Janvier 1939. Sacha Guitry s’apprête à se marier pour la quatrième fois tout en préparant son prochain film : Ils étaient neuf célibataires. Élu à l’Académie Goncourt la même année, l’artiste connait une période bénie. Mais très vite, la guerre éclate et la France capitule. En traitement à Dax au moment de l’armistice, Guitry veut à tout prix remonter sur Paris pour « sauver la culture française »... Pour combattre les Nazis, il utilisera son art et son sens de la provocation légendaire. Mais entre le sous-texte antiallemand de ses pièces et les relations mondaines qu’il entretient avec l’occupant, Sacha joue à un jeu dangereux. Cette forme de connivence avec l’ennemi n’est pas du goût de tous. Et à la libération, beaucoup le lui reprocheront...
© Simsolo – Martinello Glénat
Deuxième partie de la biographie en bande dessinée consacrée à Sacha Guitry, « Le mal aimé » traite la période débutant juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes en 1939, nouvellement élu à l’académie Goncourt, Sacha Guitry vient de terminer le tournage du film « Ils étaient neuf célibataires ». Sur arrière-plan de mariage blanc, le film traite du racisme et de la xénophobie. Lorsque la guerre éclate, Guitry se trouve en cure thermale à Dax. La France s’écroule et les autorités allemandes souhaitent son retour à Paris.
© Simsolo – Martinello Glénat
Il accepte, mais présente des œuvres à la limite de la censure pouvant être interprétées à double sens. Face à la jalousie, il est dénoncé comme étant juif aux autorités de Vichy et va devoir prouver le contraire. Il refuse aussi de travailler pour la Continental allemande, prétextant un contrat signé antérieurement avec une compagnie française. Malgré tout, son nom figure sur la liste de Life des français pros allemands à assassiner. Le scénariste (Noël Simsolo) va parfaitement décrire cette période trouble concernant les années sombres. À la libération, inculpé pour « intelligence avec l'ennemi », il répliquera : « je crois, en effet, n'en avoir pas manqué ». Emprisonné, il sera libéré le 24 octobre 1944 obtenant trop tardivement en 1947 un non-lieu. Pour Sacha Guitry, les années 50 vont être une synthèse des deux décennies écoulées.
© Simsolo – Martinello Glénat
Il rédige plusieurs scénarios, la reconnaissance venant avec de grosses productions historiques (Si Versailles m’était conté, Napoléon, Si Paris nous était conté). Affaibli par la maladie, Sacha Guitry s’éteint le 24 juillet 1957 à Paris. Il repose au cimetière de Montmartre, auprès de sa dernière épouse Lana Marconi. Tout au long de sa vie, il a écrit 124 pièces et 36 films dont 17 adaptations de ses pièces. C’est la vie de cet artiste en avance sur son temps, amoureux des femmes et des mots qu’il pouvait associer afin d’en faire des phrases assassines mais tellement humoristiques que nous fait découvrir Noël Simsolo accompagné des dessins épurés de Paolo Martinello.
Haubruge Alain.
Série : Sacha Guitry
Tome : 2
Titre : Le Mal-aimé
Dessins : Paolo Martinello
Scénario : Noël Simsolo
Editeur : Glénat
Collection : Hors Collection
Genre : Autobiographie historique
Nombre de pages : 72
Prix : 14,95 €
ISBN : 9782344017326
C'est l'histoire d'un jeune garçon qui se rêve un avenir meilleur et quitte l'Arabie Saoudite pour étudier l'anglais et l'informatique au Pakistan. Deux mois après son arrivée, c'est le 11 septembre 2001. Au mauvais endroit au mauvais moment, le jeune adolescent est vendu par les services secrets pakistanais aux Américains, au prétexte qu'il appartiendrait à Al-Qaïda. C'est une descente aux enfers qui le mène à Guantánamo, au camp X-Ray puis au camp Delta, où il va vitre la routine des tortures, des interrogatoires incessants et vains. Une histoire vraie.
© Tubiana / Franc Dargaud.
Été 2001, Mohammed El-Gorani, un jeune Saoudien de quatorze ans décide de quitter sa famille en Arabie Saoudite pour entreprendre des études de réparateur matériel informatique au Pakistan. Alors qu’il est présent depuis quelques jours, les attentats du 11 septembre 2001 contre les deux tours du WTC font à peu près trois mille victimes à New-York. Considéré comme une déclaration de guerre aux États-Unis, le gouvernement US va entreprendre une croisade contre le terrorisme international sur l’ensemble de la planète.
© Tubiana / Franc Dargaud.
Dans cette optique, plusieurs arrestations de masses eurent lieu dans différents pays orientaux. Les prisonniers furent envoyés sur la base militaire de Guantánamo, un camp de détention créé par les Etats-Unis sur l’île de Cuba. Cette particularité géographique (emplacement non soumis aux lois fédérales US) aura pour répercussion des comportements barbares (torture) utilisés par une nation se défendant d’être respectueuse des droits de l’homme.
Arrêté par les autorités Pakistanaises, Mohammed fut vendu au gouvernement américain contre la somme de 5000 $. Incarcéré dans différentes prisons dont Kandahar (Afghanistan), il sera transféré à Guantánamo où il restera prisonnier pendant près de huit ans. Ce sont les conditions de détention du jeune homme face à ses gardiens décrites dans ce livre.
