« Une rumeur court qu’un animal monstrueux sillonne les mers et attaque les bateaux. Une expédition est montée pour trouver ce monstre. Le bateau se cogne si violemment au monstre que cela fait tomber trois hommes à l’eau. Ils sont sur le point de se noyer quand ils réussissent à s’accrocher à une coque en métal. La coque s’ouvre, deux hommes les font entrer dans un sous-marin (le fameux monstre). Le capitaine Némo les accueille et les prévient que le sous-marin doit rester secret. »
Est-il nécessaire de lire tous les grands classiques de la littérature pour se faire une culture ? Évidemment, tout dépend de ce que l’on recherche : le plaisir de la littérature ou la culture Questions pour un champion. Si la première méthode est un plaisir intrinsèque, le deuxième motif est le meilleur moyen pour pouvoir étaler sa science et briller aux yeux des autres, ce qui n’est déjà pas mal. Outre le parti pris de survol culturel de la collection, les autrices jouent la carte de l’humour.
© Bravi, Frey – Rue de Sèvres
Vingt-quatre œuvres de la littérature française et internationale sont passées à la moulinette. Pour chacune d’elles, Pascale Frey replace l’ouvrage dans la carrière de son auteur avant de dresser un bref portrait de ce dernier. C’est court, efficace. Il y a juste ce qu’il faut pour comprendre l’essence de l’histoire et la vie de l’écrivain. 4 points assurés au face-à-face de Questions pour un champion.
© Bravi, Frey – Rue de Sèvres
Soledad Bravi prend la main pour illustrer chaque récit en deux temps trois mouvements. Seize images suffisent pour la plupart des histoires. Bravi n’hésite pas à aller parfois jusqu’à trente-deux. Le format reste express. Chaque image au style naïf, mais au contenu n’hésitant pas à être rude s’il le faut, est accompagnée d’une phrase résumant le récit. Trois minutes permettent de maîtriser l’œuvre. Le format serait idéal pour l’adaptation en dessin animé en programme court pour une chaîne de télévision comme France 5 ou Arte.
© Bravi, Frey – Rue de Sèvres
Avez-vous lu les classiques de la littérature ? est une collection qui a un autre point fort dont on n’a pas encore parlé et qui est somme toute le principal : lire les versions originales de tous ces merveilleux trésors.
Laurent Lafourcade
Série : Avez-vous lu les classiques de la littérature ?
Tome : 3
Genre : Humour littéraire
Textes : Pascale Frey
Scénario, Dessins & Couleurs : Soledad Bravi
Éditeur : Rue de Sèvres
Nombre de pages : 168
Prix : 14 €
ISBN : 9782810217540
« - Je me suis rendu à la bibliothèque d’Od’essa dans la vaste cité d’Alinden. Et j’ai parcouru les grimoires qui narrent l’épopée des elfes rouges. J’ai dû remonter à des temps immémoriaux avant de me rendre compte que je ne trouverais rien qui puisse nous aider d’une quelconque manière. J’ai cherché un sort qui permettrait à des elfes quels qu’ils soient d’engendrer des elfes rouges. En vain… Il n’y a plus que vous quatre. Plus que vous quatre en terres d’Arran… C’est là que ça m’a traversé l’esprit. Et en terres d’Ogon, qu’en est-il des elfes rouges ?
- Les terres d’Ogon ? »
A l’Est de l’Ogrie, la contrée des terres d’Ogon est un lieu demeurant légendaire et inconnu. Après un étroit passage de plusieurs centaines de lieues, on peut pénétrer dans ce vaste territoire peuplé de créatures géantes et d’autres peuples. Là-bas, au pays de Kamina, le peuple des cornes, les Kulu, invoque des dieux immortels à peau rouge. Existerait-il des elfes rouges dans ce pays ? C’est ce que soupçonne le mage Belthoran. Leah’saa, Feda’saa et leurs deux jumeaux pourraient-ils y trouver d’autres elfes de leur lignée ? Seul un voyage en ce territoire mystérieux pourra y répondre.
