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Trafic & secret d'Etat.    Le Paris des merveilles 2 – Les enchantements d’Ambremer 2/2

 

"-Excusez-moi, patronne… Je vous écoutais et je me suis rappelé qu'avant de tomber dans les pommes, j'ai vu une des gargouilles ouvrir cette boîte et y prendre quelque chose.

-La boîte que j'avais raflée chez Ruycours, qu'y avait-il dedans ?

-Aucune idée.

-Ce serait donc pour cette boîte…

-Son contenu.

-Pour son contenu, que Lyssandre aurait envoyé ses gargouilles ? Les armoiries sur le couvercle me rappellent quelque chose… Elles ne viennent pas d'Ambremer en tout cas…"

 

 

 

 

 


                Paris 1909. Louis Denizart Hippolyte Griffont, mage du cercle Cyan, se réveille après les quelques soucis qu'il a eu. Isabel, la voleuse aux identité multiples, la fée espionne, lui remémore les derniers événements survenus. Le gouvernement français l'avait chargé de récupérer une broche et quelques lettres compromettantes. Elle a été rattrapée par les agents russes, puis sauvée par l'attaque de gargouilles envoyées par Lyssandre, la sœur de la Reine Méliane, qui lui ont permis de s'enfuir. Avant de partir, les gargouilles ont subtilisé quelque chose dans une boîte aux armoiries à la licorne. Ces armoiries appartiennent à la famille d'Anselme l'ancien, un mage assez fameux du XIIIème siècle. Louis et Isabel vont remonter aux sources d'une guerre ancienne dans laquelle licornes et fées s'allièrent contre les dragons, une époque à laquelle des mages se seraient rassemblés pour acquérir toujours plus de pouvoir. Lyssandre intrigue depuis plusieurs siècles. Le coup d'Etat va-t-il être évité ?

© Pevel, Willem, Wenish - Bamboo

                Etienne Willem clôt le diptyque des Enchantements d'Ambremer, premier tome du Paris des merveilles, roman de Pierre Pevel paru en 2003. Beaucoup plus dense que Les artilleuses, série dérivée dans le même univers, Le Paris des merveilles est plus complexe. On comprend mieux l'excellente idée qu'ont eu les auteurs de commencer par un triptyque plus léger et aventureux, laissant des parts de mystères sur ce monde dont on découvre ici les origines. Il aurait été plus ardu de commencer par ces enchantements qui auraient alors nécessité encore plus d'explications et de texte. Les artilleuses ont permis de mettre de la fluidité dans ce Paris. Pierre Pevel s'est uniquement chargé des dialogues et a laissé à son dessinateur le soin de l'adaptation. Adapter étant trahir, il aurait été difficile qu'il le fasse lui-même et a eu l'élégance de se mettre au second plan.

© Pevel, Willem, Wenish - Bamboo

                On apprend donc ici que les puissances d'Ambremer ont vu s'affronter les fées et les dragons. Les fées règnent sur l'OutreMonde, mais Lyssandre, en exil, n'a jamais accepté que ce soit sa sœur Méliane qui ait été couronnée reine d'Ambremer. Le scénario monte crescendo au fur et à mesure que l'on découvre, avec Louis et Isabel, les origines de la problématique. Le final fait très blockbuster avec une succession de scènes d'action grandioses dans lesquelles le dynamisme du trait de Willem décuple les mouvements. Un mot sur la couverture à la Mucha, comme toutes celles de la série, merveilleuse, dessinée par Willem bien sûr, mais conçue par Noëmie Chevalier.

© Pevel, Willem, Wenish - Bamboo

                L'Elixir d'oubli et Le Royaume immobile, les tomes 2 et 3, sont déjà annoncés, en deux parties chacun. Le Paris des Merveilles n'a pas fini de nous enchanter.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Le Paris des merveilles

Tome : 2 – Les enchantements d’Ambremer 2/2

Genre : Aventure semi-fantastique

Scénario & Dessins : Etienne Willem

Histoire originale et dialogues : Pierre Pevel

Couleurs : Tanja Wenish

Éditeur : Bamboo

Collection : Drakoo

ISBN : 9782382331026

Nombre de pages : 56

Prix : 14,90 €


 



Publié le 14/12/2023.


Source : Boulevard BD


Un appel bien entendu.   La fine équipe 1 – Opération grande saucisse !

 

"-Papa, tu m'as toujours dit qu'à l'école il fallait que j'me défende si 'voulais qu'on me respecte. Pourquoi tu fais pas pareil ?

-T'as raison p'tit Paul. On va pas se laisser faire ! Qu'ils y viennent les boches, on saura les accueillir ! On va se procurer des fusils et aussi des mitraillettes…

-Ouais Papa !

-Et on les exterminera à la grenade !"

