La méthode Raowl, c'est maboul !
La maboule méthode Raowl propose des câlins gratuits. Avec une masse d'armes gigantesque en main, ça ne peut que faire du bien. Plus concrètement, Raowl va nous apprendre cette semaine qui est le meilleur sauveur de princesses en détresse dans un récit complet de cinq planches déstructurées incroyables.
Pendant ce temps, les abonnés vont encore une fois partager leur bonus avec tout le monde puisqu'il s'agit du poster Elliot au collège.
Spirou, ami, partout, toujours.
© Grosjean, Riccobono - Dupuis
Histoires à suivre :
Cœurs de ferraille (Les) : Sans penser à demain |
Munuera / BeKa / Sedyas |
Lieutenant Bertillon : Sedna |
Pomès /Barth / Drac |
Métier le plus dangereux du monde (Le) : Le temps suspendu |
Lai / Bocquet / Alquier |
Spirou et Fantasio : La baie des cochons |
Elric / Lemoine / Baril |
Récit complet :
La méthode Raowl : Qui est le meilleur sauveur de princesses en détresse ? |
Tebo |
Gags (strips, 1/2, 1 et 2 planches) :
Annabelle pirate rebelle |
Ghorbani / Sti / Cerise |
Boule & Bill |
Cazenove / Bastide / Pedriset |
Brad Rock |
Jilème / David |
Capitaine Anchois |
Floris |
Dad Flashback |
Nob |
Des gens et inversement (La pause-cartoon) |
Berth |
Edito (L’) |
Erre / Fabcaro / Greff |
Elliot au collège |
Grosjean / Riccobono |
Fifiches du Proprofesseur (Les) (La pause-cartoon) |
Lécroart |
Fish n chips (La pause-cartoon) |
Tom |
Game over |
Midam / Adam / Patelin / BenBK |
Kid Paddle |
Midam / Adam / Benz / Angèle |
Spoirou & Fantasperge (Marges) |
Sti |
Strip dont vous êtes la star (Le) |
Libon / Salma |
Tash & Trash (La pause-cartoon) |
Dino |
Rubriques :
3 infos 2 vraies 1 fausse |
Bercovici / Bernstein / Le Gall |
Coin des lecteurs (Le) : Bienvenue dans ma bibliothèque |
Berth |
En direct du futur : Le papier de votre Spirou |
|
Jeux : Les mythes de la Grèce Antique ! |
Antoine / Morin |
Leçon de BD (La) |
Dab's |
Supplément:
Poster Elliot au collège |
Grosjean / Riccobono |
En kiosques et librairies le 12 Juin 2024
3,20 €
Laurent Lafourcade
"-C’est assez chaotique, on ne comprend pas tout ce qui se passe, on a du mal à savoir si les héros s’enfuient ou s’apprêtent à se battre.
-Les deux, peut-être.
-Marina, est-ce qu’on sait d’où vient cette porte ?
-Je vous avoue que je n’en ai pas la moindre idée.
-Vous savez à quoi elle me fait penser ? A un pod de téléportation.
-Je vous rappelle quon n’a jamais eu de preuve que ces pods existaient. Ce ne sont que des rumeurs.
-Ah, attendez, quelque chose a franchi la porte… Qu’est-ce que c’est ? Des yeux ? »
Pendant que Louna et Ziad Lefki assistent à la cérémonie des Golden powers récompensant les meilleurs superhéros, leurs parents découvrent leur participation à la télévision, depuis le fast-food familial. Ils ignorent tout de la condition de leurs enfants et regardent, affolés, la fête qui prend un tour dramatique. Un pod de téléportation est apparu dans la salle. Des yeux lançant des lasers surgissent et tirent sur tout ce qui bouge. Les super-héros contre-attaquent. Protégés par l’un d’entre eux, Louna, Ziad et Billie, l’une de leurs camarades, parviennent à s’enfuir par la porte d’où ont jailli les yeux destructeurs. Ils vont se retrouver dans leur monde avant de reprendre une porte qui les fera déboucher sous la mer. Coincée dans un filet de pêche, Louna est mal en point et ne peut atteindre la surface. Sauvée par ses compatriotes, elle n’a toujours pas repris connaissance lorsqu’ils débarquent sur le quai d’une ville à demi détruite.
© Lai, Bocquet, Alquier - Dupuis
Après le double tome 1, étant consacré l’un à Louna, l’autre à Ziad, l’aventure continue en commun pour le frère et la sœur. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle démarre sur les chapeaux de roue. Si Louna a toujours voulu devenir super-héroïne, Ziad porte son destin comme un fardeau. Mais pour sauver sa sœur, il n’aura pas d’autre choix que de prendre les choses en main. Avant de mourir, White Noise lui a laissé un rubik’s cube noir et blanc grâce auquel il « trouvera la lumière dans l’obscurité ». Billie, qui les accompagne, n’est pas n’importe qui. C’est la fille de Sudden Impact et de Slow Mo. Sauront-ils unir leurs forces pour sauver Louna ?
