"-Assez de mensonges ! Racontons la vérité ! Vous voulez savoir ce qui s’est passé ce jour-là ? Alors lisez le journal !
-Yûki !
-Fais-moi voir ça… « Une attaque perpétrée par des extraterrestres, les knockers » ? Yûki, tu crois vraiment que j’ai du temps à perdre avec tes salades ?!"
Yûki a bien de la peine à faire croire à ses camarades ce qui est arrivé. Tant que l’existence des knockers ne sera pas reconnue, il sera bien compliqué d’avancer. Imm, l’immortel, est bien perplexe. Ça fait une semaine que Mizuha est revenue, après avoir réussi à vaincre le faux Imm. Bonshen peut faire jouer ses relations de la fondation en cas de problème au collège. Pourtant, Imm se pose des questions. Pourquoi Yûki a-t-il refusé de se débarrasser du knocker en lui qui le manipule et peut même aller jusqu’à le tuer ? Pour Yûki, le salut réside en la coexistence. Et si le chef des knockers a disparu, nombre d’entre eux ont décidé de rester à la surface de la Terre. L’invasion semble stoppée, mais on n’est pas à l’abri que certains d’entre eux fassent un mauvais usage des corps qu’ils envahissent.
© Oima - Pika
La série de Yoshitoki Oima prend un virage. Le sujet de l’immortalité, même s’il est prégnant, laisse la première place à celui de la cohabitation, la co-existence, le vivre ensemble. A l’heure où des centaines de migrants débarquent sur les côtes de pays dits civilisés, ce dix-neuvième opus de To your eternity prend une dimension particulière. Dans la série, les avis des humains sont partagés. Faut-il repousser les knockers ? Faut-il apprendre à vivre avec ? Et si on les accepte, est-on à l’abri de réactions qui pourraient se retourner contre nous ? Dans la vraie vie, on peut se poser les mêmes questions par rapport aux migrants. Sans pour autant apporter de réponses, Oima invite à se poser les bonnes questions, ancrant encore plus son œuvre dans un cadre philosophique.
© Oima - Pika
La magnifique couverture symbolise l’espoir, Imm et l’homme encapuché sont côte à côte devant une lumière signifiant à la fois le souvenir des âmes et l’illumination d’un nouveau chemin. Si l’un a les yeux rivés sur la flamme, l’autre, Imm, regarde le lecteur d’un œil rassurant, comme s’il voulait dire : « Je crois qu’on va pouvoir avancer en confiance ; tu peux nous suivre... ». Yoshitoki Oima conclut un arc narratif moderne. Le final ouvre vers un nouvel horizon qui, espérons-le quand même, sera plus proche du début si puissant de la série. Un triangle lumineux dans le ciel au-dessus d’un bateau de pêcheur. Puis quelque part, une petite fille qui s’éveille… Un nouveau chapitre va commencer. Mais ça, c’est une autre histoire.
© Oima - Pika
To your eternity a reçu en 2018 le prix de la meilleure nouvelle série à la Japan Expo Awards, puis en 2019 le prix du manga shonen Kodansha. Le succès de la série est confirmé en anime. Deux saisons ont déjà été diffusées. 40 épisodes plus un épisode spécial. On peut les voir sur Crunchyroll. Une troisième saison est en cours de production.
Laurent Lafourcade
Série : To your eternity
Tome : 19
Genre : Fantastique émouvant
Scénario & Dessins : Yoshitoki Oima
Éditeur : Pika
ISBN : 9782811672812
Nombre de pages : 192
Prix : 7,20 €
"-Approchez… Je ne vais pas vous manger voyons… Whisky ?
-Non merci.
-Ainsi, vous voulez écrire un livre sur moi ? Quel sera son titre ?
-John Casey Carson… Le dernier des cow-boys devenu milliardaire.
-C'est tout moi !"
New-York, début du XXème siècle. Mademoiselle Willoughstone, journaliste de son état, vient rencontrer John Casey Carson, un ancien aventurier devenu milliardaire. Aujourd'hui, le monde change. Les grues envahissent la ville. Les grandes plaines disparaissent. L'Ouest n'est plus. Bientôt, les voitures remplaceront les chevaux. Les desperados sévissent désormais à Wall street. La ruée vers l'or n'a plus la même saveur. Carson va remonter dans ses souvenirs et démontrer à la reporter que le Far West ce n'est pas seulement les cow-boys et les indiens qui font Pan Pan ! C'est parti pour une exploration des vestiges de son passé d'aventurier, quelques souvenirs pour ne jamais oublier que les cow-boys sont toujours à l'Ouest.