 

 

 

 

 

 


                Juin 1940. Un certain Général de Gaulle vient de lancer un appel depuis Londres. Dans leur ferme isolée du hameau de Bellevue, tout près de Bricourt-sur-Patte, Maurice et son fils le p'tit Paul comptent bien suivre le mouvement et refuser de se laisser malmener par l'envahisseur. Le père et le fils vont constituer une équipe, une fine équipe. Tous ensemble, ils vont rentrer dans la résistance ! Ça urge. Les boches sont dans le village. Un Oberleutnant vient de de rentrer à la Patte de la Pinte, the place to be, le bar, quoi, pour réquisitionner tout l'alcool, vin de messe compris. La kommandantür est sur le qui-vive. Entre villageois et allemands, la guerre est en cours.

© Coicault, Fraiscinet, David - CasaBD

                Dans cette fine équipe de résistants, Maurice et Paul sont accompagnés de tout un aéropage de membres truculents. Fonce-Bouchure est un pilier de bar. Chaque fois qu'il avale un gorgeon, c'est encore un que les boches n'auront pas. Le braconnage est son passe-temps favori. Grâce à ça, il connaît tous les recoins de la forêt. La Boulette bosse à la ferme de Maurice. Le garçon est vaillant, mais plutôt maladroit. S'il y a un truc à se prendre dans la figure, c'est pour lui. L'église est un repère de résistants. Entre Monsieur le Curé, les bonnes sœurs et le bedeau, les nazis ne vont certainement pas être bien accueillis. N'oublions pas le Marquis et la Marquise de Bricourt avec leur fille Célestine, ni Cyrano, le chien de Maurice, au flair acéré.

© Coicault, Fraiscinet, David - CasaBD

                Scénarisée par Fred Coicault et Jean-Christian Fraiscinet, alias Christian Bodin, cette fine équipe a déjà eu une vie avant la BD. Chaque année, en juin, à la ferme théâtre de Bellevue, à Villentrois-Faverolles en Berry dans l'Indre, la fine équipe est un grand spectacle de plein air, une fresque humoristique sur la résistance. Ce n'est pas l'histoire de la pièce qui est reprise dans l'album. On y retrouve les personnages dans de nouvelles aventures, accompagnés de nouveaux venus. La truculence de l'humour de l'univers de Fraiscinet, fidèle à lui-même, est mêlée au trait hyper-dynamique de celui qui a déjà transposé les Bodin en BD et qui prend ici en charge une bonne partie du scénario : Fred Coicault. Dans le style, on n'avait pas lu mieux depuis Curé-la-Flûte, par Laudec et Mittéï, dans Spirou de 1979 à 1985. Il était temps d'occuper le créneau et de retrouver cet esprit 7ème compagnie.© Coicault, Fraiscinet, David - CasaBD

                La fine équipe n'a pas fini d'en découdre avec les soldats allemands. Il paraît même que les auteurs planchent déjà sur la suite, mais chut, l'ennemi risquerait de nous entendre. 

Laurent Lafourcade

Série : La fine équipe

Tome : 1 – Opération grande saucisse !

Scénario : Fred Coicault & Jean-Christian Fraiscinet

Dessins : Fred Coicault

Couleurs : Sophie David

Éditeur : CasaBD

ISBN : 9782380584035

Nombre de pages : 56

Prix : 15,95 €


 



Publié le 14/12/2023.


Source : Boulevard BD


Cluedo au manoir.   Whodunnit ? Question de flair

 

"-Qu'est-ce ? Plus de lumière ? Que diable se…

-Harold Strutter.

-Que… ? Que faites-vous ici ? Vous n'avez la permission de…

-Harold Strutter.

-Ah, je comprends. Vous venez me tuer, c'est ça ?

-Non, Harold car… tu es déjà mort !"

 

 

 

 

 


                Dans son manoir, Lord Harold Strutter, maître des lieux, est assassiné d'une dague dans la poitrine et d'une balle dans la tête. C'est Dorry Squirrel, la jeune servante qui vient d'être embauchée qui découvre le corps. Les inspecteurs Forrester et Wallcroft sont aussitôt dépêchés sur les lieux. Il fallait bien un tel drame pour les faire quitter Londres. Personne n'a quitté les lieux, ni invités, ni employés. Les deux policiers sont là pour résoudre cette affaire par la plus parfaite déduction et arrêter le coupable. Lord Strutter a été tué dans sa chambre. Il ne dînait pas avec ses invités car ses relations avec sa famille étaient compliquées. Les principaux suspects sont donc son neveu Valence Strutter, sa nièce Felicia Douglas, le Docteur Hopkins, un ami, ainsi que sa sœur Cynthia, à moins qu'il ne s'agisse de quelqu'un d'autre… Pourquoi pas le majordome ? Non. Le meurtrier n'est jamais le majordome.

