel Lepage explique que Fournier, accueilli par Franquin dans les années 60, a rendu la pareille en transmettant tout son savoir à de nombreux auteurs, dont lui, aujourd'hui reconnus de la profession. Jean-Claude Fournier prend ensuite la main pour raconter sa vie et sa carrière, depuis son premier jour.

© Fournier - Daniel Maghen

                Fils d'un père garagiste, il déteste le sport qu'il juge violent. A la faveur d'un concours de bande dessinée sur le thème de la sécurité routière proposé aux élèves des Côtes-du-Nord, le jeune Jean-Claude se révèle et gagne…un ballon de foot pour toute la classe. Un cauchemar. Chez son tonton Albert, il passe des heures à observer un bateau dans une bouteille. Il ne sait pas encore qu'en découlera des années plus tard une aventure de Bizu. Ado, sa mère se met en colère contre lui parce qu'il passe des heures à lire des illustrés au lieu de suivre les cours.

© Fournier - Daniel Maghen

                Noël 1965, Fournier renonce à un stage de directeur de colonies de vacances pour répondre à une invitation de Franquin. Cette décision va définitivement changer sa vie. Il entre dans l'atelier du maître aux côtés duquel il apprendra les rudiments du métier. Le dessinateur de Spirou et Fantasio lui présentera Maurice Rosy et la rédaction du journal Spirou dirigée par un certain Yvan Delporte. Il y croise Raoul Cauvin qui fait des photocopies et n'a pas encore commencé sa carrière de scénariste renommé. La poésie de Spirou envahit les pages de l'hebdomadaire avant que son papa ne se voit confier la destinée du héros fer de lance de la maison d'édition : Spirou en personne. Fournier dégaine les anecdotes qui raviront les amoureux de l'âge d'or de la bande dessinée franco-belge. L'Ankou marquera certainement le sommet de sa carrière, avant que quelques années plus tard on ne lui retire, ou plutôt qu'on l'invite à se retirer des aventures de Spirou.

© Fournier - Daniel Maghen

                La mésaventure permettra à Bizu de revenir sur le devant de la scène, mais d'abord chez un autre éditeur, puis quelques années plus tard chez Dupuis. Ce ne sera pas un succès commercial. Il rencontre alors Zidrou avec qui il crée Les Crannibales, une série de gags sur une famille de cannibales, série qui ne sera pas elle non plus suffisamment rentable. Fournier se dirige alors vers une bande dessinée plus adulte, d'abord avec Les chevaux du vent avec Christian Lax, puis avec Plus près de toi, accompagné de Kris. L'album se termine par un cahier de corbards, archives et compagnie, dont les premières ébauches de La maison dans la mousse, l'aventure de Spirou et Fantasio qu'il laissera en plan à la cinquième planche, écoeuré par l'aveuglement d'un éditeur incompréhensif.

© Fournier - Daniel Maghen

                Fournier est l'un des auteurs majeurs des années 70 et des suivantes. Il se raconte ici dans des moments de vie, privés ou professionnels. C'est intime et émouvant, et surtout, ça démontre sa contribution majeure à ce qu'est la bande dessinée aujourd'hui. Indispensable.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Fournier Ma vie de rêves

Genre : Biopic

Scénario & Dessins: Jean-Claude Fournier

Couleurs : Jean-Claude Fournier & Anne-Marie d'Authenay

Éditeur : Daniel Maghen

ISBN : 9782356741547

Nombre de pages : 152

Prix : 26 €




Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


Une couronne, ce n'est jamais facile à porter.   Marie Tudor la reine sanglante 3

 

"-Vous avez conquis Londres sans verser une goutte de sang, Majesté… C'est un présage qui annonce l'avènement d'un règne exceptionnel !

-Aucune femme avant vous ne s'est assise durablement sur le trône d'Angleterre avec l'assentiment de tout un peuple !

-Merci pour vos paroles chaleureuses, Messieurs… Vous savoir à mes côtés rend plus légère la tâche qui m'attend…"

 

 

 

 


Londres 1553. Marie Tudor est de retour victorieuse avec sa demi-sœur Elisabeth. Le peuple réclame la stabilité, la paix et la justice. Il veut que cessent les querelles partisanes et souhaite prier dans les églises. La Reine fait arrêter les derniers rebelles. Elle n'a plus qu'à se marier et à faire un enfant pour écrire l'avenir de l'Angleterre. Sommes-nous à l'avènement d'un règne exceptionnel ? Elle trouve l'heureux élu de son cœur en la personne de Philippe d'Espagne, mais celui-ci n'y voit qu'un opportunisme politique. Quant à Elisabeth, est-elle vraiment de bon conseil ?

© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt

Corbeyran et Montalbano concluent leur trilogie sur Marie Tudor. Alors qu'ils auraient pu jouer dans la surenchère de violence et de barbarie, jamais les auteurs ne glissent sur ce versant-là, tant et si bien que l'on se surprend à penser que la Reine n'est pas si terrible que ça. Et pourtant… Tandis que Corbeyran met ses exceptionnels talents de dialoguiste en évidence, Claudio Montalbano fait ce qu'il y a de plus difficile : mettre de l'émotion dans le réalisme rigide de l'Histoire du monde. Le couronnement de Marie est d'une force et d'une profondeur étonnantes. On est avec elle dans l'abbaye de Westminster le 1er octobre 1553, avec ses deux sceptres en mains, double symbole du pouvoir de la première femme à gouverner le royaume d'Angleterre. Tout aussi immergeant est le chapitre du soulèvement raté des rebelles l'année suivante.

© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt

L'histoire de Marie Tudor est aussi une histoire de la solitude du pouvoir. Au fond, Marie Tudor n'est-elle pas plus emprisonnée que les insurgés qu'elle fait mettre aux fers ? Elle est liée par le destin et la descendance qu'elle se doit d'offrir au pays. Y parviendra-t-elle ? Ceux qui connaissent l'Histoire de l'Angleterre connaissent la réponse. Les autres la découvriront dans la trilogie. Un mot sur la couverture. D'un premier coup d'œil, on est happé par les yeux de braise de la Reine et le crucifix qu'elle tient fermement en mains. Ce n'est qu'après que l'on découvre ce qui se passe en arrière-plan. La composition synthétise parfaitement la détermination, ainsi que les tourments, de la fille d'Henri VIII.

© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt

Le duo Corbeyran-Montalbano, accompagné du coloriste Jean-Paul Fernandez qui obscurcit les scènes lorsqu'il le faut, montre que l'on peut faire de l'historique pas rébarbatif. Historique et instructif sans négliger le plaisir de lecture, c'est un modèle dans le genre.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les reines de sang

Tome : Marie Tudor la reine sanglante 3

Genre : Histoire

Scénario : Corbeyran

Dessins : Claudio Montalbano

Couleurs : Jean-Paul Fernandez

Éditeur : Delcourt

ISBN : 9782413080336

Nombre de pages : 56

Prix : 15,50 €

 



Publié le 28/05/2024.


Source : Boulevard BD


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