« Le souvenir du Juste restera pour toujours. » Ceux du Chambon
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« Le souvenir du Juste restera pour toujours. »  Ceux du Chambon

 

« - Bonjour, comment puis-je vous aider ?

- Bonjour monsieur, vous êtes le pasteur Trocmé ?

- Oui, que puis-je faire pour vous ?

- Enchantés. On nous a dit que vous accueilliez des enfants, ici, et nous voulions nous renseigner… Nous avons deux fils…

- C’est exact. Nous accueillons des enfants. Nous leur faisons l’éocle, nous les hébergeons. »

 

 

 

 

 

 


L’été 1939 avait été joyeux, insouciant. Les mois et les années qui allaient suivre seront tristes et inquiétantes. Maurice et Denise Weil et leurs deux enfants Etienne et Philippe coulaient jusqu’alors des jours heureux. Maurice était directeur dans une société de téléphone. Il installait des succursales dans le Nord de la France. Denise est mère au foyer. L’avenir semblait rose jusqu’à ce que le bruit des bottes vienne résonner en France. Pour la famille juive, l’avenir allait s’assombrir. Les Weil devront quitter Lille, pour Paris, puis Saint-Etienne sous un nom d’emprunt, espérant vivement ne pas être dénoncés. C’est là, en 1942,  que Denise et Maurice décidèrent de cacher leurs enfants au Chambon-sur-Lignon. Avant la guerre, le village hébergeait essentiellement des enfants malades qui avaient besoin de respirer le grand air. Aujourd’hui, il       accueille des enfants qui rencontrent d’autres genres de problèmes.

 

 

 

 

© Matz, Cob, Avraam - Steinkis

 

 

1939-1944 : L’histoire vraie de deux frères sauvés par les Justes. Pour écrire Ceux du Chambon, Matz a recueilli le témoignage d’Etienne Weil. D’abord réticent, le survivant de l’époque a été convaincu de raconter son histoire, pour honorer la population du Chambon-sur-Lignon. Courage, bonté, dévouement, regard sur l’autre sont tout autant de qualités qui ont permis de sauver de nombreux enfants. Le livre ne se contente pas de raconter le séjour des enfants au Chambon mais en explicite tous les tenants et les aboutissants. Des derniers jours d’avant la guerre jusqu’à la libération, on suit chapitre après chapitre, la vie de chacun des membres de la famille Weil. En conclusion, on apprend également ce que chacun des acteurs de la tragédie est devenu dans les années qui suivirent.

 

 

 

 

© Matz, Cob, Avraam - Steinkis

 

 

Au dessin, Kanellos Cob reste tout en sobriété. Son trait fin correspond bien à l’esprit des Weil, observateurs d’un monde qui les mène vers un destin fatal, mais qui tentent de continuer à vivre comme avant, pour leurs enfants chez qui ils veulent garder les yeux de l’innocence. La coloriste Kathrine Avraam adopte la même stratégie, comme si cela permettait aux personnages de garder une certaine distance par rapport à la guerre. L’album se termine par un recueil de photos, lettres et cartes des Weil avec qui le lecteur aura tant partagé qu’ils semblent faire partie de la famille de chacun.

 

 

 

 

© Matz, Cob, Avraam - Steinkis

 

 

Les habitants du Chambon font partie des Justes. S’ils n’avaient pas été là, Philippe n’aurait jamais pu écrire à sa mère pour la fête des mères de 1945 : « Ma petite maman chérie, C’est avec joie que nous te souhaitons une bonne fête « libre » pour toi, dans un pays libre. »

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

 

 

 

 

 

One shot : Ceux du Chambon

 

Genre : Histoire 

 

Scénario : Matz

 

D’après : les souvenirs d’Etienne Weil 

 

Dessins : Kanellos Cob 

 

Couleurs : Kathrine Avraam 

 

Éditeur : Steinkis

 

Nombre de pages : 136

 

Prix : 18 €

 

ISBN : 9782368464687

 

 

 



Publié le 26/01/2022.


Source : Bd-best

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