© El Torres, Cifuentes, Arreola – Graph Zeppelin

                Dès qu'il va se trouver face à Dorry, l'inspecteur Wallcroft va la reconnaître. Ils ont bourlingué ensemble jadis en Afrique. Pendant que son associé Forrester va jouer les Hercule Poirot, repoussant les suspects dans leurs derniers retranchements, Wallcroft et la servante vont explorer les recoins secrets de la maison. Il faut dire que cette dernière a un don qui va bien les aider : elle a le pouvoir de voir les fantômes, comme tous ceux de la famille Strutter. Les Strutter meurent toujours de façon tragique. C'est derrière une porte dérobée que les deux chercheurs vont découvrir des bas-fonds peuplés de créatures, lesgibbeux, embauchés pour extraire de l'or, origine de la fortune de la famille Strutter. Y a-t-il un lien direct avec le meurtre d'Harold Strutter ?

© El Torres, Cifuentes, Arreola – Graph Zeppelin

                Whodunnit est une bande dessinée signée par deux auteurs espagnols. Le scénariste El Torres signe un Cluedo mâtiné de fantastique. Si les scènes dans le manoir ont tout du "Who done it ?", littéralement "Qui l'a fait ?", l'enquête sous-terraine relève plus de la communauté cachée, l'ensemble se rejoignant dans un final digne de Glass Onion, film succès de plateforme avec Daniel Craig dans la série A couteaux tirés. Le dessinateur Vicente Cifuentes marche sur les traces de Juanjo Guarnido dans ce polar animalier. Un seul petit bémol sur la couverture, pas franchement engageante et dans un graphisme trop "réaliste", le dessin de l'album étant plus souple. Les couleurs sont assurés par le mexicain Ulises Arreola, accentuant les ambiances et compartiment intelligemment les lieux.

© El Torres, Cifuentes, Arreola – Graph Zeppelin

                Les auteurs ont mis en place un univers qui ne demande qu'à être développé en série. Espérons que cette enquête atypique ne soit que la première de ces enquêteurs bien particuliers.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Whodunnit ? Question de flair

Genre : Polar

Scénario : El Torres

Dessins : Vicente Cifuentes

Couleurs : Ulises Arreola

Éditeur : Graph Zeppelin

ISBN : 9782380380149

Nombre de pages : 80

Prix : 20 €


 



Publié le 14/12/2023.


Source : Boulevard BD


 

Quel est le point commun entre Pussycat, le Prince Vaillant, Blanche-Neige, la Belle au bois dormant, Alice, Flash Gordon, le Magicien d’Oz, Superman, Tarzan, … et quelques autres héros des comics américains des belles années ’50-‘60 ou de contes ?

Difficile à dire ?

 

 

 

Pourtant, ils et surtout elles ont tous été parodiés … Parfois avec humour, parfois avec délicatesse et parfois avec une « délicatesse humoristique et artistique » plus que osée !

Parmi tous les auteurs qui se sont prêtés à ce petit exercice, certains s’en sont également mieux sortis que d’autres !

Un ressort cependant du lot ! Un « géant » reconnu de tous ! Wallace Wood !

 

 

© Wallace Wood – Revival 2020

 

En cette fin d’année, BD Best vous propose de revenir sur une déjà « ancienne » parution le concernant !

Comme rien ne vaut son humour parfois gros, parfois élégant avec cette touche d’irrévérence si caractéristique de son style, voici la réédition de « Cons de fée » sortie en 2020.

Mais rien à voir, ou si peu, avec nos traditionnels contes de fées, version Perrault ou frère Grimm !

Non ! Ici Wallace Wood fait plutôt dans la dentelle « pour adultes » !

 

Bien qu’essentiellement connu pour ses récits de guerre dans la sphère des EC Comics, ses petites histoires sur les majors BD de la pop culture ne laisseront personne indifférent.

Mais quoi qu’il en soit, on s’amuse de chaque situation dans lesquelles nos « héros et héroïnes » de légende sont plongés.

 

 

© Wallace Wood – Revival 2020

 

Retour donc sur ces 160 pages, reprenant l’intégralité des œuvres sulfureuse de Wallace Wood, avec ses nombreux inédits et raretés qui vous inviteront dans les fantasmes de cet auteur si talentueux, disparu en 1981 ... il y a déjà plus de 40 ans !

 

Allant du simple soft au clairement pornographique, Wallace Wood étale tout son talent tel seul un grand maître de la BD outre-atlantique pouvait le faire à son époque !

En plus d’une certaine fraîcheur innocente, le ton ici et là outrageusement « irrespectueux » ferait clairement tache et scandale à l’heure où ce wookisme actuel est si abrutissant.

© Wallace Wood – Revival 2020

 

Cette réédition du recueil initialement publié en 1977 par les éditions du Fromage a vu ses planches retravaillées numériquement. En N&B ou en couleurs, le résultat n’en est que plus remarquable !

 

Côté dialogue, un superbe travail de traduction a été réalisé pour l’occasion. Bravo à la traductrice !

 

Petit détail qui en dit long sur la qualité de l’ouvrage, la préface est signée Bernard Joubert.

 

 

Bref, une petite brique bien sympathique qui illuminera vos heures de lectures et vous replongera certainement dans certains récits de jeunesse … enfin avec des héros « plus adultes » !

