Information générale concernant le monde de la BD
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La loi est aveugle.   Kujô l'implacable 2 & 3

 

"-Vous êtes bien Madame Iemori, la personne qui nous a contactés par téléphone ? En quoi puis-je vous aider ?

-J’aimerais que vous récupériez l’héritage de mon père. Il a laissé un testament écrit dans lequel il affirme vouloir léguer 400 millions de yens à une association. Mais mon père n’a pas pu écrire un tel document."

 

 

 

 

 


Hanae Iemori, gestionnaire d’une société de conseil, se présente au cabinet de Taiza Kujô, avocat réputé de la ville. La dame pense avoir été spoliée de son héritage. Son père a laissé un testament écrit dans lequel il affirme vouloir léguer 400 millions de yens à une association. D’après elle, il n’a pas pu écrire un tel document. Souffrant de démence, pensionnaire d’une maison de retraite, il aurait été escroqué par le gérant de l’institut, qui préside l’association bénéficiaire, et par son avocat, un certain Yûzô Yamashiro, l’ancien mentor de Kujô. Dans un premier temps, ce dernier refuse de prendre en charge l’affaire. Il se trouverait en situation de conflit d’intérêts, un cas de figure dans lequel ses intérêts et ceux de sa cliente seraient opposés. Il pourrait manquer d’impartialité. Kujô hésite. Va-t-il aller au front et en toute objectivité combattre celui qui lui a appris son métier ?

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2023

Shôhei Manabe poursuit la vie hors du commun de Taiza Kujô, l’avocat pas comme les autres qui vit dans une tente sur le toît d’un immeuble en pleine ville. Il place son héros dans une situation délicate, celle où, à moment donné dans la vie d’un homme, on se trouve confronté à devoir selon l’expression « tuer le père ». On apprend que la situation familiale de Kujô est complexe. Alors qu’il se recueille sur la tombe de son père, l’attitude de son grand-frère procureur Kuroudo Kurama en dit long. L’aîné est autoritaire et impérieux, comme « papa ». Le cadet est désinvolte. Kurama ne comprend pas comment son frère a pu ouvrir un cabinet d’avocats après avoir échoué cinq fois au concours national du barreau. De mauvaises rumeurs circulent. Kujô est la honte de la famille. Pour les autres membres, il est un perdant. Ce point de vue va certainement influencer son choix dans la décision de « tuer » ou pas l’autre « père », le professionnel.

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2023

Un fait de société grave est au cœur de ces deuxième et début du troisième volumes des affaires de Kujô l’implacable, celui de la maltraitance dans les maisons de retraite. Partout dans le monde, la situation dans les Ehpad n’est pas reluisante. Il arrive parfois que les actualités dénoncent des agissements inappropriés d’aides-soignants considérant leur « public » comme du bétail. Ici, Manabe n’y va pas avec le dos de la cuillère avec des scènes à la limite du soutenable mais que l’on imagine plausibles. Le volume 3 enchaîne avec une double histoire de suicides, celui d’un vieillard esseulé et celui d’un avocat isolé, et dans laquelle on apprend qu’il faut se méfier des apparences. On conclue avec une intrigue dans laquelle Mibu va se trouver en plus que mauvaise posture.

© 2021 Shohei MANABE
© KANA 2023

« Criminel ou victime, la loi est aveugle... » Ce slogan en dos de jaquette est la parfaite synthèse de l’univers de Kujô l’implacable. En marge de la société, Kujô se place en observateur de tous ses travers, comme pour mieux les voir de haut. Intriguant et fort intéressant.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Kujô l'implacable

Tomes : 2 & 3

Genre : Thriller/Polar

Scénario & Dessins : Shôhei Manabe

Éditeur : Kana

Collection : Big Kana

ISBN : 9782505120421 / 9782505120438

Nombre de pages : 208

Prix : 7,70 €


 



Publié le 26/11/2023.


Source : Boulevard BD


A la mode de chez nous.   Mauve Bergamote 3 – Le mystère de Crookneck

 

"-Cette année, pour la fête annuelle de la mode, il y a un concours de création de vêtements. Et la présidente du jury, ça sera Pamela Verdova ! Elle viendra exprès ! Hiiiii !

-Non mais t'as vu comment Mauve s'habille ?! Elle aime pas la mode.

-Pardon ?!"

 

 

 

 

 


                Quoi de neuf à la Clairière Nouvelle, au Bois des Espoirs ? Les copines de Mauve Bergamote sont engagées dans un concours de création de vêtements pour la fête de la mode. Elles ne sont pas toutes d'accord, mais Mauve peut leur permettre d'augmenter leurs chances de gagner. Et puis, Mauve est bien plus occupée et préoccupée par sa boutique d'herboriste. Qu'à celle ne tienne, ses camarades s'adapteront à son emploi du temps. Pendant ses absences, Crookneck tiendra la caisse. De toute façon, la ville l'effraie. Avec sa tête de citrouille, soit les gens ont peur de lui, soit ils se moquent. Sinon, il serait allé avec elle et ils en auraient profité pour manger des gâteaux dans un salon de thé. Bref, les filles sont à fond. Le lendemain, elles se retrouvent au magasin de tissus. Il y a un choix de dingue. Il s'agit juste de faire le bon pour gagner le concours.

© Cécile, Grimaldi, Poupelin - Delcourt

                Bien évidemment, le concours de mode n'est qu'un prétexte pour entrer plus profondément dans la psychologie et le passé des personnages, comme dans les émissions de Christina Cordula… Non, pas grand-chose à voir ! En se promenant en ville, Mauve va tomber sur une maison qu'elle a vue en rêve, puis sur une maison de famille. Mais contre toute attente c'est dans la généalogie de Crookneck que l'on va plonger, et l'on va apprendre que le destin nous amène parfois vers des voies que l'on n'aurait pas prises et sur lesquelles il vaut peut-être mieux rester. On versera une petite larme à cette occasion.

