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Série : Les Carnets d'OrientAuteur : Ferrandez Prix : 15 € Date de sortie : 22/04/2009 Nombre de pages : 64 Catégorie : Intrigue contemporaine Type de reliure : Album cartonnĂ© Éditeur : Casterman Collection : Univers d'auteurs Publié le 16/04/2009 |
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1960. Resté à Alger, Octave doit retrouver Samia, qui a disparu. Le colonel Lebreton lui confie une mission délicate : permettre aux dirigeants algériens prêts à négocier de mener des discussions au plus haut niveau. L’officier lui révèle aussi que Samia s’est réfugiée au Djebel Amour, où elle s’est mise sous la protection de sa grand-mère. Elle attend un enfant… C’est ainsi qu’Octave retrouve celle qu’il aime, et qu’il la convainc de rejoindre Paris, enceinte de leur enfant. Quant à lui, il parvient à convoyer certains chefs rebelles jusqu’à l’Élysée, où ils seront reçus directement par de Gaulle dans le plus grand secret. Mais ces pourparlers de la dernière chance échouent. En Algérie, les extrémistes de tous bords rassemblent leurs forces. Manifestations et contre-manifestations se multiplient et se radicalisent, préparant la voie de l’inéluctable indépendance, mais aussi du cortège de violences et de massacres qui vont l’accompagner. C’est la fin d’un monde et, revenu une fois de plus à Alger, Octave va en être le témoin impuissant…
Une fresque humaniste…
Carnets d'Orient retrace le douloureux destin de personnages fictifs, français et algériens, depuis la colonisation de l'Algérie jusqu'à son indépendance. Tout commence en 1836. Le peintre Joseph Constant tombe fou amoureux de Djemilah, la favorite d’un harem. Puis, il réalise un tableau oriental dont Amélie est le personnage central. En 1871, Victor et Amélie deviennent colons. Plus tard, Victor achète le tableau de Constant. En 1904, Olympe, la fille de Victor, a deux enfants, Paul et Casimir. En 1930, Paul revient en Algérie comme journaliste. De Noémie, la femme de Casimir, il a eu un fils, Octave. En 1954, Marianne, la fille que Paul a eu avec Estelle, retrouve les carnets de Constant et suit ses traces. De son côté, Octave aime Samia qui est entrée dans la résistance. Octave veut à tout prix la retrouver.
Des affrontements sanglants !
En 1960, Octave et Samia reviennent à Alger pour les funérailles de Casimir. Mais Samia disparaît. Le colonel Lebreton demande alors à Octave d’entamer des pourparlers entre les chefs arabes et les émissaires français pour sauvegarder la paix. Octave n'y croit plus, mais il accepte la mission pour retrouver Samia qui est enceinte de lui. Cette dernière se cache au Djebel Amour chez sa grand-mère. Octave retrouve son aimée et la supplie d’aller accoucher à Paris. Puis, il emmène en France des chefs rebelles pour discuter avec de Gaulle de l’avenir de l’Algérie. Les négociations échouent. A Alger, les partisans d’une Algérie française se mobilisent et torturent leurs prisonniers. Les affrontements violents se multiplient dans la rue. Les attentats se succèdent. Gravement perturbé, Octave ne sait plus dans quel camp se ranger. C’est un pied-noir et il ne conçoit pas une Algérie sans les français. Il sera le témoin impuissant des événements...
Un dénouement inéluctable…
Né en Algérie, Jacques Ferrandez a créé une ?uvre humaniste avec ses Carnets d'Orient. Et pour lui, c'était une façon de redécouvrir ses propres origines. Si les intrigues du scénario sont romancées, la trame s'appuie sur des faits réels. En témoigne l'abondante documentation historique dont il se sert et les préfaces qui inaugurent chaque album. On ne cesse d'apprendre sur la vie et les coutumes des algériens. Sans jamais prendre vraiment parti, Ferrandez laisse s'exprimer, à travers plusieurs générations, les opinions de chacun. On le sent déchiré par les passions de ses personnages, eux-mêmes dépassés par la complexité des événements. Terre Fatale réveille d’anciennes blessures puisque cet épisode aboutit à l'indépendance de l'Algérie après de terribles affrontements. On sent le vécu derrière de nombreuses scènes. Comme dans les épisodes précédents (qu'il est utile, voire nécessaire de relire), les différents protagonistes prêchent tantôt la tolérance, tantôt le racisme. Tout d'un coup, la politique s'insinue dans les actes les plus anodins. Et beaucoup paniquent devant la montée du nationalisme. Le scénario de cet épisode, qui clôture la série, est conçu comme une lente ascension vers un dénouement inéluctable, connu des lecteurs, qui réserve toutefois quelques surprises... Comme à son habitude, Ferrandez alterne un découpage classique avec un trait réaliste et de superbes aquarelles. Il incruste dans ses planches des documents comme des journaux, des lettres, des affiches. L'effet est surprenant. Il parvient aussi à rendre graphiquement ses personnages très attachants. Par ailleurs, les couleurs sont chaudes et lumineuses.
On ne peut rester insensible à cette fresque humaniste à la fois saga familiale et histoire d'un peuple qui a souffert plus qu'il n'aurait dû. Carnets d'Orient est une ?uvre majeure à découvrir d'urgence !
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