"-Maman, qu'est-ce qu'on a fait de mal ?...
-Tu n'as rien fait de mal, Chaïm… Tiens-moi fort la main. Je suis là.
-Adieu Salomea…
-Adieu Szymon. S'il vous plaît, commencez par mon fils… Je ne veux pas qu'il me voie…
-Comme tu veux."
1942, près de Lublin, en Pologne, des soldats allemands ayant envahi le pays raflent la population juive. Les hommes sont déportés dans des camps de travail. Les femmes, les enfants et les vieux sont priés de se déshabiller et de descendre dans une tranchée creusée en pleine forêt par les nazis. Ils y sont abattus comme du bétail avant d'être recouverts de terre. Une horreur innommable. Aujourd'hui, des témoins racontent les massacres qu'ils ont vus, comme Maria, quatre-vingts ans, dix ans à l'époque, qui a vu tant de personnes abattues sous ses yeux. Passé sous silence dans les programmes scolaires, c'est l'histoire de la Shoah par balles. Ce livre en est le témoignage.
© Saint-Dizier, Girard – Editions du Rocher
En 2022 et 2023, des étudiants d'Albi et leurs professeurs sont partis en Pologne. Grâce à l'association Yahad-In Unum, ils ont rencontré des témoins de la Shoah par balles et des historiens. C'est de ces rencontres que découlent les faits relatés dans cet album. Les étudiants travaillent sur l'héritage historique européen et la réflexion citoyenne à travers l'étude de cet événement tragique à l'Est de l'Europe. La Shoah par balles est beaucoup moins connue que les chambres à gaz et les fours crématoires. Elle a pourtant fait deux millions de victimes. Malgré le temps qui a passé et le poids des années, les derniers témoins racontent l'indicible.
© Saint-Dizier, Girard – Editions du Rocher
Pierre-Roland Saint-Dizier et Christophe Girard apportent un livre-témoignage choc, indispensable œuvre de mémoire. La nature ayant repris ses droits, il ne reste plus que les récits des survivants pour raconter ce qu'ils ont vu. Il n'y a pas d'archives. Il était urgent de recueillir les témoignages avec la question cruciale : Quelle valeur donner au témoignage d'un enfant 80 ans après les faits ? Pour être le plus objectif possible, le journaliste raconteur remonte aux origines de l'invasion de la Pologne par le troisième Reich. Les 10 % de la population juive polonaise se sont trouvés au cœur de la politique exterminatrice nazie. En fin d'album, un cahier pédagogique concrétise encore plus le drame. Les travaux de l'association Yahad-In Unum, organisme de recherche et d'enseignement des génocides et des crimes de masse, et ceux des étudiants chercheurs sont illustrés par les photos de vestiges et des témoins âgés dont les rides sont creusées par le cauchemar.
© Saint-Dizier, Girard – Editions du Rocher
"Il a vu les nazis, le massacre des juifs, les balles dans la nuque à bout portant, les enfants traînés comme des chiens, la fosse commune se remplir, la terre bouger au-dessus des cadavres." Cette phrase glaçante résume le propos. "Je n'ai pas oublié…" Histoires de la Shoah par balles est à ranger à côté d'œuvres majeures comme Maus ou Visages-Ceux que nous sommes.
Laurent Lafourcade
One shot : "Je n'ai pas oublié…" Histoires de la Shoah par balles
Genre : Histoire
Scénario : Pierre-Roland Saint-Dizier
Dessins & Couleurs : Christophe Girard
Éditeur : Editions du Rocher
ISBN : 9782268109558
Nombre de pages : 150
Prix : 19,90 €
"-Je vois que Monsieur n'est pas un grand bavard. Tu veux bien me donner ton nom, au moins ? Notre rencontre est sans doute un signe du destin. Je te ferai l'honneur de le retenir.
-Akira.
-Enchantée. Moi, c'est Nelia. Je me souviendrai de ton nom jusqu'à la fin de tes jours. Profites-en, ça ne devrait pas durer plus d'une trentaine de secondes."
