Information générale concernant le monde de la BD
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Dis-moi qui tuer, je te dirais qui tu es.   L'alibi

 

"-Il m'a désigné sans hésiter… Mais je ne suis pas inquiet, j'ai un alibi en béton ! Toujours ! Pendant le hold-up, monsieur l'agent ? J'étais au bowling avec au moins quinze témoins ! A l'heure du cambriolage, Inspecteur ? Je fêtais mon anniversaire au restaurant, le serveur et quelques amis peuvent le confirmer. Ce que je faisais pendant l'attaque du transport de fonds ? Deux heures de torture la bouche ouverte sous le regard inquisiteur de mon dentiste, vous parlez si j'm'en souviens !'

 

 

 

 

 


                Lorsque l'on risque d'être mêlé de prêt ou de loin à une affaire criminelle, mieux vaut avoir un bon alibi pour pouvoir prouver son innocence. C'est encore plus facile lorsqu'on a un frère jumeau qui plus est n'existe pas officiellement puisqu'il n'a pas été déclaré à la naissance. L'un pourra toujours être l'alibi de l'autre. Cette histoire signée Jack Manini est l'une des dix qui composent ce collectif polar, faisant suite au succès d'Un crime parfait, paru quelques mois auparavant chez le même éditeur : Philéas.

© Guérineau – Philéas

                Richard Guérineau ouvre le bal avec Alibi en rouge. Des personnes armées, masquées comme le Ku-Klux-Klan, sont à bord d'un vieux tacot roulant dans un bayou de Louisiane, à la poursuite d'un gibier d'un type qu'ils affectionnent traquer. L'homme est un loup pour l'homme, on le savait déjà. Mais, quand on ne sait plus très bien qui est victime et qui est coupable, les cartes s'abattent sans aucune logique. A moins que tout au fond il y en ait une… On connaît le film comique Alibi.com. Mais saviez-vous que bien avant cette agence web, il y avait son ancêtre téléphonique SOS alibi ? C'est ce que nous racontent Laurent Astier et Xavier Bétaucourt. Fidèle à l'ambiance Agata, Olivier Berlion pose la question du succès hollywoodien : rêve ou triste réalité ?

© Berlion – Philéas

                Dans un graphisme atypique, déconcertant par rapport au reste de l'album, Jimmy Beaulieu signe une maline histoire d'espionnage à propos d'un trafic international infiltré sur le point d'être démantelé. Si certains pourraient être rebutés par son trait simplifié par rapport au réalisme de ses collègues d'album, ils seront vite époustouflés par la scène du camion explosant une cabine téléphonique, case déjà iconique. Thierry Robin met en scène une guillotine, pendant que Benoît Blary et Laurent Galandon montrent que l'amour n'est pas toujours plus fort que la haine. On vous laisse découvrir les dernières histoires dans l'album, dont celle de la trop rare Jeanne Puchol.

© Robin – Philéas

                Les auteurs se rejoignent et se complètent dans une harmonie qui se voit de plus en plus dans les collectifs, un genre en plein développement, contrairement à jadis où ils étaient un peu fourre-tout. Saluons aussi l'excellent travail d'Anaïs Bon qui conclue chaque histoire avec des "excuses" finement rédigées. Il n'y a pas que le crime qui soit presque parfait, il y a aussi l'alibi.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L'alibi

Genre : Thriller/Polar

Scénarios, Dessins & Couleurs : Laurent Astier, Jimmy Beaulieu, Olivier Berlion, Xavier Bétaucourt, Benoît Blary, Vincent Froissard, Laurent Galandon, Richard Guérineau, Séverine Lambour, Etienne Le Roux, Jack Manini, Jeanne Puchol, Thierry Robin, Benoît Springer

Textes conclusifs : Anaïs Bon

Couverture : Hugues Labiano

Éditeur : Philéas

ISBN : 9782385020187

Nombre de pages : 112

Prix : 19,90 €

 



Publié le 11/01/2024.


Source : Boulevard BD


Dieu reconnaßtra les siens.   Miséricorde

 

"-On t'a tous vu à la télé, Kurt Gordel, le massacreur fou poursuivi par toutes les polices du royaume. Lâche cette fille. Tu sais que tu n'as aucune chance, les flics te collent aux fesses.

-J'ai dit : tout de suite ! Ma chance, c'est moi qui en décide."

 

 

 

 

 

 

 

C'est quoi tout ce raffut ? Extrême Est de la Belgique. Le Para Club des Fagnes voit sa journée perturbée par l'irruption d'un truand en cavale, un tueur poursuivi par toutes les polices du royaume. Il menace de tirer si on ne lui donne pas les moyens de s'enfuir. Qu'à cela ne tienne. Il n'y a qu'à demander. Le vol d'Icare est l'une des sept nouvelles criminelles scénarisées par Jean Van Hamme dans ce recueil miséricordieux. Dans cette histoire dessinée par Ricard Efa, comme dans les autres, le destin rend la justice. C'est le point commun de ce collectif aux auteurs prestigieux.

