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Love Lovecraft.    Créatures 4 - Rendez-vous avec le Bogeyman

 

« -Hé, les enfants, vous m’entendez ? Je sais où on est ! C’est New-York ! On est devant le City Hall ! On a bougé dans le temps ! Les bâtiments sont encore tous debout, on est avant la première grande nuit ! Mais en quelle année on a atterri ?

-Hé, vous vous croyez où à hurler comme ça ?! Descendez de là, vous allez vous rompre le cou !

-C’est mon pépé, Monsieur l’agent, il s’est perdu… Il n’a pas toute sa tête…

-En quelle année on est ? »

 

 

 

 

 


                C’est en 1928 à New-York que viennent de débarquer Gros Taré, son petit-fils Sean, dit La Taupe, et ses compagnons. La ville est intacte. C’est avant la Grande Nuit, cet événement qui a plongé la grosse pomme, de nos jours, dans une torpeur qui a transformé les adultes en zombies affamés de sucre. L’organisme de Yog-Sothoth dirige ces dégénérés et contrôle la ville. D’après Minus, c’est Bogeyman, l’homme de ses cauchemars, qui tire les ficelles. Il s’appellerait en réalité Howard Phillips Lovecraft et serait un romancier du siècle dernier. C’est en pénétrant grâce à une capsule dans le corps de Yog que nos héros ont fait un voyage de près d’un siècle dans le temps. A Providence, ils vont rencontrer ce fameux écrivain dont tout semble sortir de l’imagination. Dans d’autres temps et en d’autres lieux, dans une région désertique, un vieil explorateur descend dans les entrailles de la Terre après avoir dit au revoir et peut-être adieu à sa compagne de recherches.

© Djief, Betbeder – Dupuis

                S’il y a une série dont on ne pouvait pas prévoir la direction qu’elle prendrait, c’est bien Créatures. La quadrilogie est en fait un hommage à Lovecraft, référence de la nouvelle fantastique, et en particulier à son histoire « L’affaire Charles Dexter Ward », où il y est question de démence, d’archéologie et de généalogie. C’est là que l’auteur fait pour la première fois référence à Yog-Sothoth, créature difforme, d’une centaine de mètres de diamètres, définie comme tout en un et un en tout, clé de la porte vers d’autres dimensions dont il est le gardien. Il est maître de l’espace-temps : passé, présent et futur n’y font qu’un. Quand on prononce son nom, il faut s’attendre à un hideux bouleversement. En rencontrant Lovecraft, Gros Taré réussira-t-il à convaincre l’écrivain de trouver un consensus permettant de libérer le futur sans dénaturer son œuvre ?

© Djief, Betbeder – Dupuis

                Stéphane Betbeder a savamment construit l’aventure Créatures. Alors que le tome 1 laissait augurer d’une saga fantastique classique d’une bande de mômes dans un monde post-apocalyptique, le scénariste a petit à petit levé le voile d’un récit puisant ses sources dans les prémisses d’une littérature qui a traversé les générations. Lovecraft, c’est un peu l’auteur que tout le monde connaît de réputation mais que peu de gens ont réellement lu. Grâce à Betbeder, on découvre un large spectre de l’homme et de son œuvre. On connaissait le goût du scénariste pour le fantastique intelligent depuis ses débuts en bande dessinée avec notamment Alister Kayne, chasseur de fantômes, dessiné par Eric Henninot.

© Djief, Betbeder – Dupuis

                Ici, le dessinateur Djief clôt la saga avec maestria. Les créatures surnaturelles sèment une panique du diable dans des planches ne laissant aucune respiration aux protagonistes.

                Créatures est une série qui gagne à être lue d’un trait. Ce rendez-vous avec le Bogeyman clôt une aventure originale qui donne envie de lire les nouvelles de Lovecraft.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Créatures

Tome : 4 - Rendez-vous avec le Bogeyman

Genre : Aventure fantastique

Scénario : Betbeder

Dessins & Couleurs : Djief

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034761012

Nombre de pages : 72

Prix : 12,95 €

 



Publié le 02/05/2024.


Source : Boulevard BD


Célébrités et équidés.   Les Miniz 1 / Camomille et les chevaux 12 – Toujours en vacances

 

"-Jeunes gens… Aujourd'hui, il n'y aura pas cours de mathématiques !

-Hein ?

-Yes !

-Trop bien !

-A la place, il y aura… Evaluation surprise ! Prenez une feuille !"

 

 

 

 

 


                Evaluation surprise à l'école des célébrités ! Enfin, ces enfants ne le sont pas encore, mais on sait qu'ils le deviendront, dans la vraie vie ou dans la fiction. Heureusement que Noé, celui de l'arche, a une astuce pour échapper au contrôle : mettre une araignée sous le nez de Céline (Dion) et sa voix émettra un bruit similaire à celui d'une alarme incendie. Evacuation des classes ! Quand le menu du jour, c'est brandade de chou aux épinards, autant faire appel à Jésus pour qu'il multiplie les pains… au chocolat. (Les chocolatines, en fait, pour relancer le débat) Face à la brutalité et la bêtise de Schwarzy, le futur comédien Arnold Schwarzenegger, Pinocchio utilisera savamment son nez. Quant à Aladin, il pourra compter, ou pas, sur le génie de sa lampe, troquée ici pour une cannette.

