En 1781, à Yorktown, la guerre d'indépendance américaine s'achève. Le capitaine Ulysse Mc Hendricks se prépare à rentrer chez lui avec son fils Mack et ses hommes. Mais lorsqu'il apprend que sa ville est envahie par une troupe anglaise et que sa femme Penn est retenue en otage, son retour est précipité. Une histoire librement inspirée de«L'odyssée».

 

Bonjour, pour nos lecteurs, faisons un tour d'horizon sur votre carrière...

j’ai commencé à la fin des années 80. J’ai publié mes premières BD en histoires courtes dans le journal de Tintin en 1987. En parallèle je travaillais dans la publicité comme dessinateur et graphiste. En 1991 mon premier album fut publié par les éditions Zenda en France. C’était un éditeur de comics qui s’ouvrait à des auteurs ayant une influence anglo-saxonne.

En 1992 suite à ma rencontre avec le scénariste Makyo je reprend la série « Balade au bout du monde «  chez Glénat.
Après j’enchaine trois albums dans univers Steampunk pour les éditions Delcourt avec Dieter au scénario. C’était en 1996 et ce fut l’une des premières BD steampunk Française : « Edward John Trelawnay ».

Entre 1998 et 2002 je collabore avec une société de jeux vidéos comme character designer. Durant cette période je crée la série « Krän » du médiéval fantastique.
J’insiste sur la différence entre héroic fantasy et médieval fantastique car cela à une vraie importance. Autant que de comparer Bilbot le hobbit et Conan.
Krän est une sorte de Conan trash et débile avec un humour de tronçonneuse.

Suivront douze albums puis je décide de repartir sur un double album « lune d’argent sur providence » en 2005 et 2008.
Lune d’argent fut un laboratoire pour expérimenter un dessin plus réaliste et une mise en couleur mixant la couleur directe à la main et la mise en couleur par logiciel informatique. Avec cette technique j’ai pu rendre à mes images une touche propre au cinéma technicolor des années cinquante. Le genre du Western s’imposa car il fait écho à mes souvenirs d’enfance.

Au départ j’ai dessiné deux pages test pour valider la technique mais j’avais encore un doute. Christophe Arleston me proposa de publier des histoires courte dans le magazine de Lanfeust en France. J’ai donc pu développer la technique en créant une vingtaine de planches pour une mini série intitulé « Kiliwatch ». C’était entre 2002 et 2003.

J’ai démarré Lune d’argent courant 2002 mais je n’ai réellement avancé dessus qu’en 2004. J’ai faillis abandonner plusieurs fois car écrire, dessiner et mettre en couleur puis retoucher par informatique devenait un travail trop difficile. Le tome un fini par paraître en 2005 « les enfants de l’abime ».


Comment s'est déroulé votre encontre avec Arleston ?

C’est en 2005 que se profile  l’occasion de dessiner une histoire avec Chriostophe Arleston, mais devant mes projets en cours (lune d’argent 2 et krän 09) je dois attendre l’année 2009 pour commencer « Nuit Safran » des légendes de Troy .
Ensuite entre 2010 et 2012 j’écris une douzaine de comics pour Ankama. Avec des dessinateurs Coréens et Espagnol sur la série « Remington » puis « Kérubim » et je réalise un 88 pages en comics « Steamer » inédit en album.

Il y a aussi votre collaboration avec Xavier Dorison...

Avec Xavier Dorison c’est aussi une question de timing.
Xavier me propose un script en 2005 mais je ne peux pas le réaliser car j’ai acté le principe de travailler avec Arleston dans un avenir proche, aussi ma parole valant un contrat je reporte à plus tard cette idée.
Fait étonnant, un matin ou j ‘ai terminé le dernier tome de Nuit Safran ( au printemps 2011) , que je n’ai pas de projet immédiat avec Krän, je me mets à penser à Xavier Dorison tout en me disant que ce serait un peu opportuniste de l’appeler comme ça alors que je n’ai pas discuter de cela depuis quelque temps avec lui ( ce devait être en 2009 lors du salon de Strasbourg) ; Et là le téléphone sonne, Guy Delcourt m’appel pour le proposer la lecture d’un script de Xavier.

 

 

 

 

 

Et donc s'ensuit le démarrage du projet Ulysse 1781...

Oui, aujourd’hui je collabore au dessin sur Ulysse 1781 en deux pour l’éditeur Delcourt.
Nous revisitons le mythe d’Ulysse mais transposé durant la révolution américaine de 1780. Ce récit est une sorte de continuité avec lune d’argent car il mélange l’histoire d’une époque et le fantastique.

Quel à été votre type et votre recherche de documentation pour Ulysse 1781 ?

Je suis allé à Boston en 2012, les musées de la révolution ; parcourir les lieux ou celle ci à pris racine. J’en ai rapporté des livres, des reproductions de pièces de monnaies de l’époque.

 

 

 

 

 

Y a-t-il un ou des artistes qui vous ont influencé dans votre travail ?
 
Pour les auteurs BD je me dois de citer  Hugo Pratt pour l’élégance et la narration, Will Eisner pour  euh…l’élégance et la narration et Franquin pour …Franquin ! Et Hermann car il est de cette trempe des grands figuratifs avec une solide narration.

Ensuite mes influences sont liés aux illustrateurs tels que joseph clément Coll, Henrich Kley, Charles Dana Gibson ou Andrew Loomis pour ce qui est des références réaliste. Ces auteurs ont tous œuvré dans la presse et l’illustration entre 1900 et 1940.
En peinture je vénère Leyendeker qui illustra les couvertures du Saturday evening post bien avant Norman Rockwell. Ensuite j’aime beaucoup les peintres pré-raphaélistes pour les lumières. Et aussi l’école américaine  avec Wyett.

Avez-vous des événements ou d'autres projets à venir ?

Je prépare pour le 19 février une grande expo à la galerie « Bruxelles-Paris » à Bruxelles. Une grande partie des originaux de Ulysse seront présenté.

Mes projets sont immédiatement la création du tome deux d’Ulysse 1781 pour une sortie en fin d’année 2015. Et la publication du comics « Kiliwatch » avec des auteurs invités.

Où peut-on vous trouver sur le web ?

Pour ma présence sur le web, un blog et une page Face book. Mais aucune intervention sur les sites BD car un auteur ne doit défendre son art qu’avec son art, et ne pas interférer sur la vitrine du web. Si quelqu’un veut me parler en direct, Face Book le permet très facilement.

 

Interview © BD-Best-Jean-Jacques Procureur 2015

Images © Delcourt 2015

Photo © J J Procureur 2015

Publié le 20/01/2015.