Information générale concernant le monde de la BD
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Avant la Croisade.   Godefroy 1 - Le seigneur de Bouillon

 

"-L’Islam est divisé. Les princes, malgré leurs liens de sang, sont trop occupés à se disputer le pouvoir pour faire bloc devant notre armée.

-A qui songez-vous pour prendre la tête de la croisade ?

-A l’Evêque du Puy : Adhémar de Monteil. Il a accompli un pèlerinage en Terre Sainte et connaît bien la question d’Orient. Je pense également aux barons français du Midi qui ont déjà mené la Guerre Sainte en Espagne. Le Comte de Toulouse, Raymond de Saint-Gilles, a déjà accepté. Nous pourrons aussi compter sur les normands de Sicile. Ils ont l’avant-garde de la latinité.

-Excellents choix.

-Et j’ai sollicité le concours de Godefroy de Bouillon et de son frère Baudouin de Boulogne."

 

 

 

 

 


Clermont-Ferrand, Novembre 1095. Dirigé par le pape Urbain II, le concile décide de chasser les turcs et les arabes des terres d’Orient qu’ils ont envahi. Deus lo volt ! Dieu le veut ! Il est temps de partir libérer la Terre Sainte et de délivrer Jérusalem. Il est promis à ceux qui perdront la vie la rémission de leurs péchés. Pendant ce temps, à Bouillon, un jeune chevalier s’entraîne avec son maître d’armes. Il s’appelle Godefroy. A vingt-huit ans , il défendait déjà son territoire des assauts du Comte de Namur. Il porte haut le titre de Duc de Basse-Lotharingie. Le temps est venu pour lui de prendre femme. Il ne va pas tarder à faire la connaissance d’Aëlys, une jeune servante, un brin sorcière, qui va lui faire tourner la tête. Mais est-elle bien pour lui ? Au monastère de Cluny, on prévoit un autre destin pour Godefroy. Lui et son frère Baudouin de Boulogne sont sollicités, avec d’autres barons français du midi, pour faire partie de la croisade en Terre Sainte. Il faut en profiter car les princes d’Islam sont préoccupés à se disputer le pouvoir.

© Miel, Dubois d’Enghien, Felideus - Anspach

Comment Godefroy de Bouillon prendra-t-il son destin en main ? Le premier tome de cette série pose les bases et la problématique de la vie de cet illustre personnage de l’Histoire de France. Le récit ne fait que commencer. On découvre dans cet album le caractère et la puissance de l’homme. Avant de l’engager sur les chemins de la guerre, les auteurs l’entraînent sur les sentiers de l’amour. Il va apprendre à ses dépens que l’amour est au moins aussi complexe que la guerre, surtout quand il y a manigances et trahisons. C’est peut-être cela qui va l’amener à faire les choix que l’on sait.

© Miel, Dubois d’Enghien, Felideus - Anspach

Les plus anciens lecteurs se souviendront de la biographie dessinée de Godefroy de Bouillon par Sirius, l’auteur de Timour et Bouldaldar jadis chez Dupuis. Le scénariste Rudi Miel prend la relève, avec plus d’aventure et moins de solennité, mais toujours dans une vérité historique au plus proche de l’esprit de l’époque, tout en comblant les vides des biographies. Godefroy n’était pas aussi lisse que dans l’imaginaire collectif. Les auteurs comptent bien montrer son côté sombre. Un dossier historique complète l’album. Au dessin, Théo Dubois d’Enghien s’est attaché les services d’un archéologue spécialiste dans les fortifications médiévales afin d’être crédible, cohérent et juste. Digne successeur d’un Philippe Delaby, il signe un album impeccable à l’encrage fin et maîtrisé.

© Miel, Dubois d’Enghien, Felideus - Anspach

Dans les années 80, nul doute que la série aurait été l’un des fleurons de feu la collection Vécu chez Glénat. Il y a même l’inévitable scène de sexe dans les pages 30, comme le passage obligé de l’époque. Pas nécessaire. Cela n’entache en rien ce bel album historique et aventureux qui annonce une série solide.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Godefroy

Tome : 1 - Le seigneur de Bouillon

Genre : Histoire

Scénario : Rudi Miel

Dessins : Théo Dubois d’Enghien

Couleurs : Felideus 

Éditeur : Anspach

ISBN : 9782931105252

Nombre de pages : 56

Prix : 15 €

 



Publié le 22/09/2024.


Source : Boulevard BD


Cleio a donc connu sa première défaite dans l'arène face à Maximus, mirmillon du ludus impériale aux 25 victoires pour 3 défaites seulement.

Grièvement blessé, ses chances de survie sont limitées et celles de revenir un jour dans une arène encore plus.

De son côté, l'Empereur a fait le grand ménage autour de lui et dans les sénateurs. Parmi ces derniers, seul Marco, l'époux d'Adriana, a la vie sauve mais le couple est désormais exilé loin de Rome.

Quintus, profitant de la reconnaissance de l'Empereur pour lui avoir dévoilé le complot le menaçant, obtient faveurs et avantages. Et il espère bien pouvoir se venger des différents affronts de sa nièce.

Pourtant Adriana n'abandonne pas l'idée de pouvoir s'enfuir avec Cleio.

 

 

 

Oui, vous ne vous trompez pas ! Vous avez déjà lu ce chapeau dans une de nos précédentes chroniques !

