5 questions à Hippolyte
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Hippolyte est un  artiste touche à tout : Sculpture, photographie, bande dessinée. Chaque domaine exploré par l’auteur est fait, avec sensibilité et spontanéité. Il fait de  ses cases de véritables petites merveilles. Par son trait, il parvient à insuffler vie à ses personnages, avec un minimum de moyens.

À  l’occasion de la sortie de son nouvel album « Minik »,  scénarisé par Richard Marazano  chez Dupuis Air Libre, Hippolyte a eu l’extrême gentillesse de répondre aux questions du Graphivore. 

 

-Hippolyte, de votre vrai nom : « Frank Meynet », pour les gens qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous, vous présenter en quelques lignes ?     

Je suis un jeune gaillard de 32 ans (ça marche encore jeune gaillard à 32 ans hein ?), je suis illustrateur et auteur de bd, je m'intéresse à tout ce qui à trait à l'image et à la possibilité de raconter des histoires aux gens et de les faire rêver et/ou réfléchir.    

J'ai déjà notamment réalisé Dracula(Glénat) et Le Maitre de Ballantrae (Denoel graphic) en bd pour les plus "connus"..

-Vous avez un dessin parfois enfantin, tout en abordant des sujets très adultes. Est-ce que vous êtes conscient de marquer  une telle frontière entre la narration visuelle et écrite ?

Comme vous y allez ! Je définirai plutôt mon dessin comme spontané. J'ai une approche graphique nouvelle à chaque fois que je m'attaque à une nouvelle histoire. J'essaie toujours de faire correspondre mon style à l'histoire que je vais traiter et donc à ne pas rester toujours sur un même style pour "tout" raconter. Ça pourrait être possible mais j'y trouve beaucoup moins d'intérêt. Du coup c'est un peu difficile de définir mon style graphique vu qu'il est en constante évolution, voir en constante révolution. Il y en a quand même pas mal de différences entre mon Dracula traité en carte à gratter (un genre de gravure) et Le maitre de Ballantrae ou Minik traités à l'aquarelle. Mon but à chaque fois est d'apporter l'univers le plus fort possible au texte ou à l'histoire que je veux raconter, j'essaie donc au maximum de rompre cette frontière entre narration visuelle et écrite, le but d'une bonne bd pour moi étant d'arriver à une fluidité et à un équilibre parfait entre image et texte. Qu'il n'y ait pas de répétitions inutiles, que l'œil navigue aisément entre les deux et que j'arrive à arrêter mon lecteur quand bon me semble, à imprimer un vrai rythme narratif.

-Quels sont les artistes qui vous ont marqués ? Quand on voit vos œuvres, on pense aux nombreuses aquarelles qu’Hayao Miyazaki réalisent durant la mise en chantier de l’un de ses films. On y retrouve la même fraicheur.

Pour ce qui est de mon travail à l'aquarelle, j'ai été très marqué par les aquarelles de Pratt, et principalement par lui. Mais merci pour Miyazaki, je suis très preneur du compliment (rire). C'est vrai que j'essaie souvent de rester très spontané, je trouve que c'est souvent comme ça que l'aquarelle a le plus de force et d'énergie. Et puis ça va aussi avec ma façon de travailler puisque je travaille directement sur mon dessin au crayon, sans travail préparatoire, dans l'esprit du croquis, de la prise de note, de l'impression. En ce sens, le travail de Gipi est très intéressant.

- « Groenland Manhattan » de Chloé Cruchaudet aux éditions Delcourt raconte également l’histoire de Minik. Hasard des choses, lorsque l’on est devancé par un autre auteur sur l’histoire d’un même personnage, est-ce frustrant, ou êtes-vous  envahi par le chalenge de mieux vous approprier le sujet ?

Ça arrive inévitablement lorsque l'on s'attaque  à une histoire vraie ! Il y a déjà eu beaucoup de livres qui ont traités de la shoa, de l'esclavage et de nombreuses histoires tragiques... nous sommes les deux premiers à parler de cette terrible histoire, sous des axes différents, j'espère que nous ne serons pas les derniers ...

C'est un peu la même chose lorsque je m'étais attaqué à Dracula. Il devait déjà y avoir 200 versions ciné et bon nombre en bd. Et alors ? Chaque auteur a sa vision, sa propre sensibilité et ne traitera jamais  une histoire de la même façon que son voisin, l'uniformisation n'étant pas encore arrivé jusque là, dieu merci. Ça peut aussi permettre d'amener un autre angle de vision, d'appréhender un problème différemment. Je pense plutôt que ces deux livres peuvent être complémentaires, en tout cas ils ne sont pas identiques.

-Vous voyagez beaucoup, il est plus que probable, que vos histoires se nourrissent de vos voyages. Mais les rencontres que vous y faites sont-elles également source à être racontées ?

C'est l'objet de mon travail en cours. Je commence à ressentir le besoin de raconter ce qu'il se passe en bas de chez moi et à avoir vraiment du mal à rester coincer derrière ma table à dessin. J'ai envie d'être plus acteur de mon travail et d'être en prise directe avec ce que je raconte. Ça s'apparentera sans doute à du reportage bd pris sur le vif mélangé à un travail photo, mon autre passion. J'ai deux projets en cours de réalisation. Un qui parlera d'une expérience que j'ai vécue au Liban adolescent et qui a changé ma vie et un autre sur l'ambivalence des rapports  nord/sud via une partie de ma famille qui vit en Afrique pour le meilleur ... et pour le pire.

 

 

Pour visiter le blog d’Hippolyte : http://hippo.canalblog.com/

Pour visiter le site d’Hippolyte : http://www.hippolyteartwork.com/

 

 

Interview © Graphivore 2008

 



Publié le 03/09/2008.


Source : Graphivore

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