Est-ce le dernier combat pour Akira ? Face à Nelia, guerrière aguerrie aux lames composées de métal liquide, le chasseur de reliques semble en bien mauvaise posture. Sa combinaison a perdu une partie de ses fonctions. Alpha, son ange gardien, tente de la piloter malgré tout, mais pour pouvoir y arriver, il va falloir gagner du temps, chose que Nelia n'est pas du tout disposée à laisser. Sans spoiler le récit, Akira va se sortir de ce mauvais pas, Nelia aussi, mais pas dans le même état. Si Akira, pris pour un pilleur de reliques, va être arrêté par les forces de défense de la cité de Kugamayama, Nelia est interrogée par un certain Yanagisawa qui cherche à en savoir plus sur le fameux Caïn, qui serait à la tête d'un groupuscule nationaliste de voleurs de reliques.
© Kirihito Ayamura 2022 © Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
Episode de transition pour Akira qui va se trouver proposer une nouvelle mission alors qu'il sort juste d'une passe bien complexe à gérer. Si les combats sont bien mis en scène, l'intrigue avance à petits pas. Comme on l'a dit dans la chronique du tome précédent, on aimerait à présent que l'intrigue se recentre sur les reliques, pour que les lecteurs en aient une vision plus concrète.
© Kirihito Ayamura 2022 © Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
C'est avec une certaine virtuosité que Kirihito Ayamura met en scène le face-à-face ouvrant le volume. Il serait presque musical, chorégraphié par un metteur en scène de spectacle. Plus loin, le mangaka montre qu'il est capable de passer d'une tendresse presque érotique à un massacre virtuel, mais massacre quand même.
Une adaptation anime a été annoncée. Rappelons qu'à l'origine Rebuild World est un web novel écrit par Nafuse en 2017. Le roman a après été adapté en light-novel, illustré par Gin. Il est prépublié dans le Dengeki Bunko de ASCII Media Works. 11 tomes sont déjà parus au Japon.
© Kirihito Ayamura 2022 © Nahuse 2022
© 2024, Editions Dupuis, pour l’édition française
Sans révolutionner le genre, Rebuild the world est une valeur sûre du paysage shonen du moment. Divertissant.
Laurent Lafourcade
Série : Rebuild the world
Tome : 8
Genre : Shonen Survival
Roman d’origine : Nahuse
Dessins : Kirihito Ayamura
Design des personnages : Gin
Design de l’univers : Yish
Design des machines : Cell
Éditeur : Vega Dupuis
ISBN : 9782379503665
Nombre de pages : 178
Prix : 8,35 €
"-S… Sam ?!!
-Bula, mon pote ! Ça veut dire bonjour en fidjien !
-Mais… Mais qu'est-ce que tu fous là ?
-Je voulais te voir avant Biarritz !
-Merde, j'arrive pas à le croire !
-Direct les câlins ? T'as pas baisé depuis longtemps, toi ! Moi aussi j'suis content de te voir, petit frère."
Vincent, la trentaine, a tout pour être heureux. Il s'apprête à acheter un appartement en plein Paris avec sa compagne. Il bosse dans une start-up dans la billetterie avec son beau-père qui est prêt à leur prêter de l'argent. Bref, l'avenir s'annonce radieux. Pourtant, l'homme est empreint de mélancolie. Il aurait préféré s'installer à Biarritz, où il a grandi avec son frère Samuel, parti aux îles Fidji. Vincent est nerveux, impulsif. Il va même passer une nuit en garde à vue après avoir balancé une bouteille sur une voiture de flics. Il est sous anti-dépresseur. Il a changé, mais sa chérie n'a pas l'intention de le laisser tomber. Ce ne sera pas réciproque, parce qu'au retour de Sam, il va tout plaquer pour faire avec lui un road trip jusqu'à Biarritz.
© Cano, Goux, Pinchuk – Delcourt
Si vous voulez lire une histoire qui ne ressemble en rien à tout ce que vous avez pu ingurgiter jusqu'à présent, cet album est fait pour vous. Fidji est avant tout une histoire de fraternité. Deux frères se retrouvent après un an de séparation où tous leurs codes ont été déstructurés. On ne peut pas dire que leur route sera semée d'embûches, puisque ce sont eux qui les mettront. Entre intrusion illicite, rapine de commerce et rencontres opportunes, Sam et Vincent vont se retrouver, se chercher,… Iront-ils jusqu'à se perdre ? Les auteurs, en tous cas, n'aident pas les lecteurs à s'y retrouver. Mais tout ça est parfaitement conscient.