© Cécile, Grimaldi, Poupelin - Delcourt

                Flora Grimaldi et Cécile bouclent leur trilogie mêlant émotion, humour et mystère sans forcément répondre à toutes les questions. Mais au fond, est-il nécessaire de toujours tout savoir ? Vivons heureux. Ne forçons personne à nous aimer. Peut-être qu'ils ne nous méritent pas. On conclue par le traditionnel carnet bucolique, avec les règles d'or des bons herboristes, les bienfaits de l'agastache à feuilles d'ortie et la recette de son sirop, ainsi que, comme le fait Mauve dans l'histoire, une méthode simple pour imprimer des plantes sur du tissu, et une fiche sur le basilic pourpre.

© Cécile, Grimaldi, Poupelin - Delcourt

                On l'a déjà dit mais on le répète. Ce n’est pas pour rien que Mauve Bergamote fait partie des albums étudiés dans La BD en classe Bulles de nature, édité par le SNE (syndicat national de l’édition) et disponible en ligne. Le dossier enseignant et le carnet élève sont tous les deux téléchargeables gratuitement sur le site du SNE : https://www.sne.fr/actu/bulles-de-nature-second-opus-de-la-collection-la-bd-en-classe/ . Ces documents pédagogiques donnent les clés pour travailler autour de la BD à l’école primaire et au collège.

                Mauve Bergamote, c'est fini ?! C'est pas possible ! On a besoin d'un tel feel-good et il y aurait encore tant à raconter dans l'univers. A mi-chemin entre Les carnets de Cerise pour son côté écolo et L'enfant et le maudit pour son côté contemplatif, Mauve Bergamote est une lecture délicieux thé de fin d'après-midi.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : Mauve Bergamote

Titre : 3 – Le mystère de Crookneck

Genre : Emotion

Scénario : Flora Grimaldi

Dessins : Cécile

Couleurs : Hugo Poupelin

Éditeur : Delcourt

Collection : Jeunesse

ISBN : 9782413075653

Nombre de pages : 64

Prix : 15,50 €

 



Publié le 26/11/2023.


Source : Boulevard BD


Spirou 4467 – 22 novembre 2023

 

 

Marsupilami Arcticus Espèce inconnue

 

 

 

 

 

 

 

 

            Sous une magnifique couverture de Gijé, le dessinateur de La boîte à musique, découvrez un récit complet du même auteur scénarisé par Jonathan Garnier. On y découvre un Marsu en Arctique. On est donc gâtés côté récits complets puisque Zabus nous présente un nouveau petit métier méconnu dans une histoire dessinée par Macola. Hé, dites, pour info, la semaine prochaine, c'est déjà le spécial Noël !

 

            Pendant ce temps, les abonnés vont lire une BD de poche d'Otaku.

 

Spirou, ami, partout, toujours.

 

 

 

 

© Nena, Maria-Paz - Dupuis

 

 

Histoires à suivre :

 

Lucky Luke : Les indomptés

Blutch / Blancou

Sœurs Grémillet (Les) : Les trois souhaits

Barbucci / Di Gregorio

 

 

Récits complets :

 

Marsupilami (Le) : Seuls en Arctique

Gijé / Garnier

Petits métiers méconnus (Les)

Macola / Zabus

 

 

Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :

 

Antre case (L') (La pause-cartoon)

Waltch / Derache

Boule et Bill

Bastide / Cazenove

Brad Rock

Jilème / David

Capitaine Anchois

Floris

Cédric

Laudec / Leonardo

Dad

Nob

Des gens et inversement (La pause-cartoon)

Berth

Edito (L’)

Erre / Fabcaro / Greff

Elliot au collège

Grosjean / Riccobono

Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon)

Lécroart

Game over

Midam / Adam / Patelin / BenBK

Gaston

Delaf / Benbk

Happy Calypse

Gyom / Laulau

Kid Paddle

Midam / Dairin / Patelin / Angèle

Mélie et le Monster Maker Club

Gorobeï / Tithaume / Carbone / Cantreau

Petit Spirou (Le)

Janry / Cerise

Spoirou & Fantasperge (Marges)

Sti

Strip dont vous êtes la star (Le)

Libon / Salma

Tash & Trash (La pause-cartoon) 

Dino 

Titan Inc.

Boisteau / Martin

 

 

Rubriques :

 

3 infos 2 vraies 1 fausse

Bercovici / Bernstein  / Le Gall

Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans ma bibliothèque

Dav

En direct du futur : Enquête à Tokyo

Atelier Sentô

Interview

Gijé / Garnier

Jeux : Manchots show

Garouste

Spirou et moi

Cuadrado

 

 

Supplément abonnés :

 

BD de poche : Otaku : Opération K-Pop

Nena / Maria-Paz

 

 

 

En kiosques et librairies le 22 novembre 2023

3,20 €

 

 

Laurent Lafourcade

 



Publié le 26/11/2023.


Source : Boulevard BD


Dans le cadre de l’opération « Lisez-vous le belge ? », j’ai eu envie de m’arrêter à une BD dont j’avais suivi, sur internet, la création, notamment de la couverture. J’avoue, mea culpa, que j’apprécie tout particulièrement le travail de l’auteur : Thomas Legrain.

 

Découvert avec ses premières séries « Mortelle Riviera » et « L’Agence », puis que ce soit dans ses séries « Sisco », « The Regiment » ou un one-shot tel « Bagdad Inc. », son trait réaliste m’a conquis depuis longtemps. Ambiance, décors, expressions faciales, aisance dans les mouvements de personnages, sens du rythme des cases et du découpage des planches, tout dans ses réalisations a le don de m’embarquer dans l’action et la narration.

