En images et en bulles
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Légendes indiennes.    Thorgal Saga 2 - Wendigo

 

"-Alors, c'est fini, on ne reverra jamais le pays Qâ, Thorgal ?

-Je l'ignore, Jolan.

-Pied d'Arbre me manque déjà. C'est lui qui m'a appris à me servir de mon arc !

-Je sais, mon enfant… Durant cet étrange voyage, il a veillé sur toi comme sur son propre fils. (…) C'est étrange, les vents ont brutalement changé de sens, et cette brume, à l'horizon, arrive à la vitesse d'un cheval au galop !"

 

 

 

 

 


De retour du pays Qâ, Thorgal Aegirsson et sa famille voient leur embarcation attaquée par des poissons volants enfantés par les brumes. Leur drakkar détruit, Thorgal, Aaricia et le petit Jolan se réfugient sur une barque qui les conduit vers une terre inconnue où ils sont accueillis par des indigènes tout peinturlurés. Aaricia, enceinte et blessée, est soignée par un chaman. Le peuple indien est sous l'emprise du Wendigo, un manitou maléfique très puissant depuis le pays des esprits qui se délecte de voir le peuple des hommes s'entre-tuer, ce qui est le cas entre deux tribus ennemies. Le démon fait la taille de dix guerriers, pieds de boucs, cornes de cerf, griffes et crocs acérés. Une légende dit qu'il n'y a qu'un moyen de se débarrasser du Wendigo : le toucher entre les yeux avec une flèche taillée dans la plus haute branche de l'arbre de vie. Cette même légende dit que c'est un guerrier à la peau claire venu des terres froides au-delà de l'océan qui accomplira l'exploit. Tiens donc !

© Rouge, Duval, Walter – Le Lombard

La voie semble toute tracée pour que Thorgal se distingue une fois de plus dans une aventure aux frontières du surnaturel. La tâche ne va pas être aussi facile que ça. Un serpent de mer vénéré dans des temps anciens va venir mettre son grain de sel. Il l'a déjà fait puisque c'est lui qui a poussé le viking sur ce nouveau continent. Alors que l'on pense, lui le premier, que le destin de Thorgal est tout tracé, il y a toujours un caillou dans la chaussure, un grain de sable dans l'engrenage. Plus que jamais, l'enfant des étoiles va devoir prendre les choses en mains pour sauver pas seulement sa famille.

© Rouge, Duval, Walter – Le Lombard

Après l'excellent album de Robin Recht, ce deuxième opus de Thorgal Saga était encore plus attendu au tournant. Fred Duval sort un atout majeur de sa manche : placer son histoire sur le chemin du retour du Pays Qâ, le cycle magistral de la saga Thorgal, l'une des plus fantastiques épopées d'heroïc-fantasy de la bande dessinée. Même si l'histoire s'en détache complètement, Thorgal et les siens en sont tout empreints. On le ressent au plus profond d'eux-mêmes. A partir de ce postulat, Duval sort la grande artillerie des légendes de monstres mêlées au folklore nord-américain. Après avoir collaborés ensemble sur un XIII Mystery, le scénariste retrouve Corentin Rouge. Le dessinateur sublime l'histoire, que ce soit dans les décors de forêts ou dans les scènes d'action, parfois un peu violentes quand même. On sent que les auteurs ont voulu faire grandir Thorgal avec son public. On n'aurait pas vu certains passages dans le journal Tintin. Toujours est-il que le Wendigo et le serpent de mer n'ont rien à envier à King Kong et Godzilla. Rouge ose les découpages percutants et les cases gigantesques. Il a atteint une maturité graphique impressionnante.

© Rouge, Duval, Walter – Le Lombard

Yann et Roman Surzhenko, deux habitués des mondes de Thorgal, sont annoncés aux commandes de Shaïgan, la prochaine Thorgal Saga. On n'a donc pas trop à craindre du résultat. Reste à savoir s'ils resteront dans le classicisme ou s'ils prendront des chemins escarpés. En attendant, Wendigo s'inscrit indéniablement dans la liste des albums remarquables de la série.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Thorgal Saga

Tome : 2 - Wendigo 

Genre : Heroïc Fantasy 

Scénario : Fred Duval

Dessins : Corentin Rouge

Couleurs : Walter & Corentin Rouge

D'après : Rosinski & Van Hamme

Éditeur : Le Lombard

ISBN : 9782808205917

Nombre de pages : 128

Prix : 24,50 €


 



Publié le 24/03/2024.


Source : Boulevard BD


La vengeance est un plat… qui se mange.   Sangre 4 – Donnadion le béat

 

"-Et vous v…voulez quoi ?

-Je vous ai entendue chercher quelqu'un…

-Donnad…

-Shht ! Il y a des noms qu'on ne prononce pas.

-Vous savez où le trouver ?

-Ça se pourrait. Mais c'est une information de grande valeur !"