 

 

Thierry Ligot

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Auteur : Wallace Wood

Titre : Cons de fée

Editeur : Revival

Public : adulte

Parution : octobre 2020

Format : 21x 28 cm

Pagination : 160

ISBN : 979-10-96119-38-7

Prix : 30,10 €



Publié le 11/12/2023.


Source : Bd-best


Une relecture du Temple du Soleil.    Hergé et les Incas ou La malédiction déjouée

 

"Le Temple du Soleil, classique du genre, est une œuvre indémodable qui, sous couleur d'exotisme (et quel !), nous parle également d'altérité (la magie noire des Incas n'est pas précisément voisine de nos catégories mentales !). Outre les us et coutumes des autochtones du Pérou, les héros, dépêchés par l'auteur, se heurtent à la vision du monde d'un peuple qui, en dépit de la colonisation dont il fut victime, résiste toujours à l'Occident et ses prétentions. (…) Dramatique à souhait, cette fable, qui sait être drôle, tire brillamment profit du mythe de l'Eldorado." Pierre Fresnault-Deruelle

 

 

 

 

 


Après Hergé ou Le retour de l'Indien, une relecture des 7 boules de cristal, Pierre Fresnault-Deruelle s'attaque à sa suite avec Hergé et les Incas ou La malédiction déjouée, relecture du temple du Soleil. L'auteur nous invite à une analyse fine de la deuxième partie de ce diptyque plus que mythique, ayant grandement contribué à élever la bibliographie d'Hergé au rang d'œuvre d'art.

© 1000 sabords

Le précis commence par une analyse de la couverture, de la page de titre et du strip d'ouverture. Le premier plat indique clairement les lieux. Nous sommes au Pérou. La page de titre impose un motif de frontispice inca, symbolisant la force d'un peuple rayonnant. Première planche, avant de commencer la lecture, un personnage de frise impose une culture sud-américaine à laquelle Tintin et ses compagnons d'aventure vont devoir se plier. Subrepticement, avant de démarrer, et porté par l'énigme de la première partie du récit, Hergé invite au mystère. Le livre de Fresnault-Deruelle est ensuite composée de quatre parties. Les trois premières sont exclusivement consacrées à l'album concerné, la quatrième s'étend sur le travail d'Hergé depuis L'oreille cassée jusqu'au Temple.

Commençons en pays Quechua, avec dès le départ, le running gag du lama que l'on ne présente plus. Tintin et Haddock découvrent Lima. Pierre Fresnault-Deruelle détaille leurs actions et justifie les angles de vue des cases dessinées par Hergé. On va s'attarder sur une scène emblématique, celle dans laquelle Tintin grimpe sur le Pachacamac par la chaîne de l'ancre. En illustration, une image signée Jules Férat pour L'île mystérieuse de Jules Verne, parue en 1875, montre la même scène. Mutatis Mutandis. Ce ne sera pas la seule allusion à Verne. Un autre instant de décrochage de train est similaire dans Le tour du monde en quatre-vingts jours. Planche après planche, page après page de ce livre, l'auteur nous invite à faire partie de l'expédition menée par Tintin.

© 1000 sabords

Dans La longue marche, deuxième chapitre, on va s'attarder sur la traversée des Andes, sur vingt-cinq planches, avant de pénétrer dans la forteresse des Incas. Hergé met en exergue toute la documentation qui lui a servi pour construire ce récit que ce soit au niveau des paysages, des rues, des us et coutumes locaux. Nouvel instant mythique, l'enlèvement de Milou par un condor avait déjà été présenté en une du Petit Journal en 1906 avec le rapt d'un enfant par l'un de ces oiseaux, lui-même repris encore une fois de Jules Verne, cette fois dans Les enfants du Capitaine Grant. Alain Saint-Ogan servit aussi de modèle à Hergé, grâce à quelques scènes de Zig et Puce que ce dernier a retravaillé et s'est approprié. Le troisième chapitre est l'approche du temple, dans lequel on va pénétrer dans la civilisation péruvienne, à la manière dont l'a fait Jacobs dans Le rayon U et dans plusieurs des aventures de Blake et Mortimer. On y revient également sur la fameuse ruse de l'éclipse avant de terminer sur le trésor des Incas.

© 1000 sabords

La quatrième et dernière partie, Varia, présente un recueil d'œuvres variés. Pierre Fresnault-Deruelle remonte à L'oreille cassée, autre histoire en Amérique du Sud et fait un parallèle entre les Arumbayas et les Incas. Comme un chapitre bonus, l'auteur place quelques informations, analyses, constations et comparaisons n'ayant pas trouvé leur place dans les pages précédentes.

Il est toujours incroyable de découvrir comment des auteurs peuvent encore effectuer des analyses jusqu'ici inédites. Pierre Fresnault-Deruelle encore une fois passionne dans cette analyse à lire en parallèle avec l'album ouvert sur sa table. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Hergé et les Incas ou La malédiction déjouée

Genre : Ouvrage d’étude

Auteur : Pierre Fresnault-Deruelle

Éditeur : 1000 sabords

ISBN : 9782494744035

Nombre de pages : 176

Prix : 18 €


 



Publié le 10/12/2023.