© Munuera, Van Hamme - Dupuis

                Aimée de Jongh, l'une des révélations de ces dernières années, est à la mise en scène de L'ange de miséricorde. Omer Jabot, époux d'Henriette, va découvrir à son âge avancée les véritables raisons du succès de ses polars. Dans la veine des Gens Honnêtes, Christian Durieux s'empare de la vie d'un quinquagénaire bedonnant qui cherche l'amour. Il va le trouver. Mais pas que… C'est dans une quatrième dimension à la Twilight Zone que nous invite le talentueux José-Luis Munuera dans Les bretelles. Une fois n'est pas coutume, Van Hamme joue dans une matrice fantastique, aux frontières du réel, un exercice où on ne l'attendait pas forcément.

© Djief, Van Hamme - Dupuis

                Avec Comment avoir sa statue sur la place Joachim XIII, Emmanuel Bazin livre un drame historique. Nous sommes en Avril 1910. Le Roi Joachim de Serlande revient de l'exposition universelle de Bruxelles où il était en visite officielle. On en veut à sa vie. Il n'y a plus qu'à prier pour qu'un ange gardien veille sur lui. Invitation à Londres pour un apéritif hebdomadaire de la brillante Lady Charity Hethrington, avec Le piège, dessiné par Dominique Bertail. Un peu d'amour parmi tous ces morts, ça fait du bien, même s'il y a là aussi des fourberies. A Maragua, il ne fait pas bon enquêter quand ça ne plaît pas à tout le monde. C'est ce que va apprendre Vincente, journaliste pour Paris-Match dans Adios, amigo, avec Djief aux manettes.

© Bazin, Van Hamme - Dupuis

                Les collectifs ont souvent pâti de déséquilibre, soit au niveau scénaristique, soit dans les dessins. Depuis quelques temps, la tendance s'inverse. Ici, la garantie Van Hamme fait effet pour les histoires. Quant aux dessinateurs, le mixage fait son effet. Miséricorde… Pardonnerez-vous aux coupables ?

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Miséricorde

Genre : Thriller

Scénario : Jean Van Hamme

Dessins & Couleurs : Emmanuel Bazin, Dominique Bertail, Aimée de Jongh, Djief, Christian Durieux, Ricard Efa, Jose Luis Munuera

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034770687

Nombre de pages : 96

Prix : 16,95 €

 



Publié le 11/01/2024.


Source : Boulevard BD


L'enquĂȘte d'une femme sur les traces des Waffen SS français.   La division

 

"-Nous sommes le mardi 7 juin 1995. Il est 8h19. Dans notre dossier du jour, nou revenons sur la disparition de Maurice Cartier et Charles Barigaud. Deux survivants de la Division Charlemagne. J'ai le plaisir d'accueillir dans ce studio Claire Praslin.

-Bonjour.

-Vous terminez votre thèse sur la Division Charlemagne à l'Université Paris I.

-Tout à fait.

-Pouvez-vous nous expliquer qui étaient ces hommes qu'on appelle parfois "les nazis français" ?"

                Claire Praslin est une jeune historienne. Elle termine ses études en rédigeant une thèse sur la Division Charlemagne, un régiment de militaires français ayant rejoint les rangs ennemis en 1944. Au sein de la Wehrmacht, la compagnie française regroupait des membres de trois mouvements collaborationnistes : la milice de Darnand, le Parti Populaire Français de Doriot et la légion des volontaires contre le bolchévisme. Six mille hommes et quelques femmes ont ainsi combattu aux côtés des SS pour défendre le régime d'Hitler contre les Alliés. Claire souhaitait rencontrer les derniers survivants pour étayer ses travaux mais ils viennent de disparaître. C'est alors qu'elle est contactée par une certaine Thérèse Demongeot. Son frère qui faisait partie de ces troupes rebelles serait encore en vie quelque part en Europe.

© Suarez, Melone - Nathan

                Plus que de "simples" recherches historiques, c'est une véritable enquête policière que va mener Claire Praslin. Elle va se trouver malgré elle actrice d'un thriller. Certaines personnes ne souhaitent pas qu'elle arrive à son but, mais d'autres, dont un mystérieux "ange gardien", veillent sur elle. Le chemin est semé d'embûches. Elle devra prendre garde à ne pas trébucher, d'autant plus qu'elle est enceinte. Petite originalité : c'est le plus proche témoin des aventures de Claire qui en est le narrateur, c'est le bébé dans son ventre. Deuxième originalité : on sait dès la première scène que l'historienne fera une rencontre décisive et que la scène va être tragique. On n'en connaît cependant pas la fin. On accompagnera Claire jusque là tout au long de l'album.

