Nouvelles relatives à la bande-dessinée ou au graphisme
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Le coup de coeur du Brüsel,

Kampuchéa Démocratique. Cela, le pays le doit à ces soldats habillés de noir de la tête au pied et dont le nom ne fait pas le moine puisqu'ils se nomment: Khmers rouges. "Habitants de Phnom Penh", annoncent-ils à la radio, "notre capitale vient d'être libérée par nos vaillantes et victorieuses forces armées". En fait de libération, la ville est surtout évacuée. Vidée de ses habitants qui seront ensuite regroupés selon leur classe sociale, leur métier, leur passé, leur identité.


A gauche, les anciens fonctionnaires de l'état, les médecins, les ingénieurs, les intellectuels, en un mot les bourgeois, qui se feront massacrer sur le bateau, en plein milieu de la traversée. Khim, sa femme Lina qui vient de mettre au monde un bébé, sa famille et des amis devaient en faire partie. Ils seront sauvés in-extremis par un ancien employé de la fabrique de glace dont Kongcha était le patron.
A droite, ceux qui auront l'insigne honneur de participer à la reconstruction du pays pour autant, bien sûr, qu'ils obéissent scrupuleusement aux ordres. Et à condition, selon le vieil adage, qu'ils "plantent du Kapokier et du palmier autour de la maison" c'est-à-dire: qu'ils ne voient rien, n'entendent rien et ne disent rien.
L'auteur a décidé de faire exactement le contraire en racontant la tragédie qu'a vécu sa famille l'année de la prise de pouvoir des Khmers rouges, l'année du lièvre… Dans ce témoignage sobre, qui va à l'essentiel, il retrace cette première année passée sous la botte d'Angkar, l'organisation qui s'est donné pour mission de réformer la société à coups de mauvais traitements, d'exécutions sommaires, de travaux forcés, de privations et de camps de la mort. Mais le premier volet de cette apocalypse Khmère (d'après le titre du récit de Somanos Sar, paru aux éditions Jean Picollec en 2003 et consacré au même sujet) s'arrête page 120, devant un poste frontière et un Khmer qui pointe sur eux sa mitraillette en les sommant de le suivre. "Ne vous inquiétez pas", le titre du tome 2, sonne comme une menace…

Corine Jamar



Publié le 07/05/2011.


Source : Graphivore


Le coup de coeur du Brüsel : Le royaume tome 3

"Le Royaume", avec son petit oiseau au-dessus du R du titre, est un bijou.
De drôlerie, de gaité, de pertinence.
Dans cet opus, la princesse Cécile est promise au prince Eric, hyper canon sur la photo (enfin, sa représentation picturale, on est au Moyen-Age ne l'oublions pas). Mais en vrai, c'est une autre paire de manches (brodées): le fils du Roi d'Arbédie est gros, fat et… furax d'avoir à se coltiner une princesse plus peste que preste à lui donner son premier baiser. Celui-ci, elle le réserve à… chut!, on ne vous le dit pas. Parce que nous, chroniqueurs, on n'est pas comme les oiseaux du Royaume, ces vilains petits cafteurs qui ne pensent qu'à semer la zizanie et mettent le foutoir ! L'un d'eux, revenu d'entre les morts, est néanmoins d'accord de jouer à l'espion pour le compte de sa sauveuse, la jolie Anne, qui, elle, n'en revient toujours pas d'avoir été éjectée du lit royal. Mais l'héroïne de la série, loin de se laisser abattre, transforme la maison que lui a donnée le roi (bon prince) en taverne que l'on qualifierait de nos jours de… bio ou "new age".

