"La Venin" tome 5 ... un final de plomb !
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Le temps des vacances, pour peu qu’elles soient sous une météo peu avenante, offre parfois l’occasion de se replonger dans l’une ou l’autre lecture de l’année (surtout lorsqu’on a du retard dans ces lectures !).


C’est ainsi que j’ai lu le 5e tome de « La Venin » aux éditions Rue de Sèvres.

Western palpitant, intrigue poussée, parfois alambiquée mais captivante, le final allait-il m’apporter les solutions et réponses aux questions laissées en suspens à la fin de l’album précédent ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour rappel, Emily, bien qu’ayant découvert que sa mère était vivante, était décidée à mener sa vengeance à son terme. Toujours poursuivie par les détectives de la Pinkerton, elle avait néanmoins encore réussi à leur échapper in extrémis.

Après des adieux déchirants à son amour mort accidentellement : l’architecte Stanley Withman, elle se prépare à tout mettre en œuvre pour atteindre sa dernière cible. Car en effet, dans un dernier souffle, Stanley lui a appris que désormais William Ward s’appelait William McKinley, le Président des Etats-Unis lui-même !

 

 

« Les anges viennent,

En longues files,

D’un pas tranquille,

Dans leurs uniformes de neiges, … »

(Emily Dickinson)

 

 

C’est accompagnée de ses amies qu’elle prend ainsi la direction de Washington !

 

Une dernière ligne droite bien sinueuse avec ses embûches, retournements et imprévus. N’hésitant pas à créer une rupture avec la quête première, le lecteur pourrait se sentir « perdu » à certains moments. Mais n’est-ce pas l’idéal pour éviter un final trop linéaire et prévisible ?

 

Les flash back scénaristiques continuent d’éclairer idéalement les zones d’ombre dans cette intrigue parfaitement maîtrisées. Cependant leur nombre nuit parfois au rythme de l’action.

 

 

 

© Laurent & Stephan Astier – Rue de Sèvres - 2023

 

Autre surprise de cet ultime tome, la réapparition de plusieurs protagonistes des 4 premiers albums. En leur offrant également à chacun un épilogue propre, Laurent Astier parachève sa fresque … au risque d’alourdir peut-être l’ensemble ou de le rendre moins digeste.

Mais le tout est-il encore réellement réaliste, plausible ? Certaines péripéties et hasards semblent trop improbables pour ne pas dire incohérents !

Et que dire de la scène finale, chez la dernière de ses cibles, le Président des Etats-Unis en personne … le gros stéréotype ! A moins que ce ne soit le coup logique dans un monde où la poudre rivalisait encore avec le code pénal mais où la société, ses complots, machinations et scandales à étouffer utilisaient trop fréquemment les mêmes moyens pour arriver à leur but que ceux de l’Ouest sauvage ! Mêlant adroitement éléments fictionnels et événements historiques, Laurent Astier intègre son récit dans une trame « plausible ».

 

A chacun de voir … Ce sera notre seul reproche d’un western au départ « classique » et qui au fur et à mesure jouera sur la manipulation des personnages pour en complexifier son fil conducteur.

 

 

 

 

© Laurent & Stephan Astier – Rue de Sèvres - 2023

 

Néanmoins, Laurent Astier clôture ainsi en beauté sa série. Maintenant le suspense jusqu’au bout avec quelques « surprises » en conclusion, le plaisir est donc entier. Le fil rouge de la vengeance d’une héroïne, alors qu’en général, ce rôle est joué par un homme et même si le lecteur peut se douter de la fin, présente l’avantage de sortir des sentiers battus d’un thème déjà largement exploité dans le 9e art.

Fresque épique d’une vengeance sur fond de féminisme, cette série prouve que le western est bien de retour dans nos rayons de librairie … et que celui-ci peut aussi se décliner en version féminine ! De l’Ouest sauvage à l’Est « civilisé », la nature humaine reste ce qu’elle est … juste le costume qui change !

 

 

 

 

 

© Laurent & Stephan Astier – Rue de Sèvres - 2023

 

Il n’est plus utile de préciser que le dessin reste à la hauteur des 4 premiers opus : agréable, réaliste et nerveux, superbement mis en valeur par le travail de son frère Stéphane !

Le découpage des planches assure au dynamisme de l’action le rythme nécessaire pour garder l’attention du lecteur.

 

En conclusion, j’ai aimé me plonger dans cette mini-série (qui a également comme « plus » qu’elle ose se clôturer sans tirer en longueur inutile !). Une bonne idée peut-être de cadeaux pour les fêtes … si l’éditeur décidait d’en sortir un intégral ou un coffret augmenté !

 

 

 

 

 

© Laurent & Stephan Astier – Rue de Sèvres – Bulle Le Mans - 2023

 

 

Et pour les fans de la série, Rue de Sèvres en collaboration avec la librairie Bulle, du Mans nous propose un tirage de luxe, numéroté et signé en 800 exemplaires, enrichi d’un frontispice et d’un superbe cahier graphique de 8 pages … sans oublier 8 pages BD inédites et un ex-libris !

 

 

 

Thierry Ligot

 

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  • Scénario & dessin : Astier, Laurent
  • Couleurs : Astier, Stephan
  • Lettrage : Ruault, Jean-Luc
  • Editeur : Rue de Sèvres
  • Parution : 18/01/2023
  • Format : Grand format
  • ISBN : 9782369815921
  • Planches : 62
  • Prix : 15 €

 

Edition « Bulle Le Mans »

  • ISBN : 9782810204953
  • Planches : 70
  • Prix : 49 €


Publié le 06/11/2023.


Source : Bd-best

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