Auteur : Savard Prix : 34 Date de sortie : 00/11/2006 Nombre de pages : 264 Catégorie : Aventure Type de reliure : Album cartonné Éditeur : Dargaud Publié le 06/12/2006

Les cinq premières enquêtes de Dick Herisson, détective de l'étrange (et son ami le journaliste Espérandieu, souvent plus malin que lui).

Excellente, cette vogue des intégrales qui permet de redécouvrir des séries de qualité tout en épargnant de la place dans les bibliothèques !

Les exploits de Dick Hérisson ont commencé dans les pages de Charlie en 1982, et n’ont pas fini de défrayer la chronique.

Le nom de Dick Hérisson fait évidemment référence à Harry Dickson, le détective de l’étrange dont Jean Ray écrivit un nombre impressionnant d’aventures à forte dominant fantastique – dont certaines furent adaptées en BD en même temps et parurent en même temps que Dick Hérisson. Si Savard s’est inspiré de Jean Ray, il se libère de son modèle. Harry Dickson fréquente de préférence les brumes londoniennes ; de son côté, Dick Hérisson s’attarde volontiers au soleil du Midi (la Camargue, Nice, Arles, le Lubéron, ou alors carrément au Nord : Lyon).La rondeur du dessin de Savard laisse attendre un récit humoristique, ou à tout le moins un mélange de suspense et d’humour à la manière de Tillieux. Fausse piste : à quelques touches près, les aventures de Dick Herison tirent plutôt vers le sanglant et l’atroce. Il y a par contre ce sympathique décalage à la manière de Tardi dans Adèle Blanc-Sec (chez qui l’humour – noir de préférence – est beaucoup plus présent), ce qui permet de faire passer comme lettre à la poste les situations les plus abracadabrantes. D’abord discret, le fantastique s’est intensifié au fil des épisodes. « L’ombre du torero » : le fantôme n’était qu’une illusion inventée par un beau-fils avide. « Les voleurs d’oreilles » : une obsédée de Van Gogh téléguidée par une espionne de Mussolini… Dick Hérisson collectionne les sectes, les psychopathes, les monomaniaques et autres cinglés de tous poils. Il faudra attendre « La conspiration des poissonniers », l’un des meilleurs épisodes, pour que le fantastique explose, avec son dieu sumérien très directement inspiré de Lovecraft.Beaucoup de plaisir dans cette exploration distrayante de la folie humaine.

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