 

 

Parce que la série, et c'est ce qui en fait tout son sel, transpose au Moyen-Age les différents travers de notre société actuelle, et c'est: jubilatoire. Ce renvoi à notre époque nous fait non seulement rire mais aussi réfléchir. En s'aidant d'une galerie de personnages hauts en couleurs et tous, quelque soit leurs défauts, attachants, elle met en lumière de façon toujours sympathique les tares du monde dans lequel les lecteurs, petits et grands, vivent. En interrogeant le pouvoir de l'image, en remettant en cause le principe de la real politique, en se moquant gentiment des nouvelles technologies (ahlàlà, ces bilboquets auxquels les deux petits princes sont scotchés), en critiquant le comportement des dirigeants tout en voulant montrer les sursauts héroïques dont ils sont parfois capables, l'auteur place notre humanité au centre de son propos. Il évite tous les écueils, notamment celui du populisme, et nous offre l'occasion, si rare, de ne pas désespérer de l'être humain.



Publié le 15/04/2011.


Source : Corinne Jamar-Brüsel


 

Une enquête approfondie sur le film culte, illustrée de caricatures qui redonnent vie à des personnages mythiques.
 Ecrit par un spécialiste du cinéma d’Audiard, ce dictionnaire révèle tout ce qu’il est possible de savoir sur les Tontons Flingueurs et décortique pour la première fois l’art et les ficelles du dialoguiste.
 On y découvre notamment comment Louis-Ferdinand Céline a contribué à l’écriture du texte, qui sont Achille et Salvatore Volfoni - cousins des célèbres Raoul et Paul, quels soupçons d’affabulation pèsent sur Jean Lefebvre, mais encore qui de René Sauvard ou de Lino Ventura est le plus célèbre dans le monde (surprise, c’est René).

Si Vous désirez devenir un incollable des Tontons Flingueurs, cet album est fait pour vous. Cela dit si vous êtes un aficionados et croyez tout connaître sur ce film culte, attention à la claque vous allez en prendre pour votre grade car ce bel opus va vous inonder de détails croustillants et jamais lu. Mais jetons un oeil d'abord sur les illustrations ( qui figurent en bas de page ), véritable merveilles réalisées par Géga, un caricaturiste de talent. C'est à croire que les acteurs et auteurs vont surgir carrement de l'album, un pur délice. Audiard est expliqué sous tous les angles et on nous offre même le luxe de nous parler d'une dizaine de ses films très peu connu du public. Un quizz test vos connaissances sur les Tontons flingueurs et croyez moi même le plus grand des fans y apprendra encore bien des choses ! Des thèmes croustillants sont abordés : " Audiard et les femmes" " Audiard, un auteur exigeant", " Audiard un génie populaire"... Ensuite pages après pages nous partons à la découverte en nous plongeant dans le noyau du dictionnaire avec les définitions des acteurs protagonistes du film et des expressions et noms, termes et autres qui y sont usités. Bref un album qui a du corps, un tout-venant agréable qui séduit le palais. Cela ne vous décambutera pas et ne vous laissera pas à la traine.  Et si j'avais un beretta j'vous l'mettrais sous le blaze pour aller casquer vos sonnant et trébuchant afin d'aller vous procurer fissa ce cador de bouquin chez votre libraire favoris. La dessus je replonge mes mirettes dans ce psaume le silencieux à la pogne.

Et pour ne pas vous laisser en carafe, je vous donne quelques tuyaux sur les auteurs de ce pt'it bijoux ci-dessous.

Gil

 

Gérard GarGouil dit «Géga» est fan de cinéma, de sport et de musique. Après avoir travaillé dans la publicité  comme créatif puis dans la presse (Télé 7 Jours Guadeloupe ) une dizaine d’années, il se lance en tant que dessinateur indépendant et collabore avec différents titres de presse sportive (La Provence des Sports,  100% PSG, Maillot Vert, Droit au But, Tennis Magazine ). Géga est l’auteur de plusieurs albums de caricatures pour les Editions SEMIC-TOURNON et de bandes dessinées (L’Épopée d’Auxerre et Un rêve de gamin sur  Jean-Pierre Papin ).  Site Web : www.drolesdidoles.com.

Stéphane Germain est spécialiste du cinéma de Michel Audiard dont il possède une collection d’affiches unique. Il a précédement signé L’Encyclopédie idiote de la Voile et une autre des extra-terrestres, guère plus intelligente (La Sirène).