© Lai, Bocquet, Alquier - Dupuis
Olivier Bocquet s’empare du thème des super-héros pour à la fois lui rendre hommage et en même temps le moderniser en l’ancrant dans l’air du temps. On le sait encore plus depuis leur renouveau sur les écrans, les super-héros, avant d’être les sauveurs de l’humanité, sont aussi des êtres profondément perturbés et dont le pouvoir est aussi un fardeau. C’est certainement pour cela que c’est le métier le plus dangereux du monde. Dans cet épisode, Bocquet positionne Ziad en alter ego du lecteur qui n’a pas d’autre solution que de prendre confiance en lui. Pour Ziad, débute ce qui s’apparente à une quête initiatique. A part lui, le scénariste fait la part belle aux personnages féminins, qu’ils n’hésitent pas à se sacrifier pour protéger autrui, ou qu’ils enquêtent pour démêler l’intrigue. Avec les couleurs de Fabien Alquier, Fabio Lai passe d’une scène à l’autre avec vivacité, dynamisme et pop-attitude. Notons que pour accentuer tout ça, les deux premiers volumes de la série ont été remaquettés.
© Lai, Bocquet, Alquier - Dupuis
On pouvait compter sur les univers Marvel et DC. Bienvenue dans le Bocquet-verse pour un reboot du concept même de super-héros. On croyait le thème réservé. Faux, il ne l’est pas, mais il réserve lui-même des surprises dont cette série en est une.
Laurent Lafourcade
Série : Le métier le plus dangereux du monde
Tome : 2 - Le temps suspendu
Genre : Aventure
Scénario : Olivier Bocquet
Dessins : Fabio Lai
Couleurs : Fabien Alquier
Éditeur : Dupuis
ISBN : 97910347
Nombre de pages : 64
Prix : 12,95 €
"-Tu reviens bientôt, Astérix ?...
-Je serai de retour pour déjeuner, Obélix…"
L'ouvrage s'ouvre sur une préface de Christian Godard, l'un des derniers monstres sacrés de l'âge d'or d'une bande dessinée qui a traversé les générations. Présent dès le numéro zéro, qui mieux que lui pouvait présenter cette enquête sur la création de Pilote ? Le livre dont il est question n'est pas un livre sur l'histoire de Pilote, mais un livre sur sa genèse. L'intérêt en est d'autant plus exceptionnel qu'il nous raconte les coulisses méconnues restées dans l'ombre. Godard raconte sa rencontre avec Goscinny, avant Pilote, le projet de numéro zéro en 1959, leurs travaux en commun, la direction bicéphale Goscinny-Charlier, les conférences de rédaction, le tournant de Mai 68, l'évolution de ses rapports avec Goscinny, son départ du journal, puis son retour quelques années plus tard. Mais avant tout ça, il y avait quoi ?
© Kastelnik, Gaumer, Lemoine, Lebailly – La déviation
On découvre dès les premières pages qu'il y a eu un projet Pilote plusieurs années avant celui que nous connaissons tous, porté par un certain François Clauteaux. Fin 1944, avec quelques camarades dont Louis-Martin Tard qui trouve le titre, il pose les bases d'un magazine de reportages et d'enquêtes. La maquette ne convaincra pas. Clauteaux se dirigera après-guerre vers un autre média : la radio et la publicité. Il déniche le jeune Rodolphe, un gamin qu'il utilise dans des publicités et qui plus tard se retrouvera en photo dans Pilote, mais on n'y est pas encore.
© Kastelnik, Gaumer, Lemoine, Lebailly – La déviation
Le chapitre suivant raconte les années Worlds, de 1945 à 1956. Cette agence était à l'époque le principal fournisseur de contenu pour les éditions Dupuis. Dirigée par Georges Troisfontaines, y travaillent entre autres Goscinny, Uderzo, Charlier, Hubinon et Jean Hébrard, qui avait failli faire partie de l'aventure Pilote version Clauteaux si ses engagements militaires ne l'en avaient pas empêché. Au final, ce n'était pas grave puisque le projet n'avait pas abouti. On y suit les aventures éditoriales de Pistolin et de Risque-Tout, avant la scission entre des auteurs et un patron trop intéressé qui débouchera sur la signature d'une charte et d'un syndicat d'auteurs. Philippe Charlier, fils de Jean-Michel, apporte son éclairage sur son père dans cette aventure Worlds Press.
© Kastelnik, Gaumer, Lemoine, Lebailly – La déviation
Suit l'épopée Edifrance de 1956 à 1958, dont Hébrard sera PDG. Charlier, Uderzo et Goscinny sont de la partie. Ils relancent Pistolin, avec dans l'équipe Hubinon et Martial. Puis, c'est la tentative avortée du Supplément illustré en 1957 qui aurait été destiné à des journaux du week-end, avec un casting plus qu'alléchant dont Jijé, Peyo, Will, Sempé, Franquin ! Les quatre pages du projet sont reproduites en intégralité. Après l'aventure du magazine Radio-Télé, c'est l'arrêt de Pistolin et la raréfaction des productions, parce que les auteurs sont allés voir ailleurs, qui vont grandement diminuer les activités de la boîte qui était devenue Edifrance. Mi-58, voici le retour de François Clauteaux qui sollicite Jean Hébrard.