© Tubiana / Franc Dargaud.
Le scénariste (Jérôme Tubiana) a rencontré à de nombreuses reprises Mohammed pour retranscrire cette histoire. Alexandre Franc (dessinateur) illustre en noir et blanc les mésaventures connues par Mohamed en alternant entre styles fictifs de l’histoire et documentaire.
© Tubiana / Franc Dargaud.
Le récit nous fait prendre conscience de l’horreur des moyens utilisés par les geôliers afin de faire avouer aux détenus de Guantánamo leur allégeance à Al-Qaïda. Sans s’intéresser à la culpabilité des prisonniers, il nous montre la solidarité commune entre détenus. Alors que l’on aurait pu croire que la libération de Mohamed les choses allait s’apaiser, ce dernier reste sous surveillance constante effectuée par les États-Unis. Il vit désormais caché avec sa famille. Aujourd’hui (janvier 18), Guantánamo reste ouverte pour une population de 41 détenus.
Nb : les lecteurs trouveront en fin d’ouvrage, une série de documents officiels ainsi que des détails sur la vie de Mohammed après sa libération de Guantánamo.
Haubruge Alain.
One Shot : Guantanamo Kid.
Scénario : Jérôme Tubiana.
Dessin : Alexandre Franc.
Genre : Histoire – Biographie.
Éditeur : Dargaud.
Nbre de pages : 172.
EAN : 9782205077681
Prix : 19.99 €
Lorsque Vichy était capitale française !
Le panorama de la société française des années 40 que dresse la série invite à suivre trois jeunes gens, deux garçons et une fille, que le destin a placé de façon violente face à des choix urgents et cruciaux pour leur futur. Alors qu’à Vichy on déplore le bellicisme des Anglais qui retarde la mise en œuvre des conditions d’armistice en vue de la victoire imminente de l’Allemagne d’Hitler, le père de Tanguy décide qu’il est temps de mettre à l’abri son fils, tout juste remis de sa blessure, et le fait muter dans les bureaux du Centre Départemental de la Mémoire. Mais ce n’est pas au goût de cet homme de terrain.
© Gloris, Garcia, Saint-Blancat – Soleil
22 juin 1940, forêt de Compiègne : une convention d’armistice est signée entre le représentant du gouvernement de Pétain et celui du troisième Reich mettant fin aux hostilités entre les deux pays. Celle-ci établit les conditions d’occupation par l’Allemagne de la France, divisant cette dernière en deux zones délimitée par une ligne de démarcation : une zone occupée par l’armée allemande et la zone dite « libre », l’empire Français restant sous l’autorité du maréchal. Le gouvernement de Pétain s’installe à Vichy, ville choisie pour son offre de nombreux complexes hôteliers et son nouveau centre de communications téléphonique.
© Gloris, Garcia, Saint-Blancat – Soleil
03 juillet 1940, rade nord-africaine de Mers el-Kébir: une escadre de la Royal-Navy se présente face à la base navale française remettant un ultimatum au vice-amiral d'escadre Gensoul, lui donnant le choix entre le ralliement au Royaume-Uni, un désarmement des navires dans un port de la Martinique ou un sabordage. Devant le refus de ce dernier, les bâtiments britanniques ouvrent le feu mettant plusieurs navires hors-service, tuant mille deux cents nonante sept marins français et en blessant trois cent cinquante. Pour les Britanniques, il fallait éviter que la flotte française tombe aux mains des nazis.
24 octobre 1940, gare de Montoire : de retour d’une entrevue avec le général Franco devant entrainer l’Espagne dans la guerre aux côtés des forces de l’axe, Adolf Hitler rencontre Pétain sur les quais de la gare de Montoire. Les deux hommes échangent une poignée de main. L’entrevue fit les gros titres de la presse française et fut le sujet d'un discours radiodiffusé du chef de l’État français le 30 octobre 1940 où Pétain engage personnellement et officiellement le régime de Vichy dans la collaboration.
C’est au travers de ces différents événements que l’on suit Tanguy Brettin d’Arçonet accompagné de son père dans le giron du gouvernement de Vichy. Ce dernier, grand défenseur de la politique prônée par le maréchal (Travail, famille, patrie), décide de mettre son fils à l’abri du conflit. Profitant de sa position, Tanguy s’emploie à dissimuler des armes et d’autres marchandises afin qu’elles ne tombent pas dans les mains allemandes.
© Gloris, Garcia, Saint-Blancat – Soleil
L’armistice signé, les luttes internes afin d’obtenir le pouvoir politique au sein du régime de Vichy vont se mettre en branle. Pierre Laval, le premier rapace, va tout tenter afin de soustraire le pouvoir à Pétain. C’est le début de la politique de collaboration avec les nazis et l’instauration des lois antisémites. Mandaté par le ministre de l’intérieur du gouvernement de Vichy, Tanguy procède à l’arrestation de Paul Reynaud, lui reprochant « sa responsabilité » de la défaite française (Pétain craignant qu’il quitte la France afin de rejoindre De Gaulle à Londres). Blasé, Tanguy obtient sa mutation en Syrie et participe à l’opération « Exporter » lors de la défense de Damas contre les forces françaises libres. Les combats cessent le 12 juillet 1941. Un armistice est signé entre les Alliés et les Vichystes le 14 juillet 1941, à Saint-Jean-d’Acre (Palestine). Le scénario signé par Thierry Gloris reste fidèle à la réalité. Les représentations réalisées par Manuel Garcia sont brutes mais audacieuses. En attente de la seconde saison afin de connaitre le devenir d’un Tanguy probablement fait prisonnier.