© Matyo, Bast - Bamboo

                Au haras, Anaïs marche, trotte, galope sur les pas de sa grande sœur Camomille. Si elle veut faire du sulky avec Pompon, il faudra qu'elle apprenne d'abord à son cheval que lui ne doit pas monter dedans. Et les jours où il est mal luné, il vaut peut-être mieux carrément monter sur une vache. Du côté de Camomille, son cheval Océan est trop intelligent. Il se prend pour un humain et s'installe où il ne devrait pas. C'est de plus un cheval très pipelette, prêt à laisser tomber une remontada en pleine course pour papoter avec sa copine Eurasie. On peut même faire de sacrés tours avec lui… sauf quand la sangle de la selle se desserre.

© Mésange, Turconi - Bamboo

                "Un jour, ils seront célèbres. En attendant, ils apprennent à le devenir !" Voici le pitch des Miniz, la nouvelle série de Matyo et Bast. Nouvelle ? Pas tant que ça. On a pu lire quelques-uns de leurs gags dans Spirou il y a quelques années. Encore une série que Dupuis a laissé bêtement filer, à la grande joie de Bamboo. Les auteurs s'étaient aussi déjà intéressés aux célébrités il y a une quinzaine d'années avec la série En plein dans le mythe chez Soleil, dans des petits albums consacrés à Jésus et Roméo, à Eve et le génie d'Aladin, ainsi qu'à Moïse et Arthur Pendragon. Les Miniz, eux, sont en classe de 6°. Outre ceux déjà cités, on retrouve entre autres Darky (Dark Vador), Tomi (Thomas Pesquet), Newton (et sa pomme) ou encore Hulky (petit Hulk). La série est à ranger entre Les profs et la regrettée Cosmic Patrouille.

© Matyo, Bast - Bamboo

                "Humour, poésie et tendresse au club des Quatre-Fers". Mine de rien, Camomille et les chevaux en est déjà à son douzième album. Pour ceux qui l'ignoraient encore, derrière le pseudonyme de Lili Mésange se cache le scénariste Frédéric Brrémaud. Au dessin, Stefano Turconi donne un côté kawaï disneyen aux chevaux et autres animaux. En fin d'album, les auteurs nous invitent à entrer dans l'univers d'Anaïs et Pompon avec des blagues, des tutos dessinés, des portraits de famille et un historique des sports équestres aux jeux olympiques, Paris 2024 oblige. La série est à ranger entre Studio danse et Cath & son chat.

© Mésange, Turconi - Bamboo

                Entre chevaux et futurs héros, il y a de l'apprentissage à faire. Celui de la rigolade est en tous cas en très bonne voie. Les Miniz et Camomille & les chevaux portent haut les couleurs de l'humour Bamboo.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les Miniz

Tome :

Genre : Humour

Scénario : Matyo

Dessins : Bast

Couleurs : Alexandre Amouriq & Mirabelle

Éditeur : Bamboo

ISBN : 9791041102655

Nombre de pages : 48

Prix : 11,90 €


Série : Camomille et les chevaux

Tome : 12 – Toujours en vacances

Genre : Humour

Scénario : Lili Mésange

Dessins : Stefano Turconi

Couleurs : Hélène Lenoble

Éditeur : Bamboo

ISBN : 9791041103218

Nombre de pages : 48

Prix : 11,90 €

 



Publié le 02/05/2024.


Source : Boulevard BD


SĂ©renissimes lupus.    La Venise des Louves

 

"-Allez, on s’active ! Les gondoliers ne vont pas tarder à débarquer. On doit être là-bas avant eux.

-Attends, je vais t’aider avec ça. Tu as mal ?

-J’ai l’impression qu’il est encore là. La dévoration l’a effacé si facilement…

-Qu’est-ce qu’on va leur apporter ? Y a plus grand-chose.

-Ils ne vont pas être contents.

-Et alors ?

-Ce soir, c’est la bonne. On les massacre."

 

 

 

 

 

 


 

                Dans une Venise fantastique, un kamikaze se fait exploser en plein milieu d’un marché. Il a utilisé une bombe D et ses effets surréalistes : distorsion, dispersion, démence et dévoration. Tout ce qui se trouvait dans le rayon d’action est anéanti, disparu, volatilisé, comme la main droite de Renzo. Ça, c’était il y a quelques mois. Aujourd’hui, Renzo est à la tête d’une meute, un groupe de quatre femmes aux masques de louves. Groupe de résistants, ils cherchent à accoster sur l’île noire, en quête de revanche, en quête de sens. A l’instar de Renzo, toutes les louves sont des rescapées d’attentats. Les habitants de l’île noire, menés par les gondoliers, exigent des offrandes, désignant leurs victimes par des cauchemars. S’ils ne sont pas entendus, c’est à un nouvel attentat qu’il faudra s’attendre. Renzo et les louves réussiront-ils à délivrer la Sérenissime de l’emprise dont elle est victime ?

