Retour vers le futur : le continuum a ses raisons que la raison ignore et Doc Brown est devenu… un despote : Citizen Brown
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Retour vers le futur : le continuum a ses raisons que la raison ignore et Doc Brown est devenu… un despote : Citizen Brown

Il y avait le monumental Citizen Kane, il y a désormais Citizen Brown. Pas que Marty et Doc aient changé le cours et la pellicule du cinéma. Non, ce n’est plus du Neuvième Art qu’il est question. Robert Zemeckis n’a jamais voulu d’un quatrième épisode cinématographique à sa saga (et qui pourrait lui jeter la pierre), d’autres milieux se sont chargés de prolonger le plaisir : le petit écran et le monde du jeu vidéo. Dans ce jeu (aujourd’hui disponibles sur des plateformes plus évoluées qu’à l’époque de la sortie de la première mouture du jeu, en 2010), il y avait, entre autres, un épisode devenu mythique : Citizen Brown. Du pain béni pour l’équipe qui prolonge les aventures du tandem culte en comics.


Résumé de l’éditeur : Lorsqu’une DeLorean vide fait soudainement son apparition en 1986, Marty McFly apprend rapidement que son ami le Docteur Emmett « Doc » Brown est coincé en 1931 et est probablement en danger de mort. C’est donc à Marty de retourner dans le passé pour sauver encore une fois Doc et le continuum espace-temps.

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson

 

Suite directe de l’ultime épisode filmé de Marty et Emmett, Citizen Brown nous narre les retrouvailles tumultueuses des deux compères… ou plutôt de Marty et de la DeLorean qu’il pensait détruite. De quoi lui donner matière à curiosité mais aussi à réaction rapide. Où est le Doc ? Sans doute est-il en danger ? N’écoutant que son courage et son instinct, le garçon à l’hoverboard s’engage une nouvelle fois dans l’exploration d’une époque révolue et dans laquelle Hill Valley vit sa période mafieuse dans les sales pattes de l’aïeul Tannen. Et les ennuis ne font que commencer puisque Doc Brown est en prison, sous le nom de Carl Sagan, un sombre tueur.

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson/Santaolalla chez IDW

 

C’est sur un noeud inextricable que l’équipe (bien) en place a mis le doigt. Une situation trop redondante sans doute que pour être exploitée au cinéma mais qui fait merveille dans cette prolongation dessinée. Le continuum a ses raisons que la raison ignore. Reste à Marty et sa clique d’en assumer les conséquences ou de repartir de plus belle dans le passé. Qui a dit qu’il était mal de tourner en rond ? Ici, c’est tout ce qui fait le sel de cette épopée imaginée par Bob Gale et Erik Burnham qui n’épargne en rien la vieille (ou futuriste, c’est selon l’époque) DeLorean qui tient toujours autant la route.

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson/Santaolalla chez IDW

 

Et les apprentis sorciers de la temporalité et de ses cocasseries vont s’arracher les cheveux : corrigez un problème, c’est un autre qui surviendra. Une histoire sans fin dont les enchevêtrements peuvent se révéler finalement bien pires que la situation initiale. Et si Hill Valley devenait Tannenville, cité de brigands où des Tannen démultipliés (ce doit être le principe du Biff-idus actif) règnent en maître et sans concurrence ? Pire, dans cette autre chronologie alternative, et si Doc avait rangé ses voitures pour se consacrer à un projet de citoyenneté augmentée, futuriste, et devenir un vrai despote ayant égaré ses rêves d’enfant. La part de l’autre, chère à Éric-Emmanuel Schmitt, mais en inversé.

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson/Santaolalla chez IDW

 

Sans se départir de son humour, cela dit. Car, résolument, le but n’est pas ici de pleurer, ou alors de joie, de nostalgie ramenée à la vie en se disant que non McFly, Doc Brown mais aussi George, Edna etc. n’ont pas cessé de vivre, une fois le dernier tour de moulinette donné à l’épisode 3.

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson/Santaolalla chez Flamival

 

Entre les Tompson, les cartes, les chanteuses de cabaret qui font tourner les têtes (et non des moindres) et les fumées des clubs hostiles à la bonne conduite, c’est Alan Robinson (déjà vu dans le premier tome de la série : Histoires inédites et chronologies alternatives) qui assure le tempo dans un dessin mixant savamment des influences réalistes et animées. Faisant du renversement de situation sa marque de fabrique, Citizen Brown ne manque ni de peps ni de fougue et échappant une nouvelle fois aux balises bien ordonnées des actes purement et seulement commerciaux. Si ces comics sont des produits dérivés, ils ont le mérite de l’originalité et du respect. En plus de celui de la montée en puissance, de numéro en numéro, à laquelle il est bien difficile de rester insensible. On adore !

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson/Santaolalla chez Flamival

 

 

 

 

 

© Gale/Burnham/Robinson

 

PS : Les Éditions Flamival ont fauté, un tout petit peu. Même chez les grands éditeurs, ça arrive (regardez Mickey et l’océan perdu, perclus bien involontairement de coquilles). Ainsi, un pauvre petit phylactère a-t-il évité de justesse le passage du traducteur pour rester en anglais dans la première édition de Citizen Brown. Rien de grave, d’autant plus que la maison d’édition a très vite réalisé un errata. Faute avouée à moitié pardonnée, direz-vous. Oui, sauf que Flamival a voulu aller plus loin en proposant un geste de réparation. C’est tout à leur honneur et certains devraient en prendre de la graine !

 

Série : Retour vers le futur

D’après l’univers de Robert Zemeckis et Bob Gale

D’après le jeu vidéo de Telltate écrit par Bob Gale, Michael Stemmle, Andy Hartzell et Jonathan Straw

Tome : 3 – Citizen Brown

Scénario : Bob Gale (adaptation) et Erik Burnham (adaptation et scénario)

Dessin : Alan Robinson

Couleurs : Maria Santaolalla

Traduction : Donatello Di Carlo

Genre : Fantastique, Aventure, Science-fiction

Éditeur : Flamival

Éditeur VO : IDW Publishing

Nbre de pages : 144

Prix : 13,30€



Publié le 13/02/2018.


Source : Bd-best

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