© Supiot, Geffroy, Durandelle – Fluide glacial
Habillées par une introduction et une conclusion présentant les deux interlocuteurs, dix nouvelles de trois à quatre planches composent ce voyage à l'Ouest. On commence par une sombre histoire d'héritage où l'on voit que lorsqu'il est question d'argent il n'est plus question de famille. On suit ensuite un chasseur de primes, pardon déprime, avant de rencontrer un indien spirituel sur le territoire de Nanabozho, le grand lapin protecteur de tous les hommes. Celui-là, on l'a déjà vu chez Yakari, mais ici on n'est pas chez Yakari. Non, non. Les salopards, qui ne sont pas sept mais cent, vont avoir maille à partir avec des envahisseurs pendant qu'une étrange épidémie s'empare des soldats de Fort Bidden. On apprend que les lois du marketingue ne sont pas perçues de la même manière chez les visages pâles et les peaux-rouges. En Louisiane, les évadés du bayou vont faire une charmante rencontre qui va changer leurs vies. A Santé Fé, c'est Jésus himself qui vient prêcher la bonne parole. En Utah, le cavalier du pony express traverse vents et marées pour livrer un colis qui n'existe pas. Quoi que ? … Enfin, ce n'est pas tout à fait Buffalo Bill qui fait le spectacle dans la dernière aventure.
© Supiot, Geffroy, Durandelle – Fluide glacial
Tout ça est drôle, très drôle. On l'a déjà dit, Fluide glacial atteint de nouveau les sommets. La patte Jean-Christophe Delpierre, à tout jamais Grand Gourou "Fluidesque" est une assurance de qualité. Olivier Supiot va tout de suite à l'essentiel. Il choisit un format extra-court, comme des haïkus de l'Ouest. Damien Geffroy, le dessinateur des Veuves électriques, amène son trait acide sur un nouveau terrain. Chaque histoire est présentée par une saynète entre le milliardaire et la journaliste devant un grand tableau, comme un cul-de-lampe de chapitre grand format. Geffroy peut ainsi aérer son trait sur ces sortes de couvertures intercalées. Les couleurs de Laure Durandelle, d'un beige sableux, contribuent au voyage et à l'exploration du Far West.
© Supiot, Geffroy, Durandelle – Fluide glacial
Les cowboys sont toujours à l'Ouest mais leurs auteurs savent très bien ce qu'ils font : faire rire le lecteur dans un second degré décalé raillant une certaine réalité révolue qui a, dans une certaine mesure, existée. Si, si ! Prenez garde à vous, Lucky Luke, Blueberry et consorts !
Laurent Lafourcade
One shot : Les cowboys sont toujours à l'Ouest
Genre : Humour
Scénario : Olivier Supiot
Dessins : Damien Geffroy
Couleurs : Laure Durandelle
Éditeur : Fluide glacial
ISBN : 9791038206205
Nombre de pages : 56
Prix : 15,90 €
"Qui aurait pu imaginer, il y a cinquante ans, qu’une « petite manifestation » amicale et destinée surtout aux enfants, créée par quelques « fêlés », deviendrait un événement national voire international ? (…) Cependant, ce serait mentir que de tenter de faire croire que ce long chemin s’est déroulé de manière linéaire et sans accroc, tant il est vrai que le développement du Festival n’a pas toujours emprunté des lignes droites, et a même flirté avec quelques sorties de route." Francis Groux, Cofondateur du FIBD, Commandeur des Arts et des Lettres
25 janvier 1974, le premier salon international de la bande dessinée ouvre ses portes à Angoulême pour trois jours. Le festival investit le musée, le théâtre municipal et l’hôtel de ville. Hugo Pratt signe l’affiche. L’aventure a réellement débuté quelques années plus tôt. Il fallait un élément déclencheur. Celui-ci a eu lieu en 1960 lorsque Madame Groux offre à son époux Francis qui a vingt-cinq ans une réédition des Cigares du Pharaon. Dès lors, Francis Groux consacre son temps à la BD. Sur le modèle du salon international de Lucques en Italie, il cocrée donc une manifestation similaire en Charentes. Alain Saint-Ogan sera le premier président et Alfred, le pingouin de ses personnages Zig et Puce, sera la première mascotte, donnant plus tard son nom aux récompenses. Franquin sera le premier lauréat du Grand Prix. L’essai est confirmé un an plus tard avec 15000 visiteurs pour la deuxième édition. Gaston dort sur l’affiche mais le reste du monde est bien éveillé. Plus rien n’arrêtera la marche du Salon qui deviendra Festival. La croissance est exponentielle. Pour tout le Neuvième Art, Angoulême est The place to be.
