« - La femelle mégalodon mortellement touchée allait mettre bas. C’était une forme de miracle en captivité… Nous nous sommes interposés, mais il était trop tard. C’est une véritable infortune. Aussi, le grand conseil a décidé qu’il était temps de libérer la horde. Dakhan ! L’assemblée souhaite vous confier la charge du convoyage du banc de mégalodons jusqu’à la fosse de Milwaukee, la plus profonde de tout l’Océan Atlantique ! Vous aviez raison, Dakhan… Vous m’aviez alerté et je suis resté sourd à vos recommandations. J’en porte l’entière responsabilité et je vous présente mes excuses. Acceptez-vous cette mission ? »
Mer de Béring à 4700 mètres de profondeur. Il est temps de libérer la horde ! Le grand gouverneur l’a dit. Et c’est Lou Melville, Dakhan, la fille de Kane, l’homme aux branchies, qui va mener les troupes, avec l’espoir de retrouver son père. Elle est persuadée qu’il n’a pas pu rejoindre le sanctuaire mais qu’il est toujours vivant. Elle voudrait également savoir si Donovan London a survécu. Mais attention, pour ne pas mettre en danger les grands squales, l’expédition ne devra jamais remonter à plus de trois cents mètres de la surface. Ce sera une longue traversée jusqu’à la fosse de Milwaukee.
© Bec, Bufi, Meloni – Les Humanoïdes Associés
Après le cycle de l’Albinos, voici celui du Bagarreur. Christophe Bec signe un nouveau diptyque mettant à l’honneur un requin géant. Bien évidemment, la curiosité et l’imprudence de Lou vont l’amener au-delà de la où elle devait aller. Elle va être recueillie sur une ancienne plateforme pétrolière par un groupe de moines exilés, organisés en communauté autonome après la destruction de leur monastère. Les serviteurs de Dieu vénèrent Abzu. Mais qui est ce seul Dieu ? Le scénariste développe la dimension théologique de sa série. L’histoire reste parfaitement compréhensible par les lecteurs qui découvriraient l’univers. Les aficionados apprécieront les échos aux personnages récurrents.
© Bec, Bufi, Meloni – Les Humanoïdes Associés
Aidé par les couleurs d’Andrea Meloni, Ennio Bufi est un créateur d’ambiances. Sous l’eau, on a l’impression d’être en apnée ou de respirer avec des branchies. On a envie, et on y arrive, à ralentir la lecture entouré de mégalodons dans les profondeurs sous-marines. On entend le silence. C’est magique. C’est merveilleux.
Sur la plate-forme, le dessinateur resserre les cadrages pour participer à un climat d’abord rassurant, puis qui devient petit à petit angoissant.
La couverture sublime rappelle les meilleures affiches de cinéma, avec des tons rougeâtres tranchant avec le bleu-vert de l’océan.
© Bec, Bufi, Meloni – Les Humanoïdes Associés
Par son ambiance spécifique, ce tome 13 de Carthago rejoint Neige de Gine et Convard. On rêverait d’un cross-over entre les deux séries dans, pourquoi pas, un Carthago Adventures.
L’alchimie entre Bec, Buffi et Meloni, trio immuable depuis L’héritière des Carpates, le tome 6, démontre son efficacité. La série débutée en 2007 est l’une des têtes d’affiches du catalogue des Humanoïdes Associés. On peut affirmer de la manière la plus objective qui soit que la poésie maritime et fable écologique Carthago est entrée dans la grande famille des séries « classiques » de la bande dessinée.
Laurent Lafourcade
Série : Carthago
Titre : 13 - Abzu est notre seul dieu
Genre : Aventure sous-marine
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Ennio Bufi
Couleurs : Andrea Meloni
Éditeur : Les Humanoïdes Associés
Nombre de pages : 56
Prix : 14,50 €
ISBN : 9782731674576
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