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Le Château des Ruisseaux
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Le Château des Ruisseaux Série : Le Château des Ruisseaux

Auteur : Frédéric Poincelet & Vincent Bernière

Prix : 14.95 €

Date de sortie : 06/01/2012

Nombre de pages : 76

Catégorie : Tranche de Vie

Type de reliure : Album cartonné

Éditeur : Dupuis

Collection : Aire Libre

Publié le 10/01/2012


Inspirée de faits réels, cette histoire se déroule au Château des ruisseaux, un centre de traitement des addictions situé près de Soissons, dans l'Aisne.
Là, on ne prend aucun médicament ; le groupe de parole, l'abstinence, le travail sur les émotions et l'entraide sont les principes actifs d'une guérison possible. On ne consomme pas "juste pour aujourd'hui", on cherche à changer ses comportements, à confronter ses émotions par l'intermédiaire du groupe. Pendant deux mois, tout ce qui représente une fuite est interdit : livre, musique, relations amoureuses. C'est là qu'apparaît le premier problème : Jean tombe amoureux de Marie, qui a d'autres soucis en tête. L'arrivée d'un troisième larron, qui va entraîner une partie du groupe dans sa chute, envenime une situation par définition fragile, où chacun a plus à perdre qu'il ne le croit.



Si pour vous, la lecture d'une BD doit constituer une évasion, alors passez à une autre critique. En effet, c'est à un quasi huis-clos que nous convie le premier « Aire Libre » de 2012, pour un séjour thérapeutique au « Château des ruisseaux ». C'est à un sujet difficile que se sont attachés les auteurs de cette « auto-fiction », un thème, qui plus est, très peu visuel, ce qui est quand même paradoxal pour une BD. Une caractéristique qui a sans doute amené Frédéric Poincelet à effectuer des choix, celui de couleurs aussi ternes que discrètes mais surtout celui de se passer des traditionnelles cases qui auraient sans doute accentué l'effet « manque d'action » de l'histoire. Ca bouge en effet très peu, tout au long de ce séjour et de cet album. On suit le parcours de Jean, mais il faut bien avouer que sa relation avec Marie, finalement assez peu évoquée, n'est qu'un prétexte pour nous faire découvrir le Château des ruisseaux et ses résidents. Le scénariste Vincent Bernière, ancien toxicomane, sait de quoi il parle. Ainsi, le lecteur se retrouve rapidement immergé dans les groupes de paroles, les discussions, les angoisses et les confessions des résidents. On y découvre des personnages qui ont souvent touché le fond de la dépendance aux drogues, avec des parcours parfois assez abominables, mais qui restent cependant humains et surtout terriblement fragiles, en tous cas bien loin de certains clichés souvent véhiculés par les média. On se doute d'ailleurs que certains aspects du sevrage et des crises de manque ont dû être atténués. Par contre, il faut bien avouer que si la promiscuité existe dans le groupe, on finit presque par la ressentir, les planches se présentant essentiellement comme une succession de portraits, avec des décors généralement juste esquissés, et que sur la longueur, une lassitude certaine s'installe, d'autant que le dessin de Frédéric Poincelet montre quand même ses limites. Quelques planches uniquement constituées de vues du Château et de son parc apportent une ponctuation bienvenue. Alors, à l'arrivée ? Un album sensible mais exigeant, tant sur le fond que sur la forme, sans doute trop long et qui exige un réel effort de lecture. Les textes de Vincent Bernière portant en eux-mêmes énormément de force évocatrice, et pour paraphraser le slogan d'un célèbre magazine, on a souvent le sentiment d'avoir le poids des mots, mais pas le choc...du dessin. « Aire libre » nous a pourtant habitués à un équilibre nettement plus précis...  Un bouquin sans nul doute intéressant mais qui devra trouver son public.



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Pierre Burssens



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