Voici donc le final "hot" de ce péplum de gladiature haletant. Nous vous avions présenté la version "soft" chez Graph Zeppelin début juillet.

Lien : Thrace 3/3

 

 

© Trif - Celestini - Tabou BD 2024

 

Nous clôturions ainsi ce triptyque sur l'odyssée de Cleio ... d'esclave à gladiateur, amoureux et aimé d'Adriana, fille de son ancien dominus.

 

Mêlant adroitement intrigue politique, ambition personnelle et haine familiale, les différents protagonistes ne peuvent qu'arriver à cette apothèose de violence ... Le sable de l'arène aspirera sang et espoir de chacun et chacune ! Ainsi se dissiperont les rêves des uns, tomberont les masques des autres, et la vérité se révélera !

 

"- Pauvre Giulia, tu me fais pitié. Quand comprendras-tu que tu n'es rien d'autre qu'une esclave toi aussi.

Ainsi est Rome !

Ubi maior minor cessat." *

 

 

 

© Trif - Celestini - Tabou BD 2024

 

En effet, que serait la grandeur de Rome sans ses complots et sa profonde perversité ?

C'est tout ce minestrone antique que cette série présente avec élégance, sagacité et violence.

Un scénario à la fois romantique et sanglant avec une fin digne des plus profondes tragédies grecques ... pour rester dans le ton !

 

© Trif - Celestini - Tabou BD 2024

 

Omnia vincit amor ... ou non !!!

 

 

Thierry Ligot

(* Devant un grand, le petit s'écarte)

 

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Version "hot" :

Série : Thrace

Tome : 3/3 - Omnia Vincit Amor (L'Amour triomphe de tout)

Scénario et dessins : Trif

Couleurs : Andrea Celestini

Traduction : Claire Nyman & Mastertabou

Éditeur : Tabou BD

Genre : péplums, histoire, érotisme

Public : adulte et averti

Parution : 25/09/2024

Format : 23,5 x 32,3 cm

Pages : 64

ISBN : 978-2-35954-194-6

Prix : 19 €

 

Pour rappel, version "soft" :

Série : Thrace

Tome : 3/3 - Usque ad finem et ultra (Jusqu'au bout et au-delà)

Scénario et dessins : Francesco Trifogli

Couleurs : Andrea Celestini

Traduction : Claire Nyman & Thierry Plée

Éditeur : Graph Zeppelin

Genre : péplums, histoire

Public : tout, adulte

Parution : 17/07/2024

Format : 23,5 x 32,3 cm

Pages : 48

ISBN : 978-2-38038-009-5

Prix : 17 €



Publié le 22/09/2024.


Source : Bd-best


Tout ne nous est pas forcément dû ! Tous nos droits et libertés ne sont pas forcément naturels !

Des combats ont été menés, des années de lutte souvent pour pouvoir d'abord parler, sortir du silence, convaincre et peut-être obtenir ces droits et libertés qui aujourd'hui semblent parfois si "normaux".

L'enseignement, la culture, les congés, les voyages, la liberté de pensée et de culte, ... et évidemment celui de vote ! Le droit de pouvoir choisir librement nos "dirigeant(e)s", voire de pouvoir en devenir un ... ou une !

Les XVIIIe, XIXe et XXe siècles ont été riches de ces combats sociaux ! Des luttes souvent dures, longues, menées parfois par des hommes et des femmes qu'au départ rien ne prédestinait à "faire changer les choses" ! A déplacer des montagnes !

 

Certains de ces droits que nous trouvons aujourd'hui fondamentaux n'ont même pas un siècle ! Ou à peine !

 

 

 

 

En France, le droit de vote des femmes ne "remonte" qu'à 1944 (ordonnance du 21 avril 1944, article 17, "les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes"). C'est ainsi qu'elles iront, pour la première fois, voter aux municipales le 29 avril 1945 !

 

Mais ce combat pour cette obtention aura pris des décennies ! 2 guerres mondiales passeront aussi par là pour d'un côté ralentir leur marche et de l'autre accélérer leur reconnaissance à jouer ... "mériter" ... un rôle plus important et visible dans la construction de l'avenir de la France.

De nombreuses femmes prendront part à ce combat. Parmi elles, Louis Weiss !

 

© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024

 

Née à Arras le 25 janvier 1893, elle montre très jeune son amour pour les lettres et l'écriture.

 

"Les étoiles du destin et les chemins de l'écriture m'ont portée à cette tribune pour y vivre, présidente d'un jour, un honneur dont je n'aurais jamais osé rêver un jour et une joie ... La joie la plus forte que puisse éprouver une créature au soir de son existence, la joie d'une vocation de jeunesse miraculeusement accomplie."

Louise Weiss, Discours d'ouverture de la 1ère session du nouveau Parlement Européen à Strasbourg, 17 juillet 1979

 

Vivant à Paris avec ses parents, après avoir reçu son diplôme au Collège Sévigné, son père, peu enclin à encourager sa fille dans des études littéraires, l'envoie à l'école ménagère pour y "parfaire l'allemand et son rôle futur : maîtresse de maison !"

 

© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024

 

Loin d'être satisfaite, elle y "monnaie" ses corvées et travaux contre l'écriture de lettres ou autres pour ses condisciples. Néanmoins, sérieuse et investie, au bout de 3 mois, elle réussit à prouver à son père ses bonnes qualités de future ménagère et obtient de lui l'autorisation de ne plus retourner dans cette école ! Une libération pour elle qui se lance alors, au Lycée Molière, à l'obtention de l'agrégation des lettres. C'est chose faite en août 1914 ... Elle est l'une des premières agrégées de France ! Elle n'a que 21 ans ! Elle sera ensuite diplômée de l'université d'Oxford.

