Stédo et les fondus de la bière
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Stédo et les fondus de la bière

La bière, on en boit depuis au moins 10 000 ans. Il faut dire que ce délicieux breuvage a pas mal de vertus si on le consomme avec modération. La bière nourrit, réchauffe, désaltère, fait chanter, et ce n’est pas l’amertume qu’apporte le houblon qui y changera quoi que ce soit. Surtout chez les membres de l’association des Fondus, qui sont bien décidés à en explorer toutes les
subtilités, bulle par bulle. Car ce qui fait le charme de la bière, c’est aussi son côté féminin. N’est-elle pas tantôt brune, tantôt blonde ou tantôt rousse ?

Rencontre avec Stedo qui nous parle de cet album sous le questionnement convivial de Laurent Lafourcade.

 

Bonjour, Stédo. Quel effet ça fait de rentrer dans la grande famille des fondus ?    

Il était temps. Il y a eu pas mal d'album qui ont été édités. En plus, c'est une idée que j'ai eu de mon côté donc je suis très content.

La collection comprend deux types de dessinateurs : la famille Bamboo (Bloz, Di Martino, Larbier, Jytéry, Péral, Berquin) et des grandes pointures (Maltaite, Seron, Widenlocher, Carrère). Où vous situez-vous dans cette liste ?

En fait, Carrère, Widenlocher et les autres font partie de l'équipe Bamboo… C’est la même équipe.

Est-ce une contrainte ou un défi d’utiliser des personnages créés graphiquement par d’autres ?

Au début, c'était une petite contrainte car il faut les faire à sa main. L'avantage est que c'est Olivier Saive qui a créé au départ ces personnages. Ils sont assez caractéristiques et caricaturaux. C'est assez facile à reprendre. Ces personnages forts simples au début permettent à chaque dessinateur de les mettre à sa patte.
 
Vous a-t-on proposé plusieurs sujets ou bien est-ce le premier que l’on vous a soumis ?

C'est une idée que j'avais notée sur un petit bout de papier que celui de la bière parce que ça me plaisait. C'est un produit typiquement belge. J'avais envie de parler de ça. Olivier Sulpice m'en a parlé aussi. On a eu la même idée tous les deux, donc c'est plutôt bien.

On sait tous que le mot "bière" sera le dernier souvenir de notre vie. Quel est votre plus ancien souvenir avec la bière ?

Le problème, c'est qu'en Belgique on commence tôt. Avant, dans les écoles catholiques, à la cantine, sur les tables, il y avait une bouteille de bière, mais une bière quasiment sans alcool, 0,05° je crois, une bière de table. Donc, la première fois que j'ai gouté de la bière, c'était à l'école. Depuis, ça a été interdit, même si il y a très peu d'alcool.

 

 

 

 

 

La série « Du côté de chez Poje » par Cauvin et Carpentier a beaucoup exploité le thème de la bière. Comment les fondus s’en sont-ils différenciés ?

En fait, chez Poje, le principe était vraiment de parler du bar et du barman. « Les fondus » est une série aussi un petit peu didactique On voulait donc parler de la bière, mais pas du côté pochetron. Sur l'album, il y a un ou deux gags qui traitent de ça, mais dans le reste, on parle de la bière, du produit, comment ça se fabrique, comment le déguster, comment le cuisiner, plein de choses comme ça.
On n’a pas du tout le même axe que "Du côté de chez Poje" qui est une BD que j'adore, mais on n’a pas voulu traiter le thème de la même façon.

Et par rapport aux « Maîtres de l’orge », de Vallès et Van Hamme ?

C’est une série plus réaliste déjà. Ce n'est pas du tout le même type de BD, c'est vraiment un récit complet. Nous, on fait du gag en une planche.

Perso, êtes-vous plutôt Brune ou Blonde ?


Rousse ! Ha, ha ! Les deux, car en fait il y a plein de bières différentes et j'aime bien goûter à tout. Dans chaque catégorie, il y a une bière qui me plaît bien. Donc pas de jalouse, blonde, brune, rousse, je prends tout.

 

 

 

 

 

Et les Allemandes bien charpentées ?

Dans tous les pays, il y a de bonnes bières. Même en France, vous commencez à faire de très bonnes bières. Il faut goûter de tout. On trouve toujours son bonheur quelque part.

Avez-vous été tenté de rentrer dans les ordres pour devenir Trappiste ?

Non, mais on a fait un gag la dessus dans l'album. Déjà, j'ai quatre enfants, donc je ne peux pas. C'est trop tard sinon je l'aurais fait.

Avez-vous révisé vos leçons d’histoire pour savoir ce qu’il s’était passé en 1664 ?

Une colle, pas de réponse...

Question cœur, pas trop de Corona dans vos coronaires ?

Je suis en bonne santé. Tout va bien. Mes Gamma GT sont un peu élevés mais le reste, ça va.

Plutôt justicier ou Desperado ?