© Cano, Goux, Pinchuk – Delcourt
Jean-Luc Cano prend le prétexte d'un road trip pour un récit d'introspection au plus profond des âmes tourmentées de deux frères. Le scénariste malin n'indique jamais au lecteur vers où l'intrigue va les mener. On s'attend à un récit psychologique. On attend la problématique. On cherche le thriller. Il ne vient vraiment jamais. A quoi bon les Fidji ? A quoi bon Biarritz ? Simplement parce que l'un est de l'autre côté de l'océan de l'autre ? Cano, lui, sait très bien ce qu'il fait. Bien futé celui qui le devinera avant la fin, poignante à arracher des larmes. C'est dans la dernière scène que le lecteur peut ajouter la pièce qui tient l'ensemble du récit et comprendre tout ce qu'il s'est passé jusque-là. Une mise en scène incroyable.
Bien loin des Nains des Guerres d'Arran, Pierre-Denis Goux s'empare de ces destins singuliers, cachant dans les regards les secrets, les angoisses, les joies et les doutes de la fratrie et des personnages qui gravitent autour, comme des dommages ou des sauvetages collatéraux. Le découpage, avec de nombreuses grandes cases, des planches muettes, donne un rythme singulier. L'album doit également beaucoup aux couleurs de Julia Pinchuk qui ouvre et clôt le récit avec un coucher de soleil qui en dit très long. Chaque scène est habillée d'un ton qui marque le moment. C'est dans les livres comme celui-ci que ceux qui douteraient encore peuvent s'assurer qu'une ou un coloriste est un auteur au même titre que les autres.
© Cano, Goux, Pinchuk – Delcourt
Fidji est de ces albums où l'on n'est plus tout à fait le même après les avoir lus. Il démontre que la fraternité est plus importante que toute liberté et toute égalité. Encore plus poignant qu'on ne s'attend pas du tout au final.
Laurent Lafourcade
"Puisqu’on ne sera toujours
Que la moitié d'un tout
Puisqu'on ne sera jamais
Que la moitié de nous
Mon frère....
Bien sûr que rien ne pourra jamais nous l'enlever
Bien plus que tout ce que la vie peut nous accorder
L'amour sera toujours cette moitié de nous qui reste à faire
Mon frère ..."
(extrait de la chanson Mon frère, dans Les 10 commandements)
One shot : Fidji
Genre : Emotion
Scénario : Jean-Luc Cano
Dessins : Pierre-Denis Goux
Couleurs : Julia Pinchuk
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
ISBN : 9782413085409
Nombre de pages : 160
Prix : 22,95 €
"-Nous vous prions de bien vouloir nous excuser mais ces délibérations ont duré plus longtemps que prévu. Comme tous ces duos étaient très bons, les membres du jury ont débordé d'enthousiasme ! Bref, passons sans plus attendre à l'annonce des résultats !
-Merci ! Voici donc le bulletin avec le nom du vainqueur. Le duo qui remporte ces éliminatoires du 2ème groupe de la région du Kantô pour participer à la phase finale de l'édition 2022 du Kôshien du rire est…"
Azemichi Shijima et Taiyô Higashikata attendent impatiemment les résultats du concours d'humour lycéen auquel ils viennent de participer. Taiyo a réussi à rebondir sur le trou de mémoire de son complice. Mais cela suffira-t-il à passer les éliminatoires du Kôshien du rire ?
A part ça, Taiyo est déchiré entre son père et sa mère qui sont séparés. Malgré tout le temps que ses parents lui ont consacré, il a décidé d'arrêter ses cours d'expression scénique et ses passages à la télévision. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, la phase finale du concours va être diffusé sur le petit écran. Il décide donc de faire face à sa mère et de lui présenter l’alter ego de leur duo "Aller simple pour les cieux". Alors qu'il craignait sa réaction, elle va être tout autre que ce qu'il imaginait.
Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023
Le cœur de ce quatrième tome de Show-Ha shoten ! est un flashback sur les années de Taiyo qui ont précédé sa rencontre avec Azemichi. On va découvrir les relations qu'il avait avec Kunugi, son ancien partenaire malheureusement décédé. On l'accompagne dans ses derniers jours avec une émotion intense. Ce sont des instants qui ont fatalement forgé Taiyo. C'est avant tout pour lui qu'il cherche à devenir une star de l'humour.