 

 

 

 

 


Sangre porte en elle la marque des ténèbres. Depuis que son père et son frère ont été assassinés par les écumeurs, et que sa mère a été enlevée le même jour pour en faire une esclave, Sangre a soif de vengeance. La marque la fait souffrir et se nourrit de la violence. Sangre cherche à retrouver sa mère et à éliminer l'un après l'autre les responsables de la tragédie. C'est à Thériasme que la jeune femme fait la connaissance d'Ortho-trois-narines, un humble marin du fleuve qui sait où trouver celui qu'elle cherche à présent, Donnadion. Il lui apprend que le bourreau vit dans un méandre du fleuve, à cinq jours de navigation. Sur un petit archipel sauvage protégé par la mangrove qui abrite des esclaves évadés, Donnadion est devenu un ermite pacifique que les rebelles vénèrent.

© Vergani, Arleston, Vezzaro - Soleil

Sangre est accompagnée dans sa quête par un grand chien blanc, appelé Loup. D'ailleurs, n'en est-ce pas un ? Elle va par ailleurs retrouver Dame Ydrelène, qu'elle a jadis sauvée. Sangre a également un pouvoir magique : celui de suspendre le temps pendant quelques secondes, sauf pour elle, ce qui lui permet d'agir sur le cours des événements. Cependant, après l'usage du pouvoir, elle perd momentanément la vue. Elle doit donc l'utiliser avec parcimonie et ruse. Arleston a construit comme à son habitude un univers bien cadré, bien borné. Comme dans ses autres séries d'héroïc-fantasy, le concept est fort. Au contraire des autres, celle-ci est bien plus violente. Il n'y a pas l'humour de Lanfeust, mais il y a l'exotisme de Ekhö. Il n'y a pas des petites bestioles mignonnes comme dans Ekhö, mais il y a une véritable quête comme dans Lanfeust.

© Vergani, Arleston, Vezzaro - Soleil

Stefano Vergani prend la suite d'Arnaud Floch au dessin. Il s'empare du monde de Sangre avec grâce. Ses combats font preuve d'un certain lyrisme. Ils sont chorégraphiés. Vergani amène Sangre vers un destin, dans une mission dont on devine la fin. Mais il n'empêche que l'on vibre pour elle. Associé avec Gloria Vezzaro, Vergani opte pour des couleurs presque pastellisées, avec un petit côté années 70-début 80, comme on en voyait dans des séries comme Nahomi de Crisse.

© Vergani, Arleston, Vezzaro - Soleil

Avec Sangre, la vengeance est un plat qui n'attend pas pour être mangé. Il ne se mange pas froid. Il se mange, tout simplement.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Sangre

Tome : 4 – Donnadion le béat

Genre : Héroïc-Fantasy

Scénario : Christophe Arleston

Dessins : Stefano Vergani

Couleurs : Stefano Vergani & Gloria Vezzaro

Éditeur : Soleil

ISBN : 9782302098398

Nombre de pages : 56

Prix : 15,50 €


 



Publié le 24/03/2024.


Source : Boulevard BD


L'embouteillage du siècle.   Paris sur Mer

 

"-Mon cher Capitaine, j'ai besoin du meilleur électeur de ce pays pour remplir une mission vitale ! Je vous ai désigné volontaire pour cette mission… Mais sachez que l'avenir économique et l'influence dans le monde de notre nation sont désormais entre vos mains !!!"

 

 

 

 

 


                Le Capitaine Rokoko est convoqué par la plus haute autorité de l'Etat : le Président de la République. Il confie au marin une mission de la plus haute importance. Entre Londres et Paris, au beau milieu de la Manche, on a repéré comme un gros bouillonnement. Une île va émerger à cet endroit dans pas longtemps. Rokoko est chargé de prendre la tête d'une expédition pour, dès l'émersion de l'île, y planter le drapeau de Paris sur Mer. Or, au même instant, à Londres sur Mer, la Reine, la Couine, confie la même mission au commandant Harry Cover. Qui des mangeurs de grenouilles ou des buveurs de thé remportera le challenge ? C'est sans compter les perturbations du mage Dodududo qui manigance un plan démoniaque tout au fond de son repaire.

© Lions, Terrien, Marité – Editions du Tiroir

                Voici une bande dessinée animalière sortie du tiroir. Les éditions du même nom n'auront jamais si bien porté leur nom. L'aventure parue pour la première fois dans l'hebdomadaire Pistil en 1979 est éditée pour la première fois en album, près de quarante-cinq ans plus tard. Paris est Paris sur Mer, une île aux contours de la France que l'on connaît. Londres est Londres sur Mer, la même chose correspondant au Royaume-Uni. Le Capitaine Rokoko est une sorte de perroquet, capitaine du bateau "Fluctuat nec Mergitur", qui, contrairement à son nom, sombre à chacune de ses sorties, s'échouant sur des récifs. Il est épaulé par Mamour, un éléphant qui assure la fonction de moussaillon. En filigrane de la bataille de la Manche, Dodududo rêve de mettre Paris en bouteille. Y parviendra-t-il ? Les relations internationales seront-elles apaisées après cette histoire ?