© Istin, Lorusso, Nanjan, Duarte - Soleil
Jean-Luc Istin reprend la main dans la série des semi-elfes pour tout simplement agrandir la carte. Les terres d’Arran ouvrent leurs frontières à un nouveau continent : les terres d’Ogon. L’elfe Lea’saa, le mage Belthoran, l’orc Turuk et la jeune Irinild, apprentie d’un cartographe récemment décédé, forment l’expédition vers cette terre développée par Istin et son comparse et complice storyboardeur Kyko Duarte depuis plusieurs mois. Inutile de préciser que les voyageurs ne vont pas atterrir au pays des Bisounours.
© Istin, Lorusso, Nanjan, Duarte - Soleil
Giovanni Lorusso signe son deuxième Elfes après Raïken-Kahlaal, le vingt-sixième épisode. Le dessinateur italien est rapide et efficace. Ses planches sont riches et détaillées. Il n’hésite pas à insérer de gigantesques cases à fonds perdus sur une, voire deux planches comme l’ahurissante porte entre les deux terres ou bien lorsque Turuk demande s’il s’est bien fait comprendre. Lorusso place ses lecteurs en immersion.
© Istin, Lorusso, Nanjan, Duarte - Soleil
Créer un nouveau territoire voisin des terres d’Arran va ouvrir de nouveaux horizons aux séries développées par Jean-Luc Istin dans cette collection tentaculaire qui réunit les amateurs de bande dessinée, d’heroïc-fantasy et de jeux de rôles. Les Elfes rouges y fonderont-ils une nouvelle dynastie ?
Laurent Lafourcade
Série : Elfes
Tome : 29 – Lea’Saa, l’elfe rouge
Genre : Héroïc-Fantasy
Scénario : Jean-Luc Istin
Dessins : Giovanni Lorusso
Couleurs : J. Nanjan
Storyboard : Duarte
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 64
Prix : 15,50 €
ISBN : 9782302089327
C'est avec une très grande peine que nous avons appris le décès de William Tai plus connu sous le pseudo de Malik.
Le papa d'Archie Cash et de Cupidon s'en est allé rejoindre ce dernier dans les cieux.
"C’est une triste nouvelle qui est tombée ce vendredi matin à Huppaye (Ramillies) où un important incendie s’est déclaré dans une habitation de la rue Fauconval à Huppaye.
Les pompiers sont rapidement intervenus et ont pu maîtriser très vite le foyer. Malheureusement, le propriétaire des lieux a été retrouvé décédé. Il s’agit de Malik, dessinateur bien connu, de son vrai nom William Tai, auteur de bande dessinée belge né le 2 janvier 1948 à Paris, qui a travaillé pour Spirou et était le dessinateur entre autres de Cupidon."
Malik - Dupuis
Toute la rédaction de Bd Best présente ses sincères condoléances à sa famille.
« - Vous êtes venus à mon appel, vous, mes fidèles conseillers. Voilà déjà venu le temps de quitter ce monde. Seigneur Dieu, je te rends la couronne que tu m’as confiée. Elle s’effondrait alors, mais elle est aujourd’hui que l’airain le plus pur… Que mon héritier la protège contre tous afin qu’elle ne devienne jamais une couronne de verre ! Je bénis mon fils, Charles, et je bénis tout le Royaume. »
1380. Le roi de France Charles V agonise. Au château de Melun, son fils le Dauphin, qui n’a pas douze ans, apprend la mort de son père. Ses oncles ne tardent pas à venir lui présenter leurs condoléances. Les ducs de Bourgogne, de Berry et de Bourbon s’agenouillent devant l’héritier tels des loups se préparant à déchiqueter une faible proie. Mais, où est le duc d’Anjou ? Parti à la forteresse du Louvre, il est allé chercher le trésor royal. Balayant d’un revers de la main les ordres du roi défunt, il s’érige en Régent de France et entend être obéi sur l’heure. Sur l’échiquier de la cour, les pièces s’affrontent dans un jeu de pouvoir impitoyable. Ainsi débute la série La couronne de verre, préquel du Trône d’argile.
© Richemond, Bennato, Poupelin - Delcourt
Une série débute alors qu’une autre se clôt. Le troisième tome de Jeanne, la mâle Reine conclut l’ascension d’une Reine sanglante, de l’accession au trône de France avec son époux Philippe VI de Valois en 1328 jusqu’aux prémices de la guerre de cent ans en 1338. Celle qui fut surnommée la boiteuse est une manipulatrice sans pitié. Gare à ceux qui seront en travers de sa route : une corde serrera leurs cous ou du poison coulera dans leurs veines.
