"Les maîtres de guerre, t 2 - Attila" Qui était ce fléau de Dieu ?

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"Là où Attila est passé, l'herbe ne repousse plus"

Qui ne connaît pas cet adage de Grégoire de Tours dans son "Histoire des Francs" ?

Écrit plus de 150 ans après l'invasion des Huns (451), il nous prouve à quel point ce chef "barbare" a marqué les esprits durablement en Europe.

Mais le "Fléau de Dieu" est-il réellement comme on le dépeint encore ? Brutal, sanguinaire, sans pitié ?

Après avoir été otage de Rome, il rentra chez lui, s'imposant comme chef incontesté et connaissant parfaitement son ennemi. Il ne tardera pas à le faire clairement comprendre à l'émissaire de l'empereur Flavius en faisant massacrer son escorte, l'obligeant à rentrer seul à Rome dans l'incertitude et la peur.

Avec son frère Bleda dans un premier temps, il réussit à unifier les peuplades turco-mongoles sous les bannières des Huns : Scyres, Gépides, Alans, Ostrogoths, ...

Acceptant un premier tribut de Rome, il se tournera d'abord sur l'Empire Romain d'Orient.

Éliminant son frère à cause d'un différent, l'ambition d'Attila n'aura plus de limites et nul territoire ne pourra plus se sentir à l'abri de son appétit territorial immense.

" - Attila !! Mon frère ... nous sommes du même sang !

- Mais il ne peut y avoir qu'un seul Roi des Huns.

Désormais, les Romains vont connaître le goût de notre fouet. Ma vengeance va pouvoir s'abattre sur eux sans pitié.

Je suis votre roi désormais ! Le seul et unique roi. Qui en doute ?"

Ne réussissant à prendre Byzance, mais acceptant néanmoins un fabuleux tribut du basilus Théodose, Attila décide de se rabattre sur la Gaule.

Il y sera vaincu, 3 ans plus tard, aux Champs Catalauniques par un général romain d'origine barbare, Aetius, ancien ami d'Attila lors de sa captivité.

Suite à cette défaite, Attila se tournera alors vers l'Italie du Nord et Rome.

Seul le paiement d'un important tribut par le pape Léon 1er évitera à la Ville Sainte de subir le même sort que toutes les bourgades sur la route des Huns : une destruction complète !

Paiement d'un tribut ou considérations stratégiques ? En effet, la famine et la maladie touchaient sévèrement son armée et l'annonce de l'arrivée imminente de renforts romains risquait de le mettre en mauvaise posture !

Ambitieux, fin stratège et homme politique avisé, il saura faire plier tous ses adversaires et les soumettre à ses volontés.

Un parcours qui ne prendra fin que par sa mort ... dont les circonstances restent mystérieuses.

Son gigantesque empire n'y résistera pas. Il se fragmentera rapidement, comme ce fut souvent le cas dans l'Histoire !

C'est cette épopée extraordinaire que nous raconte ce 2e volume des "Maîtres de guerre". Après "Patton" et en attendant le tout proche 3e volume consacré à Lawrence d'Arabie (8 octobre 2025), cet "Attila" nous replonge dans l'une des périodes la plus sombre et violente de l'histoire de Rome.

Par son scénario, par son écriture, Jean-Pierre Pécau réussit à rendre sa narration aussi vivante et prenante que s'il nous la racontait de vive voix. Pas de doute, cet ancien professeur d'histoire, ayant aussi touché aux jeux de rôle dans les univers d'héroïc fantasy, sait s'y prendre pour nous passionner, tout en se basant sur des événements historiques vérifiables.

Sa passion pour cette matière se retrouve dans des albums aussi variés que "Capitaine Vaudou", "la Couronne de France", "Elisabeth Bathory, la comtesse sanglante" (collection "Reines de sang"), "Jeremiah Johnson", "Indochine", "Les 100 derniers jours d'Hitler", "Missak Manouchian mort pour la France", ...

Centré clairement sur le personnage principal, Attila, Jean-Pierre Pécau manie ici adroitement séquences de combat et de diplomatie, le rythme de l'album est soutenu. En conséquence, il nous offre en récit dense, riche en événements qui ne se perd pas dans des développements historiques hasardeux.

Quant au graphisme, le trait de Dragan Paunovic s'y prête à merveille. Sec, sanglant, énergique et glacial à la fois, il transpose toute la dureté du personnage dans un dessin réaliste malgré tout.

Et que dire de sa mise en page hyper dynamique ? Un régal visuel, notamment ses doubles pages !

Le tout est amplement mis en valeur par les superbes couleurs de Bertrand Denoulet. Inutile de le présenter. Nous avons déjà pu admirer ses talents de "metteur en lumière" dans des albums aussi variés que "Les Pionniers du Nouveau monde", "Samouraï - Légendes", "Wayne Shelton", "Senseï", "Carthago" ou encore "Empire USA", pour ne citer qu'eux !

Ainsi sa palette, ses jeux d'ombres et de lumière, donne vie et relief aux planches et à leur mise en page efficace.

Dépassant largement certains stéréotypes et clivages historiques "classiques", cet album rentre dans la carapace de ce "Maître de guerre" de génie.

Si nous y ajoutons la qualité et le soin apportés à l'album, papier, couverture, reliure, il s'agit sans nul doute d'un opus de "collection".

Un indispensable remarquable, en plus d'être un superbe livre sur les étagères de nos bibliothèques.

Thierry Ligot

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Série : Les Maître de guerre

Tome : 2 - Attila

Scénario : Jean-Pierre Pécau

Dessin : Dragan Paunovic

Couleurs : Bertrand Denoulet

Éditeur : Delcourt

Collection : Histoire et histoires

Genre : biographie, histoire

Public : ado - adulte

Parution : 20 août 2025

Pages : 64

Format : 23,3 x 32,3 x 1,3 cm

ISBN : 978 2 4130 3887 0

Prix : 16,5 €

Publié le 29/09/2025.

Source : Bd-best

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