Rencontre avec Thilde Barboni: « Avec la sortie de Monika et Les anges Visiteurs, j’ai enfin pu rencontrer mes dessinateurs, en chair en en os »
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Rencontre avec Thilde Barboni: « Avec la sortie de Monika et Les anges Visiteurs, j’ai enfin pu rencontrer mes dessinateurs, en chair en en os »

Les hasards de l’édition font parfois bien les choses. Et Thilde Barboni ne dira pas le contraire. La scénariste belge aux multiples cordes à son art (psychologue, traductrice, romancière, femme de théâtre) revient avec deux projets très singuliers abordant d’un côté, la science-fiction en une variation autour du chaînon manquant et des extraterrestres; et, de l’autre côté, un thriller érotique dans lequel se mêlent monde de la nuit, politique, androïdes et attentat commandité par un groupe secret. Par une belle après-midi ensoleillée et bruxelloise, nous avons rencontré Thilde Barboni pour nous en dire un peu plus.




Bonjour Thilde. Comment allez-vous ? Deux sorties en moins d’un mois, c’est pas mal, non ?

Oui, très excitant, c’était super de rencontrer mes dessinateurs, l’un vivant à Palma et l’autre à Berlin. Pour la sortie, ils sont tous les deux venus à Bruxelles donc j’ai enfin pu parler avec eux en chair et en os. C’était super.

Cela veut donc dire que ces deux albums ont été conçus sans contact « réel » ?

Oh, vous savez, avec internet, les contacts sont identiques si pas plus intenses qu’en temps normal. On a bossé intensivement par mails, par téléphone. Il n’y a eu aucun problème de communication. On s’envoie les photos en moins de trois secondes, c’est impressionnant. Mais, c’est vrai je n’avais pas eu la chance de la rencontre durant laquelle on peut manger un bout ensemble. Mais sinon, c’est inouï. Je recevais les crayonnés, la couleur, le lettrage, en temps réel, en très peu de temps. Et en cas de petit problème, c’était corrigé dans l’heure. Il n’y a pas de problème de travail à ne pas se voir.

On se retrouve donc avec Monika, une histoire originale, et les Anges Visiteurs, une adaptation d’une nouvelle.

Oui, curieux destin que ces Anges visiteurs. J’ai écrit une nouvelle, il y a plus de vingt ans, La Crypte. Publiée puis adaptée en dramatic-radio d’une heure à la Rtbf puis le dessinateur Emmanuel Murzeau en est tombé amoureux, d’où la BD. Mais c’est une adaptation qui va plus loin que la nouvelle. Elle était très courte, plaçait les choses, se terminait en ellipse, plus ou moins à la moitié de ce premier album. Je l’ai donc continuée et elle se conclura dans un deuxième album.

Deux diptyques, une chance, non ?

C’est génial ! Mais ce qui est étonnant, c’est que le premier volume de chaque sort le même mois. Mais c’est un hasard. Monika a été écrit il y a quatre ans. Mais Guillem March, qui est quand même un des dessinateurs de Batman pour DC Comics, n’avait pas le temps. Il a donc mis quatre ans pour dessiner cet album, en couleurs directes sur de très grandes planches. Le résultat est somptueux.

Entretemps, j’ai pris part au projet des Anges avec Emmanuel Murzeau qui a mis un an à dessiner ce premier album. Résultat, les deux sortent en même temps mais rien n’était voulu. Maintenant, les deuxièmes ne sortiront pas en même temps. La suite de Monika sortira rapidement, en septembre : comme il y a -j’espère- un gros suspense, nous avons voulu avec l’éditeur, ne pas trainer. Tandis que le tome 2 des Anges Visiteurs sortira en janvier 2016.

 

 

 

 

Deux éditeurs, Dupuis et Sandawe, et des manières différentes de travailler ?

Oui, très différentes. Dupuis, c’est mon éditeur historique, c’est le confort de l’édition classique : des gens qui vous suivent, vous assistent.