© Richemond, Suro, Fogolin - Delcourt
France Richemond est la scénariste de ces deux albums. Historienne médiéviste, conférencière au Louvre, elle éclaire un siècle à l’histoire complexe, un Moyen-Âge troublé par des guerres incessantes, des convoitises de trônes, d’amitiés et d’amours intéressées. Dans la postface de chacun des albums, France Richemond explique la façon dont elle a mené son passionnant travail d’enquêtrice-historienne. Pour Jeanne, elle raconte les difficultés à trouver des éléments sur une femme dans un monde presqu’exclusivement géré par des hommes. Pour La couronne, elle montre comment scénariser l’Histoire et comment elle s’est emparée du personnage réel de Tanneguy Duchâtel. Enfin, quelle bonne idée que de présenter l’ensemble des personnages dans les pages de garde. On y voit ainsi beaucoup plus clair dans les relations et les généalogies.
© Richemond, Bennato, Poupelin - Delcourt
Aussi bien Tommaso Bennato que Michel Suro font un travail impeccable. Si le dessinateur napolitain a un trait minutieux, aimant les scènes avec de nombreux personnages, le français a un cadrage plus « en zoom », faisant la part belle aux sentiments exacerbés. On reconnaît son découpage à la « Stryges ». Tiens, n’y aurait-il pas un diabolique clin d’œil planche 28 ? Les coloristes Poupelin et Fogolin apportent tous les deux un côté terreux à ce Moyen-Âge sauvage et sanglant.
© Richemond, Suro, Fogolin - Delcourt
Avec Thierry Gloris, France Richemond est l’une des meilleures scénaristes-historiennes du moment. Ils ont le point commun de faire partager leur passion avec clarté et intérêt. La couronne de verre et Jeanne la mâle Reine apportent au XIVème siècle un éclairage bienvenu.
Laurent Lafourcade
Série : La couronne de verre
Tome : 1 - Plus peine que gloire
Genre : Histoire moyenâgeuse
Scénario : France Richemond
Dessins : Tommaso Bennato
Couleurs : Hugo Poupelin
Editeur : Delcourt
Collection : Histoire & histoires
Nombre de pages : 64
Prix : 15,50 €
ISBN : 9782756079370
Série : Jeanne la mâle Reine
Tome : 3
Genre : Histoire moyenâgeuse
Scénario : France Richemond
Dessins : Michel Suro
Couleurs : Dimitri Fogolin
Editeur : Delcourt
Collection : Les reines de sang
Nombre de pages : 64
Prix : 15,50 €
ISBN : 9782413003496
Sortie le : 29 décembre 2020
« - Tout de même, Herr Bott, voir Jacky Ickx au volant de nos tous nouveaux prototypes… après la cuisante défaite qu’il nous a infligée au Mans en 1969 !?!...
- Ne soyez pas rancunier, Norbert. Nous avons eu notre revanche dès 1970 ainsi qu’en 1971. Ferrari et Matra se retirent des courses d’endurance au moment où nous sortons la 935 et la 936… Deux modèles turbo-compressés !
- Cette technologie est l’avenir de Porsche. Il est déterminant de la faire triompher en course, et Jacky Ickx est en demande de nouveaux challenges ! »
1974. Jacky Ickx est déjà un pilote émérite au palmarès impressionnant. Deux fois vice-champion de Formule 1, plusieurs fois champion de Belgique des conducteurs, vainqueur d’un nombre hallucinant de victoires dans diverses courses, Ickx est à l’apogée de sa carrière. Et il ne compte pas en rester là. Fin des années 70, le « Rainmaster », surnom donné suite à ses prouesses sous la pluie, décide pourtant d’abandonner la Formule 1 pour se concentrer sur la course d’endurance. C’est ainsi que Le Mans va devenir son jardin.