Source : Boulevard BD


Du grand classique de haute qualité.   Boule & Bill 44 – Te fais pas d'Bill

 

"-Salut, Boule, ça te dit d'essayer mon nouveau ballon au parc ?

-Super idée, Pouf ! Je vais chercher Bill ! Bill ? Bill ? Ah ! Te voilà ! Allez ! Viens vite !

-C'est trop marrant cette relation que vous avez, ton chien et toi ! Vous êtes toujours ensemble… Quand l'un va quelque part, l'autre n'est jamais loin… Et vice versa !"

 

 

 

 

 


                Boule et Bill ne vont jamais l'un sans l'autre. Ils sont tellement inséparables que quiconque veut s'immiscer dans leur duo risque d'être mis de côté. C'est le cas de Pouf lorsqu'il propose à Boule de venir jouer au ballon avec lui, le Boule en question part jouer avec son cocker en laissant son pote en plan. Mais Pouf ne veut pas manquer d'occasion pour s'amuser avec Boule, et en particulier au badminton. Bill ne sera jamais loin, comme quand il sort une balle de tennis de derrière les fourrés, balle que Boule lui a lancé une semaine avant mais qu'il n'a eu envie de ramener que maintenant. En regardant le volant de bad' dans les airs au milieu des oiseaux, Boule s'imagine posséder le pouvoir de voler. Alors que Pouf se verrait bien avec la force et la taille d'un ours blanc, Bill, lui, préfèrera toujours rester cocker. "Pourquoi vouloir changer ce qui est parfait ?"

© Bastide, Cazenove - Dargaud

                Dans la famille de Boule et Bill, il y a le gamin et son chien, mais il y a aussi Maman et Papa. C'est pourtant toujours à Bill que Boule aimera se confier. Alors qu'il lui raconte sa journée d'école de A à Z, quand ce sont ses parents qui veulent savoir ce qu'il s'est passé, la réponse est systématiquement la même : "Oh… Rien de bien nouveau… La routine, quoi !". Si maman endosse un rôle plutôt sérieux de maîtresse de maison ayant trois enfants à la maison (un vrai, un chien et un mari), papa fait rigoler… malgré lui, comme ce soir d'orage où il est planqué sous les coussins du canapé par peur des éclairs. D'autre part, l'homme ne sait pas dire non, comme cette autre fois où il cèdera face aux exigences de confort de Bill. Ah, on allait oublier, dans la famille, il y a aussi une tortue, Caroline, capable de rendre service en amenant un arrosoir, ce qui ne l'empêchera pas de se faire gronder le jour où elle grignotera les salades du potager.

© Bastide, Cazenove - Dargaud

                Aux manettes, on retrouve pour la huitième fois l'impeccable duo Cazenove-Bastide. Le duo a tout compris de l'esprit Roba qui, loin d'être désuet, est en fait hors du temps. Pas facile de se renouveler dans cette ambiance intergénérationnelle. Et pourtant, ça marche à merveille. Boule et Bill, ce n'est pas une série aventure, c'est une série humour, oui, mais c'est surtout une série poésie. Le gag dans lequel Bill veut vérifier s'il peut vraiment toucher la lune avec un bâton synthétise à lui seul un univers unique. L'ensemble est construit comme une partition musicale sur laquelle Christophe Cazenove trace la portée et Jean Bastide dessine les notes.

© Bastide, Cazenove - Dargaud

                Boule & Bill pourrait être vue comme une série terre à terre. Il y a pourtant quelque chose d'inexplicable qui en fait une œuvre magique, dont Bastide et Cazenove ont décelé les secrets de fabrication de Roba, c'est peut-être pour ça qu'elle mérite d'être élevée au rang de mythe.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Boule & Bill

Tome : 44 – Te fais pas d'Bill

Genre : Humour

Scénario : Christophe Cazenove

Dessins : Jean Bastide

Couleurs : Luc Perdriset & Jean Bastide

Éditeur : Dargaud

ISBN : 9782205208054

Nombre de pages : 48

Prix : 11,95 €

 



Publié le 10/12/2023.


Source : Boulevard BD


Romance africaine.   Les amants de la terre sans nom

 

"-Les diamants à présent ! J'aurai tout entendu ! Tes mauvaises fréquentations t'ont mis de drôles d'idées dans la tête !

-Comment ça ?!