© Wellenstein, Contarini, Scimia - Bamboo

                 Dans un décor mythique, la scénariste Aurélie Wellenstein écrit une histoire sur le choc traumatique, le désir de vengeance et la résilience après un attentat. On ne peut s’empêcher de penser aux attaques perpétrés ces dernières années près des stades ou au Bataclan. Aurélie Wellenstein transpose le sujet en d’autres lieux, à une autre époque, dans un monde semi-fantastique. Venise est le théâtre du carnaval, des masques et des faux-semblants, du mystère et des fausses identités. Les loups sont des animaux nocturnes, avec un rapport légendaire à la lune. Leurs déplacements en meute sont régis par une solidarité particulière. Sous leurs masques de louves, les vénitiennes s’organisent en anarchistes face à un pouvoir totalitaire. L’histoire est aussi une métaphore politique d’un extrémisme montant que rien ne semble pouvoir arrêter. Les quarante-six planches de l’album paraissent bien courtes, comme si le projet était passé en cours de route de l’état de série à celui de one-shot. Il y a tant d’éléments et tant de rebondissements qu’il faut parfois s’accrocher pour imbriquer les pièces les unes aux autres.

© Wellenstein, Contarini, Scimia - Bamboo

                 Le dessinateur italien Emanuele Contarini signe son premier album en France. Doté d’un impressionnant sens artistique, il montre une Venise énigmatique. Il se situe pile au milieu de ce que faisait Griffo à la grande époque de Giacomo C. et de Yannick Corboz dans les récentes Rivières du passé. L’immersion est totale, qui plus est quand le cadrage est à hauteur de canal. Ses louves sont aussi belles que déterminées à aller jusqu’au bout de la mission qu’elles se sont fixées. Les monstres de la dernière partie se rapprochent plus de ce que l’on peut voir dans des mangas horrifiques, plus que dans l’heroïc-fantasy classique. De jour comme de nuit, les couleurs d’Alice Scimia donnent le tempo tout au long de l’album.

© Wellenstein, Contarini, Scimia - Bamboo

                 Quitte à être un one-shot, La Venise des Louves aurait fortement gagné en lisibilité avec une pagination beaucoup plus importante. On reste un peu sur sa fin tellement tout va très vite. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne s’ennuie pas. Et puis, pourquoi se priver d’une histoire dans un décor si exceptionnel ?

 

Laurent Lafourcade

 


 One shot : La Venise des Louves

Genre : Fantastique

Scénario : Aurélie Wellenstein

Dessins : Emanuele Contarini

Couleurs : Alice Scimia 

Éditeur : Bamboo

Collection : Drakoo

ISBN : 9782490735181

Nombre de pages : 48

Prix : 14,90 €


 



Publié le 02/05/2024.


Source : Boulevard BD


Débuts et fins de vie.   Garçons manqués / Vivre est dangereux pour la santé !

 

"-Tu joues au foot ?

-Nan !

-Pourquoi ?

-Parce que je ne veux pas faire comme les autres ! Et toi, pourquoi tu joues au foot ?

-Pour affirmer ma différence !

-On va pas pouvoir s'entendre !

-Peuh…"

 

 

 

 

 


Charlie et Malcolm font connaissance au pied d'un arbre. Il lit. Elle joue au foot, lui propose de taper le ballon avec elle. Il refuse. Il avoue ne pas aimer le foot, parce qu'il ne veut pas faire comme les autres. Elle, elle y joue pour affirmer sa différence. Ils ne vont pas pouvoir s'entendre. En fait, si, parce qu'ils ont tous les deux une philosophie de vie en marge de celle de la société en général. Leurs parents sont divorcés. Quand la mère de l'un va se mettre en ménage avec le père de l'autre, il ne va pas y avoir d'autre moyen que de cohabiter. Charlie se définit comme un garçon moderne. Il a décidé de laisser sa part féminine s'exprimer et refuse le comportement mâle macho primaire testostéroné. Alors, lorsque Charlie le traite de tafiole, il prend ça comme un compliment. De son côté, elle, refuse de se considérer comme une fille. Tous deux, dans leurs libres arbitres respectifs, vont bien devoir composer avec leurs convictions.

© James – Fluide glacial

Quittons les enfants pour les adultes, ou plutôt le début de vie pour la fin car : Vivre est dangereux pour la santé. Qu'on se le dise ! Si le fumeur invétéré n'arrête pas de cloper, il finira rapidement entre quatre planches. Même là, aura-t-il compris la leçon ? Le greffé du cœur survivra-t-il à la transplantation ? Tout dépendra de l'adresse, ou de la maladresse, de Martine, l'infirmière du bloc opératoire. On ne va pas toujours jusqu'à la mort dans ce recueil de gags, on a même droit à un caprice de môme. On s'arrête parfois en Ehpad, pour changer des draps à cause de "faux départ", ou en MJC, pour un atelier polygamie. C'est l'avenir ! D'un peu plus, on avait droit à une réunion sur l'origami. Ouf ! Et puis, il y a les cercueils, qui font chier jusqu'au bout quand ils ne passent pas les portes, ou qui font les foufous à l'église. Bon, tant qu'on n'exclue pas mamie du repas familial…

© Espé, Durandelle – Fluide glacial

Ça fait déjà dix-sept ans que le projet de Garçons manqués marinait dans les tiroirs de James. A l'époque, le projet n'avait pas été retenu par les éditeurs. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts concernant la problématique de la transidentité. Les personnages se sont réimposés à James qui a finalement trouvé, dans le fond comme dans la forme, le moyen de traiter le sujet, en demi-planches en bichromie avec des trames. Charlie et Malcolm, du haut de leur jeune âge, se positionnent en fins observateurs d'un monde qui ne tourne pas toujours rond, tout au long des quatre saisons que dure leur partenariat de vie.