Haubruge Alain
« -Vous pensez réellement que le Maréchal Pétain pourra nous sortir de la tourmente ?
- Qui d’autre ? Il est le seul à pouvoir épargner à la population les tourments d’une occupation militaire. Il a très certainement un plan pour endormir les boches en attendant une revanche.
- Vous croyez les allemands si naïfs ? Jamais ils ne nous laisseront l’opportunité de nous relever.
- Mon fils ?! Pensez-vous être plus éclairé que le vainqueur de Verdun ? »
Tanguy Brettin d’Arçonet n’est pas du même avis que son père. Nous sommes en 1940. Va-t-il continuer à rester un pion aux mains de ses supérieurs ou s’affranchir pour devenir maître de son destin ? Entre un père obtus et une épouse qui ne sait que faire pour qu’il s’intéresse à elle, Tanguy pense que sa vie est un naufrage, mais il a des choses à accomplir. Il doit à la fois faire face et accompagner sa génération…française.
A travers le destin de Tanguy, Thierry Gloris raconte l’Histoire en mêlant les destins de personnages historiques avec ceux des véritables héros et salauds du quotidien. Sans didactisme, le malin scénariste explique comment le maréchal Pétain a mené la barque de la France en 1940, pensant prendre les bonnes décisions pour éviter qu’elle ne coule. Ses relations avec Pierre Laval sont au cœur de cette « Vichy-capitale ».
Manuel Garcia est un spécialiste du Comics. Il a travaillé sur Avengers, Justice Ligue, Star Wars. Il se trouve aussi à l’aise dans la BD historique, prenant en mains les personnages historiques Pétain, Laval et même l’ignoble Hitler, lui donnant dans une évanescence un regard noir comme les ténèbres.
Les couleurs de Cyril Saint-Blancat donnent une unité à cette série chorale aux deux dessinateurs et une dessinatrice. Ugo Pinson en donne une deuxième en signant les couvertures des deuxièmes parties de chacune des histoires : Ici Londres, Vichy-capitale et très prochainement Radio-Paris ment.
Intelligente et passionnante, Une génération française est une des séries qui redonne ses lettres de noblesse à la bande-dessinée historique.
Laurent Lafourcade
Série : Une génération française
Titre : 5 – Vichy-capitale
Collection : Quadrants
Genre : Drame historique
Scénario : Gloris
Dessins : Garcia
Couleurs : Saint-Blancat
Couverture : Pinson
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 48
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782302068520
Le Guide de 14-18 en bande dessinée offre une découverte passionnante de l'histoire de la Première Guerre mondiale. En suivant le destin de Jean, Lucien et Joseph, trois frères précipités dans l'enfer de la Grande Guerre, vous serez plongés au coeur du conflit grâce à la bande dessinée.
De la mobilisation dans l'allégresse au désenchantement des premières défaites, des combats au corps à corps aux premiers gaz des tranchées, vous allez découvrir une histoire inoubliable ! Inoubliable, mais aussi débordante d'informations et d'anecdotes grâce aux documentaires richement illustrés qui complètent la bande dessinée. Ils vous emmènent dans les lieux de mémoire incontournables et sur les dernières traces encore visibles du conflit. Un guide unique pour comprendre et ne jamais oublier !
À quelques mois de la célébration du centenaire de l’armistice signé le 11 novembre 1918, les Éditions Petit à Petit nous proposent de se remémorer le déroulement de la Première Guerre mondiale. Après un premier volume consacré à la découverte de Paris en BD, ce livre entreprend une démarche historique et pédagogique auprès des lecteurs. Des premiers mois où les belligérants considéraient que le problème serait réglé rapidement, aux différents champs de bataille (la Marne, Verdun, le Chemin des Dames), l’auteur nous fait suivre le parcours de trois frères (Jean, Joseph et Lucien Rocaillon) engagés dans cette confrontation sanglante. Julien Monier illustre la vie de ces jeunes garçons partis « la fleur au fusil », rencontrant les affres des premières défaites, la dureté des combats au corps- à corps, sans oublier les mutineries de 1917.
© Chabaud, Monier - Petit à petit
Ces illustrations, déjà parues précédemment (La faucheuse des moissons trois tomes publiés chez Physalis), sont renforcées et soutenues par la présence de différents apports documentaires historiques disséminés au fur et à mesure de la lecture. Quinze chapitres distincts composent ce «Guide 14-18 en bande dessinée » apte à séduire un large public.
Frédéric Chabaud présente le côté dramatique de cette guerre ayant transformé de nombreux hommes en chair à canon. Son récit permet à chacun d’entrer dans la peau d’un de ces poilus, faisant revivre la grande boucherie et les conditions de vie épouvantables connues par ces hommes en gardant l’objectif qu’une telle situation ne se reproduise plus jamais. Alors que dans le récit, Jean Rocaillon pensait tromper la grande faucheuse, celle-ci va le rejoindre à deux reprises, la première lors de son retour au village et la seconde afin qu’il puisse rejoindre l’ensemble de ses camarades tombés aux champs d’honneur.