© Kastelnik, Gaumer, Lemoine, Lebailly – La déviation
Nous sommes donc en 1958. L'aventure de Pilote va réellement débuter. Clauteaux, Hébrard, Goscinny, Charlier et quelques autres planchent sur un nouveau projet qui serait le Paris-Match des 10-15 ans. Uderzo réalise une maquette, avec l'aide d'autres auteurs. On peut l'apprécier elle aussi en intégralité. Il va falloir à présent trouver un financement. Dans une seconde maquette, on remarque la planche Le roman de Renart de Goscinny et Uderzo, projet qu'ils devront abandonner puisqu'un autre auteur s'en est déjà emparé chez Vaillant. C'est de la contrainte que naîtra l'idée de génie puisque cela amènera à la naissance d'Astérix à l'été 59. Petit à petit, l'équipe s'étoffe avec l'arrivée de Godard. Des vedettes se préparent : Michel Tanguy et Barbe-Rouge attendent le top départ. Le coin didactique du Pilotorama est en gestation. On est même invités à la préparation de la mythique photo de groupe des auteurs du journal qui se trouvera en une du Pilote numéro zéro, lui aussi reproduit en intégralité, avec les emplacements vides des publicités prévues. Un mystère demeure avec la très hypothétique existence d'un autre numéro zéro avec un enfant Arlequin en couverture.
Astérix®-Obélix®-Idéfix® / © 2023 Hachette Livre / Goscinny-Uderzo
© Kastelnik, Gaumer, Lemoine, Lebailly – La déviation
Après tous ces préparatifs, c'est le 29 octobre 1959 que paraît le numéro 1 du journal Pilote, le grand magazine illustré des jeunes, à grands renforts de publicités, trente pages reproduites elles-aussi. Georges Guéthary chante Ohé, Pilote !, un indicatif radiophonique pour le magazine. Six semaines plus tard, en raison de déboires familiaux, François Clauteaux quitte déjà la rédaction en chef. Une crise financière touchant le diffuseur met le journal en péril, avant l'arrivée providentielle de Georges Dargaud, mais là, on aborde déjà une autre histoire.
On n'avait pas lu de livre aussi pointu depuis La véritable histoire de Spirou de Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault et dont on attend avec impatience le troisième et dernier tome. Le quatuor Christian Kastelnik (qui fait des recherches depuis plus de vingt ans sur le sujet), Patrick Gaumer, Clément Lemoine et Michel Lebailly mène une enquête tout aussi passionnante sur les origines de Pilote. De quoi se replonger ensuite avec délectation dans les imposantes Années Pilote, de Gaumer, parues chez Dargaud.
Laurent Lafourcade
One shot : Pilote La naissance d'un journal
Genre : Ouvrage d'étude
Auteur : Christian Kastelnik, Patrick Gaumer, Clément Lemoine, Michel Lebailly
Éditeur : La déviation
ISBN : 9791096373581
Nombre de pages : 320
Prix : 50 €
"-Allez, bon sang ! Ça a intérêt à marcher cette fois ! C'est parti ! J'invoque les armes de Mû… et la licorne Kitalpha ! Pas d'armes… et pas de licorne. Pourquoi ça ne fonctionne pas ?! C'est pourtant bien moi… l'héritière de Mû."
Céleste est une héricorne, une héritière à la licorne. Sa sœur la princesse Astra devait se rendre au temple de la déesse pour lui demander protection, paix et prospérité pour tout le pays. Malade, elle a dû laisser Céleste partir à sa place. Il y a cent ans, leur grand-mère Luna revenait de Lémuria après un long périple. Un siècle plus tard, la mission en incombe donc à l'une de ses petites-filles. Parmi ses camarades de voyage, Izandre invoque sans succès les armes de Mû et la licorne Kitalpha. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. C'est pourtant bien elle l'héritière de Mû. Pendant ce temps, les orcons se mettent en place pour prendre les légataires et leurs licornes dans un guet-apens aux abords de la rivière du tourment.
© Toussaint, Alvarez – Le Lombard
Ce deuxième épisode des Héricornes met donc en vedette Izandre. Elle veut prouver à sa patrie qu'elle est une digne héricorne. Pourtant, elle n'est pas arrivée là par hasard. Elle a quand même réussi une série d'épreuves physiques et intellectuelles, surclassant ses adversaires. Si sa famille croit en elle, elle-même est emplie de doutes. Mais avant de pouvoir prendre confiance en elle, elle va devoir apprendre à faire confiance aux autres. Si elle veut imposer Mû comme province puissante de Branévia, elle devra associer son intelligence et sa force à celles de ses camarades de voyage. Bref, elle doit apprendre l'esprit d'équipe. Lorsque les héritières vont invoquer leurs licornes, Izandre va faire une drôle de tête en voyant apparaître Kitalpha, un mini-cheval ailé pas plus haut qu'un poney. Peut-être grandira-t-elle au fur et à mesure que son héritière prendra confiance en elle ? En attendant, on peut parfois avoir besoin de quelqu'un de minuscule.
© Toussaint, Alvarez – Le Lombard
Après l'avoir présenté dans le premier tome, Kid Toussaint et Veronica Alvarez développent ce nouvel univers d'heroïc-fantasy. A priori, il semble que chaque volume sera principalement centré sur l'une des héricornes. Après Céleste, c'est donc Izandre qui se retrouve au premier plan. Les héricornes doivent lutter contre les orcons, des guerriers belliqueux n'ayant pas de territoire propre, mais dont certaines tribus se sont attribués des terres non revendiquées par d'autres royaumes. Toute ressemblance avec une situation géopolitique connue n'est peut-être pas fortuite. Ça peut sembler exagéré comme parallèle mais c'est avec des histoires comme celles-ci que l'on peut amener les jeunes lecteurs à se faire une opinion, à réfléchir, à s'interroger. Encore une fois, sous couvert de futilité (ceci dit sans aucune connotation péjorative), Kid Toussaint signe un scénario avec plus de fond qu'il n'y paraît. Ces divers niveaux de lecture n'empêchent pas le divertissement. La dessinatrice-coloriste Veronica Alvarez met du peps et du pop dans l'aventure, dans cette quête de soi sur le thème de l'adolescence, période complexe de transformation des âmes et des corps, où l'on comprend des choses, où l'on se forge une personnalité en devant faire face aux vents et marées.
