Schizophrénie œnologique. Ekhö monde miroir 8 – La sirène de Manhattan.
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Schizophrénie œnologique.  Ekhö monde miroir 8 – La sirène de Manhattan.

 

            « - Pourquoi je suis assis ? Qui êtes-vous ?

-          Ah, ça recommence… Restez calme. Il y a une explication. Il y en a toujours une.

-          D’accord, mais… Vous pourriez lâcher ma main, s’il vous plaît, Monsieur ?

-          Euh, oui, bien sûr. Tout va bien… Parfois, des personnes mortes se manifestent dans votre tête et…

-          Je sais ! Attendez ! J’étais là, j’ai servi un Tokay à la table 6, je suis descendu à la cave… Et là, on m’a… Je ne pouvais plus respirer… »

 

 

 

 

 


 

A la table d’un grand restaurant new-yorkais, Gratule est prise d’une crise de schizophrénie. Yuri est désespéré. Encore une fois, l’esprit d’un macchabée obstrue le cerveau de sa camarade. Cette fois-ci, il s’agit du sommelier des lieux, assassiné dans sa cave. Qui est l’instigateur de ce crime ? L’enquête commence pour nos globe-trotters.

 

            Dans cet épisode, en surfant sur la mode de la bande dessinée œnologique, Arleston taquine son camarade Eric Corbeyran.

 

 

 

© Barbucci –Arleston – Soleil.

 

 

Ouvrons une parenthèse.

Là où le scénariste bordelais adopte un ton sérieux, polar ou historique, le pilier de chez Soleil reste dans l’humour la galéjade et le second degré. « On murmurait que la plupart de ses Bordeaux venaient carrément de France. »

Là où les deux auteurs se rejoignent, c’est qu’ils sont tous les deux aux manettes de séries à succès. Au même titre que Cauvin, Duchâteau, DeGroot, Van Hamme, Desberg, Corteggiani, Giroud, Cazenove, Goscinny, Greg ou Charlier (la liste est éclectique), ce sont des hommes qui assurent les fondements populaires du neuvième art. Trop souvent oubliées de la presse bien-pensante au profit de one-shots, certes de qualité, mais au pouvoir de fidélisation faible, les séries populaires sont bien la noblesse de la bande dessinée.

Fermons la parenthèse.

 

 

 

 

© Barbucci –Arleston – Soleil.

 

 

Arleston propose avec Ekhö un tour du monde un peu spécial, avec les mêmes villes que chez nous, mais sans électricité. Comme il est dit dans la page de présentation, Ekhö, c’est la terre mais en fait non. On peut y naître, ou y être amené depuis la Terre par de drôles de petits bonshommes, les Preshauns, dont personne ne sait exactement ce qu’ils veulent. C’est ainsi que Fourmille Gratule et Yuri Podrov y sont arrivés, à la (dé)faveur d’un voyage en avion.

La sirène de Manhattan traite de façon sous-jacente humoristique de la schizophrénie. Mais comment ça se passe quand on est plusieurs dans sa tête ?

 

Le dessin Disneyen d’Alessandro Barbucci a un côté cinémascope. Des sommets des gratte-ciel new-yorkais au rectangle vert de Central Park, qui a la particularité d’ouvrir sur un espace-temps différent, les personnages jouent leurs rôles avec envolée.

Pour rester dans les influences cinématographiques, Barbucci distord la scène finale de King-Kong pour l’adapter à un méchant hors du commun, avant de proposer un combat à faire pâlir de jalousie Godzilla ou même Dwayne Johnson dans Rampage, hors de contrôle.

 

 

 

 

 

 

© Barbucci –Arleston – Soleil.

 

 

Les couleurs de Nolwenn Lebreton illuminent chaque planche avec une variance de tons époustouflante. Elle est certainement l’une des meilleures coloristes sur le marché. Les scènes (semi-)aquatiques en témoignent.

 

Ekhö est une série (noblement populaire, enfonçons le clou !) méritant le succès et l’aura de Lanfeust. Qu’on en fasse l’écho !

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

Série : Ekhö monde miroir.

 

Tome : 8 – La sirène de Manhattan.

 

Genre : Heroïc-Fantasy.

 

Scénario : Arleston.

 

Dessins : Barbucci.

 

Couleurs : Lebreton.

 

Éditeur : Soleil.

 

Nombre de pages : 48.

 

Prix : 14,50 €.

 

ISBN : 9782302069855

 



Publié le 19/10/2018.


Source : Bd-best

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