Mais la 1ère guerre mondiale éclate, engagée d'abord comme infirmière, très vite elle décide de partir pour Bordeaux rêvant de journalisme ...

"Je parlerai de la guerre et du droit des femmes dans les journaux".

 

Un parcours que nous pourrions qualifier d'épopée épique commence alors pour celle qui deviendra en fur et à mesure de ses actions (radicales, originales mais toujours non-violentes), et malgré que les années passent sans que rien ne change, le phare qui éclairera cette lutte jusqu'à sa victoire un jour d'avril 1944 !

 

 

 

© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024

 

Journaliste, romancière, dramaturge, essayiste, autrice de récits de voyages ou encore de contes, Louise Weiss s'impliqua corps et âme dans de nombreux combats et domaines. Entre sa lutte pour le droit de vote aux Françaises, le féminisme, la recherche et la compréhension de la paix dans le monde (notamment via son institut de la polémologie - science de la compréhension des conflits), ... elle ne cessa jamais de promouvoir, diffuser et encourager ses contemporains à une plus grande écoute et un respect mutuel en vue d'un meilleur !

 

 

C'est tout cela que Marie Moinard raconte avec passion et admiration dans ce roman graphique sublimement mis en images par Marine Tumelaire.

Une narration, au départ un rien floue au point de vue chronologique, mais très rapidement prenante, notamment par le graphisme réaliste et la mise en couleur doucement pastelle.

Loin d'être sur un ton agressif ou revendicatif, les dialogues de Marie Moinard sont emprunts d'une fluidité et d'un naturel positif. Quelques touches d'humour ici et là rendent l'ensemble clair, lisible et accessible à tout public.

On est emporté par l'enthousiasme de cette suffragette française, Louise Weiss, convaincue par la justesse de ses combats féministes, pour la paix et le pacifisme.

 

© Moinard - Tumelaire - Marabulles 2024

 

Dans le même ordre d'idée, ce slogan est également le titre d'un docufiction sorti en 2007. Écrit par Bruno Fuligni, réalisé par Fabrice Cazeneuve, il relate les événements entre 1906 (année de la proposition de loi du député Dussaussoy pour le droit de vote des femmes en France), sa présentation et son vote à la Chambre qu'en 1919, pour ensuite traîner et être à chaque fois, à partir de 1922, rejeté par le Sénat ... jusqu'à l'ordonnance de 1944, passant outre le refus systématique du Sénat !

 

 

 

 

 

 

 

Autre documentaire, plus récent (avril 2024), et tout aussi important à diffuser, celui réalisé par LCP - Assemblée Nationale, à l'occasion du 80e anniversaire du droit de vote des femmes en France. Louise Weiss y est abordée en détail à partir de la 29 min 33".

 

 

 

 

 

 

A visionner éventuellement en complément et tout en lisant ce roman-graphique indispensable dans la mémoire de la lutte pour plus d'égalité homme-femme et de la place de celle-ci dans la vie politique française du XXe siècle !

 

 

 

Thierry Ligot

 

 

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Titre : La Française doit voter - Les combats de Louise Weiss

Scénario : Marie Moinard

Dessin & couleurs : Marine Tumelaire

Editeur : Marabout - Marabulles

Catégorie : roman graphique

Genre : histoire, société

Parution : 18/9/2024

Pages : 124

Format : 19,2 x 25,2 x 1,7 cm

ISBN : 978 2 501 16361 3

Prix : 23,95 €



Publié le 22/09/2024.


Source : Bd-best


 

- Capitaine Drun, capitaine Ludmir. Cette fois, c'est la bonne, hein ? Angleon va enfin connaître la fureur d'Arnor.

Allez, souriez, soldats !! Ce n'est pas tous les jours qu'on part en guerre !!

 

 

 

Voilà, tout est dit ... Arnor part en guerre contre Angleon et l'objectif du roi Rinzem est très clair ! Prendre Angleon, la capitale des félins, les exterminer. Puis s'attaquer aux autres royaumes et devenir le Maître des 5 Terres !

 

 

 

Pour cela, il a mis 10 ans à rassembler sous sa bannière les 8 clans majeurs de sa Terre. Tout est prévu, il a déjà envoyé son fils aîné Khalden vers le royaume de Lys en vue de capturer la reine Astrelia ... avec le résultat que nous connaissons (voir tome 12, "La première à mourir"). Mais cela, Rinzem ne le sait pas encore !

 

Il confie son Royaume aux mains de sa fille Harin.

Resté également à Arnor, son fils cadet, Genkin, revenu d'Angleon de ses années d'otage. Trop jeune, trop gentil, trop naïf, trop peu "ours" pour déjà partir en expédition contre leurs ennemis mortels !

Rinzem est ainsi convaincu d'avoir tout prévu, d'avoir tout sous contrôle pour pouvoir partir loin en expédition contre Angleon sans s'inquiéter de ce qui se passerait dans son dos. Mais a-t-il réellement bien tout envisagé ?

© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024

 

A Angleon, l'arrivée surprise des Ours est totale. La panique et la peur poussent les habitants à se battre "comme des lions". Mais difficile de résister à une telle marée sanguinaire. Un véritable carnage avec comme seule consigne : "Tuez-les tous" !