© Toussaint, Alvarez – Le Lombard
Les héricornes sont en piste pour tracer leurs routes et celles de leurs lectrices et lecteurs. Ça sent le succès à bride abattue. Rien ne semble pouvoir les arrêter.
Laurent Lafourcade
Série : Les Héricornes
Tome : 2 – La digne héritière de Mû
Genre : Heroïc-Fantasy
Scénario : Kid Toussaint
Dessins & Couleurs : Veronica Alvarez
Éditeur : Le Lombard
ISBN : 9782808212380
Nombre de pages : 88
Prix : 12,95 €
"-Oscaaaaaar ?! Où est encore passé ce petit courant d'air ?
-Tu m'as appelé, maman ?
-Dis donc, toi ! Tu as disparu sans prévenir !
-C'est parce que j'étais avec ma copine Mitsuko !"
Oscar, le fils de la nouvelle boulangère du village de Klervi, a une bien drôle de fréquentation. Qui est cette amie Mitsuko avec qui il était ? Sa mère s'inquiétait. Il est tard. C'est l'heure du goûter et il a encore ses devoirs à faire. Mitsuko n'est pas très bavarde. La boulangère l'a aperçue en train de fouiller les poubelles d'en-face alors qu'elle vidait la sienne. Les habitants savent vaguement que c'est une petite orpheline. Sa mère n'était pas d'ici et son père serait Séraphin, le garde-forestier. Les gens la prennent pour une marginale. Toujours est-il qu'elle a des oreilles de renard et qu'une queue du même acabit sort de sa jupe fuchsia. Seul Oscar la considère. Il la fait rire et l'invite même à goûter dans sa cabane. Cependant, il ignore qu'elle a un secret.
© Clément, Leng - Delcourt
Neuvième conte des cœurs perdus signé Loïc Clément. Comme pour les précédents, le scénariste écrit une histoire tout en sensibilité, une ode à la tolérance et au vivre ensemble. Avec Mitsuko, il reprend le mythe de l'enfant de la forêt, faisant de la jeune femme une Huckleberry Finn au féminin. Elle fait des incursions en ville où la population ne veut pas trop d'elle. Elle habite une cabane dans les bois avec son père, veuf, un marginal qui n'arrive pas à communiquer avec elle. D'ailleurs, ses oreilles et sa queue de renard, est-ce un déguisement ou de réelles parties de son corps ?
C'est Anne Montel qui a fait découvrir à Loïc Clément le travail de Qin Leng, illustratrice et autrice d'albums pour enfants. Elle a beaucoup travaillé pour la télévision. Elle a illustré des livres, des magazines, réalisé des couvertures, pour des éditeurs du monde entier. Elle vit à Toronto. Séduite par le concept des Contes des cœurs perdus, elle a accepté de dessiner cette fable avec une grande délicatesse. C'est sa toute première bande dessinée, mais elle a déjà un nouveau projet de one shot en route avec Loïc Clément.
© Clément, Leng - Delcourt
Mitsuko est une histoire sur l'acceptation de la différence. Ce n'est pas parce que quelqu'un n'est pas comme nous qu'il faut s'en moquer, le chasser ou en avoir peur. Comme le montre la sublime couverture, Mitsuko est un récit de cassures, de brisures, qu'il faudra certainement recoller, au figuré comme au propre. Mitsuko est aussi une histoire sur le deuil, sur la communication pas toujours facile entre ceux qui restent. Entre tous les personnages, seul Oscar pourrait faire le lien, le fil de la vie, par son empathie, par son innocence, par sa simple présence. Souvent, c'est de l'enfance ou des enfants que viennent les solutions. Ha, aussi, il est question d'art dans cette histoire, d'art qu'on laisse en héritage, mais on ne peut en dire plus sans être trop indiscret. Juste que l'art, ça peut sauver des vies.
© Clément, Leng - Delcourt
Neuf albums et pas une fausse note. Les contes des cœurs perdus est une série d'anthologie remarquable par ses récits dont aucun ne ressemble à un autre mais où tous sont réunis par une grande humanité.
Laurent Lafourcade
Série : Les contes des cœurs perdus
Tome : 9 - Mitsuko
Genre : Fable poétique
Scénario : Loïc Clément
Dessins & Couleurs : Qin Leng
Éditeur : Delcourt
Collection : Jeunesse
ISBN : 9782413077404
Nombre de pages : 40
Prix : 11,50 €
"-Oui. Je chante ce soir au Kursaal de Klow… Vous plairait-il de m'entendre maintenant ?...
-Très volontiers…
-Ah ! Je ris de me voir si be-e-elle en ce miroir !... Est-ce toi Mar-gue-ri-te ?
-Heureusement, les vitres sont solides !..."