© PLG / Associations FIBD
Pour chaque année, le chapitre démarre avec un paragraphe général, suivi des rubriques « A découvrir », « Les anecdotes du Salon » et le Palmarès officiel. En 1984, c’est l’ouverture d’une quatrième journée, réservée aux professionnels. Les scolaires sont également pour la première fois accueillis. La barre des 100 000 visiteurs est dépassée. L’auteur ne se contente pas d’un descriptif année par année. L’ouvrage est sans concession. Succès, échec, polémiques et coups de gueule sont au rendez-vous. Philippe Tomblaine dégage trois grandes périodes dans l’histoire de la manifestation : les années pionnières, du début au mi-temps des années 80, où tout se met en place, les années 90 et 2000 avec une explosion du nombre de visiteurs, puis les dernières années dans la démesure et la tourmente. La concurrence avortée du festival de Grenoble, l’arrivée du sponsor Leclerc et son départ, la création du CNBDI, la fusée Tintin, puis tintin la fusée, la condition financière des auteurs, la place des autrices, le contexte Covid, les sujets abordés se comptent par dizaines. En annexes, l’auteur traite des fanzines et du festival « off ».
© PLG / Associations FIBD
Philippe Tomblaine, angoumoisin aux multiples casquettes dont celles de professeur-documentaliste et vice-président de l’Association du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, fait partie de la famille des principaux exégètes de la BD. Son premier ouvrage marquant était le remarquable Spirou, aux sources du S, paru en 2014 chez L’Harmattan, aujourd’hui maison-mère des éditions 1000 sabords. Il s’est embarqué ensuite, entre autres, dans des monographies, et pas des moindres : Hermann, Juillard ou encore Dany. Il en prépare une sur l’ex-star de chez Glénat dans les années 80-90 et désormais trop rare Patrick Cothias, ainsi qu’un ouvrage sur les rapports entre Jeux vidéo et BD. Pour ce livre-ci, il s’est donc plongé dans cinquante ans de festival. Il le dédie à ceux sans qui rien n’aurait eu lieu comme on le connaît : Jean Mardikian, Claude Moliterni et Francis Groux. C’est d’ailleurs ce dernier qui signe la préface, tandis que sa fille Delphine, présidente actuelle de l’association du FIBD, s’empare de la postface. Elle souligne que ce sont l’enthousiasme, la passion et l’altruisme de quelques individus qui ont permis de faire du festival ce qu’il est aujourd’hui. L’association veille sur son enfant qu’elle a vu grandir afin « que demain soit toujours plus beau qu’aujourd’hui ».
© PLG / Associations FIBD
Plus de 3500 documents ont été rassemblés pour rédiger cette histoire du festival. Philippe Tomblaine a écrit sans conteste le livre qui manquait pour comprendre son évolution.
Laurent Lafourcade
One shot : Le 50e Une odyssée du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême
Genre : Histoire du 9ème Art
Auteur : Philippe Tomblaine
Avec la participation de : Philippe Morin & Bernard Lambert
Éditeur : PLG / Associations FIBD
Collection : Mémoire vive
ISBN : 9782917837498
Nombre de pages : 312
Prix : 20 €
"-Et pour finir, il y a la question du salaire. Oui, Nicole. Moi je suis tout à fait d'accord pour que le salaire des femmes soit identique au salaire des hommes… Mais pour se faire… compte tenu de la conjoncture difficile, nous allons devoir baisser le salaire des hommes de l'entreprise de 25 %.
-Hein, quoi ? Mais pas du tout !
-Ah, j'en entends une qui s'exprime contre l'égalité salariale entre les sexes, c'est bien ça ? Parle plus fort, Nicole, avec ta petite voix de crécelle. Je ne suis pas sûr qu'ils t'entendent au fond de la salle."
Le conseil d'administration de l'entreprise commence bien. Il y est question de l'égalité salariale. Mais dès que Nicole va ouvrir la bouche, ça va foutre le bordel, comme on dit vulgairement. Comme il ne va pas être possible d'augmenter de 25 % le salaire des femmes pour l'amener à niveau, va falloir trouver une solution pour l'équilibre. On en reparlera plus, au prochain CA, dans… un an. Ailleurs, deux hommes discutent et l'un se plaint que sa femme est devenue féministe. Son problème, c'est qu'elle ne veut plus faire au lit des trucs qu'elle aimait bien avant. Forcément, elle risque d'être moins épanouie. Côté seniors, la situation n'est pas bien plus reluisante, mamie râle que depuis qu'il y a des courants pro-féministes, elle n'a plus de macho à la maison. Son mari lui explique que c'est pour son bien. Alors, elle sera féministe. Le féminisme couillu, il n'y a que ça de vrai.