Il est l'heure pour eux de venger la défaite de Dhakenor.

 

Parmi les assaillants, la Pointe de Drun ! Petite unité d'élite de 8 soldats choisis parmi les meilleurs : 6 ours, 1 loup et 1 chien ! Elle est le fer de lance des opérations les plus périlleuses, ...

"les derniers à la soupe, les premiers au combat !"

 

Un commando dont le rôle ne fera qu'augmenter probablement dans les tomes suivants de ce 3e cycle ! Nouveau cycle, nouveaux personnages donc, plutôt agréables et sympathiques aux premiers abords ...

Mais comment chacun va-t-il évoluer dans les albums suivants ? Quel sera leur rôle dans la guerre contre Angleon et les félins ?

© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024

 

Nouveau cycle donc de la série à succès "Les 5 Terres", nous voici avec les Ours ! Après l'univers plutôt moyenâgeux des félins, asiatiques des Singes, voici le monde viking des Ours !

Vivants en clans, leur société est basée sur la violence et la force. Plutôt bourrus et agressifs, ils se semblent briller ni en diplomatie et politique parfois machiavélique (comme les félins), ni en sagesse, en raffinement ou en sens commercial (comme les singes).

 

Nous les avions déjà découverts dans le tome 1 ("De toutes mes forces"). La princesse Mileria proposait alors un mariage à Khalden en vue d'empêcher Hirus, neveu et successeur désigné du quasi défunt roi Cyrus, de provoquer une guerre avec Arno sitôt monter sur le trône ! Mais les événements avaient alors vite dérapés du côté d'Angleon.

N'hésitez pas à vous replonger dans toute la saga pour vous rafraîchir éventuellement la mémoire.

 

Ici clairement, on a un peu l'impression que la boucle se referme ... la guerre que Mileria voulait à tout prix éviter s'est "finalement" déclarée ... même si les rôles sont inversés !

 

© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024

 

Un scénario général qui ne cesse donc de se développer tout en se renouvelant ! Nouvelle intrigue, avec déjà quelques sous-intrigues naissantes, dans la trame globale à tiroirs de la saga.

Un démarrage explosif, directement au cœur de l'action ... et des "grains de sable" quasi immédiats dans ce troisième cycle ...

Ce ne sont donc pas les surprises qui manqueront pour nous scotcher aux personnages !

 

La gigantesque toile imaginée par les scénaristes allant plus que probablement rassembler ici les trois premiers mondes connus : Angleon, Lys et Arnor.

Restera pour des cycles futurs Erinal et Ithara ! Mais restons pour l'instant sur Arnor et sa guerre de conquête !

 

© Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024

 

Côté graphisme, la magie continue à fonctionner. Personnages, décors, scènes d'action, ... tout est fait pour rendre la narration la plus vivante possible. Un dessin soignant les détails des costumes, des paysages, des habitations, ... avec une mise en couleurs jouant sublimement sur les ombres et nuances.

Des planches à couper le souffle avec des cadrages et des découpages toujours aussi efficaces !

 

Pas à dire, ce "Game of Thrones" anthropomorphique est bel et bien une saga unique en son genre qui n'a pas fini de nous émerveiller !

 

Et dire que le tome 14 ("Juste des ennemis") est déjà annoncé avec un petit pitch plus qu'alléchant !

Mais si vous voulez garder un peu de suspense ... ne lisez pas les lignes qui suivent !

 

"Tandis que Khalden apporte à son père les nouvelles de sa victoire navale contre la flotte d'Astrelia, le Yern Holdan, lui, repart pour Arnor. Sous ses ordres, un bataillon et deux Pointes, celle de Drun et celle de Ludmir. Leur but : retrouver les loups entrés en rébellion, les tuer et libérer Genkin, le fils cadet du roi. Une mission facile... en apparence."

 

 

 

Couverture du tome 14 "Juste des ennemis" - © Lewelyn - Lereculey - Delcourt 2024

 

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Les 5 Terres

Cycle : 3

Tome : 13 - Rester vivants

Scénario : Lewelyn (Andoryss, Chauvel & Wong)

Dessin : Jérôme Lereculey

Couleurs : Dimitris Martinos

Éditeur : Delcourt

Genre : héroïc fantasy

Parution : 28/8/2024

Pages : 64

Format : 23 x 32 cm

ISBN : 978 2 413 08163 0

Prix : 15,95 €



Publié le 21/09/2024.


Source : Bd-best


Embruns et coups de canons.    Les nouvelles aventures de Bruce J.Hawker 1 – L'œil du marais 

 

"-Tous ensemble !

-Bordez !!

-Je ne crois pas que je ne me lasserai jamais de cette jolie mélodie du vent sifflant dans la mâture !... Ah ! Mr Harvey, que donne la mesure du loch ?

-Nous filons à peu près 11 nœuds, Lieutenant !

-Pas davantage, alors que nous sommes aux limites de tension ?!...

-Le vent se renforce et commence à souffler en rafales…"

 

 

 

 

 


                Forêt de Chizé, Haut-Poitou, octobre 1307, une troupe de templiers s'apprête à rejoindre La Rochelle. Philippe Le Bel souhaite l'anéantissement de leur ordre. Alors que le premier rayon de soleil perce l'horizon, les combattants larguent les amarres les coffres remplis d'un trésor constitué d'argent, d'archives et d'artefacts ramenés de Terre Sainte. Ils comptent bien rebâtir leur ordre au Nouveau Monde.