© Lions, Terrien, Marité – Editions du Tiroir

                Aventure et humour sont au programme de cet album qui aurait pu être le premier d'une longue série. Jean-Pierre Terrien et Gilbert Lions ont un graphisme Spirou-années 70-compatible. Les dessinateurs ont lu les aventures citadines de Macherot comme Le retour de Chlorophylle ou Chaminou et le Khrompire. On n'atteint pas la même qualité mais les auteurs n'ont pas à rougir de leur fort honorable travail. Au scénario, Jean-Pierre Terrien et Gilbert Lions s'en donnent à cœur joie dans une histoire fort bien construite, avec running gags et calembours à gogo. C'est mignon, c'est amusant, un brin suranné aujourd'hui mais ça témoigne aussi d'une époque. Gilbert Lions n'est pas un inconnu puisqu'il co-écrivait entre autres les aventures de Sylvio avec Philippe Luguy dans Pif gadget. Pour cette réédition, les couleurs ont été modernisées par Marité.

© Lions, Terrien, Marité – Editions du Tiroir

                Paris sur Mer est de ces histoires cachées dans les pages des magazines à la grande époque de la presse BD. C'est merveilleux au sens propre du terme. Espérons que les éditions du Tiroir nous en dégotent d'autres dans le style.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Paris sur Mer

Genre : Aventure humoristique

Scénario & Dessins : Jean-Pierre Terrien & Gilbert Lions 

Couleurs : Marité

Éditeur : Editions du Tiroir

ISBN : 9782931251041

 



Publié le 24/03/2024.


Source : Boulevard BD


Le Roi, sa fille et le Baron.   Marie Tudor la reine sanglante 2

 

"-De toute part, je n'ouïs que louanges de vos actions !

-En obéissant à la volonté de votre majesté, je ne fais que mon devoir, Sire.

-Le devoir est une chose, la loyauté en est une autre. J'ai l'intention de vous nommer à la charge de Lord du sceau privé… Vous succèderez ainsi au Comte de Wiltshire, le père de ma défunte épouse et abandonnerez de fait votre fonction de maître des rôles.

-C'est un honneur, Sire."

 

 

 

 

 


Londres 1536. Henri VIII, père de Marie Tudor, adoube Thomas Cromwell au rang de Baron. Ce titre sonne à ses oreilles comme la plus douce des récompenses. Pendant que le Roi s'occupe d'affaires internes, il envoie sa fille Marie, à York, pour qu'elle persuade John Hussey de renoncer à l'insurrection. Pour elle, son père se trompe d'adversaire. C'est Robert Aske qui mène les insurgés. Elle refuse la mission. Qu'importe ! Cromwell se chargera de mener la répression. L'homme va cristalliser les haines. Il est l'incarnation de l'intolérance du Roi, de son fanatisme et de la violence aveugle dans cette guerre de religions. Pour Cromwell, il est nécessaire de chasser les suppôts de l'Eglise du Pape qui noyautent les monastères.

© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt

Marie Tudor refuse de se prêter à un mariage arrangé pour consolider la position de son père au sommet de l'Europe. Là encore, Cromwell est envoyé aux négociations. Il invite celle qui a pour l'instant renoncé à ses prétentions au trône à reconsidérer son point de vue. Qu'elle réfléchisse au bénéfice personnel qu'elle pourrait en tirer. Entre Cromwell et elle, le torchon brûle. Elle n'a aucune estime pour cet homme qui incarne le bras armé d'une autorité despotique qu'elle désapprouve. De son côté, son père va se marier pour une énième fois. Cromwell, toujours lui, lui présente le portrait qu'il a fait peindre de celle qu'il prévoit comme épouse pour son souverain afin de renforcer les alliances internationales. Henri VIII se laissera-t-il séduire ?

© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt

Corbeyran traite l'Histoire façon thriller psychologique. Dans ce deuxième épisode, Marie Tudor reste en position d'observatrice. Elle fait preuve d'un sang froid et d'une maîtrise de soi impressionnante. Thomas Cromwell est l'éminence grise de son père. L'histoire du portrait est un véritable gag historique, comme si avait été inventée ce jour-là l'expression de comédie dramatique. On se croirait dans une parodie télévisée. Et pourtant, l'anecdote est véridique. Marie va pouvoir regarder Cromwell, comme on dit vulgairement, se crasher en plein vol. elle n'aura plus qu'à ramasser ce qui devrait lui revenir de droit, mais ça, ce sera l'objet du troisième et dernier tome. Claudio Montalbano laisse la vedette aux personnages historiques. C'est propre, c'est net. Ça pourrait sembler passe-partout mais Montalbano réussit à exprimer sa personnalité dans certaines cases plus lâchées.

© Montalbano, Corbeyran, Fernandez - Delcourt

Souvent, les bandes dessinées historiques sont bourrées de récitatifs et ont du mal à se détacher d'une approche détaillée et scolaire. Leurs auteurs n'ont qu'à lire Corbeyran. La construction de cette série est exemplaire. Le scénariste ferait aimer l'Histoire aux réfractaires parce qu'il démontre que, quand c'est bien fait, ça se lit comme une BD d'aventure.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les reines de sang

Tome : Marie Tudor la reine sanglante 2

Genre : Histoire

Scénario : Corbeyran

Dessins : Claudio Montalbano

Couleurs : Jean-Paul Fernandez

Éditeur : Delcourt

ISBN : 9782413044819

Nombre de pages : 56

Prix : 14,95 €

 



Publié le 24/03/2024.


