Rencontre avec de drôles Poulets du Kentucky
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A l'occasion de la sortie de l'album «La poulette et le boulet» (Les Poulets du Kentucky) , le dessinateur Olivier Saive et le scénariste Hervé Richez, deux spécialistes en gallinacés, se sont soumis à la question. Ils ont confié avoir proposé leur projet chez Dupuis déguisés en flics et avoir gardé le même costume pour faire des dédicaces ! Dans ce premier tome, Garcia, fliquette de choc expérimentée, fait équipe avec Pepper, un pistonné maladroit qui accumule les bourdes. Le duo devra se coltiner les malfaiteurs les plus idiots et les serial killers les plus déjantés. Désopilant et hilarant pour ceux qui n'ont pas peur du sang...

MB: Comment as-tu réussi à rencontrer un scénariste aussi drôle que toi ?

Olivier: On s'est croisé dans un festival BD par hasard et, moi qui suis timide, je n'ai pu résister à son charme et à ses idées !

MB: Qu'est-ce qui t'a plu dans le thème proposé par Hervé ?

O: J'adore l'idée de se moquer des feuilletons TV américains. On a essayé de créer un type d'humour qui explore de nouveaux domaines. Ici, ce sont les enquêtes délirantes de deux flics à la poursuite de tueurs psychopathes. Mais, il fallait aussi ménager les lecteurs de Spirou et j'étais là pour rendre certains gags acceptables.

MB: Ris-tu d'abord d'un gag avant de le dessiner ?

O: Je n'ai pas envie de dessiner un gag qui ne me fait pas rire. De plus, Hervé est très à l'écoute de ce que je souhaite.

MB: Quels sont les impératifs graphiques du dessin humoristique ?

O: Il existe différents cadres et codes graphiques des grands spécialistes du genre. Mais, j'ai un avantage que ces maîtres n'avaient pas. Je dispose de l'outil informatique qui me permet de finaliser une planche sur PC avant de la mettre sur papier. On peut zoomer et s'attacher aux détails. En outre, il est devenu plus facile de se documenter entièrement sur le net. Je peux virtuellement visiter le Kentucky comme si j'y étais.

MB: Peut-on dire que tu es devenu un spécialiste de l'humour ?

O: Je ne connais que cela depuis 25 ans. Selon les critiques, mes premiers albums (Virage, La Ligne Universelle) étaient pétris d'un humour décalé et absurde. La version BD de Tatayet proposait un humour plus classique. Chaminou avait son humour propre. Cette dernière série était d'ailleurs un vieux rêve que j'ai pu réaliser. Je regrette d'avoir dû arrêter.

Olivier Saive  photo © J J Procureur

MB: Quel moustique t'a piqué quand tu as décidé de quitter ton emploi dans la banque pour faire de la BD ?

Hervé: J'ai été piqué par le moustique de la sincérité. C'était devenu un besoin vital. J'ai toujours été un passionné de BD et un grand collectionneur. Mais, je voulais avant tout raconter des histoires.

MB: Pourquoi avoir choisi le milieu policier comme cadre des «Poulets du Kentucky» ?

H: C'est un véritable cadre de comédie avec ses repères visuels propres. Ce qu'il fallait surtout montrer, c'est que rien dans les histoires n'était réel. J'ai choisi les noms des personnages en fonction de leur connotation burlesque.

MB: Comment trouves-tu l'inspiration ?

H: Mon maître mot: quand on cherche, on trouve ! Cela peut paraître simpliste, mais cela marche ! Il suffit de brancher l'imaginaire sur le bon contact de la batterie. Souvent, je me remémore un gag que j'ai déjà fait et j'enchaîne. Bien sûr, ce n'est pas toujours aussi facile. Ce n'est pas non plus ma première série humoristique: je me suis rôdé avec Dirty Henry, L'Effaceur et Les Fondus. Je n'ai pas pu résister à faire un album sur les banquiers ! J'écris aussi des histoires réalistes (Sam Lawry, Le messager, Groom Lake). C'est un métier tout à fait différent. Mais, j'ai décidé de me recentrer sur la BD humoristique.

MB: Comment concilie-tu tes activités de directeur de collection chez Bamboo et ta profession de scénariste ?

H: Cela m'occupe du matin (très tôt) au soir (très tard). J'ai l'impression d'exercer plusieurs professions différentes, mais, c'est passionnant !

MB: Les cadavres pleuvent et vos héros s'en moquent. N'avez-vous pas peur de choquer ?

H: C'est le risque de déplaire qui existe toujours. Mais, je ne suis pas inquiet: c'est gentiment méchant !

Interview réalisée par Marc Bauloye

Les Poulets du Kentucky T1 "La poulette et le boulet" Saive Richez Dupuis



Publié le 04/04/2009.


Source : Graphivore

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