© James – Fluide glacial

De son côté, Espé verse dans l'humour noir, parfois très noir. Mais qu'est-ce que c'est rigolo ! Avec Espé, on peut rire de tout. C'est suffisamment rare pour le souligner. On ne sait pas comment il fait, mais on arrive à tout lui pardonner. Au fond, le monde est-il si sérieux que ça ? Espé nous apprend que mourir, ce n'est pas si terrible que ça. Il met même en scène un dessinateur dans une diatribe de sa femme sur l'humour pendant que la « haute » fait des romans graphiques qui font chialer.

© Espé, Durandelle – Fluide glacial

Entre tendresse et humour noir, avec Garçons manqués et Vivre est dangereux pour la santé, Fluide glacial célèbre le rire moderne, ancré dans une actualité qu'il "dé-moro-ise."

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Garçons manqués

Genre : Humour

Scénario, Dessins & Couleurs : James

Éditeur : Fluide glacial

ISBN : 9791038206816

Nombre de pages : 56

Prix : 13,90 €


One shot : Vivre est dangereux pour la santé !

Genre : Humour

Scénario & Dessins : Espé

Couleurs : Laure Durandelle

Éditeur : Fluide glacial

ISBN : 9791038206410

Nombre de pages : 56

Prix : 13,90 €

 



Publié le 02/05/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4490 – 1er Mai 2024

 

 

Les Jeux Olympiques démarrent au Louvre !

 

 

 

 

 

 

 

            Sous une couverture olympico-Monnalisesque de Brice Cossu, voici un hebdo spécial Louvre, avec de vrais morceaux de JO dedans. Une histoire en deux temps par Nicoby et les deux Fabrice ouvre le bal. Gally, Cazot et Alfred sont convoqués pour mettre leurs pattes, ainsi que les célèbres Ariane et Nino qui déroulent leur fil de l'Histoire. Le troisième épisode du Plus beau métier du monde, celui de super-héros démarre pendant que les Créatures tirent leur révérence.

 

            Pendant ce temps, les abonnés ont tout le loisir d'aller visiter le Louvre, parce qu'ils n'ont aucun supplément à se mettre sous la dent.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

© Erre, Fabcaro - Dupuis

 

 

 

Histoires à suivre :

 

Créatures : Rendez-vous avec le Bogeyman

Djief / Betbeder

Métier le plus dangereux du monde (Le) : Le temps suspendu

Lai / Bocquet / Alquier

Lieutenant Bertillon : Sedna

Pomès /Barth / Drac

 

 

Récit complet :

 

Mardi au Louvre

Nicoby / Ory / Fabcaro / Erre / Greff

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Boule & Bill

Cazenove / Bastide / Pedriset

Dad

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège

Grosjean / Riccobono

Elliot au collège

Grosjean / Riccobono

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fil de l'histoire raconté par Ariane & Nino (Le) au Louvre

Savoia / Erre

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Gaston

Delaf / Benbk

Kid Paddle

Midam / Dairin / Pandacamouflé / Angèle

Nelson

Bertschy

Parcours de combattantes

Gally / Cazot

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tableau l'ouvre

Alfred

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

Willy Woob

Moog / Bernstein

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans mon Musée

Nob

En direct du futur : Les sœurs divivisées ! (Grémillet)

Bocquet

Interview

Pomès / Barth

Jeux : Journée d'affluence à la salle Mollien

Mouk

Leçon d'art (La)

Marko

 

 

En kiosques et librairies le 1er Mai 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 



Publié le 01/05/2024.


Source : Boulevard BD


Spirou 4489 – 24 Avril 2024

 

 

Le Lieutenant Bertillon enquête en pôle position !

 

 

 

 

 

 

            Après la fête foraine, on retrouve le Lieutenant Bertillon dans un tout nouveau décor, beaucoup moins chaleureux. Le voici dans le Grand Nord. Gros frissons et températures polaires au programme. Deux séries à suivre se terminent cette semaine : Yoko Tsuno, indétrônable, dont on espère que ce ne sera pas la dernière aventure, et Black Squaw, qui, pour elle, se clôt définitivement. En récit complet, on retrouve les désormais traditionnels enquêteurs Marc et Pep.

 

            Pendant ce temps, les abonnés vont suivre les tendres aventures de Grands panards, qui reviennent pour un deuxième Stripbook.

 

            Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

© Atthar - Dupuis

 

 

Histoires à suivre :

 

Black Squaw : Secret Six

Henriet / Yann / Usagi

Créatures : Rendez-vous avec le Bogeyman

Djief / Betbeder

Lieutenant Bertillon : Sedna

Pomès /Barth / Drac

Yoko Tsuno : L'aigle des Highlands

Leloup / Leonardo

 

 

Récit complet :

 

Marc & Pep : Les fourmis

Nicoby / Ory

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Annabelle pirate rebelle

Ghorbani / Sti / Cerise

Boule & Bill

Cazenove / Bastide / Pedriset

Brad Rock

Jilème / David

Capitaine Anchois

Floris

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège

Grosjean / Riccobono

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Fish n chips (La pause-cartoon)

Tom

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Gaston

Delaf / Benbk

Kid Paddle

Midam / Dairin / Angèle

Pernille

Trichet / Dav / Esteban

Psychotine

Zimra / Pujol

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon)

Dino

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans ma bibliothèque

Gally

En direct du futur : Les enfants terribles Léon & Lena

Cerq

Interview

Pomès / Barth

Jeux : Perdu dans le blizzard

Joan

Tuto dessiné : Crapule

Deglin

 

 

Supplément abonnés :

 

Stripbook Grands panards

Atthar

 

 

En kiosques et librairies le 24 avril 2024

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 

 



Publié le 01/05/2024.