 

 

 

 

Il m’était ainsi apparu évident que de le retrouver au générique aussi bien de la mise en scène que de l’écriture de « Latah » allait être un régal ! Au générique ? Oui car cette histoire se lit comme on regarderait, confortablement assis dans un fauteuil, un film d’action. Action et clairement plus encore dans ce survival fantastique en pleine guerre du Vietnam …

 

« Quand la malédiction s’éveille, la traque commence … »

 

Sud-Vietnam, vallée de la Dang, la guerre fait rage en cette année 1965. Les troupes américaines sont embourbées dans un conflit où chaque sorite dans cet enfer vert peut être la dernière.

Dekker, DeSoto, Clarke, Powell, Hayes, Neil, Horowitz et Darnell sous les ordres de leur sergent Tyler le savent tous.

Des troupes vietcongs sont regroupées de l’autre côté de la frontière cambodgienne. Elles s’apprêtent à franchir la frontière. Il s’agira de les canaliser en les forçant à rejoindre la plaine. Elles perdraient alors leur avantage du terrain au bénéfice des GI’s.

 

 

 

© Thomas Legrain – Mikl – Le Lombard 2023

 

Mais de « chasseur », l’escouade devient rapidement « proie » ! Acculée par les Vietcongs, elle pénètre, sans le savoir sur le territoire sacré du Latah, un lieu dont nul ne revient !

Hanté par ses légendes locales, la guerre ne semble pas toucher ses habitants, protégés par une entité mystérieuse. Sorte d’esprit sans pitié, chasseur impitoyable, le Latah porterait toute la souffrance et la rage des habitants de sa région et s’en déchargerait sur les intrus.

 

Au sein de l’unité, cette situation provoque de nombreuses tensions. Chacun semblant cacher des zones d’ombre par rapport à un événement collectif qui les a « marqués ». Et pour ne pas faciliter leur retraite, leurs moyens de communication sont out, leur armement trop léger pour faire front aux troupes ennemies … et une atmosphère brumeuse, inquiétante les englobe.

 

 

© Thomas Legrain – Mikl – Le Lombard 2023

 

C’est là que tout dérape … à moins que ce ne soit que la conséquence d’un événement précédent ?

Ils découvrent les corps affreusement mutilés d’une quinzaine de combattants vietnamiens ! Qui a pu faire cela ? Comment est-ce arrivé ?

Le Latah ?

 

Pourquoi les pourchasse-t-il ? Pourront-ils lui échapper ? A quel prix ?

 

 

© Thomas Legrain – Mikl – Le Lombard 2023

 

Pour un premier scénario, Thomas Legrain frappe fort ! Aussi fort que le suspense et le rythme de son album tiennent le lecteur en haleine jusqu’à la dernière case. La fuite effrénée en avant d’une escouade américaine perdue en pleine jungle, leur confrontation avec un être légendaire, leur rationalité cartésienne face aux croyances ancestrales d’une population locale et enfin le choc entre les deux réalités qui les mènera à un épilogue « à la Stephen King » !

 

Une narration qui va crescendo jusqu’à son final, son apothéose. Même l’apparition du Latah apparaît finalement « normal ». Et c’est presque soulagé que nous le découvrons enfin, apparence furtive d’abord puis petit à petit, au fur et à mesure des planches.

Une immersion dans un fantastique mythique, dans l’inconscient local d’une peuplade reculée de la civilisation qui pourrait nous faire penser à un subtil et intelligent mélange de « Prédator », d’ « Apocalypse Now » et de « Voyage au bout de l’enfer » !

 

© Thomas Legrain – Mikl – Le Lombard 2023

 

Si le graphisme de Thomas est sublime, réaliste, collant parfaitement à l’ambiance et l’atmosphère lourde de la guerre en pleine jungle, que dire de l’apport du travail de mise en lumière réalisé par Mikl ? A la fois chaude et lourde, elle transpire d’humidité du lieu et de la peur, de la tension et de l’intensité croissante du suspense.

Impossible de ne pas reconnaître l’excellence de cette symbiose dessin / couleurs.

 

 

 

© Thomas Legrain – Mikl – Le Lombard 2023

 

Bref pour un premier one-shot seul aux commandes « scéanrio-dessin », Thomas Legrain fixe la barre très très haut et nous offre un véritable chef d’œuvre du 9e Art. Très certainement un des albums BD de l’année 2023 !

 

 

Petit mot sur l’opération « Lisez-vous le belge ? »

Cette campagne vise à mettre en avant auteurs/autrices francophones, mais également les maisons d’édition belges et leur catalogue.

4e édition déjà, elle se terminera le 30 novembre.

Organisée par PILEn (plateforme associative, elle propose de découvrir plus en profondeur des parutions aussi variées que des romans, des essais, des recueils de poésie, des nouvelles, … et forcément des BD !

 

 

© Lisez-vous le belge ? - 2023

 

Enfin, elle présente les différents sites et liens sur l’actualité incroyablement riche touchant l’édition et les lettres de la Belgique francophone.

Et pour être complet, vous y trouverez de même les informations pratiques sur les outils de promotion et les soutiens financiers à destination des acteurs de la chaine du livre.

 

Thierry Ligot

 

 

Site de la plateforme « Lisez-vous le belge ? » : https://lisezvouslebelge.be/

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Titre : Latah

Scénario / Dessin : Thomas Legrain

Couleurs : Milk

Editeur : Le Lombard

Thème : Guerre, horreur, drame

Public : ado, adulte

Parution : 24 février 2023

Page : 128

Format : 24,1 x 31,8 cm

ISBN : 9782808205146

Prix : 24,5 €



Publié le 26/11/2023.


Source : Bd-best


 

 

Toujours dans le cadre de l’opération « Lisez-vous le belge ? », impossible de passer à côté de ce phénomène éditorial belge de ces dernières années. Véritable « succes story » dans le monde du 9e Art, les Editions Anspach sont nées d’un projet assez fou au départ.

 

A sa base, Nicolas Anspach, loin d’être un inconnu dans le milieu éditorial, il a une idée : faire une BD sur un événement national belge qui a marqué son époque ! Ce sera l’Exposition Universelle 1958 à Bruxelles. Y adjoindre une intrigue policière avec des protagonistes fictifs mais s’inscrivant dans la grande Histoire de l’Expo ’58 et cela donnera « Sourire ‘58 ».

