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Série : Le long hiver Auteur : Patrick Mallet Prix : 14 € Date de sortie : 02/05/2012 Nombre de pages : 48 Catégorie : Fantastique Type de reliure : Album cartonnĂ© Éditeur : Casterman Collection : Univers d'auteurs Publié le 24/05/2012 |
Été 1914. Le monde bascule dans la guerre. Comme tant d’autres, Baptiste Beaufils abandonne champs, moisson, famille et enfant pour aller défendre son pays. Juste avant qu’il ne parte, sa femme Camille lui confie un charme obtenu de la rebouteuse du village, Louise : une pierre de foudre, qu’il devra toujours garder autour du cou pour être protégé des projectiles ennemis. Mais ce n’est pas des lignes allemandes que provient le coup le plus terrible. Un mois après le début des hostilités, Baptiste apprend la mort accidentelle de son jeune fils Jules. Désespéré, il se jette à corps perdu dans les combats, comme s’il cherchait absolument à en finir. Mais le charme de Louise parait opérer : la mort ne veut pas de Baptiste, baigné d’une aura de magie.
Alors que l'on célèbre Comès via une très belle exposition à Liège, la réédition de deux de ses albums majeurs et, enfin, de « l'Ombre du corbeau », annonciateur du chemin que prendrait son oeuvre, c'est un univers et des thématiques assez proches de celui de ce maître du noir et blanc que développe Patrick Mallet dans le premier tome de son diptyque « le Long hiver ». La guerre, la mort, une dimension magique et fantastique liée à nombre de légendes et de mystères (la « blanche biche », les apparitions de la bataille de Mons), la présence d'un « petit peuple » visible sur la couverture et que l'on devine en filigrane dans le récit... on se dit que Jean-Claude servais aussi pourrait être passé par là. Et Pierre Dubois que l'on retrouve parmi les remerciements, « elficologue » et prolifique scénariste. La dimension très « terrienne » du récit, du village de la Mayenne à l'ensevelissement du héros en fin d'album ne fait que renforcer l'appel de ces références. Si ces dernières vous parlent, nul doute que cet album aura de quoi vous séduire. Symboles, légendes, c'est un conte cruel que nous narre Patrick Mallet, cruel comme la guerre où celui-ci prend place. Un conte dont la nature est encore renforcée par le style de dessin faussement naïf (auquel on adhèrera ou pas) de l'auteur. Et pourtant, à travers les grands yeux hallucinés de baptiste, on ressent toute sa tristesse, ses peurs mais aussi ses interrogations et son incompréhension face à ce qui lui arrive. C'est d'ailleurs sur un point d'interrogation que se termine le dernier phylactère de l'album, dans une case qui, à plus d'un titre, « ouvre » sur autre chose et constitue une belle invitation à découvrir le second volume de ce Long Hiver. Je l'attends, pour ma part, avec impatience.
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