« On ne tourmente pas indéfiniment Cthulhu sans avoir un tribut à payer... » Une année sans Cthulhu
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« On ne tourmente pas indéfiniment Cthulhu sans avoir un tribut à payer... »  Une année sans Cthulhu

 

 

 

« - L’appel de Cthulhu rend fou… C’est l’essence même du jeu. Mon rôle est de pousser mes amis vers des secrets inhumains qui leur réservent d’horribles surprises... »

 

 

 

 

 

 

                 Dans la campagne du Lot, début des années 80, des adolescents jouent à « L’appel de Cthulhu », jeu de rôle dérivé d’une nouvelle fantastique de Lovecraft publiée en 1928. Mais lorsque l’on s’immerge dans un monde parallèle où les démons font partie d’une certaine réalité, le retour de bâton peut s’avérer surprenant. Dans le village, une famille est massacrée. Les cartes du jeu sont redistribuées. Quels sont les rapports entre les jeunes rôlistes, la tuerie et le jeu auquel ils s’adonnent ?

 

 

 

 

© Clérisse, Smolderen - Dargaud

 

 

Après Souvenirs de l’empire de l’atome et L’été Diabolik, le duo Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen se reforme.

 

Truffé de références aux années 80, à la manière de Stranger Things, le scénario de Smolderen multiplie les clins d’œil :  Lovecraft évidemment, Donjons et Dragons, Carrie de Stephen King, adapté au cinéma sous le titre Carrie au bal du diable par Brian de Palma en 1976, Tron, et surtout Qix, jeu d’Arcade sorti en 1981, ainsi que bien d’autres... On pense aussi évidemment à l’assassinat de Sharon Tate, par Charles Manson, fait divers sanglant qui a bouleversé l’Amérique au début des années 70. Les personnages sont bien construits avec chacun sa personnalité et sa part de mystère, que ce soit Dani et sa passion pour les balbutiements de la programmation sur PC, Mélusine, au non-innocent prénom de sorcière, ou encore Oriane et son œil de verre.

 

 

 

 

© Clérisse, Smolderen - Dargaud

 

 

Après l’impeccable Eté Diabolik, le coup n’est pas transformé. Alors que l’Eté racontait une histoire passionnante et haletante, énigmatique à souhait, Une année sans Cthulhu pédale parfois dans la semoule. Le récit est très long à démarrer, avec une première moitié poussive, heureusement sauvée par une deuxième partie beaucoup plus structurée et fascinante.

 

Le dessin d’Alexandre Clérisse lui aussi sauve la mise avec des décors et des couleurs époustouflants. Les images d’Arcade sont elles aussi reproduites avec classe, hommage et talent. Qui mieux que Clérisse aurait pu réaliser ces séquences particulières ? Le passage en mobylette dans lequel les personnages sont pixélisés sent bon l’Amstrad 464 ou l’Atari 520 ST.

 

 

 

 

© Clérisse, Smolderen - Dargaud

 

 

Au-delà du simple polar, Une année sans Cthulhu est une histoire sur le double thème de la force du psychisme et des intelligences artificielles. La machine nous rappellera lorsque ce sera à notre tour de jouer !

 

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

One shot : Une année sans Cthulhu

 

Genre : Thriller fantastique

 

Dessins & Couleurs : Clérisse

 

Scénario : Smolderen

 

Éditeur : Dargaud

 

Nombre de pages : 176

 

Prix : 21 €

 

ISBN : 9782205077445

 



Publié le 24/10/2019.


Source : Bd-best

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