Juste un peu de Cendres de Thomas Day et Aurélien Police emmène King dans les traces de Malick dans un décor de jeu vidéo à l’épreuve du réel
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Juste un peu de Cendres de Thomas Day et Aurélien Police emmène King dans les traces de Malick dans un décor de jeu vidéo à l’épreuve du réel

Juste un peu de cendres, c’est à peu de chose près ce qu’il restera de nous… Mais les auteurs sont doués pour faire tout avec trois fois rien, quelques grammes de résidus de combustion. C’est le cas avec Juste un peu de cendres, édité dans la collection Original Graphic Novel tenue en bonne et due forme par Glénat, et dans les mains de Thomas Day (Wika) et Aurélien Police (nouveau venu en termes de BD pure mais riche d’un passif assez fourni en matière d’illustrations). De quoi emmener Stephen King voir du côté de Terrence Malick s’il y est tout en évoluant dans un visuel jeu vidéo façon Resident Evil.

 

 


 

 

 

 

Couverture abandonnée © Day/Police

 

Résumé de l’éditeur : Le monde est en danger. Problème : ils sont les seuls à le voir… Ashley Torrance, dix-sept ans, a un secret. Elle voit des choses dont les autres n’ont pas conscience. De ses yeux vairons, elle peut déceler la véritable nature de certains individus. Derrière leur apparence humaine se cachent des êtres effrayants liés entre eux par des filins de cendre et comme habités par un feu obscur. Qui sont ces monstres et quel est leur but ? Sur internet, Ash rencontre Bruce et Sunny, des jeunes gens qui partagent le même pouvoir. Ensemble, ils décident de prendre la route pour retrouver un dénommé Pilgrim. Le seul qui semble savoir la vérité.

 

 

 

 

© Day/Police chez Glénat Comics

 

C’est une nouvelle fois un tournant étonnant que prend cette collection Original Graphic Novel en proposant finalement un récit de zombies peu commun, très contemplatif et introspectif, aux frontières de la bande dessinée d’auteur. Et une mise en lumière (autant qu’en sombreur, en fait) d’Aurélien Police qui vaut le coup d’oeil. Même s’il est vrai qu’il faut apprend à s’y insinuer, dans cet univers glauque et rappelant que la fin du monde est proche. C’est un décor de jeu vidéo, réaliste comme on sait en faire désormais, ultra-réaliste, même. Alors, au premier abord, ce n’est pas forcément facile, en tant que lecteur, de se retrouver dans la peau d’un héros du game. Mais on s’y fait. D’autant qu’il y a quelques irréductibles pour nous entraîner dans cette perte de repère. Qu’ils aient les yeux vers ou qu’ils soient borgnes, ces derniers héros voient le mal et ont le pouvoir de le combattre. Un mal qui ronge et se matérialise sous forme de zombies et de sortes de Boss disséminés sur le continent américain. Un mal multi-forme qui contamine les « marginaux » qui deviennent des cendreux, nourri par la misère, la mélancolie, le désespoir…

 

 

 

 

© Day/Police chez Glénat Comics

 

Refusant de se consumer sur place (ou à emporter ?), les auteurs ne font pas non plus le choix des armes dans cette fable malsaine pour mieux user du road-trip et emmener leurs héros à la recherche d’eux-mêmes et de l’essentiel. Les combats sont verbaux, philosophiques et la violence est souvent seulement le fait de ce monde en déliquescence. Le spectaculaire est passif, contemplatif et ce n’est pas du tout ce à quoi on s’attendait à la vue de cet album. Mais, ce n’est pas désagréable pour autant…

 

 

 

 

© Day/Police chez Glénat Comics

 

Même si la machine doit sans doute être rôdé et que si en nous mettant le feu à la bouche, en rendant notre palais aussi sec que l’humanité du mond(str)e qu’ils ont créé, Thomas Day et Aurélien Police nous donne aussi à boire… et à manger. C’est touffu, brouillon, emmêlé comme les filaments qui guident Ashley et son équipe dans les profondeurs de l’apocalypse. Juste un peu de cendres est généreux tout en proposant de révolutionner un peu le propos, et peut-être est-ce trop pour un seul bouquin. Reste de la matière avec la manière pour faire quelques jolis cauchemars, la nuit, et réfléchir, le jour.

 

Alexis Seny

 

Titre : Juste un peu de cendres

Récit complet

Scénario  : Thomas Day

Dessin et couleurs : Aurélien Police

Genre: Fantasy, Horreur, Road-trip

Éditeur: Glénat Comics

Collection : Original Graphic Novel

Nbre de pages: 128

Prix: 17,95€



Publié le 01/03/2018.


Source : Bd-best

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