 

Le dico des Tontons Flingueurs par Stéphane Germain & Géga

88 pages

12.95 €

Edité par Hugo & Cie

En librairie depuis le 14 avril 2011

 

Quelques images :

 

 

 


 



Publié le 15/04/2011.


Source : Graphivore


Le coup de coeur du Brüsel : Mezek

La jeune nation d’Israël vient tout juste de naître et d’emblée c’est la guerre avec les voisins arabes lourdement armés par les anciens coloniaux. Fusils, grenades et surtout de magnifiques Spitfire, vedettes de la Bataille d’Angleterre. Une aviation moderne !
L’ancêtre de Tsahal doit alors faire feu de tout bois pour répondre aux agressions. Un embargo (eh oui, déjà à l’époque le bon vieux blocage des frontières avait les faveurs des politiques) l’empêche de s’équiper par les circuits traditionnels.
Cela n’arrête pas les combattants de la première heure qui usent de nombreux subterfuges pour contourner le niet des grandes puissances.

 

 

Yann et Juillard ont choisi de nous parler des premières heures de l’Israeli Airforce qui se monte, ô ironie du sort, avec des rebus de l’aviation Tchèque alors équipée de Messerschmitt nazis (!) modifiés avec des moteurs trop lourds qui rendent périlleux chaque atterrissage.
Mais les mercenaires sont (très bien) payés pour prendre ces risques...

Avec son inestimable expérience sur le Grand Duc (aux Editions Paquet), Yann nous plonge dans le quotidien d’un escadron haut en couleurs et aux frasques dignes des boys de la Seconde Guerre Mondiale. 
Le trait de Juillard épouse à merveille et avec beaucoup de classe les frasques de Björn et de ses collègues, mercenaires sans scrupules.

Enfin, cerise sur le gâteau, l’ambiance du livre n’est pas sans rappeler celle du merveilleux film de Philip Kaufman : l’Etoffe des Héros ou des meilleurs moments des fameuses 'Têtes Brûlées'.

Passionnant !

 

Librairie Brüsel : http://www.brusel.com/site/affpage.php

 

 



Publié le 10/04/2011.


Source : Elmer Dupont-Brüsel


 

La saine gestion d’un héritage n’est pas toujours chose aisée, d’autant plus si dans le lot se trouve un objet très convoité.
Dans la famille Gonzales, Harold le patriarche se sent un peu faible depuis pas mal de temps. Il n’est pas à l’agonie, mais il estime devoir passer le témoin en bon père de famille. Après une existence bien remplie, l’heure du grand partage a bientôt sonné.
Et pas question de tourner autour du pot, hein. Il faut parler clairement, simplement, logiquement. 
Un magnifique soap digne des plus belles productions brésiliennes se construit page après page.
Qui va hériter de sa superbe Citroën CX diesel (rose de surcroît semble t’il)? 
Un carrosse que l’on imagine rutilant mais qui, je réponds d’emblée aux questions des puristes de la marque, ne se retrouve qu’en couverture (du meilleur effet).
Les négociations vont bon train, chacun se découvrant des talents de fins stratèges à faire pâlir les faucons de l’Administration Bush. Mais que symbolise donc cette voiture, ancien fleuron du Quai de Javel pour une famille sommes toutes modeste ? 

 

 

Si comme moi, votre entourage s’est parfois déchiré sur le partage de choses débiles lors d’un héritage, ce livre vous parlera forcément de la première à la dernière page.

Les auteurs mettent en situation une smala en ébullition larvée, les situations cocasses et/ou grotesques se succèdent à un rythme endiablé.
Qui emportera la belle ?

James (Ottoprod) que l’on connait déjà pour ses jouissifs ‘Open Space’ chez Poisson Pilote/Dargaud, Fabcaro issu de l’underground français et Ben Grrr à qui l'on doit entre autres un ouvrage chez Carabas et chez Soleil signent là un livre savoureux digne de l’humour de François Morel !