Akinari Asakura etTakeshi Obata passent en phase introspection. Ce n'est pas que le rire fasse place aux larmes. D'ailleurs, bien que la série ayant pour thème le rire, elle n'est pas foncièrement drôle. Et ce n'est pas cela qu'on lui demande. Les parents de Taiyo d'un côté, son premier camarade de scène de l'autre, sont les deux fléaux de la balance qui ont fait du jeune homme ce qu'il est à présent.
Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023
Entre les chapitres, le scénariste raconte son expérience dans le domaine des concours d'humour lycéens. Il explique comment il apprenait le texte et la gestuelle des humoristes professionnels. Il témoigne du fait que dans ses passages, seuls 20 % de ses sketchs ont fait rire le public aux éclats et 10 % étaient des gros flops. Il montre enfin pourquoi il n'est pas devenu un humoriste professionnel. Il remet ainsi les pieds sur terre aux lecteurs qui pourraient penser la tâche aisée.
Show-Ha Shoten ! © 2021 by Akinari Asakura, Takeshi Obata
© Akinari, Takeshi – Kana 2023
Une des forces de ce manga est qu'il reste dans la réalité. Il ne prétend pas dépeindre un milieu facile d'accès où tout le monde peut réussir. Comme dans la vie, il faut se battre, se dépasser, comme dans une compétition sportive. Et on le fait avec les armes qui nous ont forgés dans notre passé. The Show(-ha shoten !) must go on.
Laurent Lafourcade
Série : Show-Ha Shoten !
Tome : 4
Genre : Shonen
Scénario : Akinari Asakura
Dessins : Takeshi Obata
Éditeur : Kana
ISBN : 9782505126478
Nombre de pages : 212
Prix : 7,70 €
"-Ivan ! Regarde ce que j'ai trouvé ! Il ne me manque plus que Aigle Doré et j'aurai tous les justiciers ailés…
-Super ! Alors tu peux les envoyer se battre contre l'homme en noir !
-L'homme en noir n'existe pas…
-Ça va, c'est bon… Je plaisante…"
Mattéo est un petit garçon tout ce qui semble de plus équilibré. Il vit avec ses parents et son chien dans un pavillon de quartier résidentiel de banlieue. Mais ses nuits sont peuplées de noir. C'est toujours le même cauchemar. Il habite dans un immeuble, une de ces tours aux milliers d'habitants anonymes, et un homme en noir s'approche de lui. Ça le perturbe. Quand il se réveille, en règle générale, il a fait pipi au lit. Sa chambre est un sanctuaire. Les figurines de ses super-héros préférés le protègent. Il vient d'en avoir une nouvelle, Super Faucon, dans l'œuf-surprise que lui a offert son père, comme tous les dimanches ou tous les jours où l'on a envie d'offrir un cadeau à son fils préféré. Après l'école, c'est le temps des retrouvailles avec le chien Tommy, l'heure des devoirs, le dîner en famille, quelques dessins animés, le brossage des dents, puis le moment de retourner dans sa chambre pour la nuit… une nouvelle nuit d'angoisse.
© Panaccione, Di Gregorio – Delcourt
L'homme en noir est une histoire qui traite d'un sujet complexe à aborder : l'inceste. Dans les discrets remerciements des auteurs en préface, le scénariste Giovanni Di Gregorio l'annonce : "Cette histoire est librement inspirée de mon expérience personnelle, même si je ne m'en sui rendu compte qu'à la fin." Avec le récit de Mattéo, loin des Sœurs Grémillet, il exorcise un cauchemar de la réalité dont on ne se remet jamais. Il faut une résilience incroyable. Di Gregorio brouille les pistes en nous envoyant dans des directions qui ne mènent pas droit au bourreau. On est même parfois perdus entre la maison pavillon des jours et l'immeuble des nuits, tant et si bien qu'on se demande parfois où vit réellement la famille de Mattéo. A la fin, comme lui, on assemble toutes les pièces du puzzle pour comprendre la métaphore.