© Jim, Delphine - Anspach
Le chant du cygne, c'est la grâce musicale qu'entonne le volatile avant de mourir. Ici, c'est celui du macho dépassé dans une époque dans laquelle il ne se reconnaît plus, écrasé par la révolution féministe qui met ou qui tente de mettre les femmes à la place qu'elles devraient avoir dans la société. Jim aime les femmes. Il suffit de jeter un coup d'œil dans sa bibliographie pour s'en rendre compte. Dans cet album de gag, Jim observe la société, s'interroge et interroge sur la vie de couple. L'auteur se définit lui-même comme féministe, tant les questions d'égalité relèvent de la logique. Il y a trente ans, il s'attaquait déjà au sujet avec Fredman dans Tous les défauts des mecs, montrant le côté ridicule du macho. Ici, il cible ceux qui ne voient pas que le monde change et que la société tend à plus d'égalité. Il pousse dans le transgressif, en étant limite, pour soulever les réflexions. Il y a un côté provocateur qui permet de lancer le débat.
© Jim, Delphine - Anspach
Incompréhensiblement, le livre a connu vingt-quatre refus d'éditeurs avant d'en trouver un, la plupart étant frileux. Il faut dire que si on lit certains gags au tout premier degré, ça peut surprendre. Mais, pour parler cash, il faut vraiment être couillon pour ne pas prendre de la distance. Jim, homme de plus de cinquante ans parlant des femmes, a tenu bon. Il le dit lui-même, il a fait un album doux qui prône la réconciliation. Il place subtilement des énormités, laissant aux lecteurs le tri à faire pour rétablir la vérité… et l'égalité. Il dénonce des excès, dans un sens comme dans l'autre, qui soulèvent des contradictions. Graphiquement, Jim joue sur l'itération iconique avec, la plupart du temps, une case unique qui se répète sur toute une planche, portant l'accent sur les dialogues.
© Jim, Delphine - Anspach
A ranger entre les albums d'Emmanuel Reuzé (Faut pas prendre les cons pour des gens) et ceux de Fabcaro, Le chant du cygne montre que l'humour peut être plus que drôle. Il peut être aussi intelligent si on sait le lire.
Laurent Lafourcade
One shot : Le chant du cygne
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Jim
Couleurs : Delphine
Éditeur : Anspach
ISBN : 9782931105160
Nombre de pages : 56
Prix : 14 €
19 avril 1906, Paris, VIe arrondissement, un homme vient de perdre la vie en face du n°2 de la rue Dauphine. Le pauvre a été heurté par la roue arrière d’un camion hippomobile, le blessant mortellement à la tête. L’humanité vient de perdre Pierre Curie, époux de Marie tous deux lauréats du prix Nobel de physique 1903.
Un titre qui pourrait surprendre les lecteurs, basé sur des documents remis à jour grâce aux nombreuses recherches effectuées par Rodolphe (scénariste) (Rodolphe), cet album nous fait découvrir une facette méconnue du couple composé par les époux Curie.
© Rodolphe – Olivier Roman – Éditions Anspach
Le couple a étudié les phénomènes inexpliqués, les observants scientifiquement en appliquant les mêmes méthodes utilisées lors de leurs observations sur la radioactivité ayant abouti à l’attribution du prix Nobel de physique en 1903.
© Rodolphe – Olivier Roman – Éditions Anspach
Rodolphe s’est appuyé sur les observations effectuées par les époux mais également sur celles d’autres scientifiques tels Charles Richet (Prix Nobel de médecine en 1913), Henri Bergson (Prix Nobel de littérature en 1927) et Jules Courtier (Psychologue, rédacteurs de plusieurs rapports pour l’Institut général psychologique.
© Rodolphe – Olivier Roman – Éditions Anspach
Cette partie de la vie des Curie a été occultée par leurs pairs et leurs familles.
Tous ensemble, ils ont organisé des séances de spiritisme avec Eusapia Palladino, une médium italienne capable de faire léviter plusieurs objets, converser avec les défunts mais également faire apparaitre des ectoplasmes.
© Rodolphe – Olivier Roman – Éditions Anspach
Au décès de son époux, Marie va organiser plusieurs séances autour des vêtements ensanglantés de Pierre tentant de rentrer en contact avec son défunt mari.
