Rencontre avec Christian Denayer
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Rencontre avec Christian Denayer

Dans ce tome 12, Van Hamme et Denayer nous emmènent en Iran sur les pas du plus gentleman des mercenaires : Wayne Shelton ! Ce dernier n'a pas pu profi ter longtemps de son argent. L'IRS est passé par là et il doit accepter une mission très dangereuse. Sur l'échiquier mondial de l'énergie nucléaire, Shelton risque de n'être qu'un pion dans les mains des services secrets américains et du Mossad israélien.

Une occasion pour nous avec la sortie de ce nouveau tome, de rencontrer le dessinateur pour un tour d'horizon sur sa carrière.

 

 

 

Né le 28 septembre 1945 à Bruxelles, donc bientôt 70 ans avec un parcours BD formidable avec plus de  70 albums...

Les trois premiers albums de  Yalek sont parus chez Rossel Editions en 1970/71. Depuis lors je n’ai jamais arrêté avec, parfois deux albums par an. Ce qui met mon compteur à +- 71 albums !
Plus la bonne quinzaine  de "Michel Vaillant" et « Les Labourdet »  réalisés avec J. Graton , la quinzaine de « Ric Hochet » et « Peurs de Rien » avec Tibet, plus les histoires complètes « authentiques » dans Tintin + « Patrick Leman »  et l’  "Inspecteur Spirou » dans Spirou… cela fait entre 37 000 et 40 000 vignettes de dessins. Cela me donne un peu le vertige !

 

Après des études d'enseignant, tu entre au journal TINTIN en 1962 comme assistant de Jean Graton pour les décors, les voitures et les couleurs de Michel Vaillant. Raconte nous tes débuts sur cette collaboration.

Quand j’ai proposé mes dessins très « amateur débutant » chez Tintin et que j’ai rencontré Jean Graton, ce dernier m’a engagé à l’essai et je suis resté avec lui plus de neuf ans ! Son tout premier assistant, j’étais aussi le « grand frère » de ses trois enfants que j’allais aussi conduire et rechercher à l’école toute proche. J’accompagnais la famille en vacances à la mer du Nord où je travaillais avec le "maître".
J’étais très mal payé pour tout le travail que je faisais mais je m’en fichais, j’étais au Paradis !

 

Comment s'est déroulé ta rencontre avec Tibet ?

C’est chez Graton que j’ai rencontré Tibet, son grand ami à l’époque. Graton m’a « prêté » à Tibet, je suis resté avec celui-ci parallèlement pendant près de dix ans. J’ai aussi travaillé pendant un an avec Paul Cuvelier sur un albulm de « Line ». (Le Boucanier)
C’était une époque bénie. Je bénéficiais d'une expérience super enrichissante de travailler avec des monstres sacrés dont j’étais fervent lecteur.
A côté du Graton - patron, Tibet, lui, a été un véritable ami au fil des ans et m’a toujours soutenu dans mes projets « Yalek » «  Génération Collège » …
Graton était plus distant.

 

Ensuite tu fais la connaissance d'André-Paul Duchâteau...

Duchâteau, le gentleman «  vieille France »  de la BD. Un homme extraordinaire, ouvert et disponible. En trente cinq ans de collaboration, jamais une dispute, jamais un refus de discussion. Une amitié sans faille !

 

 

 

 


 

Tu es aussi l'auteur complet de la série GÉNÉRATION COLLÈGE inspirée par ta fille Christelle que tu prends pour modèle...

Pour faire plaisir à Christelle, j’avais imaginé un scénario inspiré de ses « aventures » scolaires et universitaires et de ses amis.
J’ai trouvé ses récits et ceux de ses copains tellement riches que jai proposé une série chez Lombard. Elle a été adoptée immédiatement, soutenue par Tibet et Yves Sente , directeurs éditoriaux à l'époque.

 

Sur des scénarios de FRANZ pour les trois premiers titres, tu crées également la surprenante série GORD...

La collaboration avec Franz était surprenante en elle-même car lui était un dessinateur spontanément viscéral et moi un artisan. Les tempéraments opposés se sont très bien complétés et j’ai beaucoup appris avec lui. J’espère que lui aussi avec moi.
J’ai pris énormément de plaisir à créer cette série ave lui. Je regrette vraiment qu’elle n’ait pas rencontré le succès espéré alors qu’elle était vraiment en avance sur son temps.

 

En 2000, ta rencontre avec Jean Van Hamme a donné naissance au « gentleman - mercenaire » Wayne Shelton ,
A ce jour, la série compte 12 titres dont le dernier « No Return », une belle collaboration aussi n'est ce pas ?

Avec Jean, c’est le rêve d’une vie professionnelle qui s’est concrétisé. Je lui serai toujours reconnaissant de m’avoir fait confiance. Le plaisir de travailler avec ce grand professionnel et raconteur d’histoire hors pair est immense. Ce plaisir continue aujourd’hui d’autant plus que Wayne Shelton est le personnage préféré de son épouse Huguett et que Jean continue a en écrire les scénarios.
C’est pour moi un très bel accomplissement.

 

 

 

 


 

Chez les Denayer, on est plongé dans la BD jusqu'au cou puisque Liliane, ton épouse, réalise les couleurs pour plusieurs séries humoristiques. Sauf pour  Wayne Shelton où tu travailles avec Bertrand Denoulet.

Liliane réalise actuellement les couleurs des « Psy » avec Bédu et du « Scrameustache » avec Gos. Tous deux sont de très grands amis de longue date. Elle les comprend parfaitement et ils lui font confiance les yeux fermés. Elle a travaillé pour Tibet, Rodrigue, Turk et De Grote, Swissen, Blake et Mortimer etc… et aussi pour moi...mais elle me trouv trop...enquiquinant ! Il faut dire que l'on travaille côte à côte.

 

Tu as réalisé aussi de nombreuses publicités dans des styles différents , hors BD. Notamment pour FINA, CITROËN, RENAULT, VOLVO, NISSAN, NESTLE, INNO, SAMSONITE , LE COMITÉ OLYMPIQUE BELGE, ASSURANCES RVS, NORAUTO, COFINIMMO, PEUGEOT, etc. Un peu plus d'infos à ce sujet ?

Les pubs représentaient un contact avec un autre monde graphique, des rencontres très intéressantes et une source de revenu non négligeable en plus d’une véritable… récréation. C’est un monde encore plus exigeant que la BD car il y a beaucoup d’intervenants mais je me suis bien amusé. J’y ai gardé d’excellents amis.

 

Quelle est ta plus grande passion ?

La famille et les amis proches. Et … le dessin.

 

Es-tu présent sur le web, sur facebook ?

Quelqu’un s’occupait de mon site mais a dù renoncer.  Je n’y connais rien pour m’en occuper ni ne dispose du  temps nécessaire . Depuis lors il est à l’abandon. Dommage.
Je ne suis pas sur Facebook et n’ai pas trop envie d’y être. Franchement je ne vois pas du tout l’intérêt de publier que ce matin , par exemple , j’ai mangé deux tartines grillées que j’ai renversé mon bol de chocolat !  Ou que je suis sorti hier jusqu’à cinq heures du matin...
Ce que j’ai lu de certains messages de ce média est plus ou moins de cet ordre. Inutile à mes yeux.

 

Une devise ?

Je pense toujours que j’ai encore plein de choses à apprendre.

 

 

 

 


 

 

Interview  BD-Best - Jean Jacques Procureur 2015

Images © Dargaud 2015

Photo © J J Procureur 2015




 

 



Publié le 12/01/2015.


Source : Bd-best

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