© Krings, Dugomier, Laupêtre - Glénat
Vincent Dugomier clôt la carrière d’un des pilotes automobiles à la carrière la plus variée et la plus longue au monde. Le scénariste évite le simple catalogue d’évènements pour s’axer sur des moments pivots qui orienteront les choix d’Ickx. On apprendra que sa décision d’arrêter la Formule 1 fut la conséquence d’un grave accident en 1976 à Watkins Glen dans lequel il eut les chevilles fracturées. « A quoi bon prendre des risques pour des voitures qui n’en valent pas la peine ? » On verra le pilote relever des défis inédits comme la Canadian-American Challenge cup à Road Atlanta en Géorgie. Et puis, c’est l’aventure du Dakar, la folie sauvage à travers l’Afrique.
© Krings, Dugomier, Laupêtre - Glénat
Jean-Marc Krings durcit son trait habituel pour mieux coller à la réalité. Les personnages sont plus anguleux que ceux que l’on voit sous son trait. Il dessine les célébrités de l’époque que l’on reconnaît au premier coup d’œil, sans jamais tomber dans la caricature : Henri Pescarolo, Claude Brasseur, Keke Rosberg ou encore l’ange brisé Stefan Bellof. Sans chercher à atteindre un réalisme à la Graton, les voitures de Krings gardent l’ADN de leur dessinateur.
© Krings, Dugomier, Laupêtre - Glénat
Le diptyque Ickx réjouira aussi bien les passionnés passés et présents de courses automobiles que les amateurs de biographies bien racontées.
Laurent Lafourcade
Série : Jacky Ickx
Tome : 2 - Monsieur le Mans
Genre : Automobile
Scénario : Vincent Dugomier
Dessins : Jean-Marc Krings
Couleurs : Sylvain Laupêtre
Éditeur : Glénat
Collection : Plein gaz
Nombre de pages : 48
Prix : 13,90 €
ISBN : 9782344019238
« - Petit-serpent-tombé-du-nid, je voudrais te présenter des amis qui viennent de New-York…
- Encore un touriste qui est tombé amoureux de moi ?
- Pas aujourd’hui.
- Fourmille Gratule, elle dirige une agence de talents pour les shows de Broadway.
- Enchantée, mais merci, j’ai déjà tout le taalent qu’il me faut.
- Notre ami Lune-de-soie semblait dire que les amazones shaolin du temple du papillon de jade étaient plus douées encore ?
- Elles se débrouillent, c’est vrai, mais trop traditionnalistes. C’est pas pour rien que je suis partie.
- Vous êtes une de ces shaolins ?
- Ma mère est la grande vestale du temple.
- Formidable ! Alors vous pourriez nous y amener ! »
C’est en plein cœur de Shangaï que nous retrouvons Fourmille Gratule, Sigisbert de Motafiume et Yuri Prodov. Chargés de recruter des artistes pour un show à Broadway, ils viennent de remarquer une contorsionniste d’une souplesse de dingue. Pourtant, il y a des artistes tellement plus doués : les amazones shaolin du temple du papillon de jade. Il se trouve que la mère de Petit-serpent-tombé-du-nid, la jeune femme qui illumine la scène, n’est autre que la grande vestale du temple. Va-t-elle accepter d’y conduire nos héros ?
© Arleston, Barbucci, Lebreton – Soleil
Christophe Arleston continue d’envoyer Fourmille et compagnie dans les divers endroits de ce monde miroir, semblable au nôtre mais sans électricité, dirigé par de petites bestioles à l’allure de marmottes appelés Preshauns. Cette fois-ci, direction la Chine. On a même droit au petit gag maison lorsqu’il s’agit de traverser la région de Wuhan. Le but du voyage va rapidement être perturbé par le fantôme envahissant du sage Shun qui a un but à assouvir : terminer la partie mythique inachevée de jeu de go contre l’empereur Yao commencée il y a plus de deux siècles. On croisera dans l’aventure des pandas pas encore doués en kung-fu, des ninjas virulents, les huit mille soldats d’argile de l’empereur Qin Shi Huang, ainsi que le Pékin Express. Y aura-t-il Stéphane Rotenberg ou son avatar ? A vous de voir en lisant l’album.