© Panaccione, Di Gregorio – Delcourt
Qui aurait pu se douter que le graphisme de Grégory Panaccione pouvait dégager autant d'émotion ? Avec un dessinateur réaliste, il aurait été facile de tomber dans le pathos et le larmoyant, mais sans forcément du recul. Avec le semi-réalisme de Panaccione, on atteint une autre dimension, faussement rassurante pour les jours, étonnamment terrorisante pour les nuits. Les double-planches posent des scènes suspendues. La porte qui se referme sur la chambre vide de Mattéo le matin ou la chute virtuelle au milieu des tours sont des images infiniment puissantes, comme celle, glaçante, de Mattéo, dont on voit les yeux écarquillés dans le reflet de la vitre, apercevant par la fenêtre l'homme en noir debout sur le toit de la maison voisine, tel un croque-mitaine, cigarette à la main, qui lui fait coucou. La couverture synthétise à elle seule le concept d'emprise : le bourreau écrase l'enfant de tout son poids en éteignant son mégot.
© Panaccione, Di Gregorio – Delcourt
L'homme en noir est un album témoignage qui peut aider à délier des langues. L'inceste est un crime qui a tendance à culpabiliser les victimes. Si l'album peut aider, même des années après, ne serait-ce qu'une seule personne à dénoncer, il aura atteint son but. Au-delà du message, le livre est scénaristiquement et graphiquement remarquable. Indispensable.
Laurent Lafourcade
One shot : L'homme en noir
Genre : Emotion
Scénario : Giovanni di Gregorio
Dessins & Couleurs : Grégory Panaccione
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
ISBN : 9782413082729
Nombre de pages : 128
Prix : 19,99 €
"-Tu as gagné au loto ?
-Beaucoup mieux que cela !... J'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Têtaclic, la boîte qui m'emploie vient de prendre la décision qu'on attendait tous…"
Paris, quatorzième arrondissement. Mais quelle est donc cette nouvelle que Gorka vient annoncer à sa compagne Manon, bouteille de champagne en mains ? Non, non, non, il ne vient pas la demander en mariage. Non, non, non, il n'a pas gagné au loto. Son patron s'étant rendu compte que le télétravail marchait très bien, il a vendu les locaux du siège social. Comme Manon est traductrice et peut donc travailler de n'importe où, Gorka a décidé qu'ils allaient déménager définitivement à Bayonne dans son Pays Basque natal. Le moins que l'on puisse dire, c'est que sa blonde n'est pas enchantée. Réussira-t-elle à s'y faire ? Gorka va tout faire pour qu'elle s'y sente bien. Entre le marché des halles et le stade Jean Dauger, le mal de la capitale ne va pas tarder à rattraper Manon. Elle, supportera-t-elle le retour à Paris sans son chéri ? Lui, vivra-t-il sa vie de rêve de bayonnais ?
© George, Viollier – Atlantica
Bien évidemment et pour notre plus grand plaisir, non. Les amoureux ne vont pas pouvoir se passer l'un de l'autre. Manon revient. Gorka organise une visite culturelle du vieux Bayonne. C'est en lisant un livre consacré à l'histoire de la ville acheté dans une vieille librairie que le couple découvre, collé entre la couverture et les pages de garde, une lettre d'époque signé Antoine VII, duc de Gramont, pour sa bien aimée Marie-Henriette. Commence alors pour Manon et Gorka une enquête historique. Qui était-il ? En quoi était-il lié à l'histoire de Bayonne ? C'est parti pour un voyage de plus de deux-cent cinquante ans dans le temps.
© George, Viollier – Atlantica
Jean-Yves Viollier et Pierre George délaissent momentanément les forces de l'ordre représentées par Manzana et Patxaran pour un voyage empreint d'émotion à Bayonne. L'album se divise en deux parties distinctes : celle de l'arrivée au Pays Basque, avec ses traditions et sa culture, sa multiculture même, puis celle sur l'histoire de la ville au XVIIIème siècle. Connaissant les auteurs, ne vous attendez pas à une histoire trop didactique. L'humour n'est pas oublié. Le basque est libéré et décomplexé. N'est-ce pas Gorka ? Et quel plaisir tout au long de l'histoire de retrouver les lieux familiers. Le marché de Noël et la grande roue, le petit Bayonne, le Musée basque, le trinquet Saint-André, la rue Pannecau, jadis célèbre pour un certain commerce, la librairie de la Rue en pente et ses critiques acerbes pas forcément nécessaires, le Château-Neuf et le cabaret de la Luna Negra : l'immersion est totale. On apprend même des choses. Saviez-vous que Saint-Esprit était à l'origine une ville à part ?