Source : Boulevard BD


- Le Zodiaque du Diable.

Treize signes. Le diable, et douze autres signes qui forment quatre triades.

Le Zodiaque du Diable est une force puissante qui pèse sur tous les destins. Si puissante que ses triades parfois ... s'incarnent. Voilà comment la veuve est la Veuve. Comment je suis l'Oiseleur. Et comment ...

- Comment je suis l'Epéiste ? Croyez-vous vraiment que je vais avaler ces fables ?

 

 

 

 

Paris, 1633. Louis XIII est sur le trône, Richelieu son Premier Ministre !

Si en journée Paris est la ville la plus vaste, la plus populeuse du monde, voire la plus superbe même d'après certains, c'est qu'ils ne sortent pas sitôt la nuit tombée !

Car alors, elle se transforme en royaume de mort, de souffrance, d'ombre et de haine !

 

Jean-Philippe Baptiste Gagnière le sait bien. Il y est né. Il y a grandi. Son père était l'un des meilleurs maître d'armes du Royaume qui lui a enseigné tout son art.

Si bien qu'il aurait dû lui succéder ... mais la vie en a décidé autrement.

Le destin suit parfois de drôles de chemins pour arriver à son but.

Cela ne l'empêche pas d'être devenu le meilleur duelliste (mais pas assassin précise-t-il !), lui permettant de gagner honorablement sa vie vu que les contrats ne manquent pas pour des hommes comme lui !

 

 

 

© Pevel - Créty - Grand Angle 2024

 

Alors pourquoi refuser celui-ci ? Une inconnue lui propose une fortune non pas pour tuer un homme, mais pour le sauver !

C'est ainsi qu'il sauve la vie à Gueule de Cuir, sombre justicier de la nuit, masqué, qui pour le remercier le ... !

 

Par ailleurs, qui est cet énigmatique Roi des Tombes qui semble commanditer bien des crimes la nuit ? Son pouvoir semble s'étendre petit à petit sur tous les bas-fonds de la capitale. Quels sont ses desseins ? Pourquoi vise-t-il le chaos ?

 

Enfin des enfants disparaissent mystérieusement la nuit. Que deviennent-ils ? Qui les kidnappe ? Pourquoi ?

 

C'est à toutes ces questions, tous ces mystères que Gagnière se retrouve confronter en se réveillant après avoir été ... ! Comme preuve qu'il n'a pas rêvé, le masque de Gueule de cuir accroché dans sa chambre ! Masque aux pouvoirs surprenants, inquiétants faisant de lui un des signes de ce Zodiaque ! 

 

© Pevel - Créty - Grand Angle 2024

 

Premier tome d'une trilogie qui s'annonce d'ores et déjà comme exceptionnelle, "L'Epéiste" est le petit dernier de Pierre Pevel. Ce dernier nous a gratifié des remarquables séries BD "Le Paris des merveilles" et "Les Artilleuses", alors pas de doute, celle-ci va encore être pleine d'enchantements divers.

 

Paris qui visiblement l'inspire tout particulièrement ! Un Paris entre cape et d'épées classique, fantastique. Le tout enrobé d'ésotérisme satanique, démonique !

Un pur bijou d'intrigues qui se dévoilent lentement dans ce premier tome en posant ses jalons, ses personnages mais sans encore trop en dire ! Un décor planté, une ambiance nocturne lourde de menace, des protagonistes bien campés qui se découvrent ... les premières péripéties sanglantes mais encore obscures dans leur raison d'être ! Et un final ouvrant des portes d'hypothèses les plus improbables ... ou pas !

 

Duels et combats, courses, fuites et tentatives de compréhension s'enchaînent avec des séquences narratives apportant leur lot d'indices pour la suite ... mais que des indices, des miettes qui s'harmoniseront à coups surs dans le tome 2 pour exploser certainement dans le 3 !

 

Reconnaissons que Pierre Pevel a aussi le don de parsemer ces quelques indices, bribes d'explications ici et là ... et notamment dans cette espèce de testament d'un précédent Gueule de cuir, mini dossier clôturant l'album illustré d'esquisses et de croquis des personnages.

 

 

© Pevel - Créty - Grand Angle 2024

 

 

Côté dessin, Stéphane Créty n'est pas un débutant dans le genre ... Hurlevent, Orcs et Gobelins, ISS Snipers, Le sang du dragon, Elfes, Star Wars, Hannibal Meriadec et les larmes d'Odin, La Pierre du chaos, Conquêtes, ... pour ne citer que ces séries-là ! Un joli CV pour apporter son talent et ses visions d'univers aussi différents que fantastique, héroïc fantasy, S-F, mythologie, ... Bref tous les éléments graphiques nécessaires pour sublimer décors et ambiances lugubres de ce Paris XVIIe siècle, version un rien gothamesque. (ce n'est pas moi qui le dit, c'est Stéphane Créty lui-même !)