 

 

 

 

Pour cela, il fait appel à Patrick Weber, historien spécialiste de la Belgique et de sa monarchie, écrivain et scénariste confirmé, à Baudouin Deville, pur représentant de la ligne claire à la Hergé-Jacobs-Martin, passionné de voitures, et moteurs et … d’histoire. Et pour la mise en lumière, une fée merveilleuse : Bérengère Marquebreucq !

 

Très vite, l’idée du one-shot de départ fait place à l’envie d’y ajouter une suite … indépendante, tout en étant basée sur le même principe : une année, un événement marquant de l’histoire belge. Le tout avec la même héroïne : une charmante hôtesse de l’Expo d’abord, de la Sabena ensuite … Kathleen Van Overstraeten !

 

 

 

© Weber – Deville – Marquebreucq – Editions Anspach 2023

 

3 tomes plus tard (Léopoldville ’60, Bruxelles ’43, Innovation ’67), voilà que Kathleen voit ses aventures quitter le cadre belgo-belge avec ce « Berlin ‘61 ».

Clairement inscrite dans les contextes des grands événements de l’Histoire du XXe siècle, cette série, qui ne porte pas officiellement de nom, semble désormais ouvrir un second cycle.

Nous pourrions le caractériser par du belgo-européen ou mondial (les tomes suivants nous le démontreront … ou pas !).

Peu importe, l’idée de suivre cette jeune hôtesse à travers plusieurs époques de sa vie (et ce de façon non chronologique car non indispensable) fait merveille. Cela nous permet de revisiter quelques grands (et pas forcément heureux) événements de notre Histoire du XXe siècle. A ce sujet, vous vous doutez que les auteurs ne manqueront pas de sujets pour ses aventures futures.

 

 

© Weber – Deville – Marquebreucq – Editions Anspach 2023

 

Kathleen se retrouve, une fois encore, mêlée involontairement à une intrigue politico-humaine. Dans le train qui la ramène de la Côte d’Azur d’un voyage en amoureux avec son fiancé, elle croise une inconnue. Cette dernière lui apparaît comme inquiété, voire paniquée. Est-ce un hasard ou un coup monté ? Jeune musicienne allemande, Annelore Schmidt prétend se rendre à Bruxelles pour une audition en vue d’être sélectionnée pour le Concours Reine Elisabeth.

 

Quoi qu’il en soit, alors que nos 2 tourtereaux l’attendent tranquillement au wagon-restaurant pour faire plus amples connaissances, voilà que le train s’arrête brusquement en pleine campagne. Qui a tiré le signal d’alarme ? Mystère !

Tout comme la disparition soudaine de l’Annelore … qui, d’après le contrôleur n’est d’ailleurs pas reprise dans la liste des voyageurs ! Pourtant Kathleen n’a pas rêvé sa brève rencontre. La preuve, elle se retrouve avec le violon de la jeune femme.

Dedans, un nom et une adresse !

Suffisant pour notre intrépide hôtesse qui décide de se lancer sur sa piste afin de lui rendre son précieux instrument de musique … et de percer le mystère qui l’entoure !

 

Et une fois de plus, la voilà plongée dans un jeu d’espions internationaux où finalement elle ne serait qu’un pion qu’on manipule ? Une marionnette au grand cœur ?

Mais pas évident de lui faire jouer inconsciemment la partition que certains aimeraient la voir interpréter !

 

 

 

© Weber – Deville – Marquebreucq – Editions Anspach 2023

 

Et bonus non négligeable, comme dans chaque album des aventures de Kathleen, un dossier « documentaire » clôture cet opus : « La chute du Mur, la fin d’une époque ».

Rédigé par l’historien de service, Patrick Weber, il revient de façon claire et intéressante sur des éléments inclus dans son scénario. C’est ainsi que le lecteur en apprendra plus sur l’histoire de ce sinistre Mur, de l’opération d’espionnage est-allemande surnommée « Romeo », ou encore du plaisir de voyager à l’époque en train auto-couchettes ou en Caravelle !

 

 

 

 

© Weber – Deville – Marquebreucq – Editions Anspach 2023

 

De par son scénario rythmé, son graphisme claire, agréable, ses couleurs aplats soignées, le trio Weber-Deville-Marquebreucq poursuit avec brio notre exploration de notre histoire, de l’Histoire de l’Europe.

 

Destiné à un public de tout âge, à partir de 10-12 ans déjà, petits et grands y trouveront le plaisir de se plonger dans cette intrigue passionnante où bons sentiments ne font pas forcément bon ménage avec intérêts politiques.

 

 

 

 

 

© Lisez-vous le belge ? - 2023

 

Avec toutes ses qualités, ses belgitudes, son affiliation évidente à la BD franco-belge et à la ligne claire qui la caractérise, voir ce tome dans l’opération « Lisez-vous le belge ! » était plus que naturelle.

 

Petite information sympathique, les 3 auteurs – oui oui les 3 ! - seront le samedi 9 décembre, à partir de 15h, en dédicace à la librairie Brüsel – Waterloo ! Ne tardez pas à confirmer votre inscription car il n’y aura pas de place pour tous !

Ce sera fort probablement l’occasion pour nous de réaliser une nouvelle petite capsule de « Derrière la palette » avec eux et … très certainement de glaner quelques informations sur le prochain épisode des aventures de Kathleen.

 

 

Thierry Ligot

 

PS : pour les accrocs, il existe également un livret de 12 pages, en N&B, reprenant les crayonnés et recherches graphiques de Baudouin pour cet opus. Limité à 250 exemplaires, c’est un collector !