© Chabaud, Monier - Petit à petit
NB : plus de 70 lieux de mémoire situés en France et en Belgique sont abordés dans le guide: le fort de Condé à Chivres-Val (02), le château de Blérancourt (02), le musée de la Mémoire 1914-1918 à Belleau (02), le mémorial du Chemin des Dames à Cerny-en-Laonnois (02), la caverne du Dragon à Oulches-la-Vallée-Foulon (02), le domaine des Ayvelles à Villers-Seumeuse (08), le musée Guerre et Paix en Ardennes à Novion-Porcien (08), le musée du 34e régiment d’ infanterie à Mont-de-Morsant (40), le mémorial de Dormans (51), le camp de la vallée Moreau à Vienne-le-Château (51), le musée du fort de la Pompelle à Puisieulx (51), le centre d'interprétation de Suippes (51), le mémorial de Verdun à Fleury-Devant-Douaumont (55), la citadelle souterraine à Verdun (55), l’ossuaire de Douaumont (55), la tranchée des baionnettes à Douaumont (55), le fort de Liouville à Apremont-la-Forêt (55), le fort de Douaumont (55), le mémorial musulman à Douaumont (55), le massif fortifié de Souville à Fleury-Devant-Douaumont (55), le cimetière américain de la Meuse à Romagne-Sous-Montfaucon (55), le musée de la Voie Sacrée à Souilly (55), le musée de l’Argonne à Varennes-en-Argonne (55), le fort de Vaux à Vaux-Devant-Damloup (55), le centre mondial de la Paix à Verdun (55), le musée de la bataille de Fromelles à Fromelles (59), la maison natale de Charles de Gaulle à Lille (59), le musée du Fort de Leveau à Feignies (59), le fort de Seclin à Seclin (59), le musée de l’ Armistice à Compiègne (60), le musée territoire 14-18 à Rethondes (60), le centre d’Histoire Guerre et Paix à Souchez (62), le musée Jean et Denise Letaille à Bullecourt (62), le musée Vivant 14-18 à Ablain-Saint-Nazaire (62), la carrière Wellington à Arras (62), le centre européen de la Paix à Souchez (62), le mémorial de Loos en Gohelle (62), la maison natale du Maréchal Foch à Tarbes (65), le musée du Maréchal Joffre à Rivesaltes (66), le fort de Mutzig à Dinshem-sur-Buche (67), le musée mémorial du linge à Orbey (68), le musée Serret à Saint Amarin (68), le musée du souvenir du combattant à Châlon-sur-Saône (71), le mémorial citoyen à Mâcon (71), le musée Clémenceau à Paris (75), le musée de l’Armée à Paris (75), le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux (77), le musée Somme 1916 à Albert (80), la cité souterraine de Naours (80), l’historial de la Grande Guerre à Péronne (80), le musée Franco Australien à Villers-Bretonneux (80), le Delville Wood Mémorial Sud-Africain à Longueval (80), le centre d’ accueil et d’ interprétation à Thiepval (80), le P'tit train de la Haute Somme à Amiens (80), le musée Jean Jaurès à Castres (81), la maison de Georges Clemenceau à Saint-Vincent-sur-Jard (85), le cimetière militaire français à Dinant (BE), la tour de l'Yser à Diksmuide (BE), le Mons mémorial muséum à Mons (BE), le Westfront Nieuwpoort Kustweg à Nieuwpoort (BE), le Plugstreet 14-18 Experience à Comines-Warneton (BE), le mémorial Museum Passchendaele à Zonnebeke (BE), le In Flanders Fields Museum à Ypres (BE), le musée du fort de Loncin (BE).
Haubruge Alain.
One shot : Le guide de 14-18 en bande dessinée.
Genre : Historique.
Scénario : Frédéric Chabaud.
Dessins : Julien Monier.
Éditeur : petit à petit.
Nombre de pages : 192.
Prix : 19,90 €
ISBN : 9791095670407.
Ouvrier dans une usine classée Seveso, le personnage principal témoigne de son sombre quotidien de travailleur. De ce témoignage inédit, le regard et le trait d’Efix font surgir la force du propos, aussi sombre soit-il ; l’énergie collective, la résistance face au mépris, les liens d’amitiés, ... l’humain malgré tout. Les portraits de tous ces hommes usés, les vivants et les morts, construisent aussi le récit de l’échappée possible et de l’espoir toujours battant.
2018 - Un peu plus de 10 ans après sa sortie, Original Watts réédite “Putain d’Usine” une bande dessinée d’Efix, adaptation du roman éponyme de Jean-Pierre Levaray. L’ouvrage d’origine est épuisé tandis que son propos lui, reste terriblement d’actualité. C’est pour que ce témoignage subsiste qu’Original Watts propose aujourd’hui de le rééditer. Cette bande dessinée documentaire est une grande première pour OW! qui intègre un genre nouveau dans ses collections avec ce témoignage intense, dur mais aussi nécessaire, inspirant et mobilisateur.