 

Gotham ... tellement Gueule de cuir ressemblerait à un Batman version "Louis XIII" ! Un super-héros avec son masque, son ample cape, ses bonds, sa gymnastique gestuelle, ses apparitions soudaines, sa mission de justicier masqué et son antre en plein cœur dans ce Paris hypertrophié, caricatural, mais également ses questionnements et doutes.

De manière évidente, un scénario à classer dans un genre "cape et d'épée fantasy", voire "fantasy cape et d'épée" ?

 

© Pevel - Créty - Grand Angle 2024

 

Stéphane Créty a ainsi apporté un soin tout particulier à ses décors, ses rues tortueuses, boueuses, sombres où seules quelques clochers, quelques cimes dépassent pour identifier Notre-Dame par exemple, situant dès lors l'action principale clairement à Paris !

Son découpage nerveux et fort libre, ses angles de vue cinématographiques renforcent le rythme de la narration et soutiennent efficacement l'action des protagonistes.

Si cela ne vous suffit pas, admirez la précision, le réalisme des visages, leurs expressions, l'impact de leur vécu sur leurs traits ! Convaincu ? Moi oui ! Elégant et spectaculaire ... voilà en bref les 2 caractéristiques du graphisme de Stéphane Créty pour cet album !

 

 

Mais que serait ce dessin, ces planches sans le fabuleux travail de mise en lumière, de mise en ambiance de Jérôme Maffre ? Jonglant parfaitement avec sa palette de couleurs, il offre relief et profondeur avec ses jeux d'ombres, ses pénombres, ses ruelles sombres, ...

 

Une symbiose parfaite "endroits - couleurs" propice à garder le lecteur dans cette atmosphère médiévale, mystérieuse, légèrement stressante.

 

 

 

C'est la première fois que scénariste - dessinateur travaillent ensemble. Pourtant, à la lecture qui nous emporte immédiatement dans leur dimension, nous pourrions en douter !

Impossible de ne pas ressentir la complicité (toute récente néanmoins) entre eux ! Cela est d'excellente augure pour les 2 tomes suivants de cette mini saga épique !

Impatient de découvrir la suite ...

Oups j'oubliais ... publié chez Drakoo ... vous savez la collection dirigée par un certain Christophe Arleston ! Vous avez donc tout compris sur l'excellence de cet album ... de cette trilogie !

 

Une très belle entrée en matière BD 2024 ! Et un superbe coup de cœur pour entamer cette année qui promet d'être riche en parution de très très grande qualité !!!

 

 

 

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Série : Gueule de cuir

Tome : 1/3 - L'épéiste

Scénario : Pierre Pevel

Dessin : Stéphane Créty

Couleurs : Jérôme Maffre

Editeur : Bamboo

Collection : Drakoo

Thème : Histoire - ésotérisme - Paris XVIIe

Public : adulte - ado

Parution : 10/1/2024

Page : 64

Format : 24,3 x 32,0 cm

ISBN : 978-2-3823-3146-0

Prix : 15,9 €



Publié le 01/05/2024.


Source : Bd-best


Dans la moiteur d'un pays d'Ă©quateur.    Congo blanc

 

"-Ha ha ! Vous me plaisez, Vincent ! Je ne sais pas exactement pourquoi… Mais vous me plaisez. Si un jour vous en avez assez de ce genre de vie… genre que je me garderai de juger… venez chez moi, au Congo. Je vous montrerai ma plantation. Elle est immense et il y a tant de choses à y faire… Mais ne tardez pas trop… Le temps ne s'achète pas, lui !"

 

 

 

 

 


                Dans un hôtel au cœur des Alpes françaises, en juin 1935, Vincent Deville fait la connaissance de Louis Leloup, un homme d'affaires qui possède des plantations au Congo. Celui-ci l'invite à venir les visiter. Quelques années plus tard, en 1942, assailli par les moustiques, Vincent remonte le fleuve dans une pirogue au milieu de congolais. A Mungi, chef-lieu du territoire, la propriété de Louis Leloup est gérée par un administrateur. Voici que débarque Laurence, la petite fille de Louis, qui a bien grandi depuis que Vincent l'a rencontrée dans cet hôtel des Alpes alors qu'elle n'avait que treize ans. L'adolescente est devenue une femme fatale, tout autant que sa mère. Son père est mystérieusement décédé il y a quelques années. Son beau-père Louis Leloup y est-il pour quelque chose ? Dans la moiteur des nuits d'équateurs où l'amour laisse sa place au sexe, Vincent se trouve au cœur d'une sombre histoire de famille. C'est Congo 40.

© Warnauts, Raives - Daniel Maghen

                Le récit de mœurs fait place au polar avec Fleurs d'ébène. Un groupe de personnes éméchées, deux coloniaux et leurs conquêtes congolaises, sont à bord d'une voiture en pleine nuit, qui roule sur quelque chose. Ils s'arrêtent et découvrent le cadavre d'un "nègre". L'ont-ils tué ? Etait-il mort avant ? Toujours est-il qu'ils prennent la fuite. Le lendemain, la police est sur les lieux. Pour l'inspecteur chargé de l'enquête, il n'y a pas de doute, ce n'est pas un accident. Entre guerre de clans et activisme politique, le Congo colonisé cache des secrets que tout le monde n'a pas envie de voir remonter à la surface.

