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Une trilogie Anglaise
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Une trilogie Anglaise Auteur : François Rivière & Floc'h

Prix : 29 €

Date de sortie : 08/11/2006

Nombre de pages : 180

Catégorie : Aventure

Type de reliure : Album cartonné

Éditeur : Dargaud

Publié le 05/12/2006


Cette fois, c'est grave. L'ennemi est dans la place. Sommet de la ligne claire et de l’élégance la plus britannique, Une trilogie anglaise reprend en un seul volume les trois premières aventures d’Olivia Sturgess et Francis Albany, Le Rendez-vous de Sevenoaks, Le Dossier Harding et À la recherche de Sir Malcom. Ces albums qui marquèrent l’invention par Floc’h et Rivière d’une bande dessinée intemporelle, adulte et pourtant incroyablement moderne, sont réunis dans cette nouvelle édition revue et corrigée par les auteurs. Nées en 1977 dans les pages du journal Pilote, les aventures d’Olivia Sturgess et Francis Albany marquèrent une étape importante dans le monde de la bande dessinée en réinventant la ligne claire et en introduisant le chic anglais dans l’univers des années 1970. Sir Francis Albany est critique littéraire alors qu’Olivia Sturgess est l’auteur de nombreux romans policiers anglais. Leurs aventures sont donc des enquêtes, mais qui doivent autant à Borges, pour la complexité des énigmes et les penchants pour la mise en abîme, qu’à Alfred Hitchcock et Agatha Christie. Floc’h est aussi un illustrateur de génie à qui l’on doit notamment plusieurs affiches pour Woody Allen et de nombreuses illustrations pour le New Yorker. François Rivière est journaliste, notamment à Libération, et écrivain, il a signé de nombreux romans policiers et de remarquables biographies (Frédéric Dard, Enid Blyton.).

 

Réédition de la Trilogie Anglaise, elle-même compilation de trois one-shots reliés par les personnages centraux plutôt que série à proprement parler.

Dans ces inusables albums, d’un classicisme absolu, Floc’h et Rivière ont offert à la Ligne claire ce qu’Yves Chaland a réalisé pour l’Ecole de Marcinelle : un hommage grandiose, qui est également une re-création.

Dans le premier opus, Les Rendez-vous de Sevenoaks, les auteurs prennent leurs marques. Nous sommes en 1973 et Floc’h, encore étudiant, a à peine vingt ans ; son dessin est encore incertain, fourmillant d’erreurs. Cependant, l’album fonctionne déjà parfaitement grâce au scénario angoissant de Rivière, sorte de récit fantastico-morbide à la lisière d’Edgard Poe et de Borges : boucle temporelle, transposition de personnalité entre un écrivain et son personnage, meurtres au sadisme inventif, perversement ludique.

« Le dossier Harding » (1979) et « A la recherche de Sir Malcolm » (1983) sont, par contre d’incroyables hommages à l’Angleterre. Non pas la véritable Angleterre, mais l’image classieuse que s’en ferait un Français qui ne la connaîtrait qu’à travers la lecture d’Agatha Christie : un cliché sublimé.

La magie du tandem Floc’h-Rivière résidait sans doute dans le fait que le trait pur et classieux du dessinateur, situé à l’exact point de convergence entre Hergé et Jacobs, semblait appeler tous les qualificatifs généralement attribués au parfait gentleman : élégant, d’une sobriété très recherchée, laconique, moral. British, quoi ! Avec en sus ce je-ne-sais-quoi d’asexué et androgyne attaché à l’imagerie victorienne (« …pense à l’Angleterre »), quelque peu mise à mal par James Bond. On retrouve d’ailleurs cette androgynie asexuée dans la franche amitié qui lie les deux protagonistes, le gentleman et la Miss. Bref, en regardant une case de Floc’h, on sentait l'épaisseur du tweed.  Exactement ce qu’il fallait pour répondre aux scénarios de Rivière, qui s’inscrivaient dans la  plus pure tradition Agatha-Christique (ça se dit ?).

Par la suite, Floc’h s’en est allé vers la peinture. Rivière, toujours aussi fasciné par Albion, a continué dans la veine anglaise avec les séries Victor Sackville et Agatha Christie (tiens donc).

Malheureusement ce n'est pas pour rien que "Floc'h et Rivière" formaient, dans l'esprit des lecteurs, une entité à part entière, comme par exemple "Caro et Jeunet". Un Rivière sans son Floc’h, c’est comme un Blake sans son Mortimer, comme un Uderzo sans son Goscinny, comme un Queen sans son Mercury…

 



Extrait 1 Une trilogie Anglaise


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Geoffroy



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