Perdy… pour gagner : du cas des colts et des décolletés aux dégâts des salauds
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Perdy… pour gagner : du cas des colts et des décolletés aux dégâts des salauds

Qui a dit qu’il n’y avait plus de légende de l’Ouest ? À l’heure où Lucky Luke est parti à Paris, les sourires dansent. Changeant totalement de longitude, l’énigmatique Kickiy laisse Musnet à Giverny et monnaie son extradition au pays des cowboys avec une nouvelle héroïne tonitruante, à des lieues de ce qu’on voit habituellement. Un premier galop pour une oeuvre à nouveau inclassable, dans la veine de Gus. Si Perdy vous siffle, ne la laissez pas le faire trois fois. Ça va barder.


 

 

 

 

 

 

 

© Kickliy chez Dargaud

 

Résumé de l’éditeur : Perdy est une femme forte. Très forte. Elle aime faire deux choses : l’amour et braquer des banques. Sans ordre particulier. À sa sortie de 15 ans de prison, elle a tout perdu, à commencer par sa prime jeunesse. Seule solution : retrouver Rose, et monter un dernier gros coup avec elle. Mais cette dernière a refait sa vie, et ne veut pas entendre parler de Perdy. Les relations entre les deux femmes prennent alors un tour qui ne ressemble pas du tout à un concours de broderie.

 

 

 

 

© Kickliy chez Dargaud

 

What the fuck ! Je n’ai pas l’habitude d’être malpoli dans une chronique (et même dans la vie réelle, hein) mais face à Perdy, on est bien obligé de montrer son pedigree, de dégainer quelques insanités pour montrer de quel cuir on est fait et qu’on mérite sa place dans cette Ouest complètement à l’Est. Mais, prêtez l’oreille, n’est-ce pas l’orage qui arrive, à coup de cataclop, cataclop, cataclop et de plop, plop, plop (il faut dire que Perdy est poumonnée et manque de maintien, dans tous les sens du terme). Ça va secouer. Ça secoue déjà, d’ailleurs.


 

 

 

© Kickliy chez Dargaud

 

Dans les pas d’un Maître des nénuphars, Kickliy ne s’en laissait pas compter; il n’y avait pas de raison que le Western ait sa peau et le goudronne, le cloue sur place. Dès la couverture de ce premier volume (nettement plus épais que ceux de Musnet – 158 planches- et ramené à un format comics mais cartonné), le ton est donné, ce sera sale, pas très propre, taché. Vous avez déjà vu des truands faire des casses en dentelle ? Ici, on y pète allègrement et on se rit du politiquement correct, du communément accepté. Ici, c’est une zone de non-droit dans laquelle Perdy vient de gagner sa liberté, totale, imprévisible et follement furieuse. Parce qu’elle ne va pas se ranger, que du contraire. Le brin est semé.

Dès les premières planches, on aurait pu être décontenancé et perdu dans ce trait que l’auteur préfère ne pas soigner. Aussi, les traits sont parfois grossiers, la précision galvaudée, mais étonnamment ça nous plaît. Beaucoup plus que si la netteté avait fait son oeuvre. Parce que ce dessin négligé contribue mieux à la sensation de 3D de la saleté et l’incongruité de ce monde burlesque et néanmoins sanglant (y’a des bourre-pifs qui se promènent et des balles qui volent, des lits qui grincent aussi). Et bruyant ! Et qu’on sent tout à fait à quel point Kickliy a été entraîné par l’élan, la fuite en avant de son personnage remuant. Pris de vitesse dans le feu de l’action. Perdi, on ne la lâche pas facilement.  « La propreté nous rapproche de Dieu », est-il d’ailleurs dit à un moment, ici, on fait route avec la diablesse incarnée. Tout s’explique.


 

© Kickliy chez Dargaud

 

Et si Perdy revient au pays pour retrouver sa fille,  Pétunia, ce n’est pas pour former la petite maison dans la prairie de Petiteville. Non, non, Pétunia est devenue Rose et en changeant de prénom, elle a voulu chasser son passé et les horreurs de sa mère. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on. Et maman revient, donc, à la charge et entend bien dévergonder sa progéniture. Pas seulement avec de l’amour à revendre… ou alors uniquement physique (et c’est physique, avec Perdy !) Ajoutez une dose de magie, un docteur so frenchy-charmant, des piliers de comptoirs de la pire engeance et le mot… à suivre !? Mon petit doigt me dit qu’on n’est pas au bout de nos peines. Ça promet. Cataclop, cataclop, plop, plop, plop.

 

Alexis Seny

 

Série : Perdy

Tome : 1 – Fleurs. Sexe. Braquages.

Scénario, dessin et couleurs : Kickliy

Traductrice : Nora Bouazzani

Genre : Aventure, Humour, Western

Éditeur VO : Image Comics

Éditeur VF : Dargaud

Nbre de pages : 160

Prix : 19,99€

 

 

Publié le 09/11/2018.


Source : Bd-best

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