© Arleston, Barbucci, Lebreton – Soleil
Alessandro Barbucci est l’un des dessinateurs les plus doués de sa génération. Son trait riche et dynamique aux accents disneyens fait que l’on a l’impression de regarder un dessin animé de grande qualité. Le spectacle se déroule sous nos yeux sans que l’on ait l’impression de lire. Les poses humoristiques de ses personnages répondent à la truculence du scénario et des dialogues.
© Arleston, Barbucci, Lebreton – Soleil
Ekhö monde miroir est la meilleure série actuelle parmi toutes celles scénarisées par Arleston. Qu’on se le dise. De plus, chaque histoire se suffit à elle-même ce qui n’est pas négligeable. Ekhö est sur la bonne voie.
Laurent Lafourcade
Edition N & B © Soleil
Série : Ekhö monde miroir
Tome : 10 – Un fantôme à Pékin
Genre : Heroïc-Fantasy
Scénario : Christophe Arleston
Dessins : Alessandro Barbucci
Couleurs : Nolwenn Lebreton
Éditeur : Soleil
Nombre de pages : 48
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782302078796
« - Ah ! Voilà l’équipe du tonnerre qui revient ! Alors ? Qu’est-ce que vous ramenez ? Nous, on a presque tout !
- On a trouvé ça !
- Qu’est-ce que c’est que ces boules ? Elles étaient sur la liste ?
- Non, mais comme elles étaient jolies, on les a emportées !
- Qu’est-ce que ça peut-être ? »
Bouton d’Or et le Schtroumpf à lunettes reviennent d’une virée dans les bois avec d’étranges boules. C’est un grondin qui les a perdues en route. Saule et le Grand Schtroumpf proposent d’étudier l’étrange objet le lendemain. Mais, dans la nuit, l’objet disparaît, ainsi que les deux individus qui l’ont ramené au camp. Leur tente est complètement détruite. La situation d’urgence est déclenchée. Elle va amener les Schtroumpfs, garçons et filles, vers une étrange grotte.
Luc Parthoens et Thierry Culliford rebondissent sur la destruction du village des filles dans le tome précédent. Aidées des Schtroumpfs mâles, elles sont contraintes de s’exiler pour trouver des cieux plus cléments. Il n’est jamais évident dans un univers créé de toutes pièces de le renouveler. De la contrainte, née l’innovation. Dans cet épisode transitoire, les filles ne sont plus chez elles mais pas encore dans leur nouvel eden, si eden elles trouvent. Les lecteurs fidèles d’Harry Potter liront l’histoire comme un clin d’œil à Aragog. On laisse les aficionados comprendre l’allusion pour que le mystère reste complet.
Un nouveau dessinateur entre aux studios Peyo pour signer le dessin de ce quatrième épisode. Et c’est une surprise ! Ce n’est pas n’importe qui, c’est Laurent Cagniat, connu pour avoir signé la série Vauriens dans les années 90 chez Delcourt. Les spécialistes reconnaîtront sa patte dans l’attitude de certains personnages. Avec tout le respect que l’on doit au travail de dessinateurs comme Alain Maury, le regretté Pascal Garay, Jeroen de Coninck, Miguel Diaz Vizoso ou encore Ludo Borecki, c’est la première fois que l’on voit un dessinateur oser garder sa propre personnalité. Alors que tous les dessinateurs cités sont ou ont été les meilleurs gardiens du temple, Laurent Cagniat laisse passer des bribes de son ADN. On n’avait pas vu cela chez les Schtroumpfs depuis Marc Wasterlain dont on repère les traits dans La soupe aux Schtroumpfs.
Les Schtroumpfs et le village des filles ne verse pas dans le côté girly. La série reste intéressante pour tous. Ce nouveau départ ancre cette collection dérivée dans le monde des lutins bleus, encore et toujours en développement.
Laurent Lafourcade
Série : Les Schtroumpfs et le village des filles
Tome : 4 – Un nouveau départ
Genre : Aventure schtroumpfante
Scénario : Thierry Culliford & Luc Parthoens
Dessins : Laurent Cagniat
D’après : Peyo
Couleurs : Paolo Maddaleni
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 48
Prix : 10,95 €
ISBN : 9782803677160
« - Pourquoi il vit tout seul, Papa ?