© Rodolphe – Olivier Roman – Éditions Anspach
Coup de chapeau aux Édition Anspach qui, une fois de plus, nous font découvrir l’histoire du couple Curie sous un angle totalement méconnu du grand public. L’ensemble est traité avec grande exactitude sans tomber dans le sensationnisme, ni orienté vers de l’ésotérisme surfant généralement sur le romantisme.
Les illustrations réalisées par Oliver Roman mettent réellement en valeur le récit réalisé par Rodolphe. Un livre destiné à un public adulte à partir de 14 ans Les obsèques de Pierre Currie eurent lieu le surlendemain de l’accident. Le 20 avril 1995, sur décision du président François Mitterrand, les cendres du couple sont transférées du cimetière familial de Sceaux au Panthéon à Paris. Pour info, le Curie est également une unité de radioactivité, hommage rendu à Pierre Curie par le congrès de radiologie en 1910.
Alain Haubruge
Titre : Marie et les esprits
Genre : Historique ésotérisme
Public : À partir de 14 ans
Éditeur : Anspach
Scénario : Rodolphe
Illustrations : Olivier Roman
Couleurs : Cerise
Nombre de pages : 56 ( 46 pages Bd + dossier graphique)
Prix : 15,00 €
ISBN : 9782931105177
Suite de « Rancune », voici donc la réponse à la question : mais où est donc Jeremiah ?
Rappelez-vous, enlevé par les hommes du clan de « Madame » pour le compte du revenant Stone-B, Jeremiah avait passé un mauvais quart d’heure entre les mains de ses ravisseurs. Réussissant néanmoins à leur échapper, il avait disparu au grand désespoir de Kurdy parti à sa recherche.
Kurdy se jure ainsi de tout faire pour retrouver son ami !
Mais Kurdy reste Kurdy ! Et c’est d’abord dans le fond d’une bouteille abandonnée qu’il espère se remonter le moral !
Mauvaise idée vu son contenu … Hallucinations et pertes de repères avec la réalité ! Sans Jeremiah, qui pourrait l’empêcher de sombrer ?
Heureusement pour lui, un jeune paumé, Sho, va se prendre d’amitié pour lui et tenter de le sortir de cette mauvaise passe. Il décide de l’aider dans sa recherche de Jeremiah.
Et comme toujours dans ce monde où chaos règne avec anarchie et petits potentats locaux, les obstacles, intrigues, vengeances et surtout travers humains seront nombreux sur la route de cette quête !
© Hermann - 2023
Scénario « hors cadre » vu l’absence du héros principal de la série ! Pourtant, la moitié casquée du couple réussit à tenir la distance en redynamisant, de façon peut-être trop « classique », le rythme de l’intrigue. Evidemment pas de grosse surprise finale … seules les péripéties pour y arriver maintiennent le suspense.
Pourtant, une fois de plus, Hermann utilise sa série comme une tribune pour aborder certains sujets sociétaux qui le font bondir, rugir tel le vieux lion qu’il est.
Entre le « bon gentil » Jeremiah et l’incontrôlable hors-piste Kurdy, le ménage « je t’aime – moi non plus » sait où donner le coup de pied dans la fourmilière de ces petites dictatures locales qu’ils traversent au gré de leurs pérégrinations !
Seule différence avec les tomes précédents, cette fois, Kurdy est seul à la manœuvre !
© Hermann 2023 (Jeremiah 41 – planchet 1)
Mais tout opus d’Hermann est avant tout un superbe travail de graphisme. Cette ligne « hermannienne » ou plutôt « abrassive », comme Hermann nous l’avait caractérisée l’an dernier lors de notre interview pour la sortie de « Rancune », cette ligne, ce trait font ressortir toute l’ambiance post-apocalyptique de la série. Sombre, brumeux, dans ces teintes sepia gris-ogre, la touche d’aquarelle renforce l’atmosphère du scénario.
Et tout dans son art est au service de cette dernière : cadrage, angle de vue, découpage des planches, …
Tout cela se retrouve dans la splendide couverture de ce tome 40. Dans la grisaille d’un décor de ruines, un Kurdy abattu, bouteille à la main avec le visage de Jeremiah apparaissant tel un fantôme au-dessus de lui ! Petit chef-d’œuvre ouvrant notre appétit de lecture !
Bref un Hermann qui malgré les années poursuit sa quête de la perfection ! Ou plutôt refuse de se reposer sur ce qu’il a déjà fait pour s’en satisfaire.
En peinture directe, pinceaux à la main, ses couleurs aquarelles remplissent case après case ce cheminement artistique dont le résultat final reste inaccessible !