© Suarez, Melone - Nathan

                Le scénariste Emmanuel Suarez adapte le podcast qu'il a écrit pour Radio France et qui a été réalisé par Sophie-Aude Picon. On peut l'écouter sur https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-division-d-emmanuel-suarez. Auteur de théâtre, de fictions radiophoniques et de documentaires, il a reçu le prix SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques) en 2021. Avec La division, il transforme un sujet purement historique en thriller implacable, avec une héroïne, une femme déterminée qui sait ce qu'elle veut et que rien ne semble pouvoir faire renoncer. La dessinatrice Arianna Melone accompagne sobrement le récit, somme toute assez théâtral, ce qui n'est jamais facile à assumer en BD. Un poil plus de précision dans le trait aurait été bienvenu. C'est comme si elle avait voulu s'effacer derrière l'intrigue. Pourtant, on est bel et bien dans une bande dessinée et il est nécessaire d'assurer complètement l'adaptation pour en montrer l'intérêt.

© Suarez, Melone - Nathan

                La division traite d'un pan peu connu, peu traité de la Seconde Guerre Mondiale, certainement parce qu'il est loin d'être glorieux pour l'histoire de France. Suarez et Melone le mettent sur le devant de la scène dans une intrigue haletante.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : La division

Genre : Thriller/Polar

Scénario : Emmanuel Suarez

Dessins & Couleurs : Arianna Melone

Éditeur : Nathan

ISBN : 9782095016777

Nombre de pages : 140

Prix : 22 €


  

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Un art sous contraintes.   La bande dessinée en Afrique à l'époque coloniale

 

"-Eh bien ! Que t'arrive-t-il ?

-Koumba… Elle est disparue. Vite, il faut que tu ailles voir son père."

 

 

 

 

 


                Si la bande dessinée a plus de cent ans d'existence en Afrique, c'est parce que son apparition coïncide avec l'arrivée des colons européens. Pourtant, il existait déjà dans les civilisations indigènes une culture de l'image et du récit imagé. Les colons vont se servir de ce medium pour faire passer des messages éducatifs, propagandistes et préceptifs aux populations locales. Les envahisseurs vont ainsi impulser et contrôler les connaissances inculquées de leur conception à leur diffusion. Côté francophone (les colons étant aussi anglophones ou lusophones), il n'y eut aucun soutien à l'édition locale en Afrique Noire. Hormis ce qui venait de Madagascar, tout était importé de France. Et s'ils étaient fabriqués sur place, c'étaient des manuels écrits par des fonctionnaires français.

© L'Harmattan BD

                L'essai de Christophe Cassiau-Haurie et de Christophe Meunier s'articule autour de trois périodes : l'introduction de la bande dessinée pendant la colonisation, le cœur des conflits mondiaux, de la Première à la Seconde Guerre mondiale, montrant à l'Afrique que l'homme blanc pouvait vaciller et où les désirs d'indépendance se font ressentir, puis le début des émancipations après 1945 et jusqu'aux années 60, à quelques années près pour certaines exceptions. L'Entre-Deux-Guerres et la décolonisation verront l'émergence de dessinateurs locaux qui travailleront pour la presse locale et créeront quelques personnages récurrents. Revenons sur chacun de ces chapitres.

                Avant la Première Guerre Mondiale, se développe donc la bande dessinée en Afrique en tant qu'instrument de colonisation. Ça ne fait pas si longtemps que Rodolphe Töpffer a inventé ce nouveau langage entre la littérature et le graphisme. Né en 1887, le camerounais Ibrahim Njoya se fait remarquer en exécutant des dessins sur le sable avant de rentrer à la cour du sultan où il fera des dessins sur papier. Il réalisa de véritables histoires illustrées comme La rate et les quatre ratons en 1940. En Egypte, c'est dès la fin du XIXème siècle que l'on peut lire les premiers cartoons, à l'époque, c'était des caricatures proches de la BD. James Yaqub Sanua en était l'un des fers de lance. Sur l'Île Maurice et à la Réunion, les journaux satiriques font la part belle aux railleries. Le Voyage de M.Chose dans la mer des Indes, par Antoine Roussin en témoigne. Les treize planches sont reproduites dans cet essai. Le chapitre se clôt sur la situation en Afrique du Sud-Est avec les cartoonistes.

© L'Harmattan BD

                La deuxième partie s'arrête sur le développement de la presse coloniale de 1918 à 1945. En Afrique belge et notamment au Katanga, les dessins humoristiques racistes de Sav rencontrent un certain succès. Les auteurs reviennent sur l'influence des Pères blancs missionnaires. On apprend que Paul Lomami serait l'un des premiers écrivains dessinateurs congolais avec Le match de Jako et Mako paru dans La Croix du Congo en 1933. Il est aussi évidemment question de Tintin au Congo. On passe ensuite en Afrique Noire française, en particulier au Sénégal, avant de regagner l'Afrique du Nord où arrivent les productions francophones. Le cas de ce qui se passe en Egypte est fort intéressant à observer avec la revue Al-Awlad publiant aussi bien des productions locales originales que des réappropriations de Mickey. On finit par un crochet vers l'Union Sud-Africaine où la population blanche fortement présente entraîne le développement de la presse, avec des bandes dessinées au format anglo-saxons plutôt abouties.