Je n'aime pas trop la Desperado, donc plutôt justicier.

Est-il vrai que vous allez faire une parodie de la série de Roba intitulé Poule et Pils ?

Ce serait bien ça. Mais je ne pense pas qu'on aurait les droits, donc juridiquement ça va être compliqué.

Votre éditeur vous a-t-il offert une tireuse de chacune des bières dont il est question dans l’album afin d’être mieux au cœur du sujet ?

Non, ce n'est pas dans le contrat. Mais le problème, c'est que mon éditeur est en Bourgogne. Au niveau bière, il n'est pas au top. Je me débrouille pour m’approvisionner moi-même.

 

 

 

 

 

Prêt pour un tome 2 ?

Il n'y en aura qu'un, a priori. Mais on verra les ventes. C'est toujours un peu comme cela que ça se passe. Si l'éditeur nous dit "ça marche bien, on fait un tome deux", ce sera avec plaisir qu’on se replongera dans la bière. Il faudra attendre quelques mois avant de le savoir.


Récemment, est paru également le seizième album des pompiers. Pas lassé après tant d’années ?

Non, non. L'avantage que j’ai, c'est que je n'en suis pas scénariste. C’est Christophe Cazenove. Depuis seize tomes, je n'ai jamais signé deux fois le même gag. C'est un exploit, donc je ne suis pas lassé du tout. Je suis impatient de commencer le prochain album. Tant qu’on s'amuse, que les pompiers et les gens qui nous lisent nous demandent de continuer, on continue avec plaisir. Tout va bien.
 
Avec Lapuss, vous réalisez une série de gags sur Napoléon. Chaque planche est issue d’une anecdote réelle je crois ?

Oui. C'est le principe que l'on a pris au début de l'album. On voulait faire un album rigolo mais aussi faire un album didactique, dans le même genre que les "Fondus", qui apprenne aux gamins, et aux plus vieux aussi, quelques trucs sur Napoléon. Je ne connaissais pas tant que ça le personnage. En fouillant un peu avec Lapuss, on a trouvé plein d'anecdotes rigolotes sur lui. Le but principal était de faire une BD d’humour pédagogique.

 

 

 

 

 

Au bout d’un moment, il risque d’en manquer ?

Pour le tome deux, on a déjà tous les gags. J’ai commencé il y a quelques semaines. Pour la suite, cela dépendra de l'accueil du public. On a encore tout plein d'anecdotes. On a aussi le soutien de David Chanteranne,  rédacteur en chef de la revue Napoléon 1er, quelqu'un de super calé sur Napoléon et cette époque-là. Je pense que, grâce à lui, on ne va pas manquer de matière.

Bamboo vient de racheter Fluide Glacial pour lequel vous aviez un peu travaillé jadis. Une nouvelle porte s’entrouvre pour retourner y faire un tour…

C'est une super nouvelle pour Bamboo. Cela lui permet d'avoir un panel complet pour tous les styles de BD. Il avait déjà la BD d'humour pour les plus jeunes, le réalisme avec Grand Angle, le manga avec Doki Doki. Là, il a l'humour adulte. C’est une super nouvelle pour Bamboo.
J'ai trois albums sur le feu. Je risque de manquer de temps mais j'adorerais refaire un truc dans Fluide. C'est le type de BD qui m'a poussé à faire de la bande dessinée. Gotlib est mon dieu. Si un jour je trouve une idée rigolote qui peut convenir à Fluide pourquoi pas ? Mais dans l'immédiat ce n'est pas prévu.
 
Votre graphisme est tout droit issu de l’école de Marcinelle. Vous avez d’ailleurs débuté dans Spirou avec « Le feuilleton des gens bons », puis la reprise du « Garage Isidore ». Pourquoi n’y êtes-vous pas resté ?

Parce que j'avais trop de boulot sur les Pompiers. C'était un peu le souci. J'étais moins rapide, j'étais encore débutant. Je faisais le garage Isidore et les Pompiers en parallèle. Comme les Pompiers commençaient et marchaient bien, Bamboo m'a demandé de faire deux ou trois albums par an au début. Il était compliqué de gérer les deux donc j'ai dû faire un choix. On ne sait jamais, j’aurai peut-être un jour un truc pour eux. On s’est quitté en bons termes.

Etes-vous tenté de faire un jour vos propres scénarii ?

Oui, bien sûr, mais là j'ai plein de boulot. J'ai plein d'idées que j'ai notées, mais le gros souci en BD, c'est que ça prend du temps à faire. Il ne suffit pas d'avoir une idée. Il faut le temps de la développer. Je dois trouver le bon moment pour que cela soit faisable. Ça fait partie de mes envies.
 
Et vous lancer dans un 44 planches ?

Si je fais mon scénario, dans mes envies, c'est un récit long, pas forcément humoristique.
 
Merci, Stédo ! Une interview, ça donne soif. Allons nous jeter une bonne bière !

 




Publié le 17/11/2016.


Source : Bd-best

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