- Je ne sais pas, moi !... Peut-être parce que ton papa aimait beaucoup ta maman et quand elle est… euh… partie, il a préféré lui rester fidèle…
- Ah oui, fidèle ! Oui mais, après tout ce temps, il pourrait quand même se remarier !
- Tu sais, ton père n’a pas l’air si malheureux ! Il a sa vie de plombier qui l’occupe beaucoup. C’est rendez-vous sur rendez-vous ! »
Cinq grandes aventures de Jojo viennent clôturer la réédition en intégrale des aventures du gamin en salopette rouge et à la casquette immense. Précédées d’un dossier introductif de Morgan Di Salvia, elles sont chacune un petit caillou blanc sur le chemin de la carrière du regretté André Geerts.
Ce gros volume commence par La Ballade des quatre saisons, chronique intemporelle sur le temps qui passe, joli paradoxe. On y suit Jojo tout au long d’une année. De l’automne-cimetière à l’hiver-Noël, du printemps-amitiés à l’été-assoiffé. Toute l’essence de la série est réunie dans cet épisode atypique.
Dans Une fiancée pour papa, Jojo se sent investi d’une mission de la plus haute importance : trouver une fiancée pour son père. Le petit garçon a perdu sa maman il y a bien longtemps. Nous, lecteurs, ne l’avons jamais connu. Jojo a toujours habité chez sa mamie pendant que son père plombier était au turbin. Et qui mieux que Gros-Louis, le pote de toujours, pour l’aider dans ses recherches ? Pour son premier scénario de la série, Sergio Salma se glisse dans les bottes de Geerts avec respect, délicatesse et humour.
Dans une série qui parle aux enfants, quoi de mieux pour les toucher que de leur parler d’animaux ? C’est l’idée de génie de Jojo vétérinaire. Une histoire avec un certain Patatras qui est loin de faire patatras. Mais attention, Monsieur le Directeur n’est pas d’accord pour que l’école devienne un zoo.
Confisqué ! Ça chauffe pour Jojo le jour où le directeur de l’école, encore lui, est pris de confisquionite aiguë. Adieu la montre ancienne de plus de cent trente ans de son arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père ! Le petit garçon réussira-t-il à la récupérer ?
C’est à une mamie dépressive à cause de son grand âge que Jojo doit remonter le moral dans Mamy Blues. La croisière en méditerranée qu’elle vient de gagner va-t-elle lui redonner un petit coup de boost ? Cet épisode sur la maladie résonne comme un écho à celle contre laquelle André Geerts est en train de se battre. Il lui faudra l’aide d’Alain Mauricet et de Renaud Collin pour terminer cette histoire signée Sergio Salma.
L’actuel rédacteur en chef du journal Spirou Morgan Di Salvia signe le dossier introductif. Il ne nous cache rien de la vie privée de Geerts et des conséquences que cela a pu avoir sur son œuvre, de sa séparation jusqu’à la maladie qui l’a emporté. Il y parle également de l’engagement de l’auteur dans La BD contre le silence, traitant du difficile sujet du Sida chez les enfants, projet réalisé sous la houlette de Thierry Tinlot. Enfin, cette intégrale ne serait pas complète sans la nouvelle illustrée La visite de Mickaël Moore, petite perle qui justifie à elle seule l’intérêt d’une telle intégrale.
Cet ultime volume de l’intégrale Jojo laisse une saveur particulière, un goût bizarre quand on réalise que le mot Fin est en fait le mot Adieu. André Geerts nous a quitté en 2010 et Jojo est parti avec lui. Cette série avait tant de son créateur que toute reprise aurait été inenvisageable. Par bonheur, il nous reste toutes ces belles histoires de Jojo.
Jojo, c’est la jeunesse éternelle, celle que les vraies personnes, c’est-à-dire celles qui ne sont jamais devenues adultes, n’ont pas quitté l’enfance.
Jojo, c’est l’histoire d’un temps où l’on prenait le temps insufflé dans notre époque moderne. Ce n’est déjà plus comme autrefois mais ce n’est pas vraiment comme aujourd’hui. Si on aperçoit un téléphone portable ou un lecteur mp3, on écoute encore la maîtresse et on joue à la balançoire. Ainsi, Jojo, c’est presque un paradoxe temporel qui se fait dans un naturel tel que l’on ne se pose pas de question.