Sandawe, par contre, c’est une aventure. C’est du crowdfunding et je n’avais jamais fait ça. Je me suis lancée là-dedans en me disant « on verra ». J’ai été vers eux en me disant que Les anges visiteurs n’était quand même pas une histoire de science-fiction habituelle. Pas de vaisseau spatial ou de monstre mangeur d’homme. J’aime bien ça de temps en temps, mais ici, ce n’est pas le cas. Et Dupuis n’a pas la ligne éditoriale pour ce genre-là. Je n’avais pas envie de démarcher donc les choses se sont faites comme ça. Et en un an et demi, les deux tomes ont été financés. Deux aventures tellement différentes.

Les anges visiteurs m’ont demandé beaucoup de travail annexe : parler avec les édinautes notamment. Une chouette expérience.

Alors, Monika c’est quoi ?

Un mélange des genres. Un thriller psychologique aux allures futuristes. D’ailleurs le côté futuriste sera accentué dans le deuxième avec le développement de l’androïde. Un côté érotique et élégant suggéré en fond.


On sent quand même, à la lecture de ces deux bds, que vous êtes psychologue, à la base.

J’espère ! Je trouve que ce n’est pas parce qu’on fait de la bd qu’il ne faut pas explorer la psychologie des personnages. D’autant plus qu’en quelques mots et un dessin, on peut suggérer et créer quelque chose dans la tête du lecteur.

Comment sont nées ces deux sœurs ennemies ?

C’est difficile à dire ! J’avais cette histoire en tête, d’amour-haine entre deux filles élevées ensemble, depuis tr ès longtemps. Moi, j’ai des histoires qui naissent dans ma tête et me poursuivent jusqu’à ce que je les mette sur papier. Mais j’ai cet amour pour le thriller, le psychologique, la science-fiction. J’aime bien les mélanges.

Une part d’actualité, aussi, avec ces attentats politiques…

Ce qui est fou, c’est que Monika a été crée avant ce climat de tension et d’attentats comme maintenant. Quand j’ai imaginé cette histoire de Monika qui tombe amoureuse de ce politicien qui a des failles, paraît cynique mais est un homme blessé qui, du coup, va dans des bals masqués ; je ne pensais pas que je serais rattrapée par la réalité. C’est encore plus flagrant dans le deuxième volume. On dirait que j’ai suivi l’actualité des attentats. Mais ça a été écrit bien avant. Mais je pense que la réalité dépasse souvent la fiction et que, d’autre part, en tant que scénaristes ou écrivains, on est à l’écoute du monde, nous y sommes sensibles. Nous ne sommes pas devins mais il y a cette faculté à décrire ce qui pourrait arriver. On extrapole.Monika - Thilde Barboni - Guilhem March - Les bals masqués - Monika et Epson

Mais ce qui est différent de l’actualité, c’est que je voulais montrer comment deux sœurs, élevées pareillement, peuvent suivre deux voies différentes. Pour Monika, c’est l’art, pour Erika sa sœur, c’est la violence. Et l’emprise qu’on peut avoir sur certaines personnes qui passent pour fortes mais sont faibles.

Puis la thématique du masque.

Le fait de se cacher, d’être maquillé, d’être masqué, de ne pas être soi-même, je trouve ça passionnant même si ça a déjà été écris plein de fois. Quelle image donne-t-on de soi et quand est-on soi-même ? Monika, c’est une artiste très introvertie, qui prend une autre identité quand elle se farde et se masque. Qui est-elle ? Elle est à la recherche d’elle-même.

Et je pense que la thématique du masque est très actuelle quand on voit internet. Qui sont vraiment ces gens cachés derrières des avatars ? On s’y perd.

Justement, quel rapport avec-vous avec internet ?

Un rapport extrêmement conflictuel. Je ne suis pas sur Facebook. Pour moi, Internet, je m’en méfie énormément. J’ai beaucoup lu de science-fiction quand j’étais jeune et notamment, le fichage de tout le monde dans des régimes totalitaires. Je me souviens d’un projet contre lequel j’avais Les anges visiteurs - Thilde Barboni - Emmanuel Murzeau - Eva - cahier d'impressionmanifesté et qui visait à ficher tout le monde. Et finalement, avec internet, les gens s’auto-fichent eux-mêmes, de leur propre gré. Je déteste ça. En dépit de ses qualités, Internet est monstrueux. Je pense que c’est un grand tournant de l’humanité. Philip K. Dick, à qui je rends hommage par le nom porté par l’androïde, nous mettait déjà en garde dans un bouquin de 1950 ! J’ai très peur qu’Internet devienne un immense brouhaha totalitaire.