© Puerta, Bec - Le Lombard

                Près de cinq cents ans plus tard, à Gibraltar, le lieutenant Bruce J.Hawker embarque sur le Victory pour y retrouver l'amiral Nelson qui le congratule pour ses exploits maritimes. Il y rejoint ensuite son vaisseau "Le Lark" pour prendre le large et rejoindre l'Angleterre. Le sort en décidera autrement. Pris pour cible par un navire espagnol dont ils franchissent les eaux territoriales, le bateau ne résiste pas à la tempête qui s'ensuit. Bruce et ses hommes, naufragés, sont recueillis par une goélette française qui les embarque, direction la Nouvelle-Ecosse, comme main d'œuvre de luxe, pour dénicher le fameux trésor qui avait fait le même trajet un demi-millénaire auparavant.

© Puerta, Bec - Le Lombard

                La série Bruce J.Hawker a été créé à la toute fin des années 70 par William Vance, qui s'adjoindra rapidement les services d'André-Paul Duchâteau au scénario. Le succès de XIII empêchera le dessinateur de poursuivre les aventures de son marin fétiche dont il avait une nouvelle histoire en projet. Presque trente ans après son septième et dernier album, le marin refait surface. Habitué aux fonds marins avec Carthago, le scénariste Christophe Bec remonte le militaire des profondeurs avec ce premier tome d'un diptyque annoncé. En multipliant les références aux aventures passées, qu'il n'est pas indispensable d'avoir lues, il rend hommage à ses prédécesseurs en offrant une aventure avec un grand A. Au dessin, Carlos Puerta est fantastique de réalité. On se prend des coups de canons et des giclées d'embruns en pleine face. Le dessinateur hyper-réaliste marche sur les pas de Vance, sans le copier, en l'intégrant dans son style. Le travail sur les navires est on ne peut plus minutieux. Les décors, dans l'eau ou sur terre, sont criants de matière.

© Puerta, Bec - Le Lombard

                Après Ric Hochet et Bruno Brazil, les éditions du Lombard proposent de nouvelles aventures pour Bruce J.Hawker. Avec une reprise d'une telle qualité, pas question de parler de nostalgie, mais de "revival". Avertissons tout de suite les auteurs et l'éditeur, on ne se contentera pas d'un diptyque.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les nouvelles aventures de Bruce J.Hawker

Tome : 1 – L'œil du marais 

Genre : Aventure maritime

Scénario : Christophe Bec

Dessins & Couleurs : Carlos Puerta

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 9782808205764

Nombre de pages : 56

Prix : 15,45 €


 



Publié le 21/09/2024.


Source : Boulevard BD


A table !    La cantoche 9 - La main à la pâte

 

"-Et alors, tu viens pas manger ?

-Pffff… J’suis mieux ici, je me nourris de la nature ! Et puis, les rayons de soleil, c’est plein de vitamines ! Ça vaut bien un repas.

-Comme tu veux. Je prendrai ta ration de frites !

-Des frites ? Rien ne vaut les vitamines des frites !"

 

 

 

 

 


Un plateau de cantine, c’est tous les jours différents. Le jour des spaghettis bolognaise, c’est toujours plus apprécié que le jour des choux de Bruxelles. Contrairement à la maison, on mange sans écran devant l’assiette, sauf pour les petits malins qui ont amené leur ordi. Les coquilles des moules, ce n’est pas facile à mâcher. C’est peut-être pour ça que c’est difficile à digérer. Côté dessert, la top technique pour manger les yaourts, c’est le sprotch-hop ! On appuie d’un coup sec sur le pot ouvert, le contenu gicle en l’air et on le récupère dans la bouche… en principe. Si malheureusement on finit taché, il y aura bien une copine pour proposer une solution ni vu ni connu.

© Nob - BD Kids

Dans ce neuvième opus de La cantoche, les élèves ne vont pas faire que manger à la cantine. Ils vont sortir en forêt pour une journée « Planète propre ». Si chacun y va de sa petite contribution pour le ramassage des déchets, c’est bien pour l’environnement. Les vacances au bord de la mer ne sont pas sans rappeler la nourriture, surtout quand on a des matelas gonflables en forme de part de pizza ou de brocolis. Il y en a un qui va plus attirer les copains que l’autre. Un autre événement va être lorsqu’une équipe de télévision va venir faire un reportage à la cantine. Les caméras s’en souviennent et les élèves sont capables de quelques fourberies pour que tout se passe bien pour le chef en échange d’une contrepartie. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour avoir plus souvent des frites.

© Nob - BD Kids

La cantoche, c’est toute une année au fil des saisons dans une école. Nob est un as dans ces mini-gags en quatre cases, s’adressant à un public plus jeune que Dad mais que les plus grands apprécieront quand même. Le cuistot est le sosie physique du père de famille et moralement on aurait très bien vu le papa des quatre gamines se faire embaucher entre deux tournages pour servir les repas à ces chères têtes blondes, brunes et tutti quanti. Mais ce n’est pas lui. Les deux séries sont bien complémentaires. Les couleurs pastels de Nob et Laurence unissent les univers.