                La partie trois est consacrée à l'indépendance africaine et à la façon dont les africains se sont emparés de la bande dessinée entre 1945 et 1970. Les auteurs locaux émergent aux côtés de dessinateurs francophones confirmés comme Bara, Follet ou Azara. Au Maghreb, également aussi bien au Congo qu'au Rwanda, des magazines connaissent leurs heures de gloire. Une autre partie du continent restera sous influence britannique. L'Océan Indien et l'Afrique lusophone ne seront pas en reste.

© L'Harmattan BD

                Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier démontrent dans cet essai l'influence de la colonisation sur le développement de la bande dessinée en Afrique. Il est judicieux de le lire parallèlement à Hergé, Franquin, le chevalier et le missionnaire, de Philippe Delisle, paru chez PLG. L'époque coloniale est bien révolue. Des productions contemporaines montrent leur détachement par rapport à la BD franco-belge. Mais ça, c'est une autre histoire.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : La bande dessinée en Afrique à l'époque coloniale

Genre : Ouvrage d'étude

Auteur : Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier

Éditeur : L'Harmattan BD

Collection : Série essais

ISBN : 9782140496172

Nombre de pages : 176

Prix : 20 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


La spirale du désespoir.   KujÎ l'implacable 4

 

"-L'homme que j'ai tué a changé ma façon de vivre. C'est lui qui m'a appris que j'avais de la valeur. Mais j'ai fini par comprendre que c'est seulement en tant qu'objet de consommation que j'avais de la valeur à ses yeux.

-Pourquoi l'avez vu tué ?

-Je l'ai tué pour redevenir moi-même."

 

 

 

 

 


                Ça risque de prendre un peu de temps, mais Taiza Kujô, avocat réputé de la place de la ville, va devoir écouter la longue et sombre histoire de sa cliente Shizuku Kasagi. La jeune femme vient de tuer son bourreau, celui qui a donné un sens à sa vie tout en l'ayant entraînée dans une bien sombre spirale. Les bras et les jambes scarifiés, le corps tatoué, Shizuku semble libérée d'un poids. Qu'est-ce qui l'a amenée à commettre l'irréparable ? Quelle route a-t-elle suivie pour se retrouver en enfer ? Aura-t-elle des circonstances atténuantes ? Encore une fois, Kujô va accepter de prendre en charge un dossier en apparence indéfendable. Permettra-t-il à Shizuku de se sortir de ce bien mauvais pas ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2022

                Shizuku Kasagi a dix-huit ans. Plante verte, bolosse, elle veut trop faire son intéressante avec ses faux bandages sur les bras. Mû-Chan, une prostituée, lui conseille de se trouver un beau mec sur un site de rencontres. Mais il n'y en a pas de beaux mecs sur les sites de rencontres… Ah ? Si ! Il y en a un, Shûto. Le jeune homme l'invite dans un bar. Ils passent une bonne soirée. Ce ne sera que la première d'une longue série. Masi quand on n'a pas d'argent pour payer, comment faire pour continuer à pouvoir en profiter ? Jouant de la naïveté et du handicap de la gamine, Shûto propose à Shizuku de se lancer dans le porno. Pour lui, elle est prête à tout, même à vendre son corps. Elle est heureuse. Enfin, quelqu'un lui démontre qu'elle a de l'importance. Heureuse ? Comment peut-on l'être dans de telles circonstances ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2022

                Absent de plus des deux tiers de l'épisode, Kujô s'embarque dans une affaire encore plus glauque que les précédentes. Reiko Kameoka, avocate spécialiste des droits de l'homme, est une fervente défenseuse des droits de la femme. Elle ne tolère pas que les personnes les plus fragiles soient exploitées comme des produits de consommation. Elle n'est pas toujours sur la même longueur d'onde que Kujô. Ils se connaissent depuis longtemps, ne se sont pas vus depuis un certain temps. Vont-ils avoir le même point de vue sur l'affaire Kasagi ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2022

                Shôhei Manabe poursuit son exploration de la société japonaise, qui comme les autres dans le monde, connaît des heures sombres. Il traite ici des problèmes psychologiques d'une jeunesse qui se cherche, perdue dans une jungle moderne, et qui tombe dans un tourbillon infernal, un manège duquel il semble impossible de descendre. Il appuie sur une urgence : sauver les générations futures et mettre de la couleur dans leur avenir qu'elles voient si noir.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Kujô l'implacable

Tome : 4

Genre : Thriller/Polar

Scénario & Dessins : Shôhei Manabe

Éditeur : Kana

Collection : Big Kana

ISBN : 9782505120445

Nombre de pages : 208

Prix : 7,70 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Apprendre de la diffĂ©rence.  Marilou 2 – Le voleur d'amis

 

"-Voilà donc votre petit nid.

-Oh, c'est charmant.

-Tout est neuf. Vous êtes nos premiers vacanciers.

-Merci pour cet honneur. Hé ! Hé !

