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Les cinq conteurs de Bagdad
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Les cinq conteurs de Bagdad Auteur : Vehlmann & Duchazeau

Prix : 13;5€

Date de sortie : 01/10/2006

Nombre de pages : 72 pages en couleurs

Catégorie : Fiction

Type de reliure : Album cartonné

Éditeur : Dargaud

Collection : Long courrier

Publié le 06/11/2006


"Je pisse dans la bouche du calife et je chie méthodiquement dans les plis de son turban"

Grand amateur de contes, le calife de Bagdad organise un concours : dans trois ans, mille et un conteurs s'affronteront. Le gagnant connaîtra gloire et richesse, le perdant testera le supplice du pal. Donc, les cinq meilleurs conteurs de Bagdad partent pour un long voyage, histoire de raconter à leur retour, chacun à sa façon, ce qu'ils ont vu : Nazim, Tarek, Wahid (en réalité Wahida, une femme déguisée en homme), Ahmed, (l'enfant du calife) et Anouar, le vieux maître de Tarek – le meilleur conteur, aux histoires un peu trop inquiétantes pour le pékin moyen, qui refuse d'ailleurs de s'inscrire à cette "connerie". Avant de partir, moyennant vingt dinars, nos héros consultent la meilleure devineresse de Bagdad et c'est une très mauvaise idée : vu que la prédiction inclut, entre autres calamités, le meurtre d'Anouar par le gentil Nazim et le mariage de Tarek avec Wahida, ils se mettent en route dans une ambiance plutôt lourde...



Après un très beau galop d’essai dans « La nuit de l’Inca », le tandem Duchazeau-Vehlmann atteint ici sa pleine maturité. Le graphisme sobre, élégant et elliptique de Duchazeau porte le récit mieux que ne l’aurait fait un réalisme plus fouillé. En feuilletant l’album, difficile d’en imaginer le contenu : le dessin de Duchazeau, propre par sa simplicité à stimuler l’imagination du lecteur, ne dévoile pleinement ses charmes qu’à la lecture. Et le scénario de Vehlmann est une pure merveille. Le conteur aurait pu se contenter de recréer une ambiance Mille-et-une-nuits à l’orientalisme facile, à grands coups de djinns et de génies. Au lieu de quoi il nous entraîne dans une suite bondissante de paraboles aussi ludique que profonde sur l’art du scénario en particulier et de la narration en général. Il y a les Evangiles réécrits dans le désordre. Il y a l’histoire cyclique qu’une tribu d’anthropophage se raconte sans fin de génération en génération. Il y a l’histoire dangereuse qu’il vaut mieux ne jamais raconter. Il y a cette merveilleuse réponse du scénariste « hollywoodien » au narrateurs « artistes » : « Allez vous faire foutre ! Continuez à me mépriser, moi et mon public de merde ! Ces gens qui ont le mauvais goût de ne chercher qu’un peu de rêve et de soleil après une foutue journée de travail ! Mais quand à force de raconter des histoires que nul ne comprend, vous vous retrouverez entre vous, tellement entre vous que vous serez tous seuls, alors revenez m’expliquer comment vous changerez le monde ». Il y a ce passage où Vehlmann exprime probablement son propre dilemme : raconter des histoires subtiles et sublimes qui ne seront comprises que par une minorité, ou donner dans la démonstration de virtuosité pour éblouir les foules ? (N’a-t-il pas choisi d’alterner les deux solutions ?)Bref, « Les cinq conteurs de Bagdad » feront les délices d’un public exigeant. Un public qui, comme dans le cas du « Chat du Rabin » de Sfar, avec une bonne promotion et le bouche-à-oreille, pourrait largement dépasser celui des bédéphiles.   



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