Quatre murs et un toit ou même pas dans la chaleur tonifiante et magnifiante des beaux étés
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Quatre murs et un toit ou même pas dans la chaleur tonifiante et magnifiante des beaux étés

Ça y est, l’été est là avec son lot de moments d’évasion et de grands projets, le temps des vacances ou pour la vie. L’été, sur la plage et les planches de nos lectures, c’est aussi le moment choisi par la famille Faldérault pour se rappeler à notre doux souvenir. Parmi les rendez-vous qu’on ne manque pas, il y a celui donné par Zidrou et Jordi Lafebre depuis trois ans. Et c’est toujours autant de bonheur partagé.

Résumé de l’éditeur : « Dans ce 4e tome, nous retrouvons les Faldérault au complet : Pierre, Madeleine et leurs quatre enfants, auxquels s’est joint Jean-Manu, le petit ami de Nicole. Cet été sera celui du grand changement : Pierre est devenu copropriétaire d’une villa toute neuve, clé sur porte, dans la campagne provençale ! En route ! La clé, ils l’ont – mais où diable se trouvent la porte et la villa ?…

 

 

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre

 

S’ils se la jouent comme Star Wars, éparpillant la chronologie pour mieux la rendre surprenante et nous tenir en haleine, Zidrou et Lafebre réussissent aussi à mieux nous immerger dans les histoires qu’ils racontent, sans besoin de les relier à un tome précédent et suivant. On vit l’instant. Et cet instant, il n’a jamais été aussi rapproché de notre époque. Enfin, à quarante ans près. Mais si le précédent album abordait l’année 1962 (l’année la plus lointaine traitée par le duo, jusqu’ici) à bord de l’irréductible Mam’zelle Estérel, c’est en 1980 que nous sommes désormais projetés, à la faveur d’un Banana Split, toujours indémodables aujourd’hui.

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre/Peña chez Dargaud

 

Tout se profile plutôt bien puisque même Pierre a su terminer ses planches dans les temps et même en avance. Aaaaah si seulement il n’avait pas eu l’idée d’accepter de faire un poster pour son éditeur. C’est sûr, ça veut dire qu’on croit à sa nouvelle série, mais en attendant le voilà à nouveau en retard et contraint de laisser la petite famille… qui a bien grandi partir sur la route des vacances, immuable cérémonial d’une famille soudée à jamais.

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre/Peña chez Dargaud

 

Même si l’adolescence et le premier amour de Nicole, Jean-Manu, ne sont pas toujours des plus faciles à vivre. Comme le temps est long loin de sa tribu pour Pierre. Mais se souvenant de ses débuts comme petite main d’un artiste ayant pignon sur rue (une séquence furtive mais formidable), notre auteur de BD se résigne à mettre au travail un jeune dessinateur sur ce fameux poster. Avec bien plus de considération, tout de même que dans les ateliers de quelques monstres sacrés qui n’ont laissé que l’anonymat à leurs contributeurs. Mais soit, c’est une autre histoire.

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre/Peña chez Dargaud

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre/Peña chez Dargaud

 

La nôtre se passe en direction du beau temps et d’une surprise que Pierre a réservé aux siens : fini le camping, place à quatre murs et un toit. Pierre a acquis en copropriété un pied-à-terre taillé et construit sur mesure, sur des plans qu’il a lui-même réalisé. Le rêve touché du doigt et du crayon, le bonheur à plein poumon dans une campagne charmante et semblant ne pas connaître la pluie.

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre/Peña chez Dargaud

 

Heureusement, il y a des coins d’ombres, des arbres amenant une fraîcheur appréciable, d’autant plus appréciable que du mas auquel tout le monde aspirait la première pierre n’a même pas été posée. Le terrain est toujours en jachère, à l’abandon, et les Faldérault semblent s’être fait arnaquer dans toute leur splendeur. Et ils ne sont pas les seuls. Le repos du guerrier, nom tout trouvé à ce rêve retombé sur terre, attendra; il va falloir bosser, se serrer les coudes… Et les voisins abusés autant que désabusés vont se laisser emporter par la puissance salvatrice et réjouissante, toute en simplicité de la petite famille.

 

 

 

 

© Zidrou/Lafebre/Peña chez Dargaud

 

Le lundi au soleil, c’est bien; la semaine, encore mieux; toute la vie, c’est le nec plus ultra. Et s’il y a parfois une petite pluie (souvent pour le retour en Belgique, on se demande pourquoi), c’est souvent le soleil éclatant, le trait généreux et les couleurs expressives (de Mado Peña et Jordi Lafebre, toujours) qui règnent en maître. Jordi Lafebre gagne toute notre adhésion, dans sa manière d’utiliser l’espace et de nous faire quitter terre. Il y a là une énergie créatrice étincelante, qui coupe le souffle tout en en conférant beaucoup. La preuve, les pages se tournent toutes seules. Et que dire du délicieux scénario proposé par un Zidrou au sommet de sa forme… depuis un bon moment.

Dans des décors pittoresques, la famille Faldérault amène ce ton cocasse et cet entrain irrépressible, celui qui séduit et emmène tous les personnages qui les entourent mais aussi les lecteurs qui tournent les pages et entrent toujours plus dans cette histoire qui d’anecdotes personnelles dévie sur une histoire universelle et tellement rassurante. Si les musiques de YMCA, de Michel Berger, des Buggles, de Lio ou même d’Annie Cordy (Jane la Tarzane) donnent un peu plus de souffle joyeux à ce récit qui prend des airs de comédie musicale invitant surtout à ne pas faire du sur-place (et à ne pas se lamenter), c’est une chanson de McFerrin qui nous reste dans les oreilles. Ne t’en fais pas, sois heureux. Car l’insouciance, c’est sans doute le dernier des atouts-maîtres de cette échappée une nouvelle fois formidable.

 

 

 

 

© Lafebre

 

Et si vous avez envie de fraîcheur, en surprise du chef, la belle bande reviendra pour Noël !

 

Alexis Seny

 

Titre : Les beaux étés

Tome : 4 – Le repos du guerrier (1980)

Scénario : Zidrou

Dessin : Jordi Lafebre

Couleurs : Jordi Lafebre et Mado Peña

Genre : Chronique familiale, Humour, Feel Good

Éditeur : Dargaud

Nbre de pages : 56

Prix : 13,99€



Publié le 22/06/2018.


Source : Bd-best

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