Je ne suis pas sur Facebook, j’ai un site parce que je suis bien obligé en étant écrivain. Et parce que j’en avais marre des bêtises qui circulaient parfois. C’est tellement facile d’usurper votre identité. Pour l’anecdote, une fois, je venais de publier un bouquin et, en surfant, je tombe sur un site proposant de poser des questions à… Thilde Barboni. Il était mis que « je » répondrais. J’hallucine, je me pose une question et, en effet, je reçois une réponse. Et plusieurs écrivains ont eu ce problème-là. Donc, oui, mon rapport est extrêmement conflictuel.

Après, j’imagine que, dans Les anges visiteurs, quand on doit situer une scène près de la faille de San Andréas, ça aide ?

Pour les photos, les documents, oui ! Mais, j’avais eu la chance d’y aller aussi. Mais, par ailleurs, je me méfie aussi de la documentation. Wikipédia et tout ça. Je suis très à l’ancienne en matière de documentation. Il n’y a que les livres qui m’apportent la concentration. Internet, c’est un monstre à deux têtes.

Chez Guillem March, quel travail des couleurs, quand même !

Oui, c’est très particulier. Les planches sont somptueuses et les couleurs directes lui ont demandé un travail colossal. Je crois que cette histoire avait besoin de cette signature graphique très précise. Vous imaginez le bal masque en hyperréaliste ? Ce serait d’un vulgaire total ! Je suis contente à 1000% d’avoir pu travailler avec Guillem. Et il y a un côté froid que j’apprécie. Il y a des moments très érotiques mais qui permettent au lecteur de rêver et d’être dans son inconscient. Les couleurs se rapprochent de celles des rêves. Personnellement, ça invite l’esprit à des rêveries. En plus, ce diptyque sera, au final, très conceptuel : il y aura l’obscurité du tome 1 et la lumière/blancheur du volume 2.

Puis, bon, quand même, il y a la touch : c’est le dessinateur de Batman quand même ! Et j’en suis très fière et fan. Avec lui, tout s’est fait en Anglais. Il n’y avait rien à lui reprocher, la manière dont il place la caméra est dingue. Il est très professionnel.

Le monde de la nuit que vous explorez dans Monika, c’est quelque chose qui vous fascine ?

Non, j’avais envie qu’elle soit entièrement masquée quand elle rencontre le politicien Epson. Elle est quasiment nue mai recouverte de tatouages éphémères. Comme elle est une adepte de body-painting, elle ne se méfie pas. Progressivement, j’en suis arrivée à cette soirée particulière. Je ne sais pas si ça existe et je vous rassure je n’ai jamais assisté à pareil événement. Monika - Thilde Barboni - Guilhem March - Vanilla Dolls - CouvertureSi on y réfléchit bien, il ne s’y passe pas grand-chose, c’est très érotique mais il ne se passe rien. Puis, c’est surtout un moyen de piéger le politicien. C’est venu naturellement, dans cette volonté de passer de l’ombre à la lumière. Ca a été très pensé.

Cet homme politique, Espon, dont tombe amoureuse Monika, vous le faites ressembler à Kennedy ?

Oui, mais en plus gentil ! J’avais envie d’un politicien à qui tout pourrait séduire, avec du charme et un potentiel séduction. Il y en a eu et il y en aura encore. Et le prototype de ça, c’est Kennedy. Sauf que quand on voit sa vie privée, c’était épouvantable.
Epson, lui, a été amoureux puis blessé et maltraité. Et quand Monika le rencontre, c’est le coup de foudre. Mais lui, est-il amoureux d’elle ? Ou est-ce parce qu’elle lui rappelle quelqu’un ?

 

 

 

 

Dans un autre genre, Les anges Visiteurs se situe dans la SF, une grande influence ?

Ah oui, clairement, j’adore. Surtout la science-fiction à la Philip K. Dick : Minority Report, L’Armée des douze singes… Même Terminator est inspiré d’une nouvelle très calme de K. Dick. Disons qu’en science-fiction avec des vaisseaux spatiaux qui se tirent dessus et des monstres qui mangent des humains, je n’aime respectivement que Star Wars et Alien 1.