 

 

Librairie Brüsel Waterloo

Chaussée de Bruxelles, 225

1410 Waterloo

 

tél : 02 511 08 09

mail : waterloo@brusel.com

 

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Série : Kathleen

Tome : 5

Titre : Berlin 61

Scénario : Patrick Weber

Dessin : Baudouin Deville

Mise en lumière : Bérengère Marquebreucq

Editeur : Anspach

Parution : 3/11/2023

Page : 64

Format : 32 x 24 cm

ISBN : 978-2-931105-19-1

Prix : 15,50 €



Publié le 25/11/2023.


Source : Bd-best


Il est des sagas qui n’en finissent pas de se diversifier, de se créer des spin off, …

Parmi les plus mythiques, nous avions évidemment Thorgal, qui petit à petit arrive à ses fins … en parlant de ses différents « mondes » ! L’univers lancé par Jean Van Hamme s’est grandement enrichi depuis « La Magicienne trahie » en 1977 !

 

En parlant de Jean Van Hamme, autre série « légendaire » à son actif : XIII !

Et là également, depuis 1984 avec « Le Jour du Soleil noir », que de personnages qui méritaient à eux seuls une série propre, ou du moins un one-shot !

 

 

 

C’est ainsi que la série dérivée « XIII Mystery » vit le jour, histoire d’approfondir le passé de certains protagonistes clés de la série. Basé sur le principe d’une équipe « scénariste – dessinateur » différent à chaque tome, 13 albums ne cessant d’entremêler le passé des personnages … un véritable défi afin que l’ensemble reste cohérent et plausible.

 

 

Mais tous les fans vous le diront, l’un d’entre eux réunissait tous leurs suffrages de préférence et méritait un « plus » ! Le Major Jones …

Elle avait eu droit à son « Mystery » (le tome 3 déjà scénarisé par Yann). Mais uniquement sur sa jeunesse … Il se terminait avec l’arrestation de son frère Marcus et sa « mise sous la tutelle » d’un certain colonel Ben Carrington ! Un peu juste pour ses nombreux fans … Et depuis ? Sa carrière militaire ? Sa vie ? Sa famille ? Enorme vide jusqu’à sa rencontre avec XIII !!!!

 

 

© Yann – TaDuc – Dargaud 2023

 

Ces lacunes seront enfin comblées, du moins nous l’espérons, avec « XIII Trilogy » !

Nous allons enfin tout connaître de celle qui amoureuse de XIII paiera cher son dévouement à l’amnésique le plus célèbre du 9e Art … et à son mentor, le général Ben Carrington.

 

 

Nous retrouvons ainsi Jones jeune élève officier à l’école de la Navy de Patuxent River. C’est le moment des épreuves de pilotage de divers modèles d’appareils, de techniques de close-combat, de navigation pour du rescue, …

Pupille du désormais général Carrington, elle se doit d’être irréprochable et la meilleure.

 

Cependant, difficile d’être également sans « tâche » quand son frère est en prison … et pire qu’il s’en évade avec deux dangereux activistes amérindiens ! Désireux d’obtenir des Droits civiques, et voyant que la concertation n’avance à rien, ils décident de prendre d’assaut l’île d’Alcatraz. Lourdement armé, se faisant entendre des médias, ils sont soutenus par quelques « illuminés bien-pensant » débarquant sur l’île, avec guitares et belles paroles idylliques, pour leur marquer leur soutien. Evidemment, les dures conditions de vie sur place, froid, faim, inconfort, … les poussent rapidement à vouloir regagner New York. Mal leur en pris, les autorités ne cédant pas aux exigences des activistes, ces derniers leur refusent le départ et les prennent en otages !

Un bain de sang est dès lors à craindre …

 

 

Le seul choix restant aux autorités est alors de faire appel aux fameux « Spads » du général Carrington …

 

Jones de son côté est dans le collimateur des autorités judiciaires vu ses liens de parenté avec l’un des insurgés.

 

© Yann – TaDuc – Dargaud 2023

 

 

Scénario captivant et intégrant parfaitement les éléments connus de la vie de Jones, voici de quoi satisfaire celles et ceux qui désiraient enfin en savoir plus sur le parcours militaire du lieutenant Jones !

Yann nous fait suivre son évolution sur 2 époques : jeune candidate pilote et ici et là, quelques planches « flash back » d’elle gamine SDF dans sa banlieue. ces dernières permettent de mieux comprendre sa raison d’être et sa volonté de devenir « soldat ». Grâce à une palette de couleurs adaptée, aucune méprise possible pour le lecteur. Tout se passe en finesse.

 

Certains feront probablement un lien avec l’intrigue de base de l’un ou l’autre film utilisant le pénitencier d’Alcatraz comme décors (je pense notamment ici à la trame de « Rock », sorti en 1996, avec les excellents Sean Connery, Nicolas Cage et Ed Harris), mais attendons la suite.

 

Le principal n’est pas là ! Ce premier tome fixe durablement décors, personnages, éléments de base de l’intrigue … et envie d’en savoir plus en attente le tome 2 et les développements, parfaitement intégrés dans leur époque, que Yann imaginera … non pardon … a déjà imaginé ! Le scénario total est en effet déjà écrit !

 

© Yann – TaDuc – Dargaud 2023

 

Pour le dessin, Yann a souhaité travailler cette fois avec Olivier Taduc, lequel avait déjà prêté son talent à un XIII Mystery – « Jonathan Fly » (tome 11).

Donc pas de surprise de ce côté-là. Trait réaliste, décors détaillé, rythme dans l’action, dans le plus pur style de William Vance, … il connaît son sujet comme pas deux. Un régal visuel dans l’univers graphique de XIII.

 

Projets de couverture imaginés par Olivier Taduc

© Yann – TaDuc – Dargaud 2023

 

Il est à noter que Dargaud, conscient de l’intérêt encore vivace du public pour la série-mère « XIII », plus que satisfaite du succès des one-shot « XIII Mystery » (même si certains étaient nettement meilleurs que d’autres), et sous l’impulsion de son Directeur Benelux, Yves Schlirf, a trouvé excellente l’idée de poursuivre la plongée dans le passé de certains personnages secondaires (mais capitaux) par cette nouvelle « collection » : XIII Trilogy !

