Pour l’amour du Tibet. La farce des hommes-foudre.
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Pour l’amour du Tibet.  La farce des hommes-foudre.

 

« - Albertus ? Quel drôle de nom ! Et tu viens d’où, Albertus ?

-          Tu es bien curieux, l’ami !

-          C’est toi qui es curieux avec tes grandes oreilles. Tu es touriste ?

-          Certainement pas ! Je suis artiste. J’écris, je dessine, tu vois ?

-          Moi aussi, je suis artiste ! Je repeins les maisons.

-          Dis-moi, c’est quoi ces soldats chinois qui se baladent en ville ?

-          Tu es écrivain et tu n’es pas au courant ? Ils recherchent des rebelles tibétains. »

 

 

 

 

 

 

Février 1959, à Katmandou, Albertus se réveille au milieu de vapeurs de champis. Les psilos des beatniks le sortent d’un rêve étrange dans les montagnes où des cavaliers en armes galopaient emmenées par une guerrière aussi belle que déterminée.

Ces jeunes adultes sont là sur les ailes de l’aigle pour oublier les temps, les habitudes, les règles, les codes…  et tous les guignols qui veulent leur dicter ce qu’ils ont à faire.

 

 

 

 

© Verdier, Alexandre, Vilet - Casterman

 

 

 

 

Albertus s’intéresse au voyage intérieur, mais c’est dans un tout autre trip qu’il va être embarqué, une aventure bien réelle, en rencontrant au Mandap, taverne népalaise, la femme qu’il a vue en rêve. Le prenant pour un espion, les comparses de la belle le capturent. Le voilà embringué dans une troupe de cavaliers nomades, les hommes-foudre.

Albertus va se retrouver acteur-spectateur d’une guerre civile dans laquelle les beaux yeux de Dolma luisent sous l’éclat des coups de fusils. Les rebelles veulent reprendre le Tibet aux chinois et aux tibétains de Lhassa. Eux, les Khampas, sont des nomades, et mènent la guérilla depuis la montagne.

 

 

 

 

 

© Verdier, Alexandre, Vilet - Casterman

 

 

Les auteurs racontent l’histoire d’un homme qui se trouve dans un lieu où il n’aurait pas dû être, qui rencontre des gens qu’il n’aurait pas dû rencontrer, et qui se trouve mêlé au destin d’un pays.

On ne peut s’empêcher de penser à Tintin au Tibet, le héros faisant figure de reporter malgré lui, mix de Tintin lui-même et de Hergé. Albertus ne dessine-t-il pas ? On songe aussi aux Chevaux du vent, le joli dyptique signé Fournier et Lax paru chez Aire Libre.

 

 

 

© Verdier, Alexandre, Vilet - Casterman

 

 

Pour un peu, on verrait apparaître Frédéric Lopez en tournage de son émission de voyages à la rencontre des peuplades oubliées « En terre inconnue ».

 

Loïc Verdier & Matthieu Alexandre réalisent un reportage, un témoignage, sous couvert d’une fiction. La farce des hommes-foudre, titre ô combien original et parfait, est une histoire de la résistance tibétaine. Les personnages que rencontre Albertus ont chacun leur particularité, du fils égaré de Conan Doyle à l’intéressé Poe qui promet l’Amérique à Dolma, du noble Sakya Mindu et ses transes spirituelles à Kyap, héros de la rébellion.

 

 

 

© Verdier, Alexandre, Vilet - Casterman

 

 

Le dessin de Verdier galope à travers la steppe. Influencé par Christophe Blain, il permet d’aborder plus aisément le drame historique. On s’envole dans les volutes des substances illicites du Cosmic chutney ; on galope dans la steppe sur les chevaux fidèles.

 

L’album est dédié à la mémoire de Gurgun Kyap, acteur et militant tibétain, mort en juillet 2016 dans un accident de moto dans la région de l’Amdo, au Tibet chinois.

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : La farce des hommes-foudre.

 

Genre : Road trip.

 

Scénario : Alexandre & Verdier.

 

Dessins : Verdier.

 

Couleurs : Vilet.

 

Éditeur : Casterman.

 

Nombre de pages : 152.

 

Prix : 22 €.

 

ISBN : 9782203168336

 

 

 

 



Publié le 28/09/2018.


Source : Bd-best

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