© George, Viollier – Atlantica
La prochaine fois que vous arpenterez les rues de Bayonne, ou même si vous le faites pour la première fois, allez-y avec cette BD en mains. Ça vaut mieux que n'importe quel guide touristique. Et si pour un prochain album les auteurs proposaient le pendant pour Biarritz, dont on apprend dans ce livre la différence avec Bayonne ? Maïder Arosteguy, la mairesse, ne serait certainement pas contre. Le vrai trésor, ce sont les albums de Jean-Yves Viollier et Pierre George.
Laurent Lafourcade
One shot : Le vrai trésor, c'est Bayonne
Genre : Visite historique
Dessins & couleurs : Pierre George
Scénario : Jean-Yves Viollier
Éditeur : Atlantica
ISBN : 9782758805809
Nombre de pages : 52
Prix : 18 €
"-Il y a quelques jours encore, ma fille était une virtuose, une petite Paganini… Et son violon est un Stradivarius, le plus cher au monde. A présent, quand elle tente un simple menuet de Mozart, on croirait entendre, excusez-moi, un chat qu'on étripe.
-Comment expliquez-vous ça ?
-On lui a volé son talent.
-Qui ? Comment ?
-Vous êtes là pour le découvrir. C'est vous la spécialiste des cas difficiles."
Une Rolls-Royce est venue chercher Miss Chat. L'automobile la conduit 100 Lac Toze pour une affaire de la plus haute importance. Elle arrive à Elonmüx, le nouveau parc à riches au nord-ouest de la ville, chez Knut Klikenbom, le Pharaon de la Tech. Elle est reçue par son épouse qui lui expose le problème. Leur fille Klorina était une virtuose du violon. Depuis quelques jours, elle joue comme une casserole. C'est inaudible. On lui aurait volé son talent. Quel qu'en soit le prix, Miss Chat est engagée pour démêler l'intrigue. Y aurait-il un rapport avec la disparition de Bolex, le chat de Klorina ? Pour 50 krotz par jour plus les frais, voilà Miss Chat embarquée dans une enquête bien mystérieuse.
© Jolivet, Fromental - Hélium
Jean-Luc Fromental et Joëlle Jolivet ne pensaient certainement pas écrire un best-seller lorsqu'ils ont créé Miss Chat dont voici le quatrième volume. 22 000 exemplaires vendus en trois tomes. Incroyable pour une bande dessinée jeunesse petit format s'adressant aux lecteurs débutants… mais pas qu'eux. Voilà peut-être le secret de fabrication si secret il y a. La dessinatrice Joëlle Jolivet, dans un graphisme dynamique et jeté, est dans l'esprit Lisa Mandel. Fromental s'adresse aussi aux parents. Il parsème son scénario de clins d'œil à plusieurs degrés. Cet épisode raille la high-tech. Knut Klikenbom, le père de Klorina, est le créateur du réseau social Klik Klik qui l'a rendu milliardaire. Il pense que tout s'achète mais ce n'est pas si simple que ça. Dans un autre ordre d'idées, les jumeaux Dum et Dee, ces forbans, rappelleront aux plus anciens Tweedeldum et Tweedledee, popularisés par leur apparition dans Alice au pays des merveilles.
© Jolivet, Fromental - Hélium
Miss Chat n'a pas de portable. Les félins sont sensibles aux ondes électromagnétiques. Pour la joindre, il suffit de laisser un message au Polp'z Milk-Bar. Son ami barman Ole les lui transmet. C'est un poulpe. Il lui fait les meilleurs lait-fraise. Dans ses recherches, elle se fait aider par Griselda, sa copine archiviste du Dag Tablet, le plus grand quotidien de la ville. Elle est en fauteuil roulant. Les auteurs démontrent ainsi que quelle que soit sa condition, on a tous quelque chose à apporter aux autres. Au-delà de cette enquête de double disparition, celle d'un talent et celle d'un chat, le sujet majeur de l'album est l'intelligence artificielle. A quoi sert-elle ? Comment s'en servir ? Quelles sont ses limites ? Sans dévoiler le final, avec leur héroïne non connectée, on peut dire que les auteurs ont réussi le challenge de démontrer que l'essentiel est ailleurs.
© Jolivet, Fromental - Hélium
Miss Chat n'a pas fini d'enquêter à pas feutrés, ou plutôt à pattes de velours. Après l'IA qui en prend une claque dans cet épisode, quelle sera sa prochaine énigme à dénouer ?