-Tu crois peut-être que je ne le sais pas ! Tu reviens de toutes tes escapades à Kolmanskop, épuisé par le jeu, l'alcool… et les putes ! et moi, pendant ce temps-là, je reste, seule, à gérer le domaine, le personnel… C'est pas ce qui était prévu, Hans ! On n'est pas venus là pour ça…"

 

 

 

 

 


                Juillet 1914, château de Duwisib, Maltahöhe, dans le Sud-Ouest africain, en Namibie. Hans et Jayta sont les propriétaires d'un immense domaine de plusieurs hectares. Pourtant, s'ils sont arrivés là quelques années plus tôt dans l'espoir d'une vie de rêve. Si Hans gagne très bien sa vie, il veut toujours ce qu'il n'a pas. Il est alcoolique. Il s'est mis dans la tête de faire fortune dans le diamant. Il a de mauvaises fréquentations. Et pendant ce temps-là, c'est son épouse qui gère le domaine et le personnel. Il est peut-être temps pour eux de changer d'air quelques temps en Europe. Reviendront-ils seulement en Afrique ? Qu'est-ce qui les en empêcherait ?

© Alessandra, Quella-Guyot – Félés éditions

                L'histoire commence dix ans plus tôt, en 1904, alors que les allemands sont en très de piller la région du Namib, la "terre sans nom", au détriment du peuple héréro qui subit massacres et exactions. La révolte gronde, les autochtones se rebellent, massacrant les colons mais épargnant femmes et enfants. Berlin et le Kaizer sont informés. A Berlin, le Reichstag s'inquiète et décide de prendre les choses en main. Il faut changer l'Etat-Major sur place en Afrique. Parmi les nouveaux colon, Hans Wolf sera du voyage. Juste avant de partir, il tombe sous le charme de Jayta Humphreys, belle-fille du consul américain à Dresde. Ils entretiendront une relation épistolaire. Quelques années plus tard, ils s'installeront là-bas, en Namibie, avant que la belle histoire ne prenne fin.

© Alessandra, Quella-Guyot – Félés éditions

                C'est à une histoire d'amour véridique que nous invitent les auteurs de ces Amants de la terre sans nom. Didier Quella-Guyot reprend des événements et des personnages ayant existé. Pan de l'histoire coloniale allemande, peu connu en France, la conquête de la Namibie ne s'est pas faite sans heurts. Le couple Hans-Jayta a vécu une histoire d'amour digne des plus grandes fresques cinématographiques. Il est d'ailleurs étonnant que le Septième Art ne se soit pas encore emparé de leur romance au décor exceptionnel et au contexte historique tragique, entre les conflits internes et l'arrivée de la Première Guerre Mondiale. La BD aura doublé le ciné. Quelques précisions dans un cahier conclusif reviennent sur le destin de Jayta et celui du château de Duwisib, toujours debout, devenu Musée-hôtel, propriété de l'état namibien, ainsi que sur les mémoriaux namibiens. Au dessin, on ne présente plus Joël Alessandra qui, en quelques années, a construit une bibliographie cohérente, sensible, émouvante et fédératrice, rassembleuse des populations du monde. Son trait aquarellé, souvent aux accents africains, est d'une sensibilité qui n'appartient qu'à lui et que l'on reconnaîtrait entre mille. Qu'il soit auteur complet ou "simple" dessinateur, son nom est désormais gage de qualité.

© Alessandra, Quella-Guyot – Félés éditions

                Pour les curieux de l'Afrique, les passionnés d'Histoire ou les adeptes de romances, Les amants de la terre sans nom sont de ces histoires tellement fortes qu'elles ne peuvent être inventées.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Les amants de la terre sans nom

Genre : Histoire

Scénario : Didier Quella-Guyot

Dessins & Couleurs : Joël Alessandra

Éditeur : Félés éditions

Collection : La vérité de la fiction

ISBN : 9782491483180

Nombre de pages : 112

Prix : 22 €


 



Publié le 10/12/2023.


Source : Boulevard BD


Changement de direction.   Les Schtroumpfs 41 – Gargamel l'ami des Schtroumpfs

 

"-Je vous connais de réputation, Gargamel. Quand allez-vous tourner la page ? Renoncez à poursuivre sans cesse les Schtroumpfs ! Vous avez sûrement de vrais talents. Développez-les au lieu de gâcher votre vie dans cette obsession. D'ailleurs, les Schtroumpfs sont trop malins.A quoi bon en attraper un ou deux puisque les autres viendront les libérer ?

-Je… Hum… Ce n'est pas faux, je…"

 

 

 

 

 


Pour leur première rencontre, l'enchanteur Homnibus a réussi à déstabiliser Gargamel. Il le convainc que son entreprise de destruction des Schtroumpfs est veine, que le combat est perdu d'avance. Le grimoire dans lequel il est stipulé qu'il faut faire fondre un Schtroumpf dans une marmite pour changer le plomb en or ne serait qu'un recueil de sornettes. Dépité, le sorcier rentre chez lui, décidé à arrêter de tenter de capturer les lutins bleus. Chez les Schtroumpfs, le Schtroumpf coquet est au bout de sa vie. Il a plein de boutons sur la figure. Le Grand Schtroumpf lui prépare une décoction mais il lui manque du millepertuis. Voici donc quelques Schtroumpfs en partance en expédition dans la forêt. Et sur qui vont-ils tomber ? Hein ? Sur qui ? Gargamel ? Hé bien, non ! Enfin, si, mais plus tard. C'est un naturaliste qui va se trouver face à eux.