« Nul ne guérit de son enfance. » chantait Jean Ferrat. Mais à quoi bon si c’est pour vivre celle de Jojo.
Laurent Lafourcade
Geerts © Dupuis
Série : Jojo
Tome : Intégrale 4 - 2004-2010
Genre : Aventures humoristiques
Scénario : André Geerts, Sergio Salma
Dessins & Couleurs : André Geerts
Collection : Patrimoine
Éditeur : Dupuis
Nombre de pages : 312
Prix : 35 €
ISBN : 9791034747832
« - Il faut régler cette histoire avant l’arrivée de Marvin. S’il apprend que sa mère est morte, ce sera un carnage.
- Bah voilà, c’est à lui de mener l’enquête !
- Je les connais tous, ce sera un carnage, je te dis !
- Oh-oh.
- Quoi ?
- Coucou, Herbert ! Je suis un peu en avance, mais je n’ai pas encore été voir ma mère ! Je ne voulais pas la réveiller ! »
La maman de Marvin vient d’être assassiné. Herbert devait lui annoncer les fiançailles de son fils avec Pirzuine lorsqu’il apprend la nouvelle. Quand Marvin va le savoir, il risque de tout massacrer. Herbert va devoir faire preuve de diplomatie pour mieux faire passer la pilule, si tant est qu’elle puisse passer. Que va-t-il donc arriver « en la mémoire » de la maman de Marvin ?
© Boulet, Trondheim, Sfar - Delcourt
« Réveille-toi et meurs ! » Le gardien s’extrait de terre. Il est un squelette. Il revit mais ne voit pas. Il retrouve Alexandra, elle aussi revenue des morts. Ils vont devoir affronter un Herbert devenus diabolique, aux prises avec un Marvin vengeur.
© David B., Trondheim, Sfar - Delcourt
Un Donjon Zénith et un Donjon Monsters, voici la double dose qui vient enrichir l’univers créé par Joan Sfar et Lewis Trondheim.
Boulet a repris le dessin de Donjon Zénith depuis le tome 5. Il baigne ainsi dans un univers proche de celui de Raghnarok, la série qui l’a fait connaître à la grande époque de Tchô !. Le scénario est drôle, tendre et aventureux. Les auteurs touchent toutes les générations, du vieux geek au jeune joueur en ligne, du lecteur de « Livres dont vous « étiez » les héros » au dévoreur de séries Netflix. En particulier, le personnage de Gilberto, l’apprenti draconiste, vaut le détour. Son passage marquera indéniablement la série. Il fait un clin d’œil au gardien Dupavé et à sa pierre, dans Bobo et apprendra à ceux qui ne le savent pas que toutes les drogues ne sont pas bonnes à prendre.
© Boulet, Trondheim, Sfar - Delcourt
Le scénario du Donjon Monsters est taillé sur mesure pour David B. D’un lyrisme et d’une poésie particulières, les auteurs proposent une réflexion sur la mort. Sfar et Trondheim ont privilégié une narration descriptive, justifiée par l’ambiance mortuaire de l’épisode, comme si le gardien observait son squelette agir. Le dessinateur de L’ascension du Haut-Mal propose des images entre l’enluminure et l’estampe japonaise. Les squelettes s’entremêlent dans des compositions belliqueuses qui resteront dans l’Histoire du Donjon. La participation de David B. justifie l’intérêt d’une série dérivée comme celle-ci où les meilleurs auteurs se succèdent pour des histoires indépendantes à des époques aléatoires du Donjon.
© David B., Trondheim, Sfar - Delcourt
Plus qu’une série, plus qu’une saga, Donjon est un univers dont chaque auteur est une pierre permettant de tenir l’édifice debout. Et on peut dire qu’avec des fondations solides nommées Sfar et Trondheim ce donjon-là n’est pas près de s’écrouler.
Laurent Lafourcade
Série : Donjon Zénith
Tome : 8 – En sa mémoire
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Joann Sfar & Lewis Trondheim
Dessins : Boulet
Couleurs : Walter
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 48
Prix : 11,95 €
ISBN : 9782413037668
Série : Donjon Monsters
Tome : 13 – Réveille-toi et meurs
Genre : Aventure fantastique
Scénario : Joann Sfar & Lewis Trondheim
Dessins : David B.