Elmer

Amour, Passion et CX Diesel
Par James, FabCaro et BenGrrr
Editions Fluide Glacial



Publié le 24/03/2011.


Source : Graphivore


Double masque, chronique d'un succès.

Le scénario :


Point n'est besoin de vouloir chercher la petite bête à ce scénario. Il est la continuité parfaite des tomes précédents, mêlant avec talent les personnages de fiction à ceux qui ont réellement existé. Jean Dufaux est un homme de culture et ses histoires sont toujours le fruit d'une suite logique dans sa tête. Suite logique dont lui seul maîtrise les tenants et aboutissants à la manière d'une pièce de théâtre dont les acteurs eux-mêmes vont de surprises en surprises, déliant les cordes d'un rideau qui petit à petit tombe sur le public incrédule et complètement hébété par la scène qui suit. Les surprises sont monnaie courante et nous ne nous lassons pas de cet auteur prolixe dont le talent reconnu bien au delà de nos frontières fait la fierté de notre chauvinisme.
Jean Dufaux nous met toujours l'eau à la bouche en nous faisant espérer le tome suivant. C'est un art dont il a la parfaite maîtrise, contrairement à d'autres scénaristes qui n'ont pas encore cette fibre qui s'acquière difficilement...ou pas du tout. Un grand critique et gastronome lui-même a dit que : "on nait cuisinier, mais on n'est pas cuisinier". Cela s'aplique à jean Dufaux sur le plan scénaristique. Confronter abeille et fourmi voila qui est bien singulier.
Il est né scénariste et c'est un parcours exemplaire que le sien. Rien à redire sur cet opus que j'apprécie comme les autres.

 

 

Le dessin :


Comment décrire un tel talent ?

Martin Jamar a un style tout particulier. Peu de dessinateurs laissent une empreinte très personnelle de leur œuvre. Martin Jamar est de ceux-la.
On ne saurait confondre son dessin à celui d'un autre tant le style lui est propre, à nul autre pareil. C'est un festival de petits détails et de visions des cases qui lui donne la renommée qui est la sienne. Il magnifie les visages de ses personnages en leur donnant des expressions que lui seul sait donner à ceux-ci. J'ai essayé d'imaginer ces mêmes personnages dessinés par d'autres, mais le rendu aurait été à 10 encablures du résultat présent. La couverture de ce cinquième tome nous donne vraiment le ton rien qu'en voyant l'expression du borgne.
Nous nous retrouvons à l'époque de Napoléon comme un voyageur qui arpente les lignes du temps. La particularité de Martin Jamar se situe entre autre dans la forme des visages de ses acteurs. Une forme assez allongée, un peu taillés en lame de couteau pour ceux dont l'expression doit être arrogante et hautaine. Les plus sympathiques ont droit à une forme plus ronde et douce,on ne saurait se tromper sur la nature des caractères.
Voyez la cas 2 de la page 28 (celle du milieu) avec le personnage voilé aux yeux jaunes , c'est très impressionnant. Le travail des rides, l'expression des yeux et le voile buccal tissé en carrés ajouté à la couleur gris bleuté donne une puissance hors norme au sujet. Certaines poses figée des sujets et d'autres en mouvement rapide sont typique de la technique de Martin Jamar. Certaines cases seraient dignes de figurer dans les livres d'histoire car ressemblant très fortement à des tableaux d'époque, représentant Napoléon et ses courtisans.
Je pense très fort à Jaques Louis David, peintre attitré de napoléon (de son sacre surtout), et à Gérard son portraitiste attitré. On est un peu plongé dans cette atmosphère.
Ce qui frappe aussi dans le dessin, c'est la manière de dessiner les cheveux. Très détaillés et très vrais.
Je n'ai qu'une chose à dire : Bravo monsieur Jamar.

 

Erick Dewit

Double Masque tome 5 " Les coqs" par Dufaux & Jamar paru le 5 mars 2011 chez Dargaud.

