Johan et Pirlouit : La guerre des 7 fontaines
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Johan et Pirlouit : La guerre des 7 fontaines

 « La guerre des sept fontaines est l’épisode que je renierais le moins. » C’est par cette citation qu’Hugues Dayez introduit le dixième épisode de Johan et Pirlouit dans la quatrième de couverture. L’exégète qualifie même cette aventure de chef-d’œuvre, terme que l’on peut attribuer à tous les ouvrages de l’exceptionnelle collection 50/60.

            Par une nuit d’orage, Johan et Pirlouit trouvent refuge dans un château abandonné. Abandonné ? Que nenni ! Le fantôme d’Aldebert de Baufort, ancien seigneur du château, hante les lieux suite à une malédiction. En effet, une embrouille qu’il a eu un siècle auparavant avec une sorcière a conduit la contrée à la sécheresse et le pauvre bougre à errer chaque nuit dans les couloirs du château jusqu’à ce que…jusqu’à ce que nos héros s’en mêlent.

 

 

 

 

            Peyo est ici au sommet de son art tant au niveau du scénario que du graphisme. Sa concentration n’est pas encore perturbée par le succès des petits lutins bleus encore tout jeunes (même si le Grand Schtroumpf affiche ses 542 ans au compteur). Si les Schtroumpfs font une apparition dans ce récit, ils sont là uniquement au moment où l’intrigue nécessite leur intervention. On ne leur en veut pas. On les adore, les Schtroumpfs. Mais combien de belles aventures moyenâgeuses de Johan et Pirlouit aurait-on pu lire en plus s’ils avaient laissé un petit peu de place à leurs aînés ?

            Dans La guerre des sept fontaines, comme le dit si bien Dayez,  il y a chez Peyo à la fois des influences de Disney et d’Hergé. Le trait va à l’essentiel. Le noir et blanc lui redonne toute sa splendeur. Par exemple, si la courte scène de la chapelle ne laisse aucun souvenir dans l’album classique en couleurs, là, dans cette case allongée où nos héros découvrent le lieu saint abandonné, on ressent quelque chose de sacré. En noir et blanc, Peyo se montre un esthète de l’ombre et de la lumière.

            Ce récit prouve également que soixante planches est le format idéal pour livrer une belle et bonne histoire feuilletonante, comme l’ont été les aventures de Tintin, les meilleures enquêtes de Ric Hochet ou les plus passionnantes courses de Michel Vaillant, dans autant de styles différents.

            En trois albums, Frédéric Niffle propose déjà une collection d’anthologie. Rendez-vous très vite pour retrouver « la mauvaise tête » de Fantasio.

 

Laurent Lafourcade

 

Johan et Pirlouit : La guerre des 7 fontaines par Peyo édition Niffle

128 pages, 28 €

ISBN : 9782873930608

 

 

 



Publié le 21/10/2014.


Source : Bd-best

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