Pas débiles, les bulles au musée #1: pour leur 5e jour au pays des arts, les Bidochon n’ont pas toujours trouvé siège à leur fessier, mais ils ont essayé d’en prendre plein les yeux
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Pas débiles, les bulles au musée #1: pour leur 5e jour au pays des arts, les Bidochon n’ont pas toujours trouvé siège à leur fessier, mais ils ont essayé d’en prendre plein les yeux

On ne sait toujours pas ce qui les a fait devenir des rats de musée (comme certains le sont de bibliothèque) mais les Bidochon semblent en redemander et sont à l’aube de leur cinquième journée dans ce conservatoire idéal ressemblant quelques tableaux disséminés à des lieues l’un de l’autre. Pas besoin de faire des kilomètres pour bien en profiter grâce au duo tragi-hilarant de Christian Binet. Avec, cette fois, du Goya, du Otto Dix mais aussi du Nicolas de Staël.
 

 

 

 

 

 

 

 

© Binet chez Fluide Glacial

 

Résumé de l’éditeur : Depuis que Raymonde Bidochon est parvenue à traîner son Robert de mari au musée, on ne les arrête plus ! Les voilà qui arpentent les allées du Louvre, d’Orsay, de la Tate Gallery, du Metropolitan Museum ou du Centre Georges Pompidou ! Mais jusqu’où iront-ils ?

 

 

 

 

Le concert de Nicolas de Staël

 

 

 

 

Le salon I d’Otto Dix

 

Une nouvelle fois, les oeuvres, les époques, les styles s’entrechoquent de manière assez anarchique. C’est vrai, avec les Bidochon, on ne pouvait rien attendre de moins que le plus beau des désordres. Et c’est à charge de Patrick Ramade et Pierre Lacôte de remettre un peu d’ordre dans tout ça avec des commentaires passionnés et plongeant sous le vernis des oeuvres examinées (de loin, hein) par Robert et Raymonde et mettre en lumière divers aspects : du modèle au contexte en passant, quelques lignes biographiques du peintre ou encore sa technique.
Scène du déluge de Girodet

Au casting, cette fois, on a quitté la surface et les lieux communs pour s’intéresser à la forêt que cachent souvent un arbre, une toile majeure d’un peintre au point d’en occulter d’autres faits d’armes (comme Puberté d’Edvard Munch, la banale mais incroyable Vue sur le château de Pillnitz par Johan Christian Dahl ou encore la Scène du déluge de Girodet) si on n’est amateur d’art qu’à la petite semaine.
Puberté d’Edvard Munch

 

 

 

 

Vue sur le château de Pilnitz de Johan Christian Dahl

 

Un peu comme les deux Bidochon qui, s’ils tiennent le choc, doivent être bien assis pour assimiler (ou pas) tout ça. Pour faire le guide, Christian Binet a retrouvé du poil de la bête après un quatrième jour qui, du point de vue bd, était léger et peinait à assurer le minimum syndical (la même image était utilisée tout au long de l’album, on s’en souvient). Cette fois, moins à la quête de l’émotion pictural que du saint siège (ou du moins, celui qui leur permettra de poser leur royal postérieur tout en douceur), les Bidochon sont plus animés et au coeur d’un running gag qui tient la route. Du coup, on a moins l’impression d’un banal produit dérivé et on retrouve le plaisir de la balade artistique tout en s’amusant.

 

Alexis Seny

 

La chronique de Laurent Lafourcade :

 

«  - Il devrait y avoir des sièges partout mais y’en a pas !!

-          Si c’est pas dans cette salle, c’est dans celle d’à côté !

-          Et comment je fais, moi, si c’est ce tableau-là que j’ai envie de regarder et que je suis fatigué !

-          Eh bien tu te reposes avant ou après et entre-temps tu reviens regarder le tableau !

-          Tu dis ça. Mais, tu n’en sais rien ! Si ça se trouve, y’a même pas de sièges à côté !

-          Eh bien va voir !! »

 

En pleine visite d’un Musée virtuel réunissant vingt tableaux de maîtres, Robert tient à être le plus à l’aise possible pour profiter des œuvres. C’est qu’il aurait envie d’en apprendre le plus possible dans les meilleures conditions, le bougre !

 

 

 

 

 

© Binet chez Fluide Glacial

 


 

Sous leurs vrais airs de français moyens, Raymonde et Robert Bidochon sont beaucoup moins cons qu’ils n’en ont la chanson. Le seul fait de s’intéresser à l’art, avec leurs yeux candides et leurs réflexions naïves, font d’eux des gens curieux qui s’éveillent vers le beau, avec tout ce qu’il y a de subjectif.

 

Aller dans des musées, visiter des expositions, écouter des conférences : même à petit niveau, c’est le devoir, le b.a.-ba de tout parent que d’amener ses enfants à le faire, dès le plus jeune âge. Ici, les guides sont les personnages de Binet. S’ils entraînent ne serait-ce qu’un seul de leurs lecteurs dans un musée, le pari sera gagné.

 

Grâce aux textes de Patrick Ramade & Pierre Lacôte, l’art n’aura plus de secrets, ni pour Robert et Raymonde, ni pour le lecteur. Les vingt tableaux choisis ne sont pas nécessairement les plus célèbres de leurs auteurs, ce qui permet d’avoir de nouvelles visions. Matisse est présent avec La femme au chapeau. Ce n’est pas le célèbre Cri qui illustre Munch, mais Puberté. Des peintres moins réputés sont aussi mis à l’honneur comme François Clouet, Gérard de Saint-Jean ou Johan Christian Dahl.

            

Pour chacune des œuvres présentées sur une page entière, après une scénette entre le couple de visiteurs, un texte replace l’auteur et son tableau dans leur histoire.

 

Comme le dit Ramade dans sa préface, l’œuvre d’art appartient à qui la contemple et son but principal est la délectation. Comme il l’a fait dans Hauts de gammes avec la musique classique, Binet transmet son amour pour la peinture avec passion. Il ne triche pas. Le lecteur le ressent instantanément et se cultive en s’amusant.

 L’art sauvera le monde. Même les Bidochon l’ont compris.

 

Série : Un jour au musée avec les Bidochons

Tome : 5

Scénario et dessin : Christian Binet

Commentaires : Patrick Ramade et Pierre Lacôte

Genre : Catalogue, Documentaire, Gag

Éditeur : Fluide Glacial

Nbre de pages : 88

Prix : 25€



Publié le 22/01/2018.


Source : Bd-best

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