« - Vous voulez sauver la planète ? Alors tout est possible !
- T’as raison ! On va y arriver !
- Une pour toutes… Toutes pour une ! Comme les mousquetaires !
- Alors faut se trouver un nom de code. Pour partager notre périple sur Insta !
- Les révolutionnaires ?
- Les Green Girls ?
- Les écolos Girls ?
- Les Vert-tueuses ?
- Les Déglingos ? Quoi ! On est des déglingos, non ?
- On n’a qu’à s’appeler les Argonautes. Ça fait mythologique !
- Mais y a que toi qui connais ces trucs…
- Attendez les filles, j’ai trouvé ! Les belles vertes !!! Comme le film… mais à plusieurs ! »
Ehma, Lily et Fadila sont trois copines d’un collège de Grenoble. Elles ont bien compris que l’importance de l’éducation au développement durable, plus communément appelé EDD, va au-delà des programmes scolaires. Sensibles aux questions écologiques internationales, elles décident de fonder un groupe de militantes : #Les belles vertes. Vite rejointes par un garçon, qu’est-ce qui l’interdirait ?, elles vont se rendre à Saint-Nazaire où un porte-conteneurs de 20000 unités sort des chantiers. C’est L’Argo, le plus grand fléau des mers du monde. La fine équipe compte bien traverser la France pour aller sur place mener une action d’éclat.
© Nicoloff, Zanon, Losty - Jungle
Surfant sur la vague de la feel good BD girly, #Les belles vertes se place sur le créneau fort peu occupé de la bande dessinée engagée pour jeunes. Côté humour, il y a Les sisters. Côté tendresse, il y a Les carnets de Cerise. Côté écolo, il y a à présent cette nouvelle série, qui n’est pas réservée qu’aux filles.
Loïc Nicoloff a prouvé son savoir-faire en collaborant avec Christophe Arleston, puis en prenant sa suite, sur les scenarii de Léo Loden. Il s’est essayé à la BD d’action et à l’humour. Avec #Les belles vertes, il est enfin en mesure d’obtenir son premier vrai grand succès personnel. Cette série est générationnelle. Elle répond à de nombreux problèmes que se posent les ados, préoccupés par l’avenir de la planète que leur laisseront les adultes, et hermétiques aux discours politiques alambiqués et menteurs. Nicoloff ne présente pas un groupe de super-héroïnes. Les gamines, et le gamin, font avec les moyens du bord. Elles voyagent en Oui-Bus (Merci Macron). Et l’on se rendra compte que la politique gravite plus près d’elles que ce que l’on pourrait imaginer. Pour rester dans un monde de fiction et éviter le 100 % anxiogène d’une réalité trop prégnante, Nicoloff introduit une petite musaraigne de compagnie qui permet d’ajouter quelques scènes souris-antes.
© Nicoloff, Zanon, Losty - Jungle
Alberto Zanon a un graphisme entre Nicolas Bannister et Aurélie Neyret. Les personnages aux grands yeux se rapprochent de ce qui se fait en dessins animés. C’est Antoine Losty qui s’est chargé de leurs design ainsi que de la couverture. Le dessinateur s’en est emparé pour se les approprier et en faire le reflet des jeunes de leur âge.
© Nicoloff, Zanon, Losty - Jungle
Bonus instructifs, les auteurs ont intégré à leur histoire des pages didactiques, par l’intermédiaire de la tablette d’Ehma. On en apprend ainsi plus sur les porte-conteneurs, la pollution lumineuse, internet et les déplacements en avion. La lecture reste fluide. L’éditeur aurait pu en faire une BD 2.0 avec des QR codes qui auraient permis d’aller glaner ces infos sur le web… mais cela aurait été en contradiction avec le message écologique des Belles vertes.
Laurent Lafourcade
Série : #Les belles vertes
Titre : 1 - Sauvons les océans !
Genre : Aventure écologique
Scénario : Loïc Nicoloff
Dessins : Alberto Zanon
Design des personnages & couverture : Antoine Losty
Couleurs : Francesca Piscitelli
Éditeur : Jungle
Nombre de pages : 72
Prix : 13,50 €
ISBN : 9782822230803
©BD-Best v3.5 / 2024 |