Laurent Lafourcade
Série : Miss Chat
Tome : 4 – Le chat rebooté
Genre : Enquête
Scénario : Jean-Luc Fromental
Dessins & Couleurs : Joëlle Jolivet
Éditeur : Hélium
ISBN : 9782330190774
Nombre de pages : 64
Prix : 13,90 €
Le petit Spirou vous dit tout sur Constantin Broutin !
Le petit Spirou raconte une histoire à ses camarades au coin d'un feu de bois en forêt alors que l'orage gronde. Une belle soirée de soir d'été. Pour ce récit court qui inaugurera le prochain album du mini groom à paraître cet automne, Janry s'adjoint les services de Jacques Louis. Un second récit complet est au sommaire avec un tout nouveau personnage Gary C.Nell, dans un univers western signé Ced et Gorobei.
Pendant ce temps, les abonnés arboreront leur esprit sport. Foot et olympisme, les paris sportifs sont ouverts avec des autocollants du petit Spirou.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Janry - Dupuis
Histoires à suivre :
Cœurs de ferraille (Les) : Sans penser à demain |
Munuera / BeKa / Sedyas |
Lieutenant Bertillon : Sedna |
Pomès /Barth / Drac |
Sœurs Grémillet (Les) : La villa des mystères |
Barbucci / Di Gregorio |
Récits complets :
Gary C.Nell, mon papy à l'Ouest |
Gorobei / Ced |
Petit Spirou (Le) : Constantin Broutin ! (et son fabuleux destin) |
Janry / Louis / Cerise |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Annabelle pirate rebelle |
Ghorbani / Sti / Cerise |
Boule & Bill |
Cazenove / Bastide / Pedriset |
Capitaine Anchois |
Floris |
Dad Flashbacks |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Elliot au collège |
Grosjean / Riccobono |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Kid Paddle |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Léon & Lena |
Cerq / Clémence / Alizon |
Méthode Raowl (La) |
Tebo |
Nelson |
Bertschy |
Pernille |
Dav / Trichet / Esteban |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
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Supplément abonnés :
Autocollants Le Petit Spirou |
Janry |
En kiosques et librairies le 10 Juillet 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
"-Je n'aime pas vous voir aller là-bas tout seul, XIII.
-Il faut bien que quelqu'un reste à l'arrière-garde, Major.
-Prenez tout de même ça, je préfère.
-Si dans trois heures je ne suis pas de retour, rentrez à Northshore, contactez Carrington et racontez-lui tout."
Pour ceux, s'il y en a, qui ne connaitraient pas le bonhomme, XIII est un amnésique soupçonné d'avoir assassiné le président des Etats-Unis. Est-il vraiment le tueur professionnel qu'on lui fait croire qu'il est ? Toute une organisation criminelle gravite autour de lui. Entre magouilles politiques et manœuvres militaires, la quête d'identité de XIII n'est pas un long fleuve tranquille.
© Revival
© Vance, Van Hamme - Dupuis
Le cycle du Soleil Noir, premier arc scénaristique étalé sur huit albums de la mythique série XIII, reste l'un des récits les plus marquants de la bande dessinée. Rien ne laissait présager que ce héros, qui servait de bouche-trou à Vance en manque de scénario de Bruno Brazil, allait changer le paysage réaliste du neuvième Art. Il était donc logique et naturel que les cahiers de la bande dessinée consacrent un numéro hors-série au phénomène.
Commençons avec un entretien avec Jean Van Hamme. Le scénariste est transparent. Il a toujours dévoilé ses méthodes de travail, et pourtant, jamais personne n'a réussi à faire aussi bien que lui. "Pour le suspense, j'appliquais la technique de Guignol. Guignol ne voit pas le gendarme qui arrive derrière lui, mais tous les enfants le voient et crient : "Guignol, Guignol !"". Ça semble si simple dit comme ça, mais il y a en filigrane tout le savoir faire du chef trois étoiles. Il envoie à son dessinateur le scénario complet. Il conçoit chaque tome comme une séquence. Un parallèle est ensuite fait avec les principaux héros créés par le scénariste, des moins célèbres Mr Magellan, Tony Stark, aux célébrissimes Thorgal et Largo Winch. Le titre du chapitre suivant est éloquent : Hommage, plagiat ou inspiration ? Jason Bourne et Jason Fly, même combat ; Jean Van Hamme et Robert Ludlum aussi ? Bien que le belge se dise plus inspiré par la littérature française de Dumas et Leblanc, il y a forcément une filiation.