Lorsque Tintin monte dans la voiture de la Castafiore au beau milieu du Sceptre d'Ottokar, ni lui, ni Hergé, ni les lecteurs ne se doutaient qu'il venait de rencontrer celle qui deviendra l'un des personnages les plus mythiques du Neuvième Art. Après la biographie non autorisée signée Albert Algoud, Pierre Bénard, déjà auteur d'ouvrages sur Moulinsart et sur Tournesol, s'attaque à la cantatrice. Contrairement et complémentairement à la disgression humoristique d'Algoud, Bénard analyse objectivement la carrière et le caractère du rossignol milanais, "celle qui rit de se voir si belle" en son miroir.
© Bénard – 1000 sabords
"Casse-pieds émouvante, fléau secourable, grande artiste admirée, courtisée… et évitée", Pierre Bénard définit ainsi celle qui finalement apparaît seulement dans neuf albums, dont certains où elle fait des apparitions furtives. C'est dire si la Castafiore a une puissance hors du commun. C'est donc dans la forêt Syldave, au tout début de l'année 1939, que Tintin est amené par la Cadillac de la cantatrice de la Scala de Milan. Il n'y restera pas bien longtemps. Etourdi par son chant, il prétexte avoir oublié quelque chose dans une auberge pour se faire déposer.
© Bénard – 1000 sabords
L'auteur de l'essai compare ensuite cette rencontre avec celle faite par Tintin avec les autres personnages principaux de l'univers hergéen. On n'assiste pas à l'instant même du premier regard, ce qui laisse une impression un peu fabuleuse. La Castafiore "naît" dans la forêt, comme un personnage de conte.
Bianca ne peut se passer de chanter. C'est une boîte à musique. Bénard fait remarquer que l'air des bijoux du Faust de Gounod revient comme un écho d'album en album. Si la Castafiore ne peut pas être qualifiée d'affriolante, elle n'en reste pas moins femme, au moins en apparence ajoute l'exégète sans vraiment prendre position par rapport à la théorie d'Albert Algoud selon laquelle ce serait un homme. Lorsque Tintin la retrouve quelques pages plus loin, on assiste à l'une des scènes mythiques de la série où Tintin brise une verrière avant de tenter de prévenir le roi Muskar qu'un attentat se prépare.
La Castafiore reviendra donc épisodiquement dans les aventures de Tintin (et surtout dans les dernières) comme le fameux sparadrap du Capitaine Haddock qu'il n'arrive pas à se détacher des mains. Lequel Capitaine ne manquera pas d'imagination pour établir tout un tas de surnoms à la chanteuse, qui elle-même ne parvient jamais à dire correctement le patronyme du marin. Cataclysme, catastrophe ou autre cataplasme enfleuriront le patronyme de Bianca.
© Bénard – 1000 sabords
Dans une minutie impressionnante, Pierre Bénard se demande si elle est une fée ou une sorcière. Entre apparitions salutaires et mauvaises relations, Bianca gère sa carrière. Comment ne pas s'attarder sur cet album hors du temps qu'est Les bijoux de la Castafiore ? Le personnage explose en rayonnant dans le château. Elle y est mélodieuse et culottée. Igor, Irma, le ara, la pie, sont autant d'acteurs déterminants dans ce huis-clos qui fit figure d'album particulier dans la collection des aventures de Tintin. Bénard s'attarde ensuite entre autres sur les rapports entre la Castafiore et le Capitaine Haddock dans un chapitre judicieusement intitulé La signora Haddock. En conclusion, l'essayiste revient sur la personnalité multiple de cette Florence Foster Jenkins dessinée et termine avec une note d'émotion.
"Il faut absolument que je chante !" dit la Castafiore lors de sa dernière apparition officielle dans Tintin et les Picaros. Chantez, mais n'oubliez pas de lire. Quand on a fini de lire Tintin, on peut recommencer à lire Tintin. On y trouvera toujours quelque chose de nouveau.
Laurent Lafourcade
One shot : Bianca Castafiore Celle qui rit de se voir si belle
Genre : Ouvrage d'étude
Auteur : Pierre Bénard
Éditeur : 1000 sabords
ISBN : 9782494744158
Nombre de pages : 142
Prix : 15 €
"-Encore un p'tit dernier, collègue… Euh, comment tu t'appelles, déjà ?
-Fonce-Bouchure, pour vous servir !
-Approche, Fonche-Boussure, maintenant qu'on est cochons comme copains, j'vais te l'dire, mon secret… En Normandie, le 6 juin, va y avoir un grand ravalement, euh non, un grand chambardement, non, zut, euh…"
Mai 1944, à Bricourt-sur-patte en pleine occupation allemande, Fonce-Bouchure arrive à vélo au petit bar de Babette. Une voiture percluse de balles façon gruyère est stationnée devant l'établissement. Elle appartient à Diane, une aristocrate pomponnée, et sa petite troupe, dont Loïc, un ami de longue date, costard-cravate, diplomate au Quai d'Orsay. Après quelques verres de Pousse d'Epine, un nectar local, ce dernier dévoile qu'un événement va se produire le 6 juin en Normandie : les Alliés s'apprêtent à débarquer. "Mais chut, c'est un secret…" Un débarquement, depuis le temps qu'on l'attendait. Faut prévenir Maurice ! La fine équipe décide de filer un coup de main aux alliés. Direction la Normandie ! Il ne faudrait pas que ce traître de quincailler qui a tout entendu au comptoir prévienne l'ennemi.