-Et toi, Jules, si tu veux venir jouer à la maison avec notre fille, elle en sera ravie ! Tiens, la voilà justement. Je vous présente Marilou."

 

 

 

 

 


                Marilou et ses parentsaccueillent pour la première fois une famille dans le gîte de leur nouvelle maison de campagne. Le petit Jules débarque donc avec ses parents pour quelques jours de repos. Il "aime bien ilou maijon". Marilou est au bout de sa vie. Il parle comme Monsieur Bidérassoune, l'épicier du village. Jules a l'âge de Marilou, mais on dirait un bébé. Il ne parle pas bien et fait des bisous super baveux. En fait, il a une trisomie 21, mais Marilou ne connaît pas cette console de jeux. Et pour cause, c'est une maladie génétique. Marilou a peur de l'attraper, mais ce n'est pas contagieux. C'est de naissance. Jules a un chromosome de trop, comme une maison construite avec de petits défauts. Bref, les parents de Marilou lui demandent de l'inclure à ses jeux. Elle est loin d'être ravie d'avoir "un garçon bizarroïde dans les pattes".

© Dutto, Toulmé, Cantreau - Delcourt

Marilou se confie à ses amis Georges et Gédéon, l'âne et le rouge-gorge qui parlent, mais qu'avec elle. Qu'avec elle ? Jusqu'à présent. Parce que Jules, dans un autre mode de communication, va devenir leur nouveau partenaire de jeux, au point de rendre Marilou jalouse comme un pou. Pour elle, Jules n'est rien d'autre qu'un voleur d'amis. Pourtant, quand il va se retrouver dans une bien mauvaise passe, le sens de la justice naturel de la fillette va se réveiller. Comme on dit, chassez le naturel, il revient au galop.

© Dutto, Toulmé, Cantreau - Delcourt

Olivier Dutto et Fabien Toulmé poursuivent les aventures, ou plutôt les chroniques de vie de Marilou. Après avoir présenté l'univers dans le premier volume, ils traitent d'un sujet de société profond : l'intégration des handicapés, et en particulier l'inclusion des trisomiques dans la société. Fabien Toulmé connaît bien le sujet. Il suffit de lire son album autobiographique "Ce n'est pas toi que j'attendais", paru en 2018 chez Delcourt. Il y raconte la naissance de sa fille, porteuse d'une trisomie non dépistée. L'auteur y raconte comment elle a bouleversé sa vie, le faisant passer par tous les états d'âme, de la colère à l'acceptation, un livre à l'émotion incroyable. Avec Marilou, Toulmé, ici seulement scénariste, cherche à faire comprendre comment on peut avancer avec un trisomique, comment on peut lui apprendre des choses, combien il a de choses à nous apprendre. Il s'adresse aux enfants qui sont les adultes de demain, parce qu'eux comprennent plus facilement, parce qu'eux sont peut-être plus humains que les grands. Le trait comique d'Olivier Dutto apporte le contrepoids nécessaire pour dédramatiser le propos. Aux couleurs, BenBK, qui s'est chargé uniquement de la couverture, laisse sa place à Maëlys Cantreau qui glisse dans ses chaussons.

© Dutto, Toulmé, Cantreau - Delcourt

                Un certain chanteur disait Goodbye à une Marilou. Quand on voit arriver celle-ci, on ne peut que lui dire Hello à bras ouverts.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Marilou 

Tome : 2 – Le voleur d'amis

Genre : Aventures humoristiques

Scénario : Fabien Toulmé

Dessins : Olivier Dutto

Couleurs : Maëlys Cantreau

Éditeur : Delcourt

Collection : Jeunesse

ISBN : 9782413078289

Nombre de pages : 120

Prix : 10,50 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Immersion au cƓur d'une Ă©picerie solidaire, espace de vie sociale.   Le sac Ă  malices

 

"-C'est pas possible. Vous avez braqué un supermarché ?

-Même pas. On nous a tout donné. On a deux types de ramasse. Celle de la banque alimentaire et celle de l'hypermarket. Ici, c'est l'hypermarket. On a signé une convention avec un des magasins pas loin pour récupérer tous les produits frais invendus ou dates courtes."

 

 

 

 

 


                Lola vient d'arriver au Sac à malices, une épicerie solidaire et espace de vie sociale. Elle souhaite y être bénévole. Elle est accueillie par Justine l'animatrice, qui lui fait visiter les lieux. Dans son bureau, Badia gère tout l'administratif et la comptabilité. Elle assure aussi la prise de rendez-vous pour les bénéficiaires. Il y a différentes salles, pour les repas, pour les réunions, pour les différents ateliers de couture, cuisine, réparations ou conversation française. Les invendus des grandes surfaces arrivent. Ils sont étiquetés à 10 % de leur prix d'origine, une somme dérisoire mais qui fait bien comprendre au public qui y a droit que tout se paye, que tout a une valeur. Lola découvre ce monde dans lequel elle compte s'investir.