Source : Boulevard BD


Pennac adapté.   L'œil du loup

 

"-Qu'est-ce qu'il me veut ? N'a jamais vu de loup, ou quoi ? Grrr…"

 

 

 

 

 

 

 

 


Dans l'enclos d'un zoo, un loup est énervé. Il n'a qu'un œil depuis sa capture dix ans plus tôt. Il navigue sans arrêt, de long en large, agacé par un jeune garçon qui l'observe, immobile, alors que les enfants, normalement, ça gesticule et ça bouge dans tous les sens. Jusqu'à la semaine dernière, une louve était avec lui, mais elle est morte. Le lieu est triste et froid. Tous les jours, il revoit le garçon qui reste à l'observer en silence. Celui-ci suit la bête du regard. Le loup d'Alaska se demande donc s'il intéresse l'enfant, lui qui a décidé de ne plus se préoccuper des hommes. Il ne va pas à l'école ? Il n'a pas d'amis ? Il n'a pas de famille ? Le loup va s'arrêter de marcher et fixer l'enfant, les yeux dans les yeux, sauf que lui n'en a qu'un. C'est alors que le garçon va faire quelque chose qui va mettre le loup en confiance.

© Sapin, Pennac - Nathan

Classique de la littérature jeunesse étudié dans de nombreuses classes d'écoles primaires et de collège, L'œil du loup, de Daniel Pennac, est adapté en bande dessinée par Mathieu Sapin. Quatre chapitres jalonnent le récit : celui de la rencontre, celui qui va raconter la vie du loup de sa naissance à son arrivée au zoo, celui des premières années de l'enfant en Afrique, pour terminer avec leur rencontre dans ce monde nouveau pour eux deux, démontrant tout ce qui peut passer par le regard.

© Sapin, Pennac - Nathan

Mathieu Sapin adapte un succès littérature. Pas facile de pénétrer l'imaginaire de milliers de lecteurs qui se sont appropriés l'histoire. Il réussit son coup en choisissant de rester au plus proche des phrases et des mots de Pennac, étant parfois à la limite du livre illustré, plaçant néanmoins des dialogues autant que faire se peut. Le texte reste furieusement d'actualité, avec les préoccupations écologiques, animales et humanitaires qu'il soulève. Le trait léger du dessinateur d'Akissi (déjà en Afrique) permet de mettre le doigt sur des sujets sensibles, permettant aux plus jeunes d'en prendre conscience. Dans le cahier final, on en apprend plus sur la genèse du récit par Pennac et sur son adaptation. La couverture est remarquable. Deux demi-visages de part et d'autre, celui du loup et celui du garçon, sont séparés par un double décor, celui de l'Alaska, avec les chasseurs traquant la bête, surplombé par celui de l'Afrique.

© Sapin, Pennac - Nathan

Plus qu'une histoire d'amitié, de confiance, L'œil du loup est une histoire de respect, un récit œcuménique démontrant la puissance du vivre ensemble et de la tolérance. Pas étonnant que le livre n'ait pas quitté les bibliothèques et les librairies depuis quarante ans. Mathieu Sapin lui offre une nouvelle et belle vitrine.

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : L'œil du loup

Genre : Emotion

Scénario & Dessins : Mathieu Sapin

Couleurs : Clémence Sapin

D'après : Daniel Pennac

Éditeur : Nathan bande dessinée

ISBN : 9782092494639

Nombre de pages : 80

Prix : 19,90 €


 



Publié le 24/03/2024.


Source : Boulevard BD


A l'éducation ce soir.   Les profs refont l’Histoire 3

 

"-Marre ! J'en ai marre de ce XVIIème siècle soi-disant moderne mais qui ne permet pas à une femme cultivée d'enseigner autre chose que la couture ou les bonnes manières… Me voilà obligée de ma sauver de chez moi parce qu'on me prend pour une hérétique ! On croit rêver ! Pff ! Comment je vais faire, moi ?

-Eh bien Madame, je connais quelqu'un susceptible de vous aider…

-Ah bon, et qui est donc ce bon samaritain ?

-Moi ! Je me présente, Jean-Antoine Poquelochon !"

 

 

 

 

 


                Automne 1672, tel un chevalier d'Eon, une femme, Amina, se travestit en homme. Mais elle, c'est pour enseigner. Démasquée, elle est contrainte d'arrêter la mission qu'elle s'était donnée. C'est alors qu'elle rencontre dans une taverne un certain Jean-Antoine Poquelochon, directeur de la troupe "L'illustré théâtre". Rien à voir avec ce Molière dont on entend parler. Amina va s'intégrer aux comédiens dont les spectacles mêlent divertissement et instruction. C'est l'une des sept histoires qui composent ce troisième volume des Profs refont l'Histoire.