Je préfère les gens qui dans leur quotidien sont saisis par des choses extraordinaires. C’est le cas dans Les Anges, elle recherche sa mère mais est dans une expédition géologique. Puis, la découverte est phénoménale avec des créatures spéciales qui pourraient faire office de chaînon manquant.

Dans Monika, nous avons les deux sœurs, mais ici, c’est plutôt une fille et sa mère ?

Oui, j’ai écrit la nouvelle à l’époque de la mort de ma mère, très jeune. Je n’étais vraiment pas bien. Et j’avais fait un horrible cauchemar dans lequel je la voyais enfermée dans quelque chose d’où je
Les anges visiteurs - Thilde Barboni - Emmanuel Murzeau - Eva - dessindevais la sortir. Vous aurez probablement la nouvelle avec le deuxième tome, on réfléchit à la rééditer.

Une mère peu présente ?

Oui, alors que la mienne l’était. L’inspiration est très bizarre.

Vous parlez de l’inspiration, comment savez-vous quand vous écrivez que ce sera une BD ou un roman ?

Je le sais. Monika, dès le départ, je voulais du visuel. Mon scénario apporte quelque chose, le dessin aussi, et les deux réunis donne cette BD. Ça n’aurait rien donné sans le visuel. Guillem a traité certaines scènes de manières géniales.

Pour Les Anges Visiteurs, un dessinateur m’avait dit que ça pourrait faire une bonne bande dessinée mais que c’était trop court. Du coup, j’ai rallongé.

Finalement, vous êtes arrivées à la bande dessinée, il y a plus ou moins 5 ans. Comment cela s’est-il fait ?

C’est le plus grand des hasards. Au tout début de ma carrière d’écrivain, lorsque j’écrivais des nouvelles de SF, un certain François Schuiten m’avait dit que je devrais faire de la bd. Puis, j’ai continué les romans, des pièces pour la radio et plein d’autres choses. Et, un jour,  j’ai rencontré Séraphine, la dessinatrice de ma première bd. On a travaillé ensemble et j’y ai pris goût. Et, alors que j’étais toute seule à écrire des romans, la collaboration avec un dessinateur m’a bien plu. Je voulais explorer autre chose. Là, je prépare un nouvel album avec Olivier Cinna, de Futuropolis, pour Aire Libre chez Dupuis. Encore une fois, ça se passe super bien.

Qu’est-ce que vous apporte la bande dessinée ?

C’est difficile de répondre. J’adore ça, ça m’apporte une telle excitation quand je reçois une planche et que je m’étonne : « Mais qu’est-ce que le dessinateur en a fait de mon scénario ! » C’est magique. L’image que j’en ai dans ma tête n’est pas la même que celle du dessinateur qui interprète ce que j’ai voulu dire. Je vais de surprise en surprise. C’est extraordinaire. Quand j’ai vu naître Monika, je me suis dit « waouw ». Bien sûr, j’avais donné des directives, mais quel émerveillement. C’est beaucoup de travail. Puis, aussi, on a plus de retour de lecteurs. Mais, à l’heure actuelle, les lecteurs et journalistes BD analysent les choses plus en profondeur que ceux des romans ! Je suis stupéfaite. Dans les romans, à l’heure actuelle, il y a une espèce de je m’en foutisme. Moi, rien que pour le nombre de choses que je suis amenée à dire pour mes deux sorties, j’en suis très contente.

La BD, c’est une grande aventure, comme un couple qui s’installe pendant quelques années. On est en communication avec le dessinateur tous les jours.

C’est assez marrant, ça ne coïncide peut-être plus avec cette manière peut-être plus ancienne de faire de la BD suivant laquelle, le dessinateur suit à la lettre ce que lui dit le scénariste, sans quasiment se voir.

Moi, ce n’est pas comme ça. Hier, j’étais encore toute la soirée en communication avec Emmanuel qui est au début du deuxième tome. Et, avec Guillem, c’est du non-stop. Ils me posent des questions, je réponds. Je ne sais pas comment on va faire quand ce sera fini !