 

Jones n’est donc que la première avec ce premier tome « Azur noir ». Et c’est une réussite. Gageons que les 2 tomes suivants épancheront notre soif de connaître plus en détail son parcours militaire !

 

Maintenant qui seront les prochains à avoir les honneurs de ces spin-off en 3 albums ?

 

 

Thierry Ligot

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Collection / Série : XIII Trilogy

Sous-série : Jones

Tome : 1 – Azur Noir

Scénario : Yann

Dessin : Olivier Taduc

Couleurs : ?

Editeur : Dargaud

Thème : policier

Parution : 20/10/2023

Page : 48

Format : 29,5 x 22,2 x 1 cm

ISBN : 9782505113614

Prix : 13,00 €



Publié le 21/11/2023.


Source : Bd-best


Cinq ans ont passé depuis le tome V. Nous voici en 44 apr J-C.

Rome a changé de main. Augustus n’est plus. C’est désormais Tibérius qui se retrouve à la tête de la Ville éternelle. Pas fort enthousiaste à cette idée, mais sous la coupe de sa mère. Pour le conseiller, Seianus.

 

Mais Rome reste Rome et les complots ne sont jamais loin !

Les Liberatores sont 7 ! Parmi eux, Seianus ! Car complot et trahison sont filles de Rome.

Morhea sera son outil pour parvenir à prendre le pouvoir.

 

 

Ailleurs dans la Cité, Marcus, revenu à Rome comme gladiateur, poursuit sa quête : retrouver son fils.

Il n’a plus aucun contact avec Arminius à qui il ne peut pardonner sa trahison vis-à-vis de Rome, le massacre de 3 Légions et, humiliation ultime, la perte de leur Aigle ! En effet, ce dernier continue à rêver de soumettre l’orgueilleuse Cité à l’autorité de son peuple, les Chérusques ! Les Romains en sont conscients et, malgré le temps écoulé, le nom d’Arminius continue à les faire frémir … à juste titre !

 

© Marini – Dargaud 2023

 

Tous les ingrédients sont ainsi présents, une fois encore, pour faire de ce 6e opus un exceptionnel album : complots, violence, sentiments, ambitions et cruauté, sans oublier cette dose d’érotisme saupoudrée au fur et à mesure des pages.

Petite histoire traversant la grande Histoire, entre fiction et réalité, Marini poursuit sur sa lancée dans les méandres sombres et obscurs de Rome.

 

Retour donc de Marcus et d’Arminius dans nos rayons BD ! Après celui de Scorpion, de 2 albums Batman, du second opus de « Noir Burlesque », certains n’espéraient plus voir ce 6e tome des « Aigles de Rome » ! Enrico Marini n’a donc pas chômé ces dernières années.

 

© Marini – Dargaud 2023

 

7 ans après le tome V (novembre 2016), voici un nouveau cycle avec cet album de transition qui resitue actions et personnages. Il s’agit clairement de refixer le cadre avant de redémarrer une intrigue plus dense pour les tomes suivants … le VIIe et le VIIIe.

 

Celle-ci est clairement dans la lignée du premier cycle. Il s’agit très logiquement de la suite avec des personnages dont les 5 années écoulées n’ont pas effacé les séquelles passées.

Ils ont évidemment vécu depuis mais leur sort ne s’est pas forcément amélioré.

© Marini – Dargaud 2023

 

 

Inutile de préciser que le trait réaliste continue à faire merveille aussi bien dans les décors, les scènes d’action, notamment les combats de gladiateurs, les visages et leurs expressions, … ! Du trèèèèès grand art, comme Marini nous y a désormais habitué !

 

L’importance qu’il apporte à la véracité de sa saga montre à quel point son souci du détail relève d’une documentation à faire rougir n’importe quel historien ou archéologue !

 

© Marini – Dargaud 2023

 

Et pour les impatients, le Livre VII est en pleine écriture. Son action devrait se dérouler en Germanie. Mais pour en savoir plus, il faudra attendre 1 an …

 

Sans se tromper, un cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année, voire Saint-Nicolas pour les plus pressé (qui n’auraient pas encore cédé !).

 

Un péplum dans toute sa splendeur, qui n’a pas fini de nous transporter dans la Rome antique !

 

Thierry Ligot

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Série : Les Aigles de Rome

Livre : VI

Scénario / dessin / couleurs : Enrico Marini

Editeur : Dargaud

Public : ado-adulte

Thèmes : histoire, Antiquité

Parution : 6/10/2023

Pages : 88

Format : 24,1 x 31,8 cm

ISBN : 9782505122609

Prix : 16,95 €



Publié le 20/11/2023.


Source : Bd-best


Anatole Deibler, 400 fois compagnon de la Veuve

 

 

S’il est un métier plus que « particulier », au service des puissants, rois, empereurs, dictateurs, y compris régimes politiques mêmes démocratiques, celui de bourreau est bien celui-là.

 

Dynasties d’exécuteurs des hautes œuvres, chargés d’appliquer les arrêts de justice, peines corporelles voire carrément peines de mort, la France en connut de célèbres, tel Geoffroy Thérage, bourreau de Jeanne d’Arc, Charles-Henri Sanson, bourreau de la Révolution française, ou encore Anatole Deibler !

 

 

 

 

 

Depuis la Révolution, son statut s’est « réglementé ». Devenu « agent contractuel de l’Etat », il percevait des gages payés par le Ministère de la Justice. En 1981, la France supprime la peine de mort, et avec elle, la fonction de « bourreau ». Son dernier s’appelait Marcel Chevalier.

Avant lui, la fonction était en charge d’André Obrecht, de Jules-Henri Desfourneaux, et avant eux d’Anatole Deibler !

Surnommé « Monsieur de Paris », il est considéré comme le plus illustre bourreau de la IIIe République.