 © Sti, Pica, Guénard - Bamboo

                On commence dans un village d'irréductibles, à une époque où toute la Gaule est envahie. Toute ? Non. Un petit village résiste à l'envahisseur. Mais détrompez-vous, nous ne sommes pas en Armorique, mais dans le Lot où, suite à la défaite d'Alésia et la reddition de Vercingétorix, des gaulois refusent de rendre les armes. Dans leur village fortifié, des druides, ancêtres de nos chers profs, cherchent à échapper à l'ennemi. En Islande, vers 970, on accompagnera des vikings à la conquête de "l'âme d'Erik" (le rouge). Puis direction le Machu Picchu, dans l'Empire Inca du XVIème siècle. Déjà à l'époque, les profs en avaient marre de répéter et les évaluations surprises étaient en vigueur. Côté punitions, par contre, ça pouvait aller jusqu'à l'autel sacrificiel.

 © Sti, Pica, Guénard - Bamboo

                Moins historique si ce n'est du côté patrimoine littéraire, voici une parodie d'un conte de Charles Perrault avec Amineige et les 7 profs. Simplet se charge de l'EPS, Joyeux la philo, Dormeur… euh… on ne sait pas, Timide la SVT, Atchoum la chimie, Prof l'Histoire et Grincheux, lui, il fait la grève. On y découvrira Boulard, ou plutôt Bouloir, dans un rôle inattendu. Retour à la vérité (ou presque) historique avec un petit tour chez les Indiens dans le Dakota à la fin des années 1860 au clan des Faons Farons. Interdit de fumer derrière le tipi des sanitaires. On conclue avec l'incroyable histoire de Jack London dans le Klondike canadien.

 © Sti, Pica, Guénard - Bamboo

                La machine à remonter le temps de l'Education Nationale est en marche. Pica, dont le trait retrouve de plus en plus de sa superbe, et Sti, l'un des meilleurs gagmen de sa génération, sont aux manettes. Dans le genre, on se marre plus que dans Le piège diabolique. N'est-ce pas, professeur Mortimer ? Ben, oui, fallait être prof au lycée Fanfaron !

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Les profs refont l’Histoire

Tome : 3

Genre : Humour

Scénario : Sti

Dessins : Pica

Couleurs : Jacqueline Guénard

Éditeur : Bamboo

ISBN : 9791041103300

Nombre de pages : 48

Prix : 11,90 €


 



Publié le 24/03/2024.


Source : Boulevard BD


"Je dois libérer la couleur de la prison de la ligne"

 

Une mère, Marie Raymond, figure de proue du mouvement de l'Art formel !

Un père, Fred Klein, portraitiste et paysagiste postimpressionniste !

C'est dans ce vivier artistique que naît, le 28 avril 1928, Yves Klein.

Vivier, mais pas carcan car ses parents ne le "forceront" pas le moins du monde dans cette direction.

 

 

 

 

 

Il passe ses premières années à Nice, avant de partir pour Paris y vivre une vie de bohème, en esprit libre.

L'été, la petite famille descend à Cagnes-sur-Mer rejoindre d'autres artistes. Yves est alors confié à sa tante Rose. Cette dernière, divorcée et sans enfant, est une fervente catholique. Elle tente alors de lui inculquer certaines valeurs plus strictes.

 

Arrive ensuite la Seconde Guerre Mondiale. Forçant la famille Klein à s'installer dans le sud de la France, elle y trouve une certaine "normalité".

Devenu adolescent, le jeune Yves se prend de passion pour le judo, sa discipline, sa rigueur, sa précision ! Il s'y liera d'amitié avec le poète Claude Pascal et le peintre Arman (Armand Fernandez). Ensemble, ils ont le projet de se "partager le monde".

C'est ainsi que vers 20 ans, il imagine sa "symphonie monoton-silence" qui ne sera jouée pour la première fois qu'une dizaine d'années plus tard !

 

 

© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024

 

Voyageant énormément, il découvre le métier d'encadreur à Londres.

De retour à Paris, il participe à de nombreux salons organisés par sa mère. Il y côtoie de nombreux artistes ... qui ne le considère que comme le fils de ...

 

Et c'est en 1952 qu'il réalise son plus grand rêve : se rendre au Japon ! Il y organise des expositions des œuvres de ses parents et ... se perfectionne dans le judo !

 

Rentré en France 2 ans plus tard, il développe sa conception de l'art à travers 2 pseudo catalogues d'œuvres monochromes n'existant pas ... encore : l'illusion de l'art !

 

"Je veux que le public ressente cette "minute de vérité". Qu'il atteigne ce degré de contemplation où la couleur devient une pure et pleine sensibilité."

 

Il est l'heure pour lui de faire exploser sa créativité, sa vision artistique à travers ses peintures et réalisations dans des projets "hors normes" et totalement révolutionnaires, telles ses Anthropométries !

Il crée et fait breuveter une couleur bleue, la plus pure imaginable, l'IKB. Bleu profond outremer à la fois mat et brillant, il le met au point avec un ami chimiste, Edouard Adam.

Participant à la naissance du "Nouveau Réalisme", il prône une vision innovante du réel.