 

Toutes images © Dargaud 2011



Publié le 06/03/2011.


Source : Graphivore


 

Une cote maximum (10/10) pour un premier tome qui m'a totalement emballé. Effectivement, cette aventure entre dans mon domaine de prédilection c a d la période des années troubles de 1933 à 1950. De plus nos deux dessinateurs scénaristes nous plongent dans nos Ardennes Belges avec le retour de ce frère aux opinions "divergentes" qui va déranger plusieurs de ses proches.
Certains diront que dessin et scénario sont très proches de ce que Gibrat a réalisé il y a quelques années, c'est effectivement un des  sentiments que j'ai ressenti à la lecture de ce tome. Afin de bien situé le contexte historique de l'action, nos deux auteurs ont joint à la fin du livre une chronologie des principaux évènements historiques de ces deux années 1938-1939. Le scénario de ce livre n'est pas sans rappeler certains points de la situation politique que nous vivons à l'heure actuelle dans notre pays.
Personnellement ce premier tome constitue un maître achat du début de l'année 2011.

Alain H

 

 

L'avis de Marc Varence :

Eric Warnauts et Guy Raives revisitent cette période trouble de l'histoire qu'est l'avant-guerre. De 1938 à la fin de l'année 1939, les auteurs articulent leur récit autour de cinq personnages centraux : Joseph - le curé -, Assunta, Thomas - l'aventurier de retour au village -, son frère Charles - l'opportuniste devenu notable -, et enfin Alice, épouse de Charles mais toujours amoureuse de Thomas.

Un dessin empreint de justesse, une histoire simple qui emporte le lecteur dès la première planche, un décor ardennais, le tout sur fond historique, voilà une BD digne de l'excellente collection "Signé", l'un des fleurons de l'écurie Lombard.

 



Publié le 20/02/2011.


Source : Graphivore


Un trésor légendaire

Où commencer la critique de cet ouvrage sinon par la conclusion qui s'impose naturellement à la lecture de ce premier tome : une grande bouffée d'air frais où plutôt "d'écume fraiche".
Une splendeur, je me suis vraiment régalé du début à la fin et je me suis surpris à le relire tant par le scénario très original que par les dessins et la colorisation appropriée.
Un petit chef d'œuvre en somme. Les dessins très expressifs présentent des personnages un peu à la Botero (le sculpteur), d'autres personnages à la sensualité toute particulière empreints de cruauté bestiale, comme de sensibilité filiale très hiérarchisée.
Un enfant effacé et écrasé par son père très égocentrique, enfant qui n'a jamais pu s'exprimer face à son géniteur omnipotent et une mère effacée par des années de domination digne d'un potentat de république bananière.
Cette mère qui demande à son fils le droit d'être reconnue et défendue par sa descendance face à cet homme dont l'obsession pseudo- scientifique l'a poussé à franchir les limites entre folie douce et acharnement sans limites à poursuivre son "Graal" au détriment de tout sentiments d'humanités familiale.

 

 

 

Entre guerre et mythologie

Les perspectives des scènes et l'imbrication de celles-ci l'une dans l'autre contribuent à faire de ce récit une aventure exaltante .
Les tons employés pour la colorisation (parfaitement maitrisés) me font penser un peu à ce magistral "codex Angélique" de Gloris et Bourgoin mais en plus fouillé et en très détaillé.
Certaines scènes dure comme le viol et la torture sont à la limite d'un bondage très sensuel sans tomber dans l'érotisme salace mais avec beaucoup de sensibilité et de pudeur dans la représentation de celles-ci.
D'autres scènes sont assez œdipiennes dans le rapport très délicat entre fils et mère.
Wanderer nous promène aisément entre guerre Russo-Japonaise , mythologie, vestales de sociétés secrètes ou disparues,culte des ancêtres ainsi qu'une sorte d'Atlantide caché peuplé d'êtres aux facettes originales.
Ce travail est digne des plus grands scénaristes, et porter la triple casquette de scénariste, dessinateur et coloriste à un tel niveau ne fut certainement pas drôle tous les jours, mais la récompense est au bout du tunnel.
Je compare ses dessins à une perle qui sort de sa coquille de nacre, rien à redire, sauf peut-être que nous aimerions ne pas devoir trop patienter pour lire la suite.
Je termine en souhaitant que le deuxième tome soit aussi bien réalisé que le premier, ce qui ne devrait pas faire l'ombre d'un doute pour ma part.

