Plus de doute à ce sujet, le féminin de « Jacques Martin » se prononce bien « Valérie Mangin » ! Quarante et unième tome de la série « classique », nous voici replonger dans le plus pur univers martinien d’Alix !
Invité en Thessalonique (Macédoine) par son vieil ami Hémon, Alix défend les couleurs de ce dernier lors d’une course de char. Il y est notamment opposé à la championne locale, Délia qui se surnomme la « Reine des Amazones ». Propriétaire d’un domaine où les hommes sont exclus, ou esclaves, son rêve est de libérer la Macédoine et d’y créer son royaume !
© Mangin – Millien – Martin - Casterman
Après une lutte plus que disputée, Alix remporte la course et se fait par la même occasion une farouche ennemie. Mais la douce atmosphère de la capitale de cette province romaine est troublée par la disparition de jeunes femmes, voire le meurtre d’une aubergiste. La tension est donc à son comble. Cornelius Carbo, le propréteur romain, ne semble pas s’en inquiéter réellement ! Ceci augmente encore le mécontentement de la population.
Délia propose alors, avec ses Amazones, d’aider aux recherches et à la surveillance de la ville. Carbo s’en moque ouvertement et s’irrite même de cette ingérence mettant son autorité et ses capacités en doute.
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Il est vrai que l’animosité entre Carbo et Délia est plus que perceptible.
Alix lui-même voit sa proposition d’aide refusée.
Mais voilà que lors du banquet du vainqueur, Enak et Astéria, la fille d’Hémon, viennent à disparaître. S’en est trop pour Alix qui décide d’intervenir. De plus, tous les indices semblent se diriger vers le domaine de Délia !
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Un scénario purement classique, linéaire ? Pas si certain que cela ! Si la trame narrative est dès le départ agréable et facile à suivre, Valérie y apporte sa petite touche personnelle surprenante.
Et d’abord, quel plaisir de découvrir enfin un Enak ado, capable de se laisser entraîner par d’autres de son âge dans quelques « grosses » bêtises ! Je ne me rappelle pas de tomes précédents où il se comportait réellement comme un adolescent « normal » et donc parfois inconscient. Influencé par trois jeunes Romains, ils se retrouvent tous en bien mauvaise posture !
Tout le talent de Valérie ne s’arrête évidemment pas là et je m’en voudrais d’aller plus loin en vous privant ainsi des rebondissements et surprises éventuels indispensables à cet excellent scénario.
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Après sa prouesse du tome précédent (L’Œil du Minotaure), lié à son Alix Senator 13 (L’Antre du Minotaure), Valérie nous prouve une fois de plus, toute la magie de son imagination et sa capacité à donner à son Alix les traits de son créateur au travers sa propre vision de ce héros créé en 1948, ne l’oublions pas ! Et toujours à la page !
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Du côté dessin, pas de doute non plus ! Chrys est en parfaite symbiose avec le trait du Maître. Une ligne claire assumée et sans rature, ni transgression. Un dessin net et précis mit en valeur par la superbe palette de couleurs de Jean-Jacques Chagnaud. Ses ombres, teintes, nuances dans les reflets, ses ambiances et atmosphères donnent vie au dessin au fur et à mesure des pages.
Bref de l’excellent travail qui font de cet album un à ne pas louper !
Frais, innovant tout en étant dans la droite ligne de ce que Jacques Martin lui-même imaginait pour ses personnages, nous voici avec un 41e album sortant clairement du lot !
Thierry Ligot
Titre : La Reine des Amazones
Série : Alix
Tome : 41
Éditeur : Casterman
Genre : Histoire - Aventure
Scénario : Valérie Mangin
Dessin : Chrys Millien
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
Nombre de pages : 48 pages
Prix : 12,50 €
ISBN : 9782203244542
©BD-Best v3.5 / 2024 |