© JP Levaray, Efix - Original Watts
En janvier 2002 paraissait la première édition de Putain d’usine. Seize ans plus tard, le livre est toujours aussi représentatif vis-à-vis des différents thèmes qu’il aborde, présent régulièrement dans l’actualité sociale. J’y retrouve égrainé l’histoire de ma propre vie professionnelle. Entré dans cette grande multinationale américaine à l’âge de 20 ans, j’y ai vécu l’ensemble des situations abordées dans le livre. De la difficulté de s’extirper du lit à 5 h du matin pour partir dans le froid, la neige et le brouillard afin de rejoindre l’entreprise ; aux collègues que l’on voit partir dans les meilleurs cas en préretraites ou plus tragiquement fauché en pleine jeunesse soit par la maladie, les accidents, voir même leurs suicides.
© JP Levaray, Efix - Original Watts
Des changements de pause (l’après-midi et la nuit détruisant toute vie sociale et familiale) aux accidents mortels intervenants généralement au détriment d’intérimaires inexpérimentés envoyés sur des chantiers dangereux. Aussi connu, l’infernale augmentation des cadences de production, les grèves suite aux multiples plans de restructuration annoncés en conseil d’entreprise extraordinaire, certains amis travailleurs « pétants » un plomb suite à une accumulation de stress. Tout cela est repris dans ce livre écrit il y a presque deux décennies. Alors que l’on aurait pu croire que les conditions de travail se seraient améliorées, hélas il n’en est rien. Un jour, un petit monsieur venant des États-Unis a débarqué annonçant la décision de la maison mère de fermer l’entreprise, ce malgré les nombreux efforts effectués par l’ensemble du personnel afin de prouver la viabilité de l’outil.
En moins de quinze minutes, il a plongé dans le marasme l’ensemble d’une région déjà fortement défavorisée niveau emploi. Plus de six mille personnes se sont trouvées plongées dans l’incertitude du chômage. Niveaux politiques, après les larmes « électorales » de circonstances, ces derniers se sont comportés comme des charognards autour d’un cadavre. Empochant quarante pourcents de la prime de dédommagement moral versée aux travailleurs, nos braves représentants élus par le peuple n’ont même pas pris la peine de promulguer une loi « interdisant » les licenciements boursiers aux entreprises faisant de plantureux bénéfice.
© JP Levaray, Efix - Original Watts
Oui le livre est représentatif de ce qui se passe régulièrement dans nos régions Oui la rencontre J.P Levaray & Efix devait s’effectuer afin de nous laisser ce témoignage illustré de façon brutale mais tellement réaliste de ces hommes combattants une cause semblant être définitivement perdue. Une réédition de 1500 exemplaires effectuée par Original Watts qu’il ne faut absolument pas louper. Lecture à partir de 16 ans et plus.
Haubruge Alain
One shot : Putain d’usine.
Genre : Société - Vie sociale.
Scénario, Dessins & Couleurs : JP Levaray – Efix
Éditeur : Original Watts.
Nombre de pages : 144 pages 1500 exemplaires.
Prix : 23 €
ISBN : 9791093063331
Comment vit-on lorsqu'on est une femme belge sous l'occupation allemande ? C'est ce que vont apprendre Marcelle et Yvette, deux filles de La Louvière, au cours de ces longues années de guerre. Aux côtés de leurs frères et de leurs parents, elles grandiront jusqu'à devenir peu à peu des femmes soucieuses de préserver leur monde, des Louves prêtes à se battre pour vivre et à vivre pour être elles-mêmes.
Si la Seconde Guerre mondiale a laissé d'innombrables séquelles sur les corps des soldats, elle a aussi infligé son lot de tourments au coeur des femmes à l'arrière du front. Flore Balthazar dépeint le quotidien de ces femmes dans cette fresque hautement symbolique inspirée de l'histoire de ses proches. On tremble, on respire, on s'émeut avec elles : les Louves toujours continueront de hurler.
© Flore Balthazar - Dupuis
La Louvière, premier septembre 1939. Le peuple belge apprend via la radio l’envahissement de la Pologne par les troupes de la Wehrmacht. Deux septembre 1939, la France et le Royaume-Uni adressent un ultimatum à l’Allemagne afin de retirer ses troupes de Pologne. Trois septembre 1939, Hitler rejette l’ultimatum des alliés. Avec le jeu des alliances, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne. La Belgique déclare sa neutralité pendant que le roi Léopold III assume personnellement le commandement des forces armées belges ; la mobilisation générale est déclarée, 650 000 hommes doivent rejoindre leurs unités.
© Flore Balthazar - Dupuis
C’est le départ de ce que l’on appelle la drôle de guerre qui se terminera le 10 mai 1940 avec l’envahissement de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg par les armées du troisième Reich. Dix-huit jours plus tard, Léopold III va signer la reddition des troupes belges sous son commandement. Désormais, la population belge va devoir vivre sous domination germanique.
© Flore Balthazar - Dupuis
Flore Balthazar nous présente l’histoire vécue par une famille Louvièroise sous l’occupation. Avec le regard porté par Marcelle et Yvette (deux jeunes filles passant de l’adolescence à l’âge adulte) sur les différents évènements quotidiens, l’auteure nous livre un témoignage précieux sur les difficultés rencontrées par nos grands-parents durant cette période noire. Une époque où les femmes vont se substituer aux taches masculines en remplaçant les hommes captifs. Elle nous délivre un devoir de mémoire ayant pour but de ne jamais oublier le prix payé par nos ancêtres afin que nous puissions vivre à l’heure actuelle dans une société où chacun est libre d’exprimer son opinion.