© Axelle Coenen – Thierry Ligot – BD Best 2022
Quoiqu’il en soit, le prochain Jeremiah est déjà en route. Ses 8 premières planches sont déjà visibles sur le site d’Hermann (https://hermannhuppen.be/). De quoi nous mettre à nouveau en appétit !
Thierry LIGOT
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Scénario / Dessin / Couleurs : Hermann
Dépot légal : 10/2023 (Parution le 06/10/2023)
Editeur : Dupuis
Format : 30 x 21,8 cm
EAN/ISBN : 979-10-34768-80-6
Planches : 48
Prix : 12,95 €
"-You're a bitch !
-I love you too."
Elles sont félines, elles sont canines. Quelques-unes sont même humaines. Mais elles ont toutes le point commun d'être belles et sexies. Une diablesse s'appuie à une barre avant de commencer son numéro de pole dance. On ne le voit pas, on assiste juste à la mise en place. Le reste s'imagine. Une autre pin-up dort sur un lit,a entourée de pokémons, tandis qu'une autre pose agenouillée sur son couchage avec un regard langoureux. Un genou sur un divan, une pulpeuse déesse issue des 1001 nuits aguiche celui qui l'observe. Quelques rares personnages masculins accompagnent ces beautés animales, en restant dans un rôle figuratif.
© Niina Xan - Idées Plus
Depuis quatorze ans déjà, Niina Xan est présente sur les réseaux sociaux. Dans un style cartoon-mangas, elle a créé ces pin-up animales très soft. Forte de 5,9 millions de followers, il était temps que son travail soit reconnu dans des livres. C'est à présent chose faite. Les éditions Idées plus publient ce premier recueil en France dans une version classique et une autre limitée et augmentée. La dessinatrice vit à Barcelone. Inspirée d'auteurs comme Mike Ratera, qui signe la préface, ou dans une autre mesure Juanjo Guarnido, elle donne des formes aux femelles animales, tout en sobriété. Les couleurs pop sont dominées par le violacé et l'orangé.
© Niina Xan - Idées Plus
L'autrice propose sur sa chaîne YouTube de courtes séquences animées. Elle collabore avec des marques de matériel d'art, d'applications et de jeux vidéo pour mobiles. Elle a commencé dans le dessin dès quatorze ans et est indépendante et professionnelle depuis ses dix-huit ans. Dans cet Artbook, outre les hommages aux Pokémons, on descelle les influences Disney, et pas que dans la Jasmine qui clôt l'album avec le tigre Rajah, et les inspirations japonaises, venues notamment de la série animé Sherlock Holmes de Kyousuke Mikuriya et le grand Hayao Miyazaki.
© Niina Xan - Idées Plus
Après avoir conquis le web, Niina Xan est fin prête pour conquérir le monde du livre et faire sa place sur le marché de l'illustration au-delà des frontières de l'Espagne. Attention, tirage limité à 850 exemplaires. On attend maintenant ses belles dans, pourquoi pas, une bande dessinée. Une découverte.
One shot : Niina Xan Artbook
Genre : Illustrations
Autrice : Niina Xan
Éditeur : Idées Plus
ISBN : 9782374700694
Nombre de pages : 64 (classic) / 72 (limited)
Prix : 22 € (classic) / 60 € (limited)
"-Disciple, debout ! Que ? Mais vous êtes… !??
-Déjà debout ! Eh oui ! Ça vous la coupe, hein ! Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit afin de vous ôter le plaisir sadique de me réveiller en sursaut ! Na !"
Fini les réveils en fanfare pour le disciple ? Fini ? Non, juste le temps d'un gag. Il a voulu faire le malin en passant une nuit blanche pour empêcher son Léonard de génie de le sortir brusquement du lit. Quand il va se rendre compte qu'il n'a rien à y gagner, il reprendra vite ses bonnes vieilles habitudes. La couverture sur laquelle on voit Basile tenter de faire exploser le lit de son patron ne sera que pure fiction. Au menu de ce cinquante-quatrième album, des inventions, du bricolage, des coups, des hurlements, de la douleur, des bobos, des tromblons, des explosions, … Bref, on ne change pas une équipe qui gagne. L'essentiel étant qu'aucun animal n'ait été maltraité durant la réalisation de cet album. Ça, les auteurs nous le garantissent !