Peut-être, est-ce aussi ma manière de faire, mais je suis dans l’intense. Puis bon, je viens du roman, donc il est possible que certaines choses n’aillent pas ou soient mal écrites. Je n’ai aucun souci à ce qu’ils me le disent et à réécrire.

Par exemple, dans le tome 2 de Monika, il y a une planche très très difficile. Et Guillem m’a demandé carte blanche pour le découpage. L’action est très rapide. Donc, il a fait le découpage, et j’ai mis les textes dessus. Je me rends bien compte que ce n’est pas du tout comme ce qui se faisait avant.

 

 

 

 

On parlait de l’actualité présente dans Monika, mais aussi dans les Anges Visiteurs avec cette idée de chaînon manquant et de laboratoire terrestre. Vous êtes sensibles à la sauvegarde de la Terre ?

Oui, c’est encore plus prégnant dans le tome 2. Nous ne sommes quand même pas à une époque peace and love. Ce n’est pas que la pollution.

Puis, pour le chaînon manquant, tout le monde se pose la question : « d’où vient-on ? «  En prenant comme point d’ancrage les 35 filums, je n’invente rien. Il y en a bien eu 35, et pas un de plus, à partir desquels tout s’est développé. Je ne conteste pas l’évolution.

Puis, imaginons, si on implante la vie sur terre, qui sont-ils et d’où viennent-ils ? Ça ne résout rien !

Ces anges, le tome 1 se termine sur l’image d’un ange, plus démoniaque qu’autre chose, non ?

En effet. Les anges visiteurs, ça vient de la Bible. Ce sont eux qui annoncent l’Apocalypse. J’adore cette expression, c’est pour ça que je l’ai reprise. Qui sont-ils et que vont-ils faire ? Le volume 2 développe ça. Si Eva a l’air gentille, l’autre ange, pas vraiment. Sont-ils positifs ou pas ? Et ce vaisseau spatial qui n’est pas en métal et ne ressemble à rien de ce qu’on a pu voir jusqu’ici ? Mais c’est dur de ne pas dire ce qu’il se passe dans le tome 2. Donc suspense !

On le voit, finalement, beaucoup de thématiques sont abordées. N’y a-t-il pas une volonté d’aller plus loin qu’un diptyque ? Des envies de séries ?

Il est clair que j’adorerais ça. J’ai une idée, il faut trouver un dessinateur, rapide si possible, qui s’y consacre pleinement et qui veuille le faire durant des années. En plus, il faut que ça s’installe bien. Ce qui fait beaucoup de paramètres. Puis, je n’écris pas comme ça : j’écris d’abord ce qui me plaît et je vois la suite. Mais il est clair qu’une série, développer un personnage, aller jusqu’au bout, c’est génial. Les Anges visiteurs se terminent au deuxième. Monika pourrait faire un troisième, mais ce n’est pas nécessaire. On verra parce que les conjectures en bande dessinée, actuellement, ne sont pas évidentes.

Mais un diptyque, c’est très compliqué. Je m’en rends compte. Il y a le volume 1, les gens s’y arrêtent parfois et critiquent déjà. Alors que c’est un tout !

La suite, alors ?

Il y a donc cet album avec Olivier Cinna, Hibakusha. Cela se passe au Japon en 1945. Olivier Cinna fait de la couleur, ici, c’est d’une poésie exceptionnelle. Il en est à 20 planches. Sortie prévue en 2017.

J’ai un autre projet qui se passe en Italie dans les années 60, mais rien n’est encore fixé.

Donc votre avenir est vraiment dans la BD ?

Oui, je crois. J’ai des phases dans ma vie et là, j’ai cette envie de BD. J’aimais beaucoup le théâtre aussi. Et je crois qu’il m’a préparé à mettre en scène, à préparer. Dans le théâtre, on ne fait pas ce qu’on veut. Alors qu’en BD, au niveau des histoires, du dessin etc. tout est ouvert ! J’espère continuer encore longtemps.

On vous le souhaite aussi ! Merci Thilde.

 

Propos receuillis par Alexis Seny

 

Crédits: Dupuis + S. Vincke

Crédits : Sandawe



Publié le 23/06/2015.


Source : Bd-best

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