© Nob - BD Kids

Le chef n’est pas près de prendre sa retraite. Il en a encore pour vingt ans ! On n’a pas fini de manger des épinards.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : La cantoche

Tome : 9 - La main à la pâte

Genre : Humour pédago-culinaire

Scénario & Dessins : Nob

Couleurs : Nob & Laurence

Éditeur : BD Kids

ISBN : 9791036363238

Nombre de pages : 64

Prix : 10,50 €


 



Publié le 21/09/2024.


Source : Boulevard BD


Une mine d’infos sur Tintin et Hergé.   Les amis de Hergé 77 - Printemps 2024

 

"-Où est-elle cette île ?... Je ne vois rien…

-Si, Capitaine, c’était un requin !... Je l’ai vu, je vous dis !..."

 

 

 

 

 

 


Le professeur Tournesol fait l’objet d’un article exceptionnel de ce soixante-dix-septième numéro de la revue Les amis de Hergé, reçus par les adhérents de l’association du même nom. Dans un article passionnant signé Michel Schmitz, on apprend, preuves à l’appui, qu’Auguste Piccard n’était pas la seule source d’inspiration de Hergé pour le professeur sourdingue. En effet, l’auteur a aussi pris comme modèle Paul Eydt, un ami du père de l’auteur de l’article. Eydt était sourd, pouvait entrer dans de vives colères et était un célibataire endurci. C’était un avocat, légèrement dégarni et arborant une moustache et des lunettes rondes. Hergé a bel et bien mixé Piccard et Eydt, les deux individus, pour créer Tryphon.

© Hergé/Tintinimaginatio 2024
 © Les amis de Hergé a.s.b.l.

En couverture, c’est une affiche publicitaire, évidemment signée Hergé, pour Le vingtième siècle. Avec son ami José de Launoit et un autre associé, Hergé avait créé l’Atelier Hergé-publicité pour répondre à ce genre de commandes. Dans l’éditorial, Philippe Goddin en profite pour énumérer les différents pseudonymes adoptés par Georges Remi avant d’arriver à celui que l’on connaît tous. Comme d’habitude, chaque article apporte son lot d’anecdotes plus intéressantes les unes que les autres. On apprend que l’île observée aux jumelles par Haddock dans Le trésor de Rackham le rouge était dessinée par Jacobs et que Hergé la trouvait trop grande. Benoît de Courrèges montre le paradoxe entre le calme et le bucolisme de la première vignette de L’Affaire Tournesol par rapport au reste de l’intrigue, tandis que Jonathan Fabry et Claudy Lempereur décortiquent un fragment d’image de Coke en stock pour reconstituer la carte d’identité du général Alcazar. Il va être question d’alcool, aussi bien de vin que de bulles… de champagne, non pas des phylactères, avec Nicolas Raduget et Hervé Heyte. Le grand dossier du numéro, signé Goddin, s’intitule Avec Tintin et avec Hergé au bout du monde. Le rédacteur nous invite à un voyage en Chine, en partant de Bruxelles en 1991 avec Tchang Tchong-jen. Voici pour un extrait de ce riche sommaire. Et ce n’est pas fini…

© Hergé/Tintinimaginatio 2024
 © Les amis de Hergé a.s.b.l.

Côté Ketjes, les gamins de Bruxelles Quick et Flupke, on a droit à l’analyse d’une scène de foule, toujours par Philippe Goddin, nommant un maximum de personnages caricaturés. Vincent Baudoux montre leur attachement à Bruxelles, pendant du côté aventurier de Tintin. Dans les articles hors du commun, Emil Szabor nous emmène en 1965, au cœur d’un poisson d’avril croisé entre les hebdomadaires Tintin et Spirou, ayant échangé leurs maquettes pour l’occasion. Une planche crayonnée de Fred Neidhardt s’ajoute au canular. De nombreuses autres rubriques complètent la revue. On retrouve les habituelles « C’est une bonne question...qui mérite une réponse », « La dépêche », recensant des informations qui frappent, ou encore « Les 7 scoops de Walter Rizotto », planche de photos prises de par le monde en lien avec Tintin.

© Hergé/Tintinimaginatio 2024
 © Les amis de Hergé a.s.b.l.

                Pour adhérer aux Amis de Hergé, il suffit de se rendre sur le site lesamisdeherge.com : https://lesamisdeherge.com/lassociation/inscription/  La revue de l'association le prouve depuis déjà 76 numéros : Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les amis de Hergé

Tome : 77 - Printemps 2024

Genre : Revue d’étude

Rédacteur en chef : Philippe Goddin

Éditeur : Les amis de Hergé a.s.b.l.

Nombre de pages : 60

Prix : 25 €

ISSN : 0773-6703


 



Publié le 21/09/2024.


Source : Boulevard BD


Emprise.    Silence 3

 

"-Mais Lunure… Je comprends pas pourquoi elle tient tant à garder ses clochettes…

-C’est… Hum… médical.

-Même si elle va monter la garde, on n’est jamais trop prudent ! Surtout que certains monstres invisibles aiment s’en prendre aux humains pendant qu’ils dorment !

-In… Invisibles ? Et de la cendre, ça va nous protéger ?"

