Un one-shot qui marquera l’année. L’homme gribouillé
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Un one-shot qui marquera l’année.  L’homme gribouillé

 « - Le paquet, Clara !
-          Hein ?! Mais comment vous connaissez mon nom ?!
-          Je sais tout de toi. Clara Couvreur. Je connais ta mère. Je sais où tu habites. Tu es comme Maud maintenant.
-          Foutez-moi la paix ! Sortez ! Sortez ou je hurle !!
-          Clara doit assumer les responsabilités de sa grand-mère. Le nom est toujours vivant ! Le nom est toujours vivant ! »
 

 

 

 

 

© Lehman, Peeters - Delcourt

 

 

 

 

            Seule chez sa grand-mère Maud, Clara, la fille de Betty Couvreur travaillant dans l’édition, voit débarquer un étranger individu mi-homme, mi-corbeau. Cet homme, si tant est qu’il en soit un, s’appelle Max Corbeau. Mais quel est le secret de Maud ? Qui est cet être aux plumes noires ? Betty et Clara vont remonter aux sources d’un secret familial pour percer les mystères d’une malédiction qui semble s’abattre sur elles.



 

            Serge Lehman, scénariste de la brigade chimérique, signe un roman dessiné haletant, complexe et passionnant. Le découpage en chapitres offre de grandes envolées à cette histoire de 326 planches qui prend le temps de raconter, et pourtant sans longueur et sans temps mort. Ce personnage d’homme-gribouillé fonctionne étonnamment alors que le lecteur se demande sans cesse s’il est humain ou animal, s’il est vraiment réel ou s’il n’est qu’illusion. Lehman sème également le trouble dans cette histoire de femmes : qui est la véritable héroïne ? Alors que l’on pourrait penser que Betty est au cœur de l’énigme, c’est Maud qui en est le pivot. La jeune Clara n’est-elle pas la plus apte à dénouer le problème ?

 

 

 

© Lehman, Peeters - Delcourt

 

 

 

 

Le thème du Golem se détache de ce conte moderne, mais il est impossible d’en dire plus sans déflorer un morceau du mystère. Les fantastiques histoires de Foerster, qui ont fait les beaux jours de Fluide Glacial, trouvent ici un écho dans une grande dimension à la Jean-Christophe Grangé.

 

            Frederik Peeters réalise un album qui marquera un tournant dans sa carrière. Réalisé en niveau de gris, l’espace dont il dispose lui permet d’intégrer de belles grandes cases de décors, et de respirer entre des moments de grande tension et des scènes terrifiantes.

            Pour chercher la petite bête, représentées par des formes ovales généralement vides, les oreilles des personnages semblent plaquées sur les côtés de leurs têtes. Ça fait bizarre.

 

            Le dessinateur excelle dans les nombreuses scènes de pluie. La couverture est superbe. S’il y avait un prix dans cette catégorie, ce livre serait parmi les nommés.

 

            Le récit laisse au final une impression étrange. Lorsqu’on arrive à la dernière planche, on se dit « C’est fini… ». On reprend alors le dernier chapitre pour mieux le comprendre et l’apprécier. Et la recette fonctionne, des plumes noires jusqu’au blanc de la neige.

 

            Après L’homme-gribouillé, vous ne regarderez plus les dessins d’enfants de la même façon.

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : L’homme gribouillé

Genre : Drame psychologique

Scénario : Lehman

Dessins : Peeters

Éditeur : Delcourt

Nombre de pages : 330

Prix : 30 €

ISBN : 9782756096254



Publié le 26/02/2018.


Source : Bd-best

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