Il mourra d’une crise cardiaque, le 2 février 1939, dans le métro parisien alors qu’il devait se rendre à Rennes, sa ville natale, pour une exécution capitale. Il avait 76 ans et 395 exécutions à son actif, dont 299 comme exécuteur en chef.

 

Parmi celles-ci, nous trouvons les membres de la bande à Bonnot ou encore le sinistre Landru.

 

 

© Keraval – Monnerais – Locus Solus 2022

 

 

Suivi toute sa vie par les journalistes, il était convaincu par son travail. Sa volonté de le faire parfaitement le poussera à prendre des notes dans des carnets. Il y relatera toutes ses exécutions, mais également les procès des condamnés, ...

Lui, l’homme public, connu de tous avait paradoxalement, ou très logiquement, la peur était de se faire reconnaître dans la vie. Pour l’anecdote, il voyageait toujours sous un faux nom.

 

Mais son époque voit des changements de mentalité. De nombreuses personnalités, y compris politiques, s’interrogent sur ce principe de peine capitale. Lui-même y sera sensible, au point d’envisager éventuellement une reconversion professionnelle … dans le négoce de champagne.

 

 

© Keraval – Monnerais – Locus Solus 2022

 

 

C’est en se basant notamment sur ses carnets qu’Olivier Keraval nous offre un scénario intelligent sur le parcours de cette figure hors du commun. Homme cultivé, il adorait lire et écrire, une manière de s’évader de ses fonctions.

 

Roman amplement illustré, il ne s’agit pas d’un BD au sens strict du terme, ni réellement d’un roman graphique. Olivier Keraval parle à la place d’Anatole Deibler pour lui faire narrer sa vie, ses pensées, son travail … et nous immerger dans les grandes affaires criminelles de son époque … Affaires dans lesquelles il jouera souvent le rôle du « dernier » intervenant !

 

 

 

© Keraval – Monnerais – Locus Solus 2022

 

 

A ce sujet, notons le remarquable travail d’illustration de Luc Monnerais. Il apporte élégance et rythme à la narration. A la mode « gravure » de presse, en planches ou en cases, en noir et blanc ou en sepia, muettes, le prologue, les 14 chapitres et l’épilogue prennent une dimension de témoignage direct nous plongeant dans l’atmosphère iconographique de l’époque.

 

Il est évident que ces deux-là se connaissent parfaitement. Leur complicité dans la réalisation texte – illustration se ressent à chaque page !

 

 

© Keraval – Monnerais – Locus Solus 2022

 

 

En conclusion, et même si ce livre date déjà d’un an, il n’est jamais trop tard pour découvrir un roman illustré passionnant, prenant, nous mettant en présence d’un témoin surprenant du système judiciaire français du XIXe – XXe siècle, mais également de ses réflexions sur ce dernier, sur son histoire, voire sur la grande Histoire qu’il traversa !

 

 

Une idée originale de cadeau peut-être car sortant des sentiers battus des BD « classiques » !

 

 

 

Thierry Ligot

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Titre : Dans la peau du bourreau – Anatole Deibler 1863 – 1939

Texte et scénario : Olivier Keraval

Illustration : Luc Monnerais

Editeur : Locus Solus

Thèmes : Histoire – Peine de mort - biopic

Parution : 30/09/2022

Page : 128

Format : 19,4 x 25,5 cm

ISBN : 978-2-36833-402-7

Prix : 25 €



Publié le 19/11/2023.


Source : Bd-best


1454, Tenochtitlan, capitale de l’empire aztèque, sur son lit de mort, Tlacaelel, le conseiller du souverain annonce à son fils, Tlilpotoncatzin, qu’il lui confie sa charge en attendant qu’un nouveau conseiller soit nommé par le Conseil Suprême.

 

Mais comment remplir correctement cette charge quand on recherche sa fille disparue … enlevée … Cinq-Fleur ?

Et elle n’est pas la seule … au moins 48 autres l’ont également été ! Mais elles ont été retrouvées … momifiées ! Pas bon signe quand on ne sait pourquoi et comment.

 

 

 

 

 

La plus ancienne remonte 2 ans auparavant dans les provinces totoniaques. Point commun néanmoins entre toutes ces momies : elles sont toutes tournées en direction de Tenochtilan, la capitale !

De son côté, Œil-Lance n’avance guère dans son enquête. Il va ainsi s’associer avec son « ennemi-concurrent », Serpent. Justement cachée chez ce dernier, l’inconnue du mariage est pétrifiée dans un silence mortifère. Comment réussir alors à la faire parler, à la convaincre de dire ce qu’elle sait, qui elle est, ce qu’elle a vu, ce qu’elle a vécu … et surtout comment elle a réussi à échapper à son kidnappeur ?

Mais justement, sa présence ne serait-elle pas une occasion unique à obliger le ou les tueurs à se dévoiler ? Car si la rumeur disait qu’elle avait ou allait parler … Un appât ?

Pourtant, ce plan plaira-t-il également à Tlacaelel ?

 

 

 

© Hub – Delcourt 2023

 

Prévu sur 5 tomes, nous voici donc quasi à la moitié de ce thriller aztèque. Et l’intrigue continue à s’épaissir, ouvrant de nouvelles pistes et possibilités de développement. Du Hub de haut vol !

En plus d’une plongée profonde dans un monde exaltant et offrant une multitude de mystères, secrets, horizons nouveaux d’exploitation, religion avec des us et coutumes totalement dépaysant pour nous, « Le serpent et la Lance » se structure sur une trame « passé – présent » où le premier est entièrement à redécouvrir pour le héros afin qu’il comprenne les événements auxquels il est confronté.

Et ce tome-ci ne fait pas exception. Hub continue à nous mener entre ces trois périodes : temps jadis, temps de l’enfance et temps présent.