 

 

 

 

 


Lame, Lune et le moinillon Merle campent en pleine forêt. Ils tentent de rejoindre la citadelle de Haut-Fort dans laquelle sont déjà arrivés leurs compagnons. Mais dans un monde où le moindre bruit peut attirer des monstres, c’est bien périlleux. C’est pour cela que Merle prépare une décoction à base de cendres pour protéger le trio pendant la nuit. Certains monstres invisibles aiment s’en prendre aux humains pendant qu’ils dorment. Ils renversent la tasse de cendres en voulant attaquer et passent ensuite le reste de la nuit à tout ramasser. C’est super long et ça les empêche d’agir. A Haut-Fort, quand le soleil se couche, on prend également garde aux monstres qui ont pris l’habitude de s’approcher. Les moines magiciens défendent les villageois. C’est le cas de Cime et de ses poings d’acier rempart efficace contre les agressions.

© Vornière – Kana

Ce troisième épisode de Silence débute alors que nos héros sont séparés en deux groupes. Ové, Griotte et leurs camarades sont en sécurité, ou presque, à la citadelle. En piteux état, Gris va pouvoir se faire soigner à l’hôpital. Il ne faudrait pas que ses blessures et morsures s’infectent. Le docteur Rameau va le prendre en charge. Ils intègrent une communauté paisible, aimant les animaux, avec des réserves de nourriture. Autrefois, avant les dégâts de la longue nuit où la ville a été endommagée par un géant, Haut-Fort était une ville touristique appelée Roc-en-Ciel. C’est un moine qui à l’époque a battu le géant. Depuis, l’Anglecroix veille sur Haut-Fort et ses habitants. L’endroit possède même une école, et même le Transperce-neige, qui leur permet d’écarter les nuages et de faire apparaître le soleil.

© Vornière – Kana

La situation est beaucoup plus compliquée pour les trois « aventuriers » de la forêt, surtout pour Lame qui va se trouver sous l’emprise du Cauquemare, une créature qui apparaît souvent sur la poitrine des individus durant leur sommeil. La personne se réveille, sans pouvoir bouger, avec le monstre noir flanqué sur le torse, la paralysant. Cela créé des hallucinations cauchemardesques qui offrent au mangaka français Yoann Vornière l’occasion de présenter ses planches les plus exceptionnelles, tout aussi terrifiantes que dynamiques.

© Vornière – Kana

Au fil des tomes, Vornière personnalise et originalise sa série, grâce à laquelle l’Occident peut être fier de la qualité de sa production dans un art qu’on croyait exclusivement asiatique. Mais ça, c’était avant. Du bruit pour Silence !

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Silence

Tome : 3

Genre : Fantastique

Scénario & Dessins : Yoann Vornière

Éditeur : Kana

ISBN : 9782505117100

Nombre de pages : 208

Prix : 7,90 €


 



Publié le 21/09/2024.


Source : Boulevard BD


Love sixties.   Les vents ovales 1 – Yveline

 

"-Salut, Monique !

-Salut !

-Ça va ?

-Oui, oui, mon père me fatigue, mais bon… C'est pas nouveau !

-Ha ha ha ! Qu'est-ce qu'il t'a fait, encore ?...

-Oooh, rien de spécial, mais il se croit encore dans les années 50… Pfff… Et demain, il faut que je lui reparle de la bagnole…

-Il veut toujours pas ?

-Noooon ! Il est pénible, je te jure !...

-Qu'est-ce que tu vas faire "

 

 

 

 

 


Mai 1967. De part et d'autre de la Garonne, les villages de Larroque et de Castelnau ont enterré la hache de guerre pour fêter la victoire de l'équipe de rugby de Montauban en finale du championnat de France. Yveline vient d'avoir son bac. A à peine 18 ans, elle va monter à Paris poursuivre ses études. Elle de la chance que son père la soutienne. Ce n'est pas le cas de Monique qui doit supporter son père réac'. Elle va devoir lui annoncer qu'elle n'a nullement l'intention de travailler à la briqueterie familiale cet été. Elle préférerait être monitrice au centre aéré. Yveline a un petit copain, Pascal. Il voudrait aller plus loin mais elle ne se sent pas prête. Monique, elle, ne va pas tarder à séduire Eric, l'instituteur du village et directeur du centre aéré. Cela sera-t-il du goût de son père ? Un communiste dans la famille, ce n'est pas tellement compatible.

© Horne, Mermilliod, Tripp, Delf - Dupuis

Les vents ovales est une chronique immersive dans la France rurale des Trente Glorieuses, cette période bénie de plein emploi quelques années après la guerre. Une époque insouciante… Insouciante ? Oui. Mais une révolution n'allait pas tarder à arriver : celle de Mai 68. Pour l'instant, nous n'y sommes pas encore. Et pour comprendre le phénomène, il est nécessaire de remonter quelques mois en amont. C'est l'objet du premier tome de ce triptyque. On met le décor en place. On installe les acteurs. Parmi eux, outre ceux déjà cités, il y a le curé de Castelnau, accessoirement entraîneur de l'équipe de rugby du village. François, lui, le père de Monique, s'occupe des juniors de Larroque, en plus de son boulot de patron de la briqueterie. La famille d'Yveline est nombreuse. Elle a trois frères. Ses parents sont métayers sur les terres du Marquis. Tout ce petit monde mange, vit et dort rugby, sauf Monsieur Vassiliu, alias "le grec", le cordonnier de Larroque, que ça laisse indifférent.