© Péral, Jost & Culliford - Le Lombard

Georges-Louis Bouffon cherche à passer à la postérité. L'observateur parcourt les sentiers et les marais à la recherche d'espèces remarquables à observer, dessiner, voire capturer. Lorsqu'il va apercevoir des Schtroumpfs, il va se rappeler qu'il en a vaguement entendu parler dans un traité sur le monde elfique. S'il développe le sujet, il deviendra célèbre. Alors qu'il va chercher à en capturer, c'est Gargamel qu'il va trouver en travers de sa route. Le sorcier a-t-il vraiment revu sa position par rapport aux Schtroumpfs ? Ou bien ne supporte-t-il simplement pas que l'on marche sur ses plates-bandes ?

© Péral, Jost & Culliford - Le Lombard

Alain Jost et Thierry Culliford déstabilisent les Schtroumpfs tout autant que les lecteurs. Le naturel de Gargamel reviendra-t-il au galop ? La rencontre avec Homnibus est une idée détonante. Dommage que le passage soit si bref. Pour une fois, les scénaristes sortent de la problématique de base que l'on trouve dans la quasi-totalité des albums des Schtroupfs, à savoir un problème assimilable à un sujet contemporain que les lutins doivent résoudre. Ici, ils vont devoir composer avec la fourberie de l'âme humaine. Georges-Louis Bouffon est une transposition de Georges-Louis Buffon, jardinier de Louis XVI et auteur d'une Histoire naturelle, l'un des premiers ouvrages sur la transformation des espèces et leurs modes de vie. C'est la première fois qu'Alain Péral se trouve au dessin dans l'univers de Peyo. Il intègre les codes tout en gardant un peu sa patte, avec des Schtroumpfs un brin plus trapus que ceux de Miguel Diaz Vizoso ou Alain Maury. Le dessinateur montre qu'on peut respecter des codes en restant soi-même. Il serait enfin temps que les auteurs des studios Peyo puissent bénéficier de leurs noms en couverture d'albums.

© Péral, Jost & Culliford - Le Lombard

Les Schtroumpfs font partie de ces séries classiques qui traversent le temps, presque dans l'indifférence. Pourtant, contre vents et marées du temps qui passe, ils sont toujours là et jamais ne déçoivent. Bien sûr, le charme des premières aventures n'est plus vraiment là, mais ils sont toujours là, avec sincérité et une certaine élégance, respectant les lecteurs.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les Schtroumpfs

Tome : 41 – Gargamel l'ami des Schtroumpfs

Genre : Aventure

Scénario : Alain Jost & Thierry Culliford

Dessins : Miguel Diaz Vizoso

Couleurs : Studio Nine Culliford

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 97828082011017

Nombre de pages : 48

Prix : 11,95 €

 



Publié le 10/12/2023.


Source : Boulevard BD


Joyeux Noël !   Les sœurs Grémillet 5 – Les trois souhaits

 

"-Alors, voyons… On a les cadeaux pour Maman, Papa, Mamie, Yurei…

-Il ne manquerait pas quelque chose ?

-Nos cadeaux ! On n'a pas pensé à se faire des cadeaux entre nous !

-C'est vrai !

-Allons-y ! On a encore le temps de se trouver quelque chose !"

 

 

 

 

 


                Sarah, Lucille et Cassiopée s'affairent dans leur maison. Elles ornent leur sapin de Noël de guirlandes et de boules afin qu'il soit le plus beau possible. Le chat Yurei adore ça et les aide activement… ou pas. Les cadeaux sont déjà prêts. Ils sont déjà posés au pied de l'arbre. Mais ?! Il manque les cadeaux que les trois sœurs Grémillet sont censées se faire entre elles. Il est encore temps d'aller trouver quelque chose en ville. Un mystérieux Père Noël a quelque chose de spécial pour elles : des allumettes. Chacune d'elles pourra faire un souhait qui se transformera en réalité. "Mais attention… Seuls les vœux sincères, ceux qui viennent du cœur, pourront être exaucés !" Le rêve de Cassiopée de voir une licorne va semble-t-il se réaliser. Mais est-ce bien grâce aux allumettes ? De retour à la maison, c'est Yurei qui les inquiète. Le greffier est flagada. Il n'a rien mangé de la journée.

© Di Gregorio, Barbucci - Dupuis

                Pas facile chaque année de trouver des idées pour faire des cadeaux de Noël ! Entre plaisir d'offrir et joie de recevoir, l'esprit de la fête souffle sur les Sœurs Grémillet. Le trio quitte sa maison pour fréquenter les allées d'un marché de Noël de leur ville. Le Père Noël qu'elles vont rencontrer est-il un simple farceur ou a-t-il de réels pouvoirs magiques ? Comme souvent dans la série, on surfe sur le surnaturel sans jamais vraiment y tomber. Les auteurs nous invitent à naviguer sur le doute et c'est merveilleux. La licorne aperçue, est-ce un animal fantastique ou un simple cheval déguisé ? Laisser du mystère, n'est-ce pas une invitation au rêve ?

