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Auteur : Catel & BocquetPrix : 18,95 € Date de sortie : 23/03/2007 Nombre de pages : 377 Catégorie : Divers Type de reliure : Album broché Éditeur : Casterman Collection : Ecritures Publié le 21/03/2007 |
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Kiki, c’est le portrait d’une femme magnifique, grande amoureuse de la vie, imbriqué dans le portrait d’un milieu mythique : le Montparnasse des Années folles, un no man’s land social dans lequel les conventions de l’époque n’existent plus, un laboratoire de liberté et de création où l’histoire de l’art et de la littérature est vécue par Desnos, Cocteau, Soutine, Picasso, Hemingway, Eluard, Brancusi, Calder, Modigliani, Man Ray et bien d’autres. Autant de personnalités que Kiki a croisées et fréquenté passionnément. Pour tous ceux-là, elle fut un modèle, une amie, une muse ou une amante. Ou encore une combinaison des quatre.
Toutes cultures confondues, les véritables biographies sont rares en BD – du moins celles qui peuvent prétendre rivaliser à leur équivalent en littérature. Du côté des classiques, il y avait les magnifiques hagiographies de Jijé sur Baden Powell, Don Bosco et Charles de Foucault, et au Japon, le Bouddha de Tezuka. Plus modernes : le Ikkyu de Sakaguchi, le Martin Luther King de Ho Che Anderson, ou encore le B. Traven de Golo. Ouvrage de référence en même temps qu’œuvre, Kiki de Montparnasse est à ranger sur cette étagère à part.
Ecrivain avant d’être scénariste de BD, José-Louis Bocquet a déjà tâté de la biographie (littéraire) à travers trois monographies consacrées à Henri-Georges Clouzot, Georges Lautner et René Goscinny. Son travail sur Kiki de Montparnasse doit avoir été monumental. Il dit avoir, pendant des mois, essayé de « tout lire sur Kiki ». « C’est le problème, avec une biographie. Il faut ratisser tous azimuts pour ne conserver à l’arrivée, parfois, qu’une fraction microscopique de ce qu’on a rassemblé en chemin. Tout savoir, si possible, pour pouvoir s’offrir le luxe de choisir ». Et, même si l’enfance pauvre et la fin pathétique sont abordées, le choix s’est porté essentiellement sur la courte période, de 1918 à 1929, où Kiki la flamboyante a incarné l’âme de Montparnasse.
Emporté sur quelque 300 planches par le dessin limpide et expressif de Catel Muller, Kiki se lit comme un roman. Catel (qui a quelques ressemblances physiques avec son personnage) et Bocquet sont visiblement tous deux tombés amoureux de Kiki. C’est contagieux.
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