© Lambert - Des ronds dans l’O

                Après La Bigaille, lieu culturel associatif, Thibaut Lambert raconte l'aventure d'un autre endroit, Le sac à malices, alternative aux Restos du cœur, lieu d'intégration sociale et tremplin pour rebondir dans la société. Les bénéficiaires peuvent acheter chaque mois pour une certaine somme définie de denrées. Au bout d'un an, leur situation est réévaluée pour savoir s'ils pourront y revenir, après avoir laissé pendant quelques mois leur place à une autre famille nécessiteuse. Dans les ateliers, on peut même reprendre de l'estime de soi avec du socio-esthétisme, ou encore apprendre à faire du vélo. Ça pourra servir notamment à certaines mamans qui pourront ainsi accompagner leurs enfants en sorties scolaires. Le lieu accueille aussi des jeunes nécessiteux en souffrance psychologique, comme Kimberlay, orpheline, SDF, handicapée, que la rue a changée mais qui a été sauvée par, dixit, son caractère à la con.

© Lambert - Des ronds dans l’O

                L'association se trouve à Saint-Pierre-des-Corps, en banlieue de Tours. Deux tiers de la population y vit sous le seuil de pauvreté. Les 42 % de logements sociaux ne comblent pas les besoins. Par le truchement d'une discussion entre Lola et des bénévoles, Lambert raconte l'historique de la ville. De l'Antiquité à aujourd'hui en passant par la reconstruction de l'après Seconde Guerre Mondiale. On comprend mieux comment la situation a pu en arriver à un tel point. Encore une fois, Thibaut Lambert écrit un récit témoignage émouvant, faisant prendre conscience d'une triste réalité et démontrant que la solidarité est le seul moyen pour aider les bénéficiaires, contre les vents politiques qui rament parfois en sens inverse.

© Lambert - Des ronds dans l’O

                A ranger à côté de La Bigaille, Le Sac à Malices est une nouvelle aventure réaliste immersive signée Thibaut Lambert, le genre d'albums qui donne envie de donner un sens à sa vie, en s'impliquant.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Le sac à malices

Genre : Reportage

Scénario & Dessins : Thibaut Lambert

Éditeur : Des ronds dans l’O

ISBN : 9782374181448

Nombre de pages : 128

Prix : 22 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


QuĂȘte spirituelle et yacht charnel.   100 bucket list of the dead 11

 

"-Aaah ! Je me sens mieux ! Je suis en parfaite condition pour atteindre l'éveil ! Encore une belle journée pour faire le tour des temples !"

 

 

 

 

 


Akira et ses compagnons poursuivent leur pèlerinage (de la mort). Cela fait déjà vingt jours qu'ils naviguent de temple en temple. Mais comment faire une quête spirituelle sereinement dans un monde envahi par les zombies ? D'autant plus que ces derniers ne sont plus les seuls ennemis, ne sont plus l'unique danger auquel sont confrontés nos amis. Une nuit, Bea se fait enlever par des humains très humains sous les yeux de Kencho, assommé par les ravisseurs. Dans ce monde, certains sont prêts à commettre toutes les bassesses dans l'espoir de survivre. Quel sort est réservé à Bea ? Les kidnappeurs cherchent à en savoir plus sur les boîtes de conserve que les pèlerins laissent dans les temples. La nourriture devient si précieuse qu'ils cherchent à faire main basse sur le stock. Face à eux, Bea a bien l'intention de respecter les dix préceptes de bien qui constituent le code de conduite à respecter au cours du pèlerinage. Heureusement pour elle que les zombies, eux, n'ont pas de code.

© 2019 Haro ASO, Kotaro TAKATA
© KANA 2023

Dans la deuxième partie, la petite bande d'Akira va monter sur un yatch pas comme les autres, un bateau majestueux dont le propriétaire les invite à bord… s'ils sont partants pour faire la fête, uniquement. Il ne va pas falloir le dire deux fois, surtout à Kencho, dont les hormones sont plus que titillées par les tout petits mini bikinis des bimbos qu'il aperçoit sur le ponton. Quand le monde a été envahi par les zombies, George, ancien patron d'une société informatique, en a profité pour prendre sa retraite très anticipée et vivre sur les mers. Depuis, il prend à bord les gens qu'il trouve sympathiques et vit des produits de la pêche, sur ce bateau sans zombie… Sans zombie ? Mais que cache donc cette chambre au fond du couloir, fermée à clef et qui ne s'ouvre pas ?

© 2019 Haro ASO, Kotaro TAKATA
© KANA 2023

Avec ce onzième volume, Haro Aso et Kotaro Takata franchissent le cap de la moitié des souhaits d'Akira sur sa bucket list. Dans cet épisode, ils confrontent leurs héros aux pires peurs et aux plus grandes tentations. Dans le pèlerinage, on voit qu'un face à face entre deux ennemis communs peut s'avérer salvateur. Sur le yatch, les auteurs entraînent leur troupe dans un délire coquin, mais qui reste extrêmement soft, pour conserver le côté shonen du manga. On y apprendra tout de même que la curiosité est un vilain défaut, ou plutôt un dangereux défaut.