© Turk, Zidrou, Kaël - Le Lombard
Nous allons donc assister à l'invention du blue-jeans, et pour l'occasion à celle de la cabine d'essayage. Alors, faut-il le porter par-dessus ou par-dessous la tunique ? Par-dessus, bande d'abruti des abruzzes ! C'est aussi Léonard qui, dans sa mégalomanie la plus pure, invente le nain de jardin. Pêle-mêle, on assiste à la création du lit futon, de la numérologie, pardon la numéroLEOlogie, le portique de sécurité, le gaufrier électrique, le manège, le smartphone ou encore le football féminin. Le disciple va devoir rivaliser d'ingéniosité pour se planquer afin de pouvoir piquer ses petits roupillons dans des lieux de plus en plus incongrus. Mathurine va montrer son côté maternel. La petite Mozzarella va faire ses devoirs et découvrir une invention qui changer les occupations des enfants… et pourrir leurs cerveaux. Quant à Raoul Chatigré, il va se lancer dans un grand numéro d'imitations.
© Turk, Zidrou, Kaël - Le Lombard
Ce nouvel album de Léonard est-il le 54ème ou le 77ème ? On pourrait en douter. C'est tout simplement qu'à l'occasion des 77 ans des éditions du Lombard et du journal Tintin une jaquette spéciale recouvre la couverture. Quand on regarde le quatrième plat, on pourrait s'y tromper. On peut y lire les titres des soixante-dix-sept albums soit-disant déjà parus et du soixante-dix-huitième à paraître. Il nous tarde donc déjà de lire l'album 61 Les génies se cachent pour mourir, le 66 Génie tout en bloc ou le 72 God save the génie ! Pour le 78, Génie pas changé, je suis toujours celui qui t'a aimée, il faudra attendre un peu plus. On verra bien si ces titres seront réellement utilisés. Pourquoi pas, après tout ?
© Turk, Zidrou, Kaël - Le Lombard
Turk et Zidrou ne faiblissent pas d'un pouce. Léonard annonce réveiller le génie qui sommeille en ses lecteurs. Il a en tout cas réveillé le génie qui sommeille en ses auteurs. Du classique franco-belge de la meilleure qualité.
Laurent Lafourcade
Série : Léonard
Tome : 54 – Debout, génie !
Genre : Humour ingénieux et félin
Scénario : Zidrou
Dessins : Turk
Couleurs : Kaël
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808206419
Nombre de pages : 48
Prix : 11,90 €
"-Je n’ai pas remarqué beaucoup d’activité dans l’hôtel, est-ce inhabituel ?
-Quelle misère ! Depuis que les touristes se font agresser dans le parc, la fréquentation est en chute libre…
-Oui, bien sûr, et cela vous inquiète, j’imagine, ma pauvre…
-Ingo et moi, nous tenons cet hôtel depuis 1890 et nous n’avons jamais connu cela. Il faut reconnaître qu’il y a quelque chose de vraimetn étrange dans ces agressions. Comme vous le savez peut-être, Yosemite, pour les indiens, signifie « ceux qui tuent ». On raconte qu’il y a d’étranges esprits malins qui rôdent dans le parc…
-Ne vous faites pas de bile, chère Madame. Angus Nyper va s’en occuper !"
Début du XXème siècle, Yosemite National Parc, Etats-Unis. Des visiteurs sont victimes de mystérieuses agressions. Pour démêler l’intrigue, le célèbre enquêteur Angus Nyper est dépêché sur les lieux. Ne pouvant s’y rendre en personne, il envoie à sa place son assistante personnelle Penny Sugar. La jeune femme est bien déterminée à résoudre l’énigme pour assurer la réputation de son patron. Elle est accueillie dans l’hôtel de Heidrun et Ingo Bratwurst. Il y a là le shérif Duncan Neton et son adjoint John Deuf, ainsi que David Posh, très énervé, qui représente les professionnels du tourisme, et John Muir, un aventurier expert en alpinisme. Le lendemain, à l’aube, une expédition part dans le parc. Penny Sugar se rend sur les lieux des agressions. L’affaire va s’avérer plus complexe qu’en apparence.
© Le Gat, Fouillet - Sarbacane
Penny Sugar est un personnage bien plus mystérieux qu’au premier abord. On va rapidement découvrir que la simple assistante est un fin limier hors pair. Elevée dans un cirque, elle a un passé de transformiste qui lui a donné un certain goût du déguisement. Sans être une super-héroïne, la demoiselle n’a pas froid aux yeux et, telle une Zorro au féminin mâtinée d’Arturo Bracchetti, espionne les manigances de ceux qui tirent les ficelles d’un scandale ne visant pas à simplement faire peur ou détrousser de simples touristes de base. Entre indiens cherchant à préserver leur environnement et politiciens véreux, Penny Sugar ne va pas s’ennuyer.
