Corée, seconde moitié du XVIe siècle. C’est une période de troubles et de violence, qui voit deux factions rivales lutter pour le pouvoir à travers tout le pays. Kyun-Ja, fils d’un petit aristocrate et d’une servante, jeune homme agité et turbulent, rencontre Hwang Jeong-hak, un aveugle d’une intelligence pénétrante, plus âgé que lui. L’aîné va devenir à la fois le maître d’arme et le maître spirituel de Kyun-Ja, et lui enseigner, en dépit de son handicap, le maniement du sabre. Sous sa férule, et tout en cheminant à travers le pays, le jeune homme livre ses premiers combats… Parcours initiatique d’un combattant en formation, Comme la lune surgissant des nuages relate une quête pour la maîtrise de soi, marquée à la fois par la spiritualité et l’action –sans oublier quelques discrètes touches d’humour. C’est aussi une réflexion sur la liberté, cette liberté qui reste encore et toujours insaisissable, imprévisible et fugace -comme la lune surgissant des nuages.
« Comme la lune… » - tiens, c’est plutôt marrant, dit comme ça en Français… « Comme la lune », donc, est un récit initiatique qui mêle arts martiaux et spiritualité. Par son ampleur et sa profondeur, on peut (presque) le comparer à « Ikkyu », chef d’œuvre du manga dû au talent de Hasashi Sakagushi. Même ancrage dans une réalité historique, même recherche de sa vérité profonde. Sauf bien entendu qu’Ikkyu est un moine zen plus préoccupé de paix intérieure que de la réduction en bouillie de son prochain. Le héros de la « Lune », Kyun-ju, s’est par provocation lui-même surnommé Kyon-ja (« Fils de chien »). Etant fils bâtard, il n’a pas sa place dans la société de classe coréenne, et il en tire une profonde amertume qui ne fait qu’exacerber son orgueil. La sagesse que cherche Kyon-ja est celle de la haine maîtrisée, et d’une certaine liberté. Ce récit passionnant, où la violence des combats n’empêche pas des dialogues consistants et une véritable quoiqu’étrange recherche spirituelle, se lit (et mieux, se relit) d’une traite. « Lorsque je revois les albums de « Comme la lune surgissant des nuages », que j’ai fait à l’âge de 35 ans, je ne vois que négligence et immaturité », dit l’auteur dans la préface. Immaturité ?? Nom d’un fils de chien, que doivent être ses albums maintenant qu’il dit avoir de la maturité ?!
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Auteur : Park Heung-yong