© 2019 Haro ASO, Kotaro TAKATA
© KANA 2023

100 bucket list of the dead donne au genre "zombies" un côté humoristique inédit, sans jamais tomber dans le ridicule. Les moments effrayants font vraiment peur et les instants drôles sont poilants. Les auteurs démontrent qu'on peut faire un grand écart tout en restant cohérents.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : 100 bucket list of the dead

Tome : 11

Genre : Zombies

Scénario : Haro Aso

Dessins : Kotaro Takata

Éditeur : Kana

Collection : Big Kana

ISBN : 9782505120308

Nombre de pages : 160

Prix : 7,70 €

 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Quatre destins croisés.   Chassé-croisé au Val Doré

 

"-On arrive quand ? On arrive quand ? On arrive quand ?

-Voilà, Victor, nous sommes arrivés dans notre maison."

 

 

 

 

 


                Victor et ses parents viennent d'arriver dans leur nouvelle maison. C'est une splendide bâtisse victorienne, en pleine campagne. Le gamin harcèle ses parents pour avoir un chien, sauf qu'ils vont lui offrir… un chat, et qu'il n'en voulait pas. C'est bien plus utile pour attraper les souris. Ça ne va pas l'empêcher de jouer avec lui dehors. C'est là qu'ils vont être poursuivis par un chien qui n'a pas l'air des plus aimables. "Le garçon qui ne voulait pas de chat" est le premier des quatre petits albums qui composent le coffret Chassé-croisé au Val Doré.


© Trondheim, Garcia Sanchez, Moral - Dupuis

 

                Dans "Une vie de chien", on découvre comment un chiot a été adopté par un papa et ses deux filles jumelles Lou et Marion. Il sera leur compagnon de jeux à toutes les deux jusqu'à ce que l'une d'elles, Lou, soit mortellement mordue par un serpent. C'est elle que l'on retrouvera dans la troisième partie "La petite fille fantôme", dans sa condition d'ectoplasme, cherchant à envoyer des signes à son père et à sa sœur, discutant avec les animaux et voltigeant dans l'univers. Le quatrième livre, "Un président pas comme les autres", raconte le destin d'un homme qui, comme le titre l'indique, devient président de la République, sauf que Président, ce n'est pas tout à fait le rôle que l'on croit.


© Trondheim, Garcia Sanchez, Moral - Dupuis

 

                Quadrilogie sur la solitude, Chassé-croisé au Val Doré est la nouvelle prouesse scénaristique de Lewis Trondheim. Il y est question de la solitude d'un petit garçon, seul môme avec ses parents, celle d'un chien qui a perdu une maîtresse, celle d'un fantôme qui regarde ceux qui sont restés, et, plus étonnant, celle d'un président isolé par le pouvoir et découvrant sa véritable fonction. Toutes ces histoires se croisent et s'imbriquent, des scènes trouvant des échos ou un autre point de vue d'un album sur l'autre. Elles peuvent se lire dans n'importe quel ordre et il est merveilleux de revenir sur les premières une fois que l'on a tout lu.


© Trondheim, Garcia Sanchez, Moral - Dupuis

                Vingt ans après Les trois chemins et sa suite sous les mers, Trondheim retrouve son complice espagnol Sergio Garcia Sanchez pour cette aventure atypique. Les auteurs n'ont d'ailleurs pas pu s'empêcher de faire un clin d'œil aux Trois chemins dans une double planche du "garçon qui ne voulait pas de chat".

                La maquette est (presque) formidable. Les albums carrés sont réunis dans un joli coffret. Lorsque l'on accole les quatre livres, la maison se reconstitue. Dommage que les raccords ne tombent pas en face. Ça entache légèrement le travail de maquettiste de Léa Ellinckhuÿsen.

 


© Trondheim, Garcia Sanchez, Moral - Dupuis

                "Mon rêve serait de redevenir enfant dans la maison à la campagne avec mes parents." dit le président à Victor. Grâce à ces auteurs, avec des livres comme ça, le lecteur le redevient. N'est-ce pas ça le plus merveilleux ?

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Chassé-croisé au Val Doré

Genre : Aventures fantastiques

Scénario : Lewis Trondheim

Dessins : Sergio Garcia Sanchez

Couleurs : Lola Moral

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9782808503990

Nombre de pages : coffret 4 tomes de 32 pages

Prix : 29,90 €


 



Publié le 07/01/2024.


Source : Boulevard BD


Chiara Rosenberg, entre ying et yang sensuel

En cette période de fêtes et de cadeaux, un peu de grivoiserie est parfois profitable et ne fait pas de tort, surtout lorsque nous "subissons" cette météo maussade, grise et pluvieuse !

 

Chiara Rosenberg vous invite à la suivre dans sa quête du plaisir bourgeois, pas toujours très "catholique", mais toujours élégant et stylé.