© Warnauts, Raives - Daniel Maghen

                Cette intégrale se termine par Congo blanc, un court récit de couple en crise en pleine indépendance du pays en 1960. L'album regroupe des récits africains de Warnauts et Raives initialement publiés en 1988 et en 2007 chez Casterman. Lors de la prépublication dans (A suivre) en 1987 de Congo 40, le mensuel titrait "Le roman chaud de l'été". Tout est dit. Heureusement que le trait fin des auteurs et le décor hors du commun contrebalancent avec le scénario de téléfilm érotique. On sent que vingt ans se sont passés entre ce récit et "Fleurs d'ébène". Les auteurs ont gagné en maturité. Il y a plus de fond, de réalité historique et de réflexion. Cette deuxième histoire témoigne d'une époque de fin de règne. L'Afrique est en train tout doucement de reprendre le contrôle de son destin.

© Warnauts, Raives - Daniel Maghen

                Les éditions Daniel Maghen montrent deux pans (et quart) du travail de Warnauts et Raives. On ne fait pas une si longue carrière par hasard. Cette intégrale montre l'élégance de leur parcours.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Congo blanc

Genre : Drame

Scénario, Dessins & Couleurs : Eric Warnauts & Guy Raives

Éditeur : Daniel Maghen

ISBN : 9782356741783

Nombre de pages : 192

Prix : 35 €

 

 



Publié le 26/04/2024.


Source : Boulevard BD


Les fusillés de l’Affiche Rouge.   Missak, Mélinée & le groupe Manouchian

 

"-Désolé, j’arrive à pinces de la contrescarpe. Trop dangereux de prendre le métro avec ce que je transporte…

-Allons-y, les boches ne sont jamais en retard.

-Charles, tu es toujours d’accord pour lancer la pomme ?

-Bien… Bien sûr.

-Et toi, Georges, toujours pacifiste ?

-Je ne…

-Je ne te juge pas, c’est juste qu’il faut bien définir les rôles."

 

 

 

 

 


                22 février 1944, 5 heures du matin, à Marseille, un groupe de résistants réquisitionne un petit camion rempli de fleurs devant être livrées au siège de la kommandantur. Ça tombe bien, ils vont en profiter pour déposer des fleurs au pied d’une affiche rouge, une de celles recensant les visages des dix libérateurs morts pour la France fusillés la veille par les nazis au Mont-Valérien à Suresnes. Menés par Missak Manouchian, ils ont mené la vie dure à l’envahisseur en perpétrant attentats sur attentats dans les troupes allemandes. Qui étaient cet arménien et ses complices qui ont donné leur vie pour la France ?

© Morvan, Tcherkézian, Ooshima - Dupuis

                L’histoire commence au printemps 1915 à Edesse dans l’Empire Ottoman, le petit Missak joue aux osselets avec des camarades lorsque des soldats ottomans arrivent. Accusés de collaborer avec les russes, le gouvernement les chasse. C’est en réalité un plan d’extermination. Missak et son frère Garabed échapperont au génocide, pas leurs parents. Ils seront confiés à un orphelinat de l’église catholique arménienne, avant de réussir, quelques années plus tard, à émigrer en France. En 1934, Missak rencontre celle qui deviendra plus tard la femme de sa vie, Mélinée, lors du gala annuel du comité d’aide à l’Arménie. Au début de la seconde guerre mondiale, Manouchian est arrêté comme de nombreux responsables communistes. Libéré, il s’engage dans une organisation clandestine pour lutter contre une inacceptable occupation. De mars à novembre 1943, le groupe Manouchian va multiplier les actions répressives contre les nazis, lançant des grenades dans des troupes en marche, faisant dérailler des trains ou exécutant des gradés allemands.

© Morvan, Tcherkézian, Ooshima - Dupuis

                Poussé par Madeleine Riffaud l’invitant à s’intéresser au sujet, Jean-David Morvan détaille le destin du groupe d’activistes anarchistes révolutionnaires mené par le poète, ouvrier et militant communiste Missak Manouchian. Afin de mieux comprendre le caractère du personnage et ses objectifs de liberté, Morvan remonte à son enfance. Les années de guerre sont narrées par le truchement de Mélinée, racontant tout à un certain Charles Aznavourian. Les coups d’éclat du réseau s’intercalent avec des portraits de chacun des membres du groupe. Si seulement dix figuraient sur la célèbre affiche, ils furent en réalité vingt-quatre à être jugés par un tribunal militaire allemand et vingt-trois condamnés à mort.

© Morvan, Tcherkézian, Ooshima - Dupuis

                Thomas Tcherkézian dessine la vie de Manouchian avec une pudeur faisant la part belle aux actions de résistance de son groupe. C’est son premier album. Il a été réalisé en un an. Pour tenir les délais et sortir au moment de la panthéonisation de Manouchian, tout un pull de collaborateurs est intervenu. Tcherkézian a conservé le dessin de tous les personnages principaux pendant que l’atelier The Tribe créé par Morvan à Reims s’est chargé des décors, des personnages secondaires, ainsi que des incroyables images flashs, uppercuts de guerre. Les portraits des résistants, en pleines pages, sont empreints d’émotion. Les acteurs fixent les lecteurs avec une détermination et une fierté courageuse. Poignant. Les couleurs références à l’affiche rouge donnent le ton de l’époque. Il y a juste un abus de trames qui n’était pas nécessaire.