© Di Gregorio, Barbucci - Dupuis

                Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci écrivent un conte de Noël avec leurs personnages qui nous sont maintenant familiers. Les auteurs profitent du sujet pour infliger une petite claque à la société, non pas de consommation, mais de surconsommation. Sarah se pose des questions et est désespérée par le prix des articles. La belle harmonie familiale est inquiétée par la santé de Yurei. Celui qui a failli donner son nom à la série, le chat de la famille, va-t-il sortir indemne des fêtes ? Au Japon, les Yurei sont des fantômes. A la base, la série était prévue avec un axe plus spirituel, plus fantomatique, plus gothique. Elle a pris une direction plus énigmatique, plus évanescente, plus Noël quoi.

© Di Gregorio, Barbucci - Dupuis

                Il y a les BD qu'on lit pour l'aventure et celles pour les sentiments qu'elles dégagent. Les sœurs Grémillet se range définitivement dans cette seconde catégorie.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les sœurs Grémillet

Tome : 5 – Les trois souhaits

Genre : Aventure fantastique

Scénario : Giovanni Di Gregorio

Dessins & Couleurs : Alessandro Barbucci

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808500203

Nombre de pages : 48

Prix : 12,95 €


 



Publié le 10/12/2023.


Source : Boulevard BD


Révolution suisse.    Brian Bones, détective privé 5 – Facel Vega

 

"-Vous connaissez Lausanne, Monsieur Bones ?

-Juste un peu.

-Commencez par suivre le lac. Je vous indiquerai. C'est un petit aérodrome privé, juste à la sortie de la ville.

-On ne nous suit pas ?

-Pas pour l'instant !

-Les chiens !

-Bon, vous êtes gentils, mais si on m'expliquait un poil ce qui se passe ?"

 

 

 

 

 

 


                Juin 1961, alors que l'ancienne colonie française de la Malranie est en proie à un coup d'état, le Président rappelle auprès de lui un homme providentiel qui pourrait remettre le pays d'aplomb. Celui-ci se trouve à Lausanne, en Suisse, tout comme le détective privé Brian Bones qui, à quelques kilomètres, profite de quelques jours de repos dans la villa d'un banquier dont il s'occupe. C'est un soir, dans une réception, qu'il va se trouver mêlé à une tentative d'enlèvement. On tente de kidnapper Monsieur Bacri qui n'est autre que ce fameux homme providentiel attendu en Afrique au Malranie. Bones empêche le rapt et va se transformer en garde du corps de l'individu, dans un road trip en Facel Vega à travers la Suisse et la France.

© Van Linthout, Rodolphe – Paquet

                Entre New-York et Paris, années 1950-1960. Voici le décor et l'époque des aventures du détective privé Brian Bones. A chaque aventure, une voiture est en vedette. C'est le concept de la série, il est complètement respecté, et c'est ce qui en fait son originalité. Après la Roadmaster, l'Eldorado, la Corvette 57, la DS 29, voici la Facel Vega. Et c'est vraiment le personnage principal de l'album. La Facel Vega était un modèle français de sport et de prestige qui ne fut produite qu'entre 1954 et 1964. On ne pouvait plus contemporain pour Brian Bones. Les amateurs de vieilles cylindrées y trouveront leur compte. Et pas qu'eux. L'histoire est enveloppée d'un polar politico-militaire pas du tout manichéen.

© Van Linthout, Rodolphe – Paquet

                Dans la filiation de Maurice Tillieux, qui décidément manque énormément, on le voit par toutes les traces qu'il a laissées et les influences qu'il a engendrées, Georges Van Linthout froisse de la tôle dans un semi-réalisme franco-belge efficace. Son trait est plus souple que ce qu'il était sur Lou Smog. L'auteur est vraiment concentré sur les véhicules. Les personnages en pâtissent un peu sur certaines cases. Mais l'ensemble tient bien la route. Au scénario, Rodolphe livre une histoire à 100 à l'heure fort bien ficelée. Le concept voiture héroïne n'est pas forcé. Ce n'est pas le récit qui est au service de l'automobile, mais l'automobile qui est au service du récit. La collection Calandre roule sur les routes du classique bien fichu.   

© Van Linthout, Rodolphe – Paquet

Tout comme Jacques Gipar, la série Brian Bones fleure bon la nostalgie tout en démontrant que la BD classique a encore sa place.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Brian Bones, détective privé

Tome : 5 – Facel Vega

Genre : Polar

Dessins : Rodolphe

Scénario : Georges Van Linthout

Couleurs : Stibane

Éditeur : Paquet

Collection : Calandre

ISBN : 9782889322305

Nombre de pages : 4

 



Publié le 10/12/2023.


Source : Boulevard BD


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