Pour rappel, en Belgique ce n’est qu’en 1948 que les femmes obtiendront le droit de vote étant enfin reconnues et considérées sur le même pied d’égalité par rapport aux hommes. En résumé, une BD historique à faire découvrir aux plus jeunes; remémorant de lointains souvenirs aux plus anciens d’entre nous.
Alain Haubruge
Titre : Les Louves
Scénario, dessins et couleurs : Flore Balthazar
Histoire complète
Genre : Historique
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Age du lectorat : 12+
Pages : 200 en couleurs
ISBN: 9782800167787
PVP : 18.00 €
Avant de découvrir le tome 2 dont la sortie est prévue chez Urban Comics le 13 avril prochain, revenons sur le premier opus et ses origines secrètes.
Arrachés à leur univers de super-héros par une crise multidimensionnelle, les champions oubliés de Spiral City vivent désormais telle une famille dysfonctionnelle, prisonniers du quotidien paisible d'une petite bourgade américaine.
© Jeff Lemire, Dean Ormston, Dave Stewart - Urban Comics
Écrit par Jeff Lemire, auteur de comics canadien primé de nombreuses fois et non des moindres avec un prix Eisner pour la série que nous évoquons ici, Black hammer prend une place de plus en plus grande dans l'esprit des lecteurs du genre. Cette histoire est une ode de l'auteur aux super-héros, étonnement bien ficelé. Elle nous relate les tribulations de quelques justiciers qui après une retraite campagnarde suite à un dernier combat face à un ennemi redoutable, se voient une dizaine d'années plus tard, contraint de ne pas franchir certaines limites. C'est qu'il ne faut pas susciter la curiosité ou éveiller les soupçons.
© Jeff Lemire, Dean Ormston, Dave Stewart - Urban Comics
Dix ans qu'Abraham Slam s'occupe de sa ferme. Il est devenu vieux accompagné de sa petite fille, Gail, l'extra-terrestre Barbalien prenant l'apparence d'un fils pour lui, tout cela formant une petite famille des plus classique pour les humains qui les entourent. Les autres essayant de s'accommoder à leur façons du à leurs apparence difficilement modifiable (Colonel Weird). Cette quiétude ne durera pas, bien évidement et le retour des grandes menaces ne se fera pas attendre très longtemps.
Le scénariste la joue fine et ne nous verse pas de combat bourrins à outrance mais se focalise plutôt sur les personnages, leur cloisonnement dans des fonctions qui sont contre-nature pour eux. C'est ce côté qu'il nous invite à découvrir, les liens qui unissent ces super-héros. Dean Ormston, dessinateur d'autres séries telle que Judge Dredd, Fairest ou encore Sandman offre un graphisme délicieux, jouant à la perfection avec les contrastes et les ombrages. le tout accompagné des couleurs de Dave Stewart qui sublime chaque case avec maestria. Black Hammer est une série très prometteuse, s'agrémentant d'hommage, de sensibilité et d'originalité.
Damien Caste
Série : Black Hammer
Tome : 1
Scénario : Jeff Lemire
Dessin : Dean Ormston
Couleurs : Dave Stewart
Genre : Science-fiction, Super-héros
Éditeur : Urban Comics
Nbre de pages : 200
Prix : 17.50 €
ISBN : 9791026811886
Champagne, février 1357. Henri, évêque de Troyes, chevauche vers le lazaret de Lirey, pour tenter de convaincre sa cousine Lucie, dont il est amoureux, de renoncer à ses vœux religieux. Dans la chapelle où ils sont réunis, les moines font cet amer constat : les caisses sont vides, et les travaux de l’abbatiale, qui doit accueillir un morceau de la Vraie Croix, seront bientôt arrêtés, faute de moyens… « Nous avons fait le serment de bâtir une abbatiale qui accueillera la relique, et nous serons fidèles à notre parole, quoi qu’il en coûte », s’exclame Thomas, le prieur de la communauté. Les ressorts de la tragédie, tant amoureuse que religieuse, sont désormais en mouvement…
Pour débuter cette année 2018, les Éditions Futuropolis nous proposent le premier volume d’un triptyque consacré au suaire de Turin. Le récit, partagé en trois volumes, va entraîner les lecteurs sur plusieurs siècles, dans plusieurs pays, dans des milieux très différents. D’abord en France, dans la campagne de Troyes au XIVe siècle, ensuite en Italie, à Turin, au XIXe siècle, dans la grande bourgeoisie, et pour terminer en Espagne, dans le désert de la Sierra Nevada au XXIe siècle. Les trois personnages principaux traversent le temps et l’espace au sein d’une même histoire. L’histoire des trois protagonistes (Lucie, Thomas et Henri) est celle d’une passion amoureuse dont le suaire dit « de Turin » est à la fois l’enjeu et l’emblème. La rivalité des deux hommes pour la conquête de la jeune femme joue dans l’intimité ce qui se joue en public pour la conquête du suaire. Mais qu’est-ce que le suaire ? Une authentique relique de la passion de Jésus ou une habile forgerie moyenâgeuse peinte au tampon.
Le scénario de cette histoire confié à Gérard Mordillat & Jérôme Prieur (réalisateurs des documentaires Corpus Christi, l’origine du christianisme, l’Apocalypse, Jésus et l’Islam) est richement documenté et parfaitement bien ficelé. Les deux acolytes nous délivrent une histoire d’amour impossible entre les différents protagonistes.