© Coicault, Fraiscinet, David - CasaBD
La double bande, celle de Diane et la fine équipe, vont se diviser en deux. Une partie va partir avec la camionnette Citroën de Maurice pour faire sauter les ponts et ainsi empêcher les nazis d'avancer. Les autres vont rafistoler l'avion qu'ils ont piqué aux boches il y a trois ans. Il y a du boulot. Il est bancal et orné d'une Swastika. Opération bricolage et peinture en perspective, ce qui vaudra au moyen de transport une très originale couleur rose, ceci dit sans spoiler puisqu'on le voit en couverture.
Fred Coicault et Jean-Christian Fraiscinet poursuivent les aventures des personnages issus du spectacle éponyme de plein air joué chaque année, en juin, à la ferme théâtre de Bellevue, à Villentrois-Faverolles en Berry dans l'Indre, fresque humoristique sur la résistance. Le scénario écrit à quatre mains est mené tambour battant et l'histoire se lit à la vitesse des événements. La lecture s'accélère sans qu'on ne puisse rien y faire. C'est étonnant. On est en pleine immersion. La scène de l'avion de la fine équipe le Day-D est un grand moment d'action et d'humour comme on en fait peu. On se surprend à rire tout fort. Les dialogues sont finement écrits. Audiard n'aurait pas renié certains d'entre eux. L'émotion est également au rendez-vous lorsque la camionnette des dynamiteurs traverse le village dévasté d'Evrecy. Au dessin, Coicault est de ces dessinateurs au style franco-belge de la meilleure époque. Ça pulse.
© Coicault, Fraiscinet, David - CasaBD
La série est aussi un hommage à de grands films du cinéma français. Quand les "plastiqueurs" s'occupent de dynamiter les ponts, on ne peut s'empêcher de se remémorer à la réplique culte de La septième compagnie : "Le fil rouge sur le bouton rouge, le fil vert sur le bouton vert." Ici, elle n'y est pas, mais les protagonistes ne sont pas tout le temps plus adroits. Quand il est question de bouquet de marguerites, on aperçoit case suivante Fernandel et la justement nommée Marguerite de "La vache et le prisonnier". Il y a aussi Bourvil, tout droit sorti du Mur de l'Atlantique. Clin d'œil également à Charles Trenet, à Roch Voisine (incroyable !), ainsi qu'à Benny Hill dans une dynamique et dynamitée scène de poursuite comme on en voyait en fin de chaque épisode sur la musique Yakety Sax de Boots Randolph et James Rich.
© Coicault, Fraiscinet, David - CasaBD
A présent que la France se libère, on espère que La fine équipe n'a pas fini d'en découdre avec les troupes allemandes. Qui sait ? Peut-être qu'on les retrouvera quelques mois plus tard à la capitale ou bien en Allemagne au Nid d'Aigle ? En attendant, fêtons avec eux les quatre-vingt ans du débarquement.
Laurent Lafourcade
Série : La fine équipe
Tome : 2 – Débarquement à Juno Beach !
Scénario : Fred Coicault & Jean-Christian Fraiscinet
Dessins : Fred Coicault
Couleurs : Sophie David
Éditeur : CasaBD
ISBN : 9782380584837
Nombre de pages : 48
Prix : 15,95 €
"-Le gamin ! Que quelqu'un éloigne le gamin !
-Faut pas qu'il voie sa mère comme ça !
-Allons, Carlitos. J'ai fait de buñuelos. Viens, j'te dis !
-Je m'en occupe, Cecilia !
-Ah, Don Alejandro, Dieu vous bénisse ! Vous arrivez à point nommé !"
1948. Carlos Moreno Vargas est un jeune homme qui vient de quitter l'Espagne pour la France, espérant y trouver du travail. Dans le compartiment, une dame, Jocelyne, lui propose de travailler pour elle dans son épicerie à Perpignan. Quand ses camarades lui demandent d'où lui vient cette cicatrice qui traverse la paume de sa main gauche, Carlos repense à ce jour où, à Barcelone, il découvrait à huit ans le cadavre de sa mère, assassinée, dans les décombres de sa maison. Il était encore enfant. Son père, lui-même épicier, ne pouvant être très disponible pour lui, la riche famille catalane de Don Alejandro lui offre un second foyer. C'est là où il va lui-même se lacérer la main, tout comme le bas-ventre de sa mère était lacéré d'une croix. Elle n'est que la première victime d'un tueur en série. Il grandit dans une Espagne franquiste avant de quitter son pays natal pour la France où il ne restera pas longtemps. Son père le rappelle. S'il savait…
© Lapière, Jakupi, Pardo, Pellejero, Torrents - Dupuis
Comme souvent, c'est dans des périodes politiques troubles que les tueurs en série profitent des désordres publics pour œuvrer. Ils deviennent alors le symbole d'une société sous emprise, en l'occurrence le fascisme franquiste espagnol. Il faudra plus à Carlitos pour l'empêcher de tracer son destin. Il va se marier avec Paula, la fille de Don Alejandro, après s'être enrichi grâce à un trafic de marchandises entre la France et l'Espagne. Il deviendra un riche industriel catalan, n'hésitant pas à s'intégrer du côté obscur de la ville en devenant l'un des principaux artisans de la pègre barcelonnaise. En suivant le destin de Carlitos, on assiste à l'éclosion et au crépuscule d'une époque meurtrie de l'Histoire de l'Espagne, au milieu des politicards, des flics, des putes et des gangsters.
