Une série qui redéfinit la notion de super-héros. Irena 4 - Je suis fier de toi
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Une série qui redéfinit la notion de super-héros.  Irena 4 - Je suis fier de toi

 

« - Je ne reconnais plus ma grande fille.

- Tant mieux ! Depuis que les allemands se sont rendus compte  que j’avais échappé à l’exécution, je n’ai pas le choix ! Il faut que je sorte déguisée. Ils me traquent… C’est pour ça que je reviens rarement dormir ici, hélas.

- Ne t’étonne donc pas que je me sois levée pour te dire au revoir.

- Je comprends. Et je t’avoue que ça me fait plaisir que tu aies désobéi. Je vais voir Antoni pour la première fois depuis mon évasion. Je lui confierai la garde de Shepsi pour quelque temps. »

 

 

 

 

            Varsovie, février 1944. Après son évasion, Irena a trouvé refuge chez sa mère. Aujourd’hui, après trois mois d’enfermement, la résistante a hâte de reprendre les affaires. Mais dans la clandestinité, ça va être encore plus compliqué. Le fidèle Antoni est toujours là pour lui donner un coup de main. Ensemble, ils ravitaillent les juifs cachés dans les endroits les plus improbables comme le zoo de Varsovie ou les sous-sols des bars. Irena croisera d’autres héros comme le jeune Martin, qu’elle soigne dans un hôpital de fortune, et qui a bravé tous les dangers, pris tous les risques pour vivre et survivre en se lançant dans un trafic de marché noir pour faire rentrer de la nourriture dans le ghetto.

 

            Parallèlement, en 1983, Irena raconte sa vie au mémorial de la Shoah à Yad Vashem à Jérusalem, dans l’allée des Justes.

 

 

 

 

© Evrard, Morvan, Tréfouël, Walter - Glénat

 

 

David Evrad varie les découpages comme jamais. On y trouve un dessin de Varsovie bombardée sur une double page, incrusté de plans rapprochés. Il y a deux planches se faisant face dont l’une est composée uniquement de cases horizontales et l’autre de cases verticales. Leur écho est puissant. On profite même d’images pleines pages. Le tout est mis en scène dans le graphisme rond et enfantin de David Evrard qui, contre toute attente depuis le début de l’aventure, a décuplé l’impact émotionnel d’un scénario comme celui-ci.

 

Jean-David Morvan et Séverine Tréfouël nous immergent dans la Pologne de 1944, au plus près d’Irena, de son courage, de ses craintes, de ses peurs, de ses doutes. Irena est altruiste et philanthrope. Dans cet épisodes, les scénaristes creusent un peu plus ses sentiments. Irena y parle pour la première fois de la dépression, de la culpabilité de survivre jusqu’à l’acceptation d’avoir survécu.

 

 

 

 

© Evrard, Morvan, Tréfouël, Walter - Glénat

 

 

La série redéfinit la notion de super-héros. Ce n’est pas avec des super-pouvoirs que l’on sauve le monde, mais avec une âme.

 

Walter colore l’horreur dans des tons sombres. Dès que vient une respiration comme les animaux d’un zoo ou une collecte de nourriture dans une campagne bucolique, les couleurs vives apparaissent, comme dans les doux souvenirs d’enfance d’Irena ou le présent éclairé d’un monde libéré. Parmi tout cela, les âmes disparues accompagnent les vivants dans un bleu évanescent.

 

Il reste un tome au quatuor pour clore le destin d’Irena Sendlerowa et on appréhende déjà de la quitter bientôt. Mais ce qu’elle ne quittera plus jamais c’est le cœur de tous les lecteurs qui l’auront découverte grâce à cette adaptation de sa vie.

 

 

 

 

© Evrard, Morvan, Tréfouël, Walter - Glénat

 

 

« Je suis fier de toi. » murmure le fantôme du père à sa fille Irena. « Nous sommes fiers de vous. » pouvons nous murmurer aux auteurs de cette indispensable biographie dessinée à ranger à côté du Maus d’Art Spiegelman.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

Série : Irena

 

Tome : 4 - Je suis fier de toi

 

Genre : Drame historique 

 

Scénario : Morvan & Tréfouël 

 

Dessins : Evrard 

 

Couleurs : Walter 

 

Éditeur : Glénat

 

Nombre de pages : 72 

 

Prix : 14,95 €

 

ISBN : 9782344031117



Publié le 27/03/2019.


Source : Bd-best

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