Série : La guerre d 'Alan
Auteur : Emmanuel Guibert
Prix : 16
Date de sortie : 01/02/2008
Nombre de pages : 122
Catégorie : Biographie
Type de reliure : Album broché
Éditeur : Autres
Collection : L'association
Publié le 17/04/2008 |
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Il serait présomptueux de prétendre faire tenir en un paragraphe toute une période de la vie de quelqu'un. Emmanuel Guibert, lui, a consigné le quotidien d'Alan Cope en trois tomes...Difficile de faire plus court...
"La guerre d'Alan" relate la vie de Cope, depuis le jour où il a été réquisitionné par l'armée américaine jusqu'à son départ en France où il affrontera la réalité de l'après-guerre et passera le reste de ses jours. Et, E. Guibert ne lésine pas sur les détails: manoeuvres, entretien du matériel, séances d'entraînement, déconvenues liées à la promiscuité des garnisons,..On se sent impliqué dans ce récit de vie et, en même temps, pris à témoin. On a parfois l'impression d'un manuel de survie à l'usage du jeune soldat. Cela va des petits tuyaux qui aident à conduire correctement un char à la composition des rations que les soldats recevaient.
Le propos de cet ouvrage de Guibert est avant tout la seconde guerre mondiale, comme le titre l'indique, mais la thématique de l'art, de la musique en particulier, reste très présente, comme pour adoucir les moeurs...
"La guerre d'Alan" est une chronique que l'on pourrait facilement apparenter à Maus. A mon sens, la force de ce récit, après celui d'envergure de Spiegelmann, est de montrer une autre vision de la guerre, celle d'un américain qui a commencé à faire ses armes au Kentucky, à la base de Fortnox. Les anglicismes sont de ce fait nombreux et souvent porteurs de sens; ils alimentent le contexte dans lequel les personnages évoluent. Néanmoins -peut-être est-ce une déformation professionnelle?-, il serait préférable de les traduire lorsqu'il s'agit de termes basiques comme fruit cake ou peanut butter. Bref, ça ne nous a pas empêchés de savourer les anecdotes "locales" telles que les "purple hearts", ces petits coeurs pourpres que l'on distribuait aux soldats blessés.
Les dessins, quant à eux, sont synthétiques, épurés, comme pour laisser la part belle au témoignage de Cope. Choix tout à fait respectable...On n'a tout de même pas été déçu de trouver à la fin du tome 3 quelques planches joliment mises en couleurs.
Belle conclusion..., comme si la lumière se trouvait bel et bien au fond du tunnel
Audrey