© Lapière, Jakupi, Pardo, Pellejero, Torrents - Dupuis
Denis Lapière et Gani Jakupi écrivent une fresque familiale dense. Prévu à l'origine pour une série de six albums, le projet a été reformaté pour un long one-shot publié la prestigieuse collection Aire Libre. Ça se ressent tellement les personnages sont nombreux, avec chacun une personnalité bien définie. Si on regrette la longueur qu'aurait pu prendre la saga collégiale, l'histoire a certainement gagné en efficacité. A la manière des romans d'Armistead Maupin faisant de San Francisco l'héroïne de ses récits, dans un tout autre style, c'est ici Barcelone qui est le personnage principal.
© Lapière, Jakupi, Pardo, Pellejero, Torrents - Dupuis
Trois dessinateurs se partagent les illustrations dans une unité parfaite. C'est le manque de disponibilité de Ruben Pellejero (à cause de sa reprise de Corto) qui a conduit au reformatage du projet. Il a cependant pu y participer aux côtés de Martin Pardo et de Eduard Torrents.
Histoire de filiation, histoire d'héritage lourd à porter, histoire de secrets lourds à cacher, Barcelona, âme noire est une histoire dans l'Histoire. Sergio Leone aurait pu en faire un Il était une fois en Espagne.
Laurent Lafourcade
One shot : Barcelona, âme noire
Genre : Polar
Scénario : Denis Lapière et Gani Jakupi
Dessins & Couleurs : Martin Pardo, Ruben Pellejero & Eduard Torrents
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
ISBN : 9782800162218
Nombre de pages : 148
Prix : 27,95 €
"-Police ! Bouge pas, petit merdeux !
-Hé, mec… C'est pas ma faute… Ils me…
-Ferme ta gueule. Qui a commencé, je m'en tape… Le problème, c'est toi.
-Héé !"
Pelican Road, été 1984. Une rixe oppose trois jeunes gens. Karina reproche à Sid de l'avoir larguée. Tommy s'en mêle. Sid gifle Karina. Tommy s'interpose. Sid lui explose la face. "On se sent impuissant quand la violence se déchaîne. Sauvé par le gong. Palmer, le flic du coin, se pointe et met les choses en ordre en ordonnant à Sid de se casser sous peine de l'envoyer en taule pour trafic de crack ou de coke. Missis Wilson, la commère du quartier, a tout vu, tout comme Toni, la femme délaissée du Docteur Ted Melville, psychiatre de son état. Mais elle n'est pas si délaissée que ça parce qu'elle se réchauffe dans les bras de Palmer. Ajoutons à tout ce petit monde Lila Nguyen, une gamine déguisée en super-héroïne qui fourre son nez partout, Ranko, un vétéran sans abri, et Jack Foster, un détective privé qui pose des questions auxquelles tout le monde n'a pas forcément envie de répondre.
© Brubaker, Phillips, Phillips – Delcourt
Changement d'ambiance avec Damn them all. Place au thriller ésotérique. Oncle Alfie est mort. Sa nièce Ellie Hawthorne est détective de l'occulte. Elle est aussi révérende et s'est chargée des obsèques de son tonton. Ne quittant jamais son marteau, elle croît à toutes les superstitions. La bande de mafieux de Frankie Wax tient les rênes de la ville. Mais quand les soixante-douze démons de l'Ars Goetia se déchaînent, il va bien falloir que quelqu'un se charge de les renvoyer dans leurs foyers. Ellie Hawthorne va tenter de remplir la mission, aidée, ou pas, par la bande de Frankie Wax afin de renvoyer les esprits de la dimension des mortels, avec au milieu de tout ça une inspectrice qui, comme le lecteur, essaye de comprendre ce qui se passe.
© Spurrier, Adlard, Dodgson – Delcourt
Les Desperate Housewives de Wisteria Lane n'ont rien à envier au microcosme de Pelican Road. Le scénariste Ed Brubaker offre un nouvel exercice de style incroyable. Commençons par le titre, énigmatique, "Là où gisait le corps". On s'attend à un whodunit tout ce qu'il y a de plus classique. Et bien non. Le corps va mettre 102 pages à apparaître. Toute la première partie est comme un puzzle que l'on commence en assemblant tous les contours. Un plan des lieux est placé en introduction, ainsi que les portraits des neuf principaux protagonistes du récit. On se plaît à essayer de deviner lequel d'entre eux sera le fameux corps, à moins que ce ne soit quelqu'un d'autre qui n'y est pas représenté ? Les personnages s'adressent aux lecteurs comme si ces derniers les interrogeaient. Après avoir découvert le final, désarmant, dans la postface, Brubaker expose sa démarche scénaristique. Ce type est un génie. Au dessin et aux couleurs, le père et le fils Phillips imposent leur style. Si le graphisme est irréprochable, il reste classique mais est transcendé par une colorisation qui prend une importante part artistique à l'album, avec ses aplats et ses ombres qui déstructurent parfois les images.