© Morvan, Tcherkézian, Ooshima - Dupuis

                On ne peut s’empêcher d’avoir les larmes aux yeux en lisant la dernière lettre de Missak à Mélinée. En février dernier, quatre-vingts ans après son exécution, Missak Manouchian entre au Panthéon. Il était temps que la France reconnaisse cet artisan de la Liberté. L’album accompagne cet hommage. Il contribue avec force au devoir de mémoire.

 

Laurent Lafourcade

 


La lettre :

« 21 février 1944, Fresnes

Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée.

Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. On va être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas, mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.

Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m’étais engagé dans l’armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous !

J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon honneur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse.

Tous mes biens et toutes mes affaires. Je les lègue à toi et à ta sœur, et pour mes neveux.

Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l’armée française de la Libération.

Avec l’aide de mes amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d’être lus. Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec 23 camarades tout à l’heure avec le courage et la sérénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal à personne et, si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine.

Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien bien fort, ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur.

P.-S. : J’ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.

Manouchian Michel »


One shot : Missak, Mélinée & le groupe Manouchian

Genre : Histoire

Scénario : Jean-David Morvan

Dessins : Thomas Tcherkézian

Couleurs : Hiroyuki Ooshima

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808504126

Nombre de pages : 160

Prix : 25 €

 



Publié le 26/04/2024.


Source : Boulevard BD


Histoires fantastiques.   Seule l'ombre

 

"-Vous allez certainement me prendre pour un fou, Madame… Mais je vous jure que c'est la vérité… Il nous a poursuivis… Je ne sais pas ce que c'était… Une sorte de géant… Quelque chose de monstrueux… Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie !

-Mmm… Et ce soi-disant "géant", vous l'avez vu ? Je veux dire… vraiment vu ?

-Pas vraiment… Plutôt aperçu… Il faisait nuit et la tempête s'était levée… J'étais avec un compagnon… Léo… S'il était là, il vous confirmerait ce que je raconte…"

 

 

 

 

 


Deux hommes escaladant une paroi enneigée sont surpris par une tempête qui se lève. Il faut rapidement trouver un abri pour camper. Il faut faire d'autant plus vite qu'ils sont poursuivis par une ombre terrifiante, une sorte de yéti. Seul l'un d'eux y parviendra. Le lendemain, il trouve refuge dans un chalet dont la propriétaire l'invite à table en famille. Espérons que ce repas plaira à tout le monde. "Froide" est l'une des dix nouvelles fantastiques composant cet album… frissonnant.

© Corbeyran, Sallé, Millet - Komics Initiative

Faut-il prendre une auto-stoppeuse par une nuit de pleine lune sur une route de campagne lorsque l'on est seul ? C'est peut-être la tirer d'un bien mauvais pas… ou alors c'est s'y plonger. Où trouver l'inspiration lorsqu'on est un auteur humoristique dont les derniers écrits ne conviennent pas aux producteurs ? Un chalet isolé dans une forêt montagneuse sera certainement le meilleur moyen de retrouver l'inspiration. En pleine ville, au milieu du chantier, il y a un trou. A quoi peut-il bien servir ? A attirer les curieux, en tout cas, c'est sûr. Plus loin, en écho dans l'album, une bande de jeunes se fichera la trouille en se racontant cette histoire. Un rebond bien malin. A part ça, vous ne servirez plus jamais de la pâtée à un chien de la même façon, vous n'écouterez plus jamais la mélodie d'un orgue comme avant, vous ferez plus attention en prenant le métro, vous comprendrez pourquoi il n'y a plus d'animaux dans les cirques et, surtout, vous n'ouvrirez plus la porte à des inconnus.

© Corbeyran, Sallé, Millet - Komics Initiative

Corbeyran et Rurik Sallé orchestrent dix histoires aux frontières du réel où se mêlent horreur et mystère. On se rend compte avec "La mélodie du supplice" que les plus horrifiques sont les plus réalistes. Les explications ne sont pas toujours données. C'est en cela que les fins les plus "suspendues" sont les plus malines. Comme le dit Rurik Sallé en préface, on est dans des dérapages du réel. C’est lui qui a imaginé ces histoires qu’il a découpées avec Corbeyran. Plus qu'à la série "La quatrième dimension" (The twilight zone en VO), on est plus proche des "Histoires de l'autre monde", Tales from the dark side en VO, créées par George Romero, qui avaient succédées à "Alfred Hitchcock raconte" le samedi soir sur Antenne 2 en 1986. Paskal Millet dessine l'ensemble avec tout le mystère nécessaire pour accentuer les effets de suspens, de peur et d'horreur.

© Corbeyran, Sallé, Millet - Komics Initiative

Pas une nouvelle n'est plus faible qu'une autre. "Seule l'ombre" est un recueil glaçant, épouvantable. Fantastique dans tous les sens du terme.  

Laurent Lafourcade

One shot : Seule l'ombre

Genre : Horreur

Scénario : Corbeyran & Rurik Sallé

D'après les histoires de : Rurik Sallé

Dessins & Couleurs : Paskal Millet

Éditeur : Komics Initiative

Collection : Mavericks

ISBN : 9782491374778

Nombre de pages : 144

Prix : 23 €

 



Publié le 26/04/2024.


Source : Boulevard BD


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