Le premier tome se déroule en Champagne (février 1357). Dans le but de récolter des fonds pour poursuivre les travaux de l’abbatiale, un ecclésiastique (Thomas, prieur de la communauté) va créer avec l’aide contrainte d’une jeune religieuse (Lucie) un faux suaire. Son cousin (Henri), qui est également évêque de Troyes, va tenter de convaincre Lucie de renoncer à ses vœux religieux.
Côté dessin, Eric Liberge, en charge des représentations effectuées en noir et blanc, est certainement la personne la plus apte à transmettre les émotions vécues par chacun des personnages. Grace à son approche graphique, il nous plonge dans des superbes paysages enneigés. Veillant particulièrement aux divers détails, il nous délivre des personnages particulièrement bien typés.
NB : Le suaire de Turin est un drap de lin jauni d’une longueur de 4,42 mètres sur 1,13 mètre de largeur. Il montre l'image d'un homme présentant les traces de blessures compatibles avec un crucifiement. La première mention documentée de ce drap provient de Lirey, en Champagne, en 1357. L'autorité ecclésiastique du lieu, l'évêque de Troyes, y interdit l'ostension de l'objet. Cet évêque a mené son enquête sur le linceul et en a conclu qu'il s'agissait d'un faux. En 1988, la datation par le carbone 14 démontre sans ambiguïté l'origine médiévale du suaire, qui ne peut donc pas être considéré comme une relique authentique. Dès leur publication, ces résultats sont acceptés par le pape Jean-Paul II. L'Église catholique, propriétaire du linceul depuis 1983, ne s'est jamais prononcée officiellement sur son authenticité.
Pauline a disparu ! Pire, Gina apprend que sa propre cousine est partie en Syrakie pour rejoindre le Grand Khalifat, cette organisation qui « soutient les opprimés contre le diktat des mécréants. « Bla Bla de fanatiques ! » fulmine tante Alice, la soixante-huitarde de la famille…
De camarades de classe en passeurs louches, et toujours par le sésame des réseaux sociaux, Gina remonte sa piste jusqu’à Harak, en lisière des combats, où est retenue la récente convertie… Gina parviendra t’-elle à exfiltrer Pauline ? Alice, toute en subtilité et en discrétion, va-t-elle les aider où précipiter la catastrophe ?
En ce début d’année 2018, Casterman a choisi de frapper fort en publiant cette bande dessinée abordant sous forme humoristique un des sujets les plus préoccupants de ces dernières années.
© Dodo - Cha - Casterman
Cha & Dodo nous proposent de suivre les aventures de Gina, une jeune fille partie rejoindre en Syrakie, sa cousine Pauline disparue quelques semaines auparavant. Notre jeune héroïne va remonter la filière islamique afin de retrouver cette dernière.
C’est sans compter sur leur tante Alice qui, elle aussi, à son tour va infiltrer de façon peu banale les rangs des djihadistes. Nos deux femmes vont vivre des aventures peu conventionnelles aux côtés des combattants de l’État islamique.
Un livre a laissé trainer dans toutes mains adolescentes dans l’espoir que nos jeunes désorientés trouvent des éléments de réflexion face à une décision qu’ils pourraient amèrement regretter.
© Dodo - Cha - Casterman
En 2015, trois cent quinze Français sont partis faire le jihad en Irak ou en Syrie. Les chiffres dévoilés par BFM Tv sont édifiants: 140 femmes françaises ont rejoint les rangs du jihad représentant 44% des personnes ayant quitté la France. Ces recrues, souvent très jeunes, endoctrinée sur Internet ont tout quitté pour suivre un compagnon, parfois même avec leur enfant, né en France.
Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est accéléré en 2015, notamment à travers les attentats. Lors de chaque attaque, des figures féminines ont émergés et ont été mises en avant dans la propagande de Daesh, suscitant très probablement de nouvelles vocations. Hasna Aït Boulahcen a aidé les terroristes du 13 novembre, ou Hayat Boumeddiene, la compagne d'Amedy Coulibaly, aujourd'hui en Syrie. Depuis 2013, cent quarante- huit citoyens français sont morts au service de Daesh.
© Dodo - Cha - Casterman
Composé d’environ 600 personnes, les femmes représentent à peu un tiers du continent français du groupe État islamique. Ces jeunes adolescentes, pas forcément illettrées, veulent affirmer leur rupture avec notre société en devenant maîtresses de leur propre sort. Pour certaines d’entre elles, le départ vers la Syrie est également la quête du cœur, d’un idéal masculin. À leurs yeux, les djihadistes paraissent sérieux. Ces jeunes filles sont séduites par l’idée de se marier avec un combattant.
Par manque de recul et de raisonnement, elles se font une image tronquée de la réalité. C’est là que réside la manipulation de Daesh, utilisant leur propagande sur les réseaux sociaux, appelant ces jeunes à construire une nouvelle vie. Les jeunes filles ne réalisent pas les conditions de captivité et les horreurs infligées aux esclaves sexuelles. Elles ne mesurent pas la dureté d’un quotidien sur fond de maltraitance et d’absence de liberté. Constatant un fossé énorme entre la propagande affichée et la réalité, certaines sont revenues en France.