 

© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024

 

Lorsqu'il meurt, à 34 ans, après avoir marqué de son empreinte éternelle ... et colorée, l'art pictural, ses amis pensent d'abord qu'il vient de se lancer dans un nouveau projet artistique ! Désormais ses œuvres seront immatérielles et réalisées dans le plus grand atelier du monde ...

 

 

C'est la biographie de cet artiste pluridisciplinaire que nous narre Julian Volvoj, mise en images libres et éclatées par Wagner William. Un exercice tant littéraire que pictural pour cet artiste inclassifiable mais incontournable dans l'art contemporain.

Par son style narratif, Julian Volvoj réussit à nous immerger dans l'univers du parcours créatif d'Yves Klein.

Ecrivain et scénariste new-yorkais, il apprécie tout particulièrement cet exercice de biographie vivante. Traduit en de nombreuses langues, ses romans graphiques offrent souvent à ses dessinateurs l'espace nécessaire à leur imagination sans borne.

 

 

 

© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024

 

Et justement, malgré un dessin réaliste, Wagner William se libère totalement des codes de la BD traditionnelle, notamment au niveau de sa mise en page. Prenant sa double page comme un espace de création vide, il le "remplit" au gré de la narration dans un esprit ouvert et sans les entraves des cases et bulles classiques. Cet artiste visuel brésilien, également peintre, écrivain et éditeur, rend ici clairement hommage, au travers sa "déstructuration" de la page, à l'âme vagabonde et "hors cadre" d'Yves Klein.

Une approche picturale et narrative qui cherche autant l'envolée que la profondeur de l'œuvre originale, soulignant sa quintessence absolue et inclassifiable dans un courant ou mouvement unique.

 

 

© Wagner William - Julian Volvoj - Marabulles 2024

 

Quoiqu'il en soit, une superbe découverte du parcours, de la vie de cette étoile filante dont la brièveté de l'existence est inversement proportionnelle à l'impact qu'il a laissé derrière lui sur la peinture et les arts en général !

 

 

Yves Klein et ses "Anthropométries" : extrait

© Antenne 2 - 1962

 

 

 

Thierry Ligot

 

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Titre : Yves Klein - Immersion

Scénario : Julian Voloj

Dessin, couleurs : Wagner William

Traduction : Laure Picard-Philippon

Editeur : Marabout

Collection : Marabulles

Parution : 21/2/2024

Pages : 144

Format : 29,5 x 22,8 x 2 cm

ISBN : 978-2-5011-6349-1

Prix : 29,90 €



Publié le 21/03/2024.


Source : Bd-best


Cervantes sublimé.   Don Quichotte de la Manche

 

"-Allons, Rossinante, fière et noble monture, toi qui dépérissais à l'ombre des murs tristes de cette écurie, sache que le jour est venu. Le monde nous réclame."

 

 

 

 

 

 

 

 


C'est le grand jour pour Don Quijano, alias Don Quichotte, et pour son cheval Rossinante. Fort de ses lectures lui ayant rempli la tête, vêtu d'un semblant d'armure et coiffé du plat à barbe de son coiffeur, l'hidalgo part sur les routes à la rencontre de son glorieux destin. Sa première rencontre est celle avec celle qu'il nomme Dulcinée del Toboso. Il voit en celle qui est en fait Aldonza Lorenzo, la gardienne d'oies, une sublime déesse et lui promet d'aller risquer sa vie en son nom. C'est ensuite une modeste auberge qu'il prend pour un château. Il s'y fait adouber chevalier. Après avoir chargé une roulotte et ses occupants dans un nouveau délire, Don Quichotte est laissé pour mort en bordure de chemin. Il ne devra son salut qu'à l'un de ses voisins passant par-là, un certain Sancho Panza, qui le ramène chez lui. Afin de juguler sa folie, ses livres sont brûlés dans un autodafé. Ça ne va pas arranger son état, bien au contraire. Don Quichotte propose à Sancho de l'accompagner en tant qu'écuyer lors de sa prochaine virée.

© Brizzi, Brizzi - Daniel Maghen

Voici donc nos deux larrons sur la route. Mais qui sont ces géants qui font tourner leurs bras devant eux juste pour les impressionner ? Là où le pseudo-chevalier voit des Goliaths de pierre, son larbin n'aperçoit que des moulins à vent. Peut-être les monstres se cachent-ils derrière ? A moins que ce ne soit un nouveau mirage de Don Quichotte ? De rencontres en rencontres, transcendées par la folie de l'escogriffe espagnol, le duo va écrire une légende. Dans l'étroit sentier de la chevalerie errante, Don Quichotte venge des injures, redresse des torts, châtie des insolences, vainc des géants et affronte des fantômes. Dieu seul sait quelles épreuves l'attendent encore, mais il pourrait bien être la risée de nobliaux qui voudraient se rire de lui.