Erick Dewit

De chair et d'Ecume " A la poursuite de la flûte de mer", tome 1, Dargaud.



Publié le 13/02/2011.


Source : Graphivore


Nina et Nils  repartent d'une soirée "Chicos" ou ils ne connaissaient personne à part Chloé sa meilleure amie. Au détour d'un virage, c'est l'accident. Grièvement blessé, Nils reçoit les mains de Nina sur son visage et semble doucement reprendre vie jusqu'à la venue du conducteur de l'autre véhicule, lui n'étant que légèrement touché. A l'hôpital, la jeune fille apprend avec effarement le décès de son compagnon. Anéantie, Nina s'enferme dans la déprime. Chloé tente de sortir Nina de sa torpeur en l'invitant à sortir boire quelques verres ensemble pour se distraire. Complètement éméchées, les deux amies rentrent à l'appartement de Nina et trouvent une enveloppe contenant des photos des deux grands-mères de Nina : Marcelline  et Marguerite. Se sentant en mal de confidences, Nina confie à son amie le secret qui la taraude depuis son enfance. Elle possède un don de guérison par application des mains et la récitation d'une formule appropriée . Voyant son père pour discuter de la vente de la maison familiale dans le but de subvenir aux frais engendrés par l'entretien médical de sa maman qui a perdu la tête, Nina tente d'en  savoir un peu plus sur le passé concernant le décès de Marguerite et la soudaine maladie mentale de sa maman. Rien n'y fera, le père ne lui  confiera aucune info qui puisse l'aider. Depuis un moment, la jeune fille se sentant observée, se confie à Chloé et celle-ci l'entraine dans une poursuite insensée vers une maison dans la loingtaine campagne. Pénétrant dans la demeure ou se tient une soirée, les deux amies se séparent et Nina observe par hasard une cérémonie aux relents ésotériques. Passant dans une autre pièce, elle est accueillie par Amaury "son suiveur", qui lui promet de lui donner toutes les explications qu'elle est en droit d'attendre, encore étonnée de découvrir les photos de ses deux grands-mères encadrée sur un des murs de la pièce. Amaury lui apprend qu'elle est une "sorcière" aux dons particulièrement puissants, dont elle n'a encore aucune conscience face à l'étendue de ceux-ci, et qu'elle est destinée à régenter toute leur communauté. Stupéfaite par ces révélations Nina tente de retrouver Chloé , mais en vain. N'ayant aucun contact avec son amie depuis un bon moment, Nina se rend au commissariat pour faire part de ses craintes pour son amie disparue. Le planton de service n'ayant pas vraiment l'intention de faire quelque chose, un inspecteur se présente à elle et lui promet son aide ayant entendu parler de cette maison des Landes ou se tiendraient des séances assez spéciales.
Se rendant sur place avec le flic, Nina voit en flash le lieu de détention de son amie qui semble avoir été enlevée. Tous deux tombent dans un piège tendu par Marguerite et Elise , piège mortel dont Nina devient la première victime. Elise raconte à Nina qu'elle avait délibérément saboté les freins de la voiture de Nils afin de provoquer un accident mortel poussant Nina à utiliser son don de guérison pratiquement jusqu'à la mort pour sauver Nils. Elise lui explique que pour sauver quelqu'un, il faut transférer de son énergie vitale et ce au risque de sa propre vie. Celui qui donne de sa vie perd une partie de la sienne. Elise et Marguerite expliquent que suite à l'opposition de la maman de Nina concernant la passation de pouvoir de sorcière au décès de l'une d'elles vers Nina, la grand-mère restante décida de former une jeune fille en vue de lui passer le témoin de la régence de la communauté: Elise, et ce en lieu et place de Nina dont c'était la destinée.
En ce jour, Elise et Marguerite proposent un deal à Nina : elle a la possibilité de faire revenir à la vie Chloé en lui insufflant son énergie vitale afin de la sauver du coma dans lequel on l'a plongée. Cela lui permetrait de se racheter vis à vis de la mort de Nils. Seulement, rendre la vie à son amie lui enlèvera tout souffle de vie, tant l'énergie à transmettre sera importante.
De par ce stratagème, Nina se suicide elle-même, et laisse  place nette à Elise ,le poulain de Marguerite.
Le transfert a bien lieu, mais avant de périr, Nina demande de l'eau pour ses mains, se rappelant  une parole de sa grand-mère Marcelline concernant l'eau. Celà la sauvera.
Mises en échec , Elise et Marcelline périssent d'une manière que les flics auront du mal à s'expliquer. Seul l'inspecteur ayant vécu la partie diabolique que se sont livrées les protagonistes pourrait l'expliquer un peu.
Nina semble devoir se résoudre à accepter sa nouvelle condition de sorcière à part entière au seing d'une communauté dont elle aura en charge la nouvelle régence.