Couleurs : Walter
Éditeur : Delcourt
Nombre de pages : 48
Prix : 11,95 €
ISBN : 9782413022749
« - Thorgal ! Thorgal ! Aaricia !
- Mais ?... C’est Yasmina, la guenon de Louve !
- Ce matin, des gamins l’ont retrouvée, flottant près de l’embarcadère, à moitié morte, accrochée à un bout de bois…
- Kyrstell ?
- Louve devait venir m’aider à pêcher les écrevisses, elle n’est pas venue… C’est étrange, ce n’est pas son genre !
- Par tous les dieux ! Où est passée Louve ?
- Jolan, viens ! Si sa guenon était dans l’eau du port, c’est là qu’il faut commencer à chercher ! »
Louve a disparu. Sa petite guenon Yasmina vient d’être retrouvée dérivant dans les eaux du port. Thorgal et Jolan partent aussitôt à sa recherche. D’après les témoignages recueillis, elle serait montée à bord d’un Knörr, un navire marchand, pour examiner ce qu’ils avaient à vendre. Le bateau est reparti après une brève escale. Personne n’a vu redescendre la gamine. L’équipage était en règle. La taxe portuaire a même été acquittée, par un certain Grimur. Il faut se rendre à l’évidence. Louve a bel et bien été enlevée. Mais à quelles fins ? L’enfant devenant une adolescente, Thorgal craint le pire. Il n’y a pas un instant à perdre.
© Vignaux, Yann, Georges – Le Lombard
Yann a encore une fois tout compris de la façon dont Jean Van Hamme et Rosinski ont créé le monde de Thorgal. En proposant une histoire courte qui se suffit à elle-même tout en faisant évoluer la vie de la petite famille Aegirsson, il tape dans le mile.
Dans cet épisode, Louve est enlevée par Grimur, un chef de clan sanguinaire. Celui-ci est l’époux d’une Selkie, créature ressemblant à une femme, vêtue d’une peau de phoque. Mais pour la garder auprès de lui, Grimur a confisqué son vêtement magique lui permettant de regagner les eaux. Ils ont eu ensemble une fille muette Ava, flanquée d’un gigantesque homard de compagnie.
© Vignaux, Yann, Georges – Le Lombard
Fred Vignaux marche sur les pas de Rosinski en intégrant de plus en plus sa patte. La série ayant la particularité d’être une des rares dont les personnages vieillissent, si Thorgal garde encore toute la force de son âge, la Louve de Vignaux n’est plus tout à fait une enfant mais pas encore une adolescente, son Jolan quant à lui a les réels traits d’un adulte.
Les scènes marines et sous-marines sont puissantes, notamment l’abord de l’île dans les récifs protégés par la statue de la Selkie Kopakonan. Le sanglant massacre Grindadrap est à provoquer un infarctus à Brigitte Bardot. De toutes façons, la couverture rougeâtre de Rosinski ne va pas l’inciter à ouvrir l’album.
© Vignaux, Yann, Georges – Le Lombard
L’étonnant blog Bandes originales pour bandes dessinées conseille une bande son à écouter en lisant l’album : http://bobd.over-blog.com/2020/11/jamais-sans-ma-fille/thorgal.la-selkie-vs.assassin-s-creed-valhalla.html. En plus de régulières chroniques d’albums, Fab propose des musiques pour agrémenter les lectures. Original. Fallait y penser.
La Selkie s’inscrit d’emblée dans les meilleurs épisodes de la mythologie Thorgal. Le final inattendu va provoquer des bouleversements dans la vie de la famille. Mais ça, c’est une autre histoire…
https://www.youtube.com/watch?v=JHqd4T_G2Jc
Laurent Lafourcade
Edition Collector – Le Lombard
Série : Thorgal
Tome : 38– La Selkie
Genre : Heroïc Fantasy
Scénario : Yann
Dessins : Fred Vignaux
Couleurs : Gaëtan Georges
Couverture : Rosinski
Éditeur : Le Lombard
Nombre de pages : 48
Prix : 12,45 €
ISBN : 9782803677184
![]() |
©BD-Best v3.5 / 2021 | ![]() |
![]() |