© Revival
© Vance, Van Hamme - Dupuis
Dans une compilation d'entretiens, William Vance, disparu en 2018, donne la vision de son travail sur XIII, le lent décollage de la série, ses méthodes de dessin, ses inspirations. Douze particularités de sa mécanique graphique sont détaillées, avant de s'attarder sur le visage même de XIII. On revient ensuite à des préoccupations plus matérielles, avec l'aventure éditoriale de XIII qui, peu de gens s'en rappellent, a débuté en juin 1984 dans le journal Spirou. Pour la dernière partie de ces cahiers consacrée aux femmes, quoi de mieux que de donner la parole à Petra ? La femme de William Vance, qui vient tout juste de nous quitter, a été longtemps coloriste de la série, qu'elle voulait incarnées. Des comparatifs noir et blanc / couleurs démontrent leur importance et leur efficacité.
© Revival
© Vance, Van Hamme - Dupuis
Un focus sur les principaux personnages féminins de la série contrebalance avec la mise en évidence du côté obscur de l'Amérique, espionnage et Ku-Klux-Klan, avant que l'on conclue sur les clins d'œil cachés dans les cases.
Les cahiers de la bande dessinée hors-série sont des petites bibles sur les séries historiques qui y sont traitées. Ceux consacrés à XIII ne dérogent pas à la règle en donnant envie de se replonger illico presto dans la saga culte.
Série : Les cahiers de la BD Hors-série
Tome : XIII Le cycle du Soleil Noir
Genre : Ouvrage d’étude
Rédacteur en chef : Nicolas Tellop
D’après la série de : Vance & Van Hamme
Éditeur : Vagator Revival
ISBN : 9791096119806
Nombre de pages : 128
Prix : 19,90 €
Vacances de rêve !
Les sœurs Grémillet lancent les hostilités : les vacances commencent !!!!! Le traditionnel double numéro spécial holidays est là, avec son tout aussi traditionnel cahier jeux. L'hebdomadaire est en cela exceptionnel qu'on a droit à six récits complets dont deux qui pourraient très bien devenir les déclencheurs de séries : L'été de Sidonie, par Bianco, une cousine de Zizi Chauve-souris, et Family on the moon, du duo du strip dont vous êtes la star : Libon et Salma. On verra bien. Allez, enfilez les maillots, étalez les serviettes, tartinez-vous de crème et c'est parti !
Spirou, ami, partout, toujours.
© Barbucci, Di Gregorio - Dupuis
Histoires à suivre :
Cœurs de ferraille (Les) : Sans penser à demain |
Munuera / BeKa / Sedyas |
Lieutenant Bertillon : Sedna |
Pomès /Barth / Drac |
Sœurs Grémillet (Les) : La villa des mystères |
Barbucci / Di Gregorio |
Récit complet :
Eté de Sidonie (L') |
Bianco |
Family life |
Louis |
Family on the moon |
Libon / Salma |
Gros sur la palourde |
Nabati / Oiseau |
Vacances à la campagne (Les) |
Bouzard |
Vie de château (La) |
Dav |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Agent 212 (L') |
Kox / Laurent |
Boule & Bill |
Cazenove / Bastide / Pedriset |
Brad Rock |
Jilème / David |
C'est de l'art ! |
Tofy |
Crash Tex |
Dab's / Gom |
Dad Flashback |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Benz / BenBK |
Kid Paddle |
Midam / Dairin / Patelin / Angèle |
Léon & Lena |
Cerq / Clémence / Alizon |
Marsupilami (Le) : Poisson volant |
Boudebesse |
Nelson |
Bertschy |
Pernille |
Dav / Trichet / Esteban |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue à la rédaction |
Morgan Di Salvia |
En direct du futur : Ecrivez un gag du Petit Spirou |
|
Jeux : Cahier jeux spécial vacances |
Priou & Maïlys / Mouk / Berkati / Joan / Garouste & Cantreau / Tyst / Studio Peyo |
Interview |
Barbucci / Di Gregorio |
Spirou et moi |
Renner |
En kiosques et librairies le 26 Juin 2024
4,50 €
Laurent Lafourcade
©BD-Best v3.5 / 2024 |