© Le Gat, Fouillet - Sarbacane
Du western pour enfants (et pas qu’eux) qui soit intelligent, bien construit, cohérent et dans un graphisme original, voilà ce que proposent les auteurs de Penny Sugar, forts des trois tomes réalisés ensemble de la série Allons Z’enfants, parue également chez Sarbacane. Agrégé d’histoire, le brestois Yan Le Gat mêle aventure, humour et suspense. Bien que le décor soit différent, les plus vieux pourront voir un clin d’œil à Fantômette, la série de la bibliothèque rose signée Georges Chaulet pour son côté enquête et double identité. Le dessinateur Pierre Fouillet, connu entre autres pour la série La bande des Super, avec Christine Beigel chez Bang Editions, montre un Far West 1906 dans un trait particulier qui n’appartient qu’à lui, avec une légère influence Bernadette Desprès. Ses personnages longilignes et dégingandés sont sa marque de fabrique. Tout comme Fabrice Parme, mais dans un autre style, le trait de Pierre Fouillet pose un univers unique.
© Le Gat, Fouillet - Sarbacane
Penny Sugar a tout pour devenir une série référence dans le domaine du western fin d’époque pour tous publics. C’est frais, c’est original, c’est malin et c’est drôle. Bref, une série sucrée pour quelques euros… ou pennies.
Laurent Lafourcade
Série : Penny Sugar
Tome : 1 - Panique à Yosemite
Genre : Western humoristique
Scénario : Yan Le Gat
Dessins & Couleurs : Pierre Fouillet
Éditeur : Sarbacane
ISBN : 9791040803584
Nombre de pages : 64
Prix : 13,50 €
"Vous êtes un Tintinophile averti ? Certaines questions vous paraîtront faciles mais allez quand même consulter la réponse ; certaines sont surprenantes !" Patrick Mérand
Plusieurs générations ont lu et relu les albums de Tintin. De Tintin au pays des Soviets à L’Alph’Art, les aventures du petit reporter à la houppe n’ont plus de secrets pour de nombreux lecteurs. Mais ont-ils en tête tous les détails de leurs lectures. Pris dans les histoires, concentrés dans l’action, on passe parfois vite sur certains indices. Alors, le tintinologue Patrick Mérand lance un défi aux tintinophiles : répondre aux trois cents questions qu’il a rédigés pour vérifier leur culture, sous forme de QCM, questions à choix multiples. Rangées par thématiques, elles ont chacune leur réponse explicitée dans la deuxième partie du fascicule.
© Sépia
On commence très scolairement par la Géographie. Hergé a imaginé certains pays, d’autres sont bel et bien réels. Ainsi, la Syldavie et la Bordurie sortent de l’imaginaire de l’auteur tandis que l’émir Ben Khalish Ezab habite une contrée existante. En Histoire, on vous demandera quel album a été inspiré par l’Anschluss, annexion de l’Autriche par l’Allemagne, transposé ailleurs, ou bien en quel siècle les Incas, dont il est question dans le Temple du Soleil, ont été décimés. Perroquets, anacondas, araignées et autres poissons carnivores, avec roses, bois et plantes sont au cœur de la partie Faune et flore. Avec Les personnages des albums, on retrouve avec plaisir Szut, Zorrino et le professeur Halambique aussi bien que les acteurs qui ont incarné Haddock ou Tintin au cinéma.
© Sépia
Langues, Arts, Jurons, Moyens de transports, Sciences et techniques sont les catégories suivantes. Réservé aux lecteurs licenciés en tintinophilie ou préparant un doctorat sur le thème, le coin des spécialistes propose des questions plus pointues. Quelle est la monnaie de la Syldavie ? Quel est le numéro de téléphone du château de Moulinsart ? Quel est le modèle de l’hélicoptère que pilote Tintin dans L’Affaire Tournesol ? Quelques questions sur Hergé terminent la liste. Alternant avec les QCM, quelques Vrai ou Faux, des listes à apparier et des Cherchez l’intrus permettent de varier les plaisirs.
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Que vous soyez un véritable spécialiste ou un simple amateur, vous prendrez un plaisir non dissimulé à faire appel à vos souvenirs pour vous prendre au jeu. Et après ça, que faire ? Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.
Laurent Lafourcade
One shot : La tintinophilie en 300 questions
Genre : Ouvrage d’étude
Auteur : Patrick Mérand
Éditeur : Sépia
ISBN : 9782842802295
Nombre de pages : 72
Prix : 12 €
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