© Brizzi, Brizzi - Daniel Maghen

En près de deux cents planches de bande dessinée, Paul et Gaëtan Brizzi marchent sur le fil tenu entre fantasme et réalité dans l'esprit du héros créé par Cervantes. Le gentilhomme est passionné de littérature de chevalerie et s'imagine en nouvel héros du genre, tant et si bien qu'il tombe dans la schizophrénie. Rien de plus complexe à retranscrire. Les auteurs ont trouvé une recette miracle, si recette il y a. Les scènes de la "réalité" sont traitées en niveaux de gris charbonneux. Dès que l'on pénètre au plus profond du cerveau du héros, car héros il y a, cette fois-ci pas de doute, on bascule dans un sépia sur un soupçon de crayonné bleuté. Les Brizzi offrent ainsi une séquence d'anthologie avec la célèbre attaque des moulins à vent.

© Brizzi, Brizzi - Daniel Maghen

Satire politique et sociale, Cervantes écrit en ce début de XVIIème siècle une geste qui a traversé les années. Comme pour L'enfer de Dante, avec fluidité mais précision, avec romance et respect, les frères Brizzi contribuent à la pérennité d'une œuvre du patrimoine mondial. 

 

Laurent Lafourcade

 


One shot : Don Quichotte de la Manche

Genre : Poème épique

Scénario & Dessins : Gaëtan et Paul Brizzi

D'après : Cervantes

Éditeur : Daniel Maghen

ISBN : 9782356741684

Nombre de pages : 200

Prix : 29 €

 



Publié le 20/03/2024.


Source : Boulevard BD


La Marque Collectionnite.  CAC 3D - Encyclopédie des figurines de collection Hors-Série 7 – Blake & Mortimer

 

"Edgar Jacobs a publié 10 albums en 27 ans… mais se doutait-il du succès des nouvelles éditions, et de l'énorme marché des produits dérivés ? Comme pour ses livres précédents, Christian Mallet, le maître d'œuvre de cet incroyable ouvrage, recense toutes les créations sorties de l'univers de Blake et Mortimer. Sidérant !" Christian Viard, fondateur des Amis de Jacobs, Janvier 2024.

 

 

 

 

 


                Après Uderzo, Franquin, Hergé et Morris, le CAC3D s'intéresse aux figurines issues de l'univers de Blake et Mortimer. Comme le précise Christian Viard, fondateur des Amis de Jacobs, dans la préface, 2024 célèbre non seulement les 80 ans du débarquement en Normandie, mais aussi le cent-vingtième anniversaire de la naissance d'Edgar Pierre Jacobs. Quelle belle occasion pour sortir cet ouvrage qui ravira les fans de l'univers du Maître, qu'ils soient collectionneurs ou pas d'ailleurs. Nous sommes ici dans un argus CAC3D hors-série, c'est-à-dire qu'il ne donne pas les côtes des objets, en en faisant un beau livre à ranger à côté des albums du duo.

 © Mallet - Côte-à-cas éditions

                Survolons donc chacune des aventures de Blake et Mortimer en nous penchant sur celles-ci dans leur ordre chronologique. Pour une aile rouge petit ou grand modèle issue du "Secret de l'Espadon", c'est chez Michel Aroutcheff que l'on en trouvera, en résine ou en bois, fabriquées en 1996, chacune à une centaine d'exemplaires seulement. Pour trouver les deux compères devant un serpent à sonnettes et l'idole, scène tirée du "Mystère de la Grande Pyramide", direction chez Pixi. C'est tout petit, 14 cm de haut et c'est en métal. La particularité est que la scène est livrée dans une boîte au fond illustré. A l'origine, ça coûtait (seulement) 37 €. Autre scène remarquable de la même histoire, c'est l'envoûtement d'Olrik dans "Que ton nom ne soit plus", en résine chez Figures et vous. La célébrissime "Marque Jaune" est souvent présente, avec notamment un Guinea Pig de plain-pied, en résine polychrome chez Fariboles. La société artisanale émaillerie belge, à Bruxelles, propose des plaques métalliques, dont celle de "L'énigme de l'Atlantide", qui n'est pas la couverture mais une image similaire des astronefs. L'objet de 800 par 600 mm est polychrome avec quatorze passages couleurs. Prix d'origine : 850 € pour 119 exemplaires dont 20 hors commerce.

 © Mallet - Côte-à-cas éditions

La Ford 1957 de "SOS météores" se trouve, comme de nombreux véhicules, chez Hachette collections. Reproduction au 1/43ème. Restons chez Hachette où il n'y a pas que des voitures avec le robot de police du "Piège diabolique", album dont on retrouve une scène chez Leblon Delienne, Mortimer se faisant attaquer par des moustiques géants. Retournons chez Aroutcheff pour retrouver Mortimer dans le taxi Simca Aronde où il embarque dans "L'affaire du collier". La période Jacobs se conclue avec "Les trois formules du Professeur Satô", fort peu représenté dans ces produits dérivés, comme cette ambulance en résine, métal et plastique, encore chez Hachette, ou le robot samouraï chez Pixi. L'après-Jacobs n'est pas oublié avec un peu de Benoît, de Sterne d'Aubin, de Schréber et de Juillard, et pour rester chez le créateur, un peu de Guerre des mondes. Tiens, pas de Rayon U ? On ne peut pas terminer sans évoquer les magnifiques bustes des personnages, pas donnés, que l'on peut s'offrir en bronze composite chez Boulesteix.