© Horne, Mermilliod, Tripp, Delf - Dupuis

Dans l'esprit de Magasin général, Jean-Louis Tripp et Aude Mermilliod proposent une immersion dans le temps et hors du temps. Dieu, que cette période était bénie. C'était un temps où les gens savaient prendre le temps. Alors que Tripp partait sur une "simple" évocation du rugby de son enfance, le duo de scénaristes s'est rapidement rendu compte que Mai 68 pointait son nez à l'horizon, avec son lot de problématiques : l'émancipation, l'avortement, les conflits de générations. Le féminisme naissant commençait à changer la société. Il allait falloir du temps. Mais ça, les protagonistes ne le savaient pas encore. Chaque chapitre du récit recontextualise les événements s'étant déroulés ce mois-là. Dans un réalisme souple, Horne dessine cette histoire d'ambiance, sublimée par les couleurs de Delf, légèrement jaunies, comme si on y était.

© Horne, Mermilliod, Tripp, Delf - Dupuis

Historique et feel-good, Les vents ovales s'annonce comme un témoignage d'un tournant de l'Histoire de France vu par le prisme de la province. Le tome 2 va arriver très rapidement. Aussi vite que les vents de Nanterre atteindront le Sud-Ouest ?

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les vents ovales

Tome : 1 – Yveline

Genre : Chronique de vies

Scénario : Aude Mermilliod & Jean-Louis Tripp

Dessins : Horne

Couleurs : Delf

Éditeur : Dupuis

Collection : Aire Libre

ISBN : 9791034762347

Nombre de pages : 136

Prix : 26 €


 



Publié le 21/09/2024.


Source : Boulevard BD


Les 60 ans de la petite argentine de Quino.    Mafalda, mon héroïne

 

"-Alors, quoi de neuf ?

Ben, ça va toujours aussi mal. Tousles jours, des enfants meurent sous les bombes… Et je ne te parle pas de mes problèmes d'aérophagie dus aux gaz à effet de serre…

-Je t'assure que tout va s'arranger !

-Mouais, j'y crois plus trop !"

 

 

 

 

 


                Mafalda psychanalyse le monde. Ça fait soixante ans que Mafalda psychanalyse le monde. Pour cet anniversaire, ce n'est pourtant pas sous les crayons de Quino qu'elle le fait, mais sous celui d'un collectif d'autrices à l'occasion de la parution d'un album événement. Figure de la bande dessinée argentine entre 1964 et 1973, la fillette observe le monde du haut de son jeune âge. D'une nature plutôt pessimiste, elle oppose ses analyses critiques au capitalisme, porté par son camarade Manolito, ou encore, entre autres, à la soumission masculine vécue par Susanita. Il y a aussi Felipe, le voisin rêveur et angoissé, Miguelito, anarchiste mussolinien, et Guille, le petit frère, sans oublier les parents de Mafalda, argentins de classe moyenne.

© Dupré Latour - Glénat

                Après la couverture signée Pénélope Bagieu et une préface de Lucia Sanchez, réalisatrice du documentaire Mafalda, reviens !, c'est Florence Dupré La Tour qui ouvre le bal. L'autrice se met en abime aux côtés de la gamine. Elle lui apprend que l'Argentine, ce n'est toujours pas le paradis, mais que le monde a connu bien des avancées quand même. Maëlle Reat lui parle de l'époque d'aujourd'hui. Si les technologies ont évolué, pour le reste,… Vero Cazot et Maud Begon projettent Mafalda en 2024, mettant en avant l'avancée de la condition féminine dans la société. Agathe de Lastic et Soledad Bravi démontrent que les grandes personnes ont encore bien des leçons à recevoir et qu'ils ne s'emparent pas des soi-disant progrès comme il faudrait.

© Bravi, de Lastic - Glénat

                Marie Bardiaux-Vaïente et Gally envoient Mafalda régler les problèmes de ses camarades dans la rue. Elle va se rendre compte que le règlement des conflits est loin d'être chose aisée. Elle voudrait plus de justice. Ça fait partie de ses grandes espérances, comme le démontre aussi Anne Simon. Elle attend encore des évolutions de la société. Seront-elles suffisantes pour guérir le monde ? Emilie Gleason imagine un univers avec Mafalda et ses amis, sans adulte. Ils ont disparu. Cela signifie-t-il que la Terre est sauvée ? Le retour à la réalité risque d'être violent. Aude Picault dessine une Mafalda adulte dans le monde d'aujourd'hui. Alors, est-elle devenue une vieille aigrie ou a-t-elle gardé son recul sur la société ? Florence Cestac conclue l'ouvrage avec deux illustrations.

© Bardiaux-Vaïente, Gally - Glénat

                Quino nous a quittés en 2020. Mafalda lui a survécu. Ceci n'est pas une reprise mais bel et bien un hommage à ce personnage mythique dont certaines réflexions n'ont malheureusement pas pris une ride. Les autrices de cet album démontrent avec subtilité et réalisme que Mafalda pourrait poursuivre ses constations aujourd'hui sans dénoter.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Mafalda, mon héroïne

Genre : Humour politique

Scénario, Dessins & Couleurs : Florence Cestac, Maëlle Reat, Emilie Gleason, Anne Simon, Aude Picault, Maud Begon, Vero Cazot, Soledad Bravi, Agathe de Lastic, Gally, Marie Bardiaux-Vaïente, Florence Dupré La Tour, Pénélope Bagieu, Lucia Sanchez

Éditeur : Glénat

ISBN : 9782344064580

Nombre de pages : 96

Prix : 17,50 €

 



Publié le 21/09/2024.


Source : Boulevard BD


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