 

 

Un très bon duo

Comment décrire cette BD ?
Un seul mot me vient :  MAGNIFIQUE !
Je suis tombé sous le charme . Il faut voire les expressions des visages, les regards d'une profondeur abyssale. Les yeux m'ont impressionné ainsi que les attitudes proposées dans les cases. Pas besoin de légende pour comprendre ce qu'ils veulent dire. Les larmes qui coulent semblent tellement réelles qu'on aurait vraiment envie de prendre l'héroïne dans ses bras.
Les grands-mères sont vraies avec leurs visages burinés des années qui les ont rongées. Un tout grand bravo pour le style de dessin très original qui mêle un peu le style rétro et le moderne en touches justement dosées. J'insisterai aussi sur la grande maitrise des couleurs , elles aussi réalisées par Stéphanie Hans. Un vrai coup de chapeau pour cette jeune artiste qui si elle poursuit dans cette voie, verra  son étoile briller parmi les grands noms de la BD. C'est un vrai coup de cœur pour moi, une fraicheur dans le paysage BD actuel, ou tout semble pouvoir être classé dans des catégories bien définies. Je pense que ces dessins rendent plus que certaines photos sur le plan émotionnel. BRAVO

 

 

Stéphanie Hans (dessinatrice )

 

Pour le scénario, Bénédicte Gourdon a mis sur papier tout ce qu'il fallait pour que sa dessinatrice puisse rendre humaines les cases figées d'un dessin. Très bon scénario, qui tiens bien la route, rivalisant sans problèmes avec des scénaristes connus tant le fil rouge de la trame est détaillé à souhait, ne laissant pas au lecteur le choix de mal interpréter l'histoire par manque de détails. Ici, au départ, j'ai pensé qu'il y avait trop de textes dans trop de bulles, cela m'avait un peu gêné de prime abord. Ensuite, j'ai compris que la foule de détails n'aurait pas pu être déclinée sur un seul tome, et que tout compte fait celà rendait l'histoire parfaitement limpide. On ne se pose pas de questions à la fin de la BD, tant on est servit en détails.
En conclusion: je dit que l'association des deux jeunes femmes a de l'avenir. Elles sont faites pour faire un bout de chemin ensemble, enfin j'espère pour le lecteur que je suis pouvoir retrouver ce style rapidement. Belle alliance. Défi relevé.