 © Mallet - Côte-à-cas éditions

Blake et Mortimer sont plus vivants que jamais. Jacobs a pris la bonne décision en les laissant vivre après lui. Aussi bien encadré, d'autres héros auraient pu être encore dans l'actualité. Les figurines le prouvent.Plus que des ouvrages de référence, les CAC 3D sont aux figurines dérivées ce qu'est le BDM aux albums.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : CAC 3D - Encyclopédie des figurines de collection

Tome : Hors Série 7 – Blake & Mortimer

Genre : Argus

Auteur : Christian Mallet

Éditeur : Côte-à-cas éditions

ISBN : 9782491066338 / 9782491066345

Nombre de pages : 66

Prix : 39 € (version cartonnée) / 29 € (version souple)

 



Publié le 20/03/2024.


Source : Boulevard BD


Dur retour sur Terre.   Largo Winch 24 – Le centile d'or

 

"-A l'arrière, grouille !... J'ai un dernier joker ! On tente le tout pour le tout. Vite, enfile ce parachute !

-Combien de temps il nous reste ?

-Si tu te dépêches, juste assez !

-C'est quoi ce sac ?

-Matériel de survie, fusées de détresse. Tu en auras besoin si tu t'en sors…

-Hein ?... Mais… Et toi ? Ton parachute ??!

-Je… Je n'en ai qu'un, Largo…"

 

 

 

 

 


                Largo Winch et Jarod Manskind sont à bord de la navette spatiale de ce dernier qui fonce s'écraser sur Terre. L'organisation d'éco-combattants We Blue a pris le contrôle de l'appareil. Leur objectif est d'éliminer les milliardaires nuisibles de leur espèce. Les commandes ne répondent plus. Ils viennent de rentrer dans l'atmosphère. Leur seul salut est de quitter l'engin. Il y a juste un hic : ils n'ont qu'un parachute. Alors que Jarod est prêt à se sacrifier, Largo ne l'entend pas de cette oreille. Ils sauteront ensemble. Les voici en pleine nature, peut-être en Californie, peut-être dans le Nevada, dans ce qui ressemble en tous cas à un immense parc national. Il n'y a plus qu'à regagner la civilisation. Pas si facile avec des combinaisons tracées par We Blue. Les tueurs pourraient arriver plus vite à les retrouver que les secours. De son côté, Simon, entre deux conquêtes amoureuses, ou plutôt sexuelles, retrouve le journaliste Tom Halbrow, en vie, bien décidé à reprendre ses investigations sur les contrats du Winch Group avec la société minière indonésienne l'Indomining, stipulant que l'actionnaire principal ne peut décider seul de la fermeture de la Flamingo, possession commune, sans l'accord de son partenaire. Il pourrait y avoir magouilles pour obliger Largo à vendre ses parts.

© Francq, Giacometti, Denoulet - Dupuis

                Deuxième partie du diptyque débuté avec La frontière de la nuit, Le centile d'or a tout du blockbuster hollywoodien. Mais au fait, c'est quoi, le "centile d'or" ? C'est le terme désignant le 1 % des hommes et femmes les plus fortunés de la planète, les milliardaires qui trônent tout en faut de la pyramide, comme Jarod et Largo. Mais on a beau être richissime, on peut quand même être dans la panade. Même si l'on sait que, à l'instar d'un Thorgal ou d'un Bob Morane, Largo s'en sortira, on entre à fond dans l'aventure. Les ficelles sont parfois énormes, mais peu importe. On est là pour de l'action sur fond de finances, même si on n'est pas obligé de tout comprendre sur ce dernier point. On en a pour son argent.

© Francq, Giacometti, Denoulet - Dupuis

                Même si Philippe Francq a toujours dit ne pas être "marié" avec Eric Giacometti, le binôme fonctionne à merveille. Le scénariste a une approche très "série télé" de l'intrigue. Les rebondissements scandent l'avancée du thriller comme un métronome. On ne peut lâcher l'album dont la construction est minutieuse. Avec Simon, les auteurs jouent un peu dans la provocation. Le complice de Largo est tout sauf #MeToo. C'est parfois un brin poussé. Graphiquement, Philippe Francq est au sommet, avec des décors forestiers peu habituels dans la série, et des hélicoptères sous tous les angles. Jean-Michel Ponzio apporte sa patte dans la création de décors 3D, ajoutant de la profondeur et de la crédibilité.

© Francq, Giacometti, Denoulet - Dupuis

                Parfois, on se dit que ça fait du bien de lire autre chose que des classiques. Mais quand ils sont de cette trempe, ce serait vraiment ballot de s'en priver. Largo Winch a encore de belles années devant lui.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Largo Winch

Tome : 24 – Le centile d'or

Genre : Thriller financier

Scénario : Eric Giacometti

Dessins : Philippe Francq

Couleurs : Philippe Francq & Bertrand Denoulet

Éditeur : Dupuis

ISBN : 9791034767823

Nombre de pages : 48

Prix : 15,95 €

 



Publié le 20/03/2024.


Source : Boulevard BD


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