 

 

 

© Hub – Delcourt 2023

 

J’avoue néanmoins n’être pas très objectif dans ma passion pour ces civilisations disparues. Ayant toujours été fasciné par les civilisations mayas, aztèque, inca, … bref essentiellement celles pré-conquêtes espagnoles, je le « dois » probablement en grande partie aux Jeronaton de ma jeunesse (Champakou, Les conquérants du Mexique, Le grand passage, L’éternel voyage, Les Voyages d’Alix, …).

 

Ceci étant avoué, et donc à moitié pardonné, Hub, dans ce 3e acte, maintient le lecteur en haleine. Evidemment, le nombre de personnages … ainsi que leur nom, et les noms aztèques en général, poussent parfois à devoir retourner dans les 2 premiers albums pour les resituer, mais en final, on s’en sort fort bien.

Cependant un petit arbre généalogique en page de garde … peut-être dans le tome 4 ?

 

 

 

© Hub – Delcourt 2023

 

Quant au dessin, il est à l’image du scénario : précis, travaillé, rempli de détails, expressif et semi-réaliste ! Nous ne vanterons ainsi plus la qualité de la documentation réunie par Hub pour ce récit. Un superbe résultat que la mise en lumière « chaude » par Li rend encore plus sublime.

 

Impossible de ne pas envisager le 3e opus de ce polar aztèque (et pourquoi pas avec les 2 premiers tomes) comme super cadeau de Saint-Nicolas, voire de Noël !

 

 

© Hub – Delcourt 2023

 

Et pour le 4e, « Papillon-Tonnerre », patience …

 

 

 

 

Thierry Ligot

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Série : Le Serpent et la Lance

Tome : Acte 3 – Cinq-Fleurs

Scénario / Dessinateur : Hub

Storyboard : Emmanuel Michalak

Couleurs : Li

Editeur : Delcourt

Collection : Terres de légendes

Thèmes : Histoire, policier

Parution : 15/11/2023

 

 

Version Couleurs :

Page : 112

EAN : 9782413048886

Dimensions : 23.7 x 29.8 x 1.5 cm

Prix : 19,99 €

 

Version N & B :

EAN : 9782413081395

Dimensions : 25.2 x 33.4 x 1.7 cm

Prix : 24,95 €



Publié le 18/11/2023.


Source : Bd-best


Un nouveau Valmont.   L’ombre des lumières 1 - L’ennemi du genre humain

 

"-La peste soit de ces postillons ivres de vitesse et de mauvais vin !

-Baron, je vous dois presque la vie ! Les chaises de poste vont au galop, mais le courrier arrive au pas ! En cette matière aussi bien des progrès restent à accomplir.

-En termes de confiance également. Hier, alors que je déposais des lettres au relais de Mouthiers, j’ai surpris un homme en train de soudoyer le maître de poste. Un homme que j’avais déjà croisé dans Paris. Un homme de fort mauvaise réputation. Avez-vous entendu parler du chevalier de Saint-Sauveur ?"

 

 

 

 

 


                Juin 1745. Eunice de Clairefont, jeune aristocrate de la noblesse française, vient de rencontrer Corentin du Préau de Vazelles, baron de la Tournerie, en villégiature dans le voisinage pour l’été. Il cherche son chemin. La belle propose de le guider en échange de nouvelles de la ville. Ils parlent de cartographie, de sciences, et, lorsqu’un postillon les dépasse à vive allure, la conversation dévie sur un homme rencontré la veille par le baron : un certain chevalier de Saint-Sauveur. Eunice ne lui répond pas, mais elle connaît bien l’individu, tout du moins les lettres enflammées qu’il lui envoie régulièrement et qu’elle préfère ignorer.

© Guérineau, Ayroles – Delcourt

                Après avoir vu le film de Stephen Frears et lu Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, frappé par son intelligence et sa finesse, Alain Ayroles s’est découvert l’envie d’une immersion en plein XVIIIème siècle. Ayant travaillé pour l’époque avec Les Indes fourbes, il a eu l’idée de mêler les univers des Liaisons avec celui du Dernier des Mohicans de Fennimore Cooper. Le Chevalier de Saint-Sauveur est un mystérieux séducteur masqué, sans scrupules, sans morale, prêt à tout pour prendre dans ses filets des proies innocentes dupées par ses proses et ses manigances. Si la série fonctionne, il est prévu de démarrer par un triptyque et de poursuivre par des one shot pour parcourir la période de la philosophie des Lumières jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

© Guérineau, Ayroles – Delcourt

                Richard Guérineau relève le défi d’illustrer une histoire de correspondances. Le dessinateur du Chant des Stryges s’était familiarisé avec les époques moyenâgeuses au travers de Charly 9, Henriquet et Entrez dans la danse. Le bon en avant s’avérait logique. Les personnages s’écrivent des lettres qui rythment l’avancée du récit. Le risque était grand de tomber dans le livre illustré. Le professionnalisme des auteurs évite l’écueil. Les passages des lettres et ceux dialogués alternent et s’enchaînent avec fluidité. Au niveau visuel, pour les lettres, une typographie cursive a été utilisée sur du papier scanné.

© Guérineau, Ayroles – Delcourt

                Guérineau est l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération. Dans le genre, on parle tout le temps d’Enrico Marini, mais le dessinateur découvert il y a presque trente ans avec L’as de pique scénarisé par Corbeyran est au moins de niveau égal, voir le surclasse dans les décors.

                Ayroles et Guérineau réinventent la bande dessinée épistolaire. Romantique, libertin et historique, L’ombre des lumières donne des lettres de noblesse à un Neuvième Art qui n’a plus rien à envier à la grande littérature.

 

Laurent Lafourcade

 


Série : L’ombre des lumières

Tome : 1 - L’ennemi du genre humain

Genre : Histoire

Scénario : Alain Ayroles

Dessins & Couleurs : Richard Guérineau

Éditeur : Delcourt

ISBN : 9782413078548

Nombre de pages : 62

Prix : 19,99 €

 


 



Publié le 15/11/2023.


Source : Boulevard BD


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