Tizombi : si mignon qu’on lui ferait des free hugs mais attention, il met les… dents !
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Tizombi : si mignon qu’on lui ferait des free hugs mais attention, il met les… dents !

Le genre fantastique n’a de cesse d’être partie intégrante de la BD depuis ses premières heures, oscillant entre l’horreur pure et dure ou l’humour ensanglanté (ou pas d’ailleurs), arrivant à marier les deux parfois. Et si les Croquemitaines nous sont revenus en pleine poire comme un uppercut visuel et que les Walking Dead squattent pour encore quelques années nos TV (ils font même un caméo réjouissant dans l’un des albums présentés, ici), d’autres créatures n’ont pas fini de nous emmener au pays des rêves ou des cauchemars.

Résumé de l’éditeur : Même s’il est le plus mignon de tous, Tizombi n’en reste pas moins un zombie à l’appétit insatiable. Véritable trou sans fond, il dévore, avale, gobe et croque tout ce qui passe à portée de sa dentition acérée. Tout, sauf la jeune Margotik qui écrit un livre sur lui : elle est fascinée par celui qui reste le seul zombie à être né zombie !!!

Bon, des sorcières et des vampires attachants, passe encore, mais des zombies… Voyez-vous ça. Outre quelques exceptions notoires, surtout au cinéma (le décalé et tellement génial Le zombie au vélo, Warm Bodies pas mal du tout dans son genre), les zombies tels qu’on les connaît dans leur acceptation la plus commune ont plus tendance à nous faire rebrousser chemin qu’à nous jeter sur eux pour leur faire des free hugs. Puis, Tizombi est arrivé, comme un cheveu dans la bouillie de cervelle, et tout a changé.

 

 

 

 

© William Maury

 

Tizombi, c’est ce nouveau (enfin, il est né de l’imagination de William Maury il y a plus de huit ans et avait même fait l’objet d’un premier album auto-édité sur lequel on espère mettre un jour la main) héros qui prend un peu plus vie sous l’inspiration de Christophe Cazenove, William et Élodie Jacquemoire. Un héros tout « mimi » mais que son estomac perpétuellement dans les talons pousse au crime. Inexorablement et plusieurs fois par jours.

 

 

 

 

© Christophe Cazenove/William Maury/Élodie Jacquemoire chez Bamboo

 

Si les cimetières font office de planque de luxe pour la lie de la société, devant celui de Tizombi, mieux vaut passer son chemin ou y pénétrer à ses risques et périls. Résolument, il ne fait pas bon être motard, livreur de pizza ou autre âme en peine aux abords de ce cimetière maudit, sous peine de passer de vie à trépas en un coup de mâchoire bien senti. Une seule humaine est tolérée dans le domaine des morts. Exaspérée par les disputes incessantes de ces deux parents qui n’ont même pas remarqué qu’elle avait fugué depuis plusieurs jours, la jeune fille s’est fait de nouveaux amis avec ces morts-vivants parfois bien décérébrés.

 

 

 

 

© Tizombi dans son premier album autoproduit

 

Le casting est bien trouvé et on sent tout le plaisir des auteurs qui non contents de trouver des gags plus gore les uns que les autres (dans une série qui parle tout de même aux enfants, à l’heure qu’il est ils en ont vu d’autres !) tout en mouillant la chemise de certains de leurs collègues dans des caméos très drôles. Ainsi Stédo, Fenech mais aussi Hulk, des personnages de Retour vers le futur font les frais des sinistres appétits de cette bande de mange-sans-faim.

 

 

 

 

© William Maury

 

Dans cette horreur mortifère, le charme opère mine de rien et lève très vite les appréhensions qu’on aurait pu avoir face à une série qui de loin pouvait ressembler à un cross-over entre Walking Dead et Pierre Tombal. Cazenove fait preuve de jugeote et troque le gloss des séries à gags belles mais sans identité contre la poésie du gore. La maîtrise de William et ses trouvailles graphico-caustiques font le reste, augmentés par Élodie Jacquemoire qui réussit, de ses couleurs, à faire ressortir les personnages de l’ambiance poisseuse de ce cimetière maudit.

 

 

 

 

© Christophe Cazenove/William Maury/Élodie Jacquemoire chez Bamboo

 

Pas question de gribouillage, donc, les monstres humoristiques de ces planches ne feraient pas tache dans un album nettement plus sérieux, et vice-versa. Le décalage est maître et au bout de 44 planches, on se retrouve comme Tizombi à ne pas être rassasiés, tant la série a du potentiel.

 

Alexis Seny

 

Série : Tizombi

Tome : 1 – Toujours affamé

Scénario : Christophe Cazenove

Dessin : William (Maury)

Couleurs : Élodie Jacquemoire

Genre : Gag, Humour, Horreur, Fantastique

Éditeur : Bamboo

Nbre de pages : 46

Prix : 10,60€



Publié le 14/06/2017.


Source : Bd-best

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