Un album prometteur dans un monde post-apocalyptique déjanté. Les sentiers de Wormhole
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Un album prometteur dans un monde post-apocalyptique déjanté.  Les sentiers de Wormhole

      « - La ferme Lavérue a été attaquée. Elle a brûlé… Ils sont tous morts.
-          Oh nooon !!! C’est pas vrai ! C’est pas possible…
-          Mais qui est-ce qui a fait ça ?
-          Le Julien i’dit que ça porte la signature des Ragougnahs… ça s’est passé ce matin. »
 
C’est un véritable drame qui vient de se dérouler. Les parents Lavérue sont morts et leur fille Léonie a disparu. Amédée Bonnpom, accompagné de son ami Rachid n’a qu’une idée en tête : retrouver sa nièce avant qu’elle ne soit croquée par les Ragougnahs.
 
Le monde des sentiers de Wormhole a été créé par le dessinateur Laurent Perrin. Son ami Stéphane Blanco s’en est emparé pour construire un scénario cohérent, aventureux et bourré de références, avec des personnages aux caractères forts, déterminés et pour certains sans scrupules. On y croisera un politicien véreux, des barbares brutus et simplets, un héros Indiana Jones à la petite semaine ou encore une petite fille brinqueballée. La fin est un peu abrupte mais laisse augurer d’une suite avec rebondissements.

 

 

 

© Blanco, Perrin - Sandawe

 

 

 

Wormhole, c’est une Nef des fous dans une époque plus moderne, c’est Mad Max dans une campagne française perdue, transposé dans un décor imaginaire original où les paysages rocheux et les constructions tarabiscotées défient les lois de la gravitation. Mais la violence de la série n’est pas une cruelle brutalité réaliste comme dans Mad Max, ni comme dans Jérémiah. En fait, Wormhole, par son graphisme semi-réaliste, c’est du Jérémiah supportable. On regrettera la disparition trop rapide d’un animal sauvage, girafe dégénérée aux relents de Snouffelaire (remember L’horloger de la comète). Mais ce genre de fulgurances montre que les auteurs en ont sous la pédale.

 

 

 

 

© Blanco, Perrin - Sandawe

 

 

 
Bien sûr, l’album est perfectible, le style de Laurent Perrin est à la limite du fanzinat, mais l’ensemble donne un résultat prometteur. Le dessinateur excelle dans les décors et les véhicules. Il a à progresser dans les scènes d’action où les personnages semblent parfois poser. Un poil de dynamisme en plus dans les pétarades et les uppercuts et ce sera très bien.
 
La publication d’un tel album devrait rassurer tout auteur quant au métier de créateur de BD. Si on est déjà bon, on peut y arriver. On n’est pas obligé d’être déjà au niveau de Loisel pour débuter. Les éditeurs traditionnels ont tendance à l’oublier à l’heure où il n’y a quasiment plus de presse BD pour se faire la main. L’intérêt d’un éditeur comme Sandawe est que les albums y sont édités grâce au système du financement participatif. Les lecteurs accompagnent l’album tout au long de sa fabrication, tout comme ils suivaient autrefois une histoire dans un hebdomadaire.
La genèse du projet en fin d’albums est un bonus appréciable et montre tout le talent de Perrin dans le noir et blanc.
 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : Les sentiers de Wormhole

Genre : Western postapocalyptique

Scénario : Blanco

Dessins & Couleurs : Perrin

Éditeur : Sandawe

Nombre de pages : 72

Prix : 19,90 €

ISBN : 9782390142287



Publié le 06/03/2018.


Source : Bd-best

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