Erick Dewit

 

L'article de Marc Bauloye :

 

Héritière d’un don surnaturel qui lui donne le pouvoir de la guérison, Nina mène la vie normale d’une jeune femme moderne. Endeuillée par la disparition de son fiancé mort dans un accident, et qu’elle n’est pas parvenue à sauver, elle hésite à accepter l’héritage de ce don magique. Jusqu’au jour où elle se découvre la proie d’un complot et réalise que l’accident dans lequel a péri son fiancé n’était pas le fruit du hasard. Elle comprend qu’elle a de puissants ennemis que son pouvoir semble particulièrement intéresser, manifestement prêts à tout pour lui nuire… Nina sait qu’elle est une sorcière qui guérit les blessures avec ses mains. Elle s’en veut de n’avoir pu sauver son fiancé. Elle découvre une confrérie de sorciers qui la veulent comme leader. Comment va-t-elle s’en sortir ? La scénariste Bénédicte Gourdon nous a concocté un petit bijou captivant. Elle effectue ici une mise en place des personnages et de l’intrigue machiavélique à souhait. Les dialogues sont ciselés. Fasciné, le lecteur plonge dans une aventure qui pourrait être réelle. De tous temps, les guérisseurs et leurs pouvoirs sont ancrés dans la réalité. Le personnage de Nina devient vite attachant. Et, le dénouement est surprenant ! La dessinatrice Stéphanie Hans nous offre, à l’aquarelle, des cases pleines d’émotions aux couleurs splendides qu’elle réalise aussi. Une véritable réussite graphique…

Suspense, magie et machinations sont au cœur de ce thriller fantastique contemporain qu’il ne faut rater à aucun prix et dont on attend la suite avec impatience !

 

Héritages Hans Gourdon Dupuis



Publié le 28/01/2011.


Source : Graphivore


 

 

Dans ce tome 4, Claire alias Clara se fait piéger par Zani le mafieux albanais. Ses amis, ses collègues de la Cellule Poison (pour rappel: cellule expérimentale de démantèlement de réseaux de prostitution d'Europe centrale), sa mère Catherine, tout le monde la croit morte. Après un an de recherches infructueuses, il faut bien se rendre à l'évidence...
Mais Zoran reçoit un jour une lettre, dont il reconnaît l'écriture… "Dans les serres de l'aigle" raconte l'histoire d'une incroyable vengeance. Celui qui l'a imaginée est un dingue (euh, je parle d'un des personnages pas de l'auteur). Une vengeance qui sera aussi, pour Claire, source d'une joie immense. Et c'est en cela qu'elle est perverse et, point de vue scénaristique, particulièrement originale.
Je brûle de vous dire en quoi elle consiste mais, non, ce serait encore plus pervers! Ce que je peux vous dire en revanche c'est que rarement on a vu une BD qui concilie aussi magistralement scènes d'action et intelligence du propos. D'habitude (je caricature un peu mais pas tant que ça non plus) c'est soit l'un soit l'autre.

 

 

Voici un récit à la fois captivant et ingénieux, bien construit mais pas nécessairement linéaire, avec au départ une idée forte et complètement inattendue. Les personnages sont crédibles et attachants. Des sujets tels que la vendetta, la misère, la prostitution, l'amour, la maternité, la vengeance bien sûr, le pardon et la réconciliation sont abordés sans tabous dans un contexte géopolitique actuel et parfaitement maîtrisé.
Mais le maître du jeu restera, pour Claire, le hasard dont on verra dans le prochain tome s'il lui sera favorable… ou pas. Par contre, rien, dans la réalisation de cet album n'y est laissé, à ce hasard. Le dessin, réaliste et très expressif, est enrichi par une mise en couleur aussi audacieuse que judicieuse. Ce petit chef d'œuvre est intelligent jusqu'au bout: non seulement on peut lire cet album indépendamment des précédents grâce à un résumé efficace mais quand on le referme, on ne pense plus qu'à une chose: se précipiter dans sa librairie préférée pour se les procurer !

Cellule Poison Tome 4
par Laurent Astier
Editions Dargaud

Corine Jamar

 



Publié le 05/12/2010.


Source : Graphivore-Brüsel


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