Fille d'un riche industriel juif, il a épousé un écrivain sans grande gloire et timide. Pour se "soigner", ce dernier exerce une domination sexuelle sur une épouse passive et consentante.

 

 

 

 

Epouse fidèle, du moins semble-t-il, elle est néanmoins le ying et le yang de son plaisir.

D'un côté, sous la domination de son mari qui prend son plaisir dans les outrages qu'il lui fait subir, comme ce petit jeu de la religieuse s'amendant auprès d'un prêtre.

De l'autre, sa "revanche" de dominatrice avec Michel, un jeune photographe catholique rencontré lors d'une réception.

 

Malade lors d'une réception, elle va se reposer dans une chambre et s'endort. Michel l'y découvre et tombe amoureux de son corps ... Se réveillant et profitant de la situation, Chiara le soumet à son bon plaisir ...

Un étrange jeu débute alors entre eux ... lui l'idolâtrant au point de tout accepter, elle le dominant parfois jusqu'à l'excès !

 

Lequel finira-t-elle par choisir ? Le mari timide mais sado ou l'amant transi et maso ?

 

 

 

© Pes - Baldazzini - Delcourt 2023

 

Classique de la BD érotique d'une époque disparue, "Chiara Rosenberg et autres gourmandises" rappelle à quel point certaines valeurs dans le 9e Art ont bien changé. Stéréotypes peut-être et images d'Epinal sur la femme, sa lingerie, sa sensualité, son plaisir et sa recherche parfois à la limite de SM, Chiara est cette femme libérée qui s'assume et assume ses envies libertines dans sa féminité. Nulle vulgarité cependant, ni pornographie gratuite, juste une jouissance affirmée, une plénitude des sens !

 

Entré infidélité, soumission et domination, c'est l'héroïne qui s'épanouit dans cette dimension mêlant de façon ambigüe à la fois amour, interdit, culpabilité, soumission, domination, croyances religieuses, passions dévorantes et jalousies perverses.

 

 

 

© Pes - Baldazzini - Delcourt 2023

 

Deux récits complets, rarement publiés en France, complètent ce recueil.

"Aura l'orpheline", 44 pages, publié en 2005, récit d'une jeune orpheline vivant dans la rue. Se faisant voler sa couverture, elle se réfugie dans un squat où elle échappe de peu à une agression. Elle se retrouve alors chez Carlo et Joe, un couple homosexuel aux pratiques fort larges. En quête de travail, elle échouera dans un bar flottant assez particulier. Quant à l'amour absolu qu'elle recherche, il n'y est pas toujours au rendez-vous. Mais qui sait ?

© Pes - Baldazzini - Delcourt 2023

 

"31-12-1999", 56 pages, publié en 1992, nouvelle en noir et blanc, relatant la mésaventure de Thelma, un soir de St-Sylvestre. Alors qu'elle se prépare à recevoir son amant pour le réveillon du passage du siècle, celui-ci lui téléphone pour se désister ... Que faire dès lors ce soir-là, cette nuit-là si spéciale où tout devrait être possible ... ?

 

Des scénarii, parfois un rien alambiqués mais acceptable dans ce genre de littérature, avec une trame offrant à Roberto Baldazzini les espaces nécessaires pour étaler son talent et son art. Un style "italien" pourrions-nous dire dans son trait, bien marqué, agréable au regard, offrant une lisibilité à une narration douce et légère.

 

Une fraîcheur s'en ressort autant dans le graphisme que dans le récit.

 

 

© Pes - Baldazzini - Delcourt 2023

 

Une mention particulière pour la sublime couverture reprenant une Chiara en posture "féline" avec un regard envoûtant, en noir et blanc relevée par les dorures d'un décor avenant. La parfaite invitation en une illustration du contenu de l'album ...

 

Et pour rendre cette réédition encore plus intéressant, Delcourt l'a enrichi de 2 petits bonus bien sympathiques !

Tout d'abord en demandant à Bernard Joubert, spécialiste de Roberto Baldazzini, de signer la préface.

Ensuite en y incluant un portfolio d'illustrations inédites, réalisées entre 1978 et 2013, pour le plus grand plaisir de nos yeux.

 

Une découverte probablement pour beaucoup d'un érotisme dans le 9e art d'une autre époque ... malheureusement !

 

 

© Pes - Baldazzini - Delcourt 2023

 

En conséquence, un beau livre qui tient toute sa place dans nos bibliothèques, au rayon "Pas sage" !

Un régal visuel autant qu'un plaisir intellectuel !

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Titre : Chiara Rosenberg et autres gourmandises

Scénario : Celestino Pes

Dessin : Roberto Baldazzini

Editeur : Delcourt

Collection : Erotix

Genre : érotique

Public : adulte et averti

Parution : 6 septembre 2023

Page : 240

Format : 22,6 x 29,8 cm

ISBN : 9782413039402

Prix : 34,95 €



Publié le 03/01/2024.


Source : Bd-best


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