Titre : Le Voile Noir
Scénario : Dodo
Dessin : Cha
Genre : Action, humour, aventure
Éditeur: Casterman
Nbre de pages : 48
Prix : 9.99 €
ISBN : 9782203120846
Liens utiles : https://www.youtube.com/watch?v=Ggibflu9HhI et https://www.youtube.com/watch?v=0gw817WfYJI
La galerie Maghen édite en ce dernier trimestre 2017, un impressionnant recueil en l'honneur d'une grande figure de la bande dessinée : Will. Un écrin de 408 pages consacré à l'auteur d'Isabelle et de Monsieur Choc ainsi que bien entendu, aux emblématiques personnages de Tif Et Tondu par Vincent Odin ( il travaille notamment pour la pub, la BD et l'animation. Il a travaillé sur de nombreux projets aux éditions de La Martinière Jeunesse, Demain le Monde et plusieurs titres dans les collections Oxygène et Hydrogène). V. Odin est le créateur de la collection "Biographie en images". Sur le même principe des volumes précédents, ce livre rassemble certes, des dessins connus mais présentés sous un jour nouveau.
Cette première monographie qui lui est consacré souligne les grandes périodes de son œuvre.
Reprenons sa biographie en quelques lignes :
Tout d'abord, Willy Maltaite alias Will (né en 1927 à Anthée dans la province de Namur en Belgique) entre au début des années 1940 en apprentissage chez Joseph Gillain (Jijé) qui deviendra plus tard son ami. « J’ai appris mon métier chez lui, mais il m’a tout d’abord communiqué l’ABC du dessin. Je ne savais rien du tout et il m’a montré comment voir juste. En plus, c’était un type universel, il faisait aussi bien de la gravure sur bois que de la sculpture ou de la peinture. J’ai tout fait avec lui, sans réaliser de BD, jusqu’à l’âge de 20 ans. ».
© Will - Maghen 2017
En 1946, Will réalise tout d'abord des cartoons et des illustrations publiés dans Bonnes soirées et Le Moustique. C'est l'année départ de Jijé pour les États-Unis. A cette époque, Will réalise sa première bande dessinée en 30 planches avec le titre : "Le Mystère de Bambochal". Un tirage de 15 000 exemplaires qui fut publié à compte d’auteur. Ensuite Charles Dupuis lui confie la série Tif et Tondu, qu'il tiendra de main de maître avec Dineur, Tillieux, Rosy et Desberg jusqu'en 1990.
© Will - Maghen 2017
En 1957, en parallèle, il aide Franquin pour les décors de l’album Les Pirates du silence. Ensuite, sur des des scénarios de Goscinny il dessine Lili mannequin et illustre des jeux dans le magazine Record sur scénario de Charlier. Un pause de deux ans et une interruption de la série Tif et Tondu lui permet de devenir directeur artistique du journal de Tintin.
L'année 1960 le voit revenir au journal de Spirou où il animera Éric et Artimon sur scénario de Vicq. Il collabore également avec Peyo sur la série Jacky et Célestin puis sur les décors de Benoît Brisefer.
Will sera également directeur de la collection Carrousel chez Dupuis entre '66 et '69.
© Will - Maghen 2017
En 1970, il crée une nouvelle série intitulée "Isabelle" et s'adjoint la participation d'Yvan Delporte, Raymond Macherot et Franquin aux textes.
À partir de 1988, Will change de registre, se tournant vers un dessin où la couleur joue une importance de plus en plus grande. Et en 1991, il finit par abandonner définitivement la série Tif et Tondu. Avec Desberg au scénario, Will produit alors en couleurs directes Le jardin des désirs et La 27e lettre pour la collection Aire Libre, puis L'Appel de l'enfer pour P&T Production.
Will nous quitte en 2000 sans avoir terminé L'arbre des deux printemps, sur un scénario de Rudi Miel.
Il était un peintre à part entière jouant sensuellement avec les matières et les coloris.
© Will - Maghen 2017
Au fil des pages, nous découvrons donc ses écoles chez Jijé, ses travaux dans les pages du Spirou magazine, sa poésie avec Isabelle mais surtout ses peintures au lavis, à l'aquarelle et à l'huile qui furent premièrement exécutées dans le plus grand secret dans son atelier et plus tard exposées en France et en Belgique.
Le travail de documentation de Vincent Odin est impressionnant et une préface de Stephen Desberg vient agrémenté judicieusement l'ouvrage. Rédigée avec une typographie d'un autre âge, elle nous plonge par ce biais, directement dans l'ambiance d'époque. On en sentirait presque l'odeur du vieux papier. Mirages non seulement souligne la grande modestie de l'auteur mais sublime dans une composition délicieuse, son grand talent. Une mise en page soignée, de nombreux extraits de planches, d'illustrations raviront le lecteur et le fan assidu.
Cesser de ronronner, prendre des risques, se remettre en cause, se faire plaisir aussi... comme le disait Will, "Moi ce qui me fait vivre, c'est de m'amuser ! M'amuser à aller plus loin, et si possible continuer à progresser". Cette déclaration orne parfaitement la quatrième de couverture de cet admirable pavé de toile jaune vêtu. Un incontournable qui trouvera tout naturellement sa place dans votre bédéthèque.
Titre : Mirages
Auteur : Will
Réalisation : Vincent Odin
Pages : 408
Format : 22 x 29,7 cm
Édité par : Éditions Daniel Maghen
Prix : 59 €
ISBN : 978-235674-053-3
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