© Brubaker, Phillips, Phillips – Delcourt
Avec Damn them all, à la manière de Robert Kirkman, le scénariste Simon Spurrier profite du sujet pour dénoncer des problématiques sociétales, et en particulier une Amérique gangrénée par une violence inouïe et la consommation de drogues dont tout le monde est responsable mais dont les coupables ne sont pas forcément qui l'on croit. Spurrier insuffle un côté ésotérique majeur au récit, intercalant des extraits d'archives d'Alfred Hawthorne, immergeant dans la mythologie démoniaque. Les zombies de The walking dead laissent place aux démons de l'Ars Goetia. Charlie Adlard relève le défi en les animant avec autant de tension que les zombies. Ce qui est étonnant, c'est de voir ses dessins en couleurs. Il faut dire qu'elles sont quasiment nécessaires pour mettre en vie ces forces de l'au-delà. Avec des effets colorimétriques stroboscopiques, Sofie Dodgson les met littéralement en relief.
© Spurrier, Adlard, Dodgson – Delcourt
Charlie Adlard a redonné ses lettres de noblesses au Comics américain avec The Walking Dead. Il se remet en question et enfonce le clou, ou plutôt le marteau, avec Damn them all. Les auteurs de Reckless nous avaient déjà épatés avec Night Fever. Avec Là où gisait le corps, le trio Brubaker-Phillips-Phillips s'installe définitivement dans la liste des auteurs majeurs de la bande dessinée internationale. On pourrait inventer pour eux le premier grand prix d'Angoulême décerné à un groupe d'artistes indissociables.
Laurent Lafourcade
One shot : Là où gisait le corps
Genre : Thriller / Polar
Scénario : Ed Brubaker
Dessins : Sean Phillips
Couleurs : Jacob Phillips
Éditeur : Delcourt
Collection : Comics
ISBN : 9782413083054
Nombre de pages : 144
Prix : 17,95 €
Série : Damn them all
Tome : 1
Genre : Thriller ésotérique
Scénario : Simon Spurrier
Dessins : Charlie Adlard
Couleurs : Sofie Dodgson
Éditeur : Delcourt
Collection : Comics
ISBN : 9782413082668
Nombre de pages : 188
Prix : 16,95 €
"-Je dois reconnaître que les missions spéciales me manquent, mon colonel !
-Ah, ah, ah ! Sacré John ! Eh bien, figure-toi que je suis venu t'en donner une, de mission !
-C'est vrai ?"
Reclus en pleine jungle, John Rimbaud s'occupe pendant sa retraite. Alors il pose des pièges partout, il tape sur plein de méchants, il sauve des gentils, il rattrape les bêtises de son éléphant Victor. Comme les missions spéciales lui manquent, lorsque le Colonel Troup arrive en hélicoptère pour lui en proposer une bien particulière qui pourrait être la plus éprouvante de sa carrière, il n'a même pas peur. Rimbaud se voit confier l'éducation de Jeanne, la propre fille du colonel. Elle a l'air ravie ! Elle voyait le héros militaire plus beau et mieux habillé. Elle préfère l'éléphant. Et puis, difficile de capter du réseau. Qu'à cela ne tienne ! Le paternel repart, laissant sa rejetonne dans les mains de l'aventurier. Entre les deux, ça va être "Je t'aime, moi non plus…"
© Dab's, Gom - Bamboo
Dans la catégorie "BD dans la jungle catégorie humour", on n'avait jamais rien lu d'aussi chouette depuis Boulouloum et Guiliguili, rebaptisée plus tard Les jungles perdues, par Mazel et Cauvin. Le mini-Tarzan et son gorille laissent ici place à un ersatz de Rambo, cent kilos de muscles, le cerveau formaté pour survivre mais faut pas lui en demander plus, et son exact opposé, son alter ego antinomique, une gamine dont la vie se résume à son smartphone. Troisième pilier de ce duo, l'éléphant Victor joue le rôle de la coccinelle de Gotlib ou du chat de Léonard. La bestiole est à mourir de rire, se brossant les défenses avec du dentifrice ou cassant une liane à cause de son poids. Quelques vilains méchants pas beaux mettent un peu de piment en ajoutant, s'il en fallait, du danger dans ce milieu hostile.
© Dab's, Gom - Bamboo
Après Tony et Alberto, puis Nino et Rebecca, Dab's créé un nouveau duo complètement barré. Comme d'habitude dans ses images hyper dynamiques, les coups, les chutes et les bosses pleuvent de tous côtés. Dab's, c'est le Tex Avery ou le Chuck Jones du franco-belge. Même si l'on se contentait de regarder les images sans lire, on est morts de rire. Contrairement aux autres séries, l'auteur se lance pour la première fois dans la grande aventure. Il aime les films de Stallone et de Bruce Willis, sinon il n'aurait jamais pu imaginer les aventures de John Rimbaud. Pour autant, le personnage n'est pas un Rambo qui ferait de la poésie. Chez lui, ce sont les uppercuts qui riment entre eux.
© Dab's, Gom - Bamboo
Avec Crash Tex, série de gags publiée dans Spirou et dont on espère un album, et John Rimbaud, Dab's tient là deux séries qui pourraient bien devenir des best-sellers. Même si on a mal pour ses héros, on a un plaisir sadique à les voir prendre des coups et en donner.
Laurent Lafourcade
Série : John Rimbaud
Tome : 1 – Une saison en enfer
Genre : Humour
Scénario & Dessins : Dab's
Couleurs : Gom
Éditeur : Bamboo
Nombre de pages : 48
Prix : 11,90 €
©BD-Best v3.5 / 2024 |