Andréas scénariste au top, Andréas dessinateur au stop. L’Argentine
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Andréas scénariste au top, Andréas dessinateur au stop.  L’Argentine

 

 

« - Pourquoi l’Argentine ?

- Je ne sais pas.

- Tu as été droguée ?

- Je ne sais pas.

- Combien étaient-ils ?

- Je ne sais pas.

- Comment t’es-tu échappée ?

- Je ne me suis pas « échappée ». Je suis juste partie.

- De quoi donc te souviens-tu exactement ?

- De rien. Je me suis endormie en haut dans ma chambre, et je me suis réveillée dans cette petite maison au milieu de nulle part. Ce qui s’est révélé être l’Argentine. Je n’y ai vu personne. J’étais toute seule. »

 

 

 

 

Silver, jeune fille adolescente, vient d’être retrouvée en Argentine. Kidnappée deux jours avant dans le domaine de ses parents, elle a réapparu aussi mystérieusement qu’elle avait disparu. Son père Yvon d’Alayrac était conseiller des précédents chefs d’état de la République française, mais le nouveau président Lebrun, d’extrême-droite, ne l’a pas gardé dans son entourage. Yvon connaît bien des secrets gouvernementaux. A travers sa fille, est-ce le père que l’on cherche à faire taire ? Toujours est-il que la famille recèle des secrets. Amélie, la mère, est dans le coma depuis la naissance de sa fille. Elle se réveille parfois, retombant rapidement en léthargie. Elle est hospitalisée dans un bâtiment à l’autre bout du parc familial. Son ventre contient un embryon dont toute tentative d’intervention chirurgicale sur lui provoque le tremblement des murs. Et au milieu de tout ça, un bonze philosophe conseille Silver et un Quasimodo hante les jardins de la gigantesque propriété.

 

 

 

 

© Andréas, Cochet - Futuropolis

 

 

Il est toujours plaisant de retrouver Andréas. Scénaristiquement, l’homme ne tombe jamais dans la facilité. Il est exigeant, propose des histoires avec de nombreux personnages où les faux-semblants brouillent les pistes. Il mène ses lecteurs par le bout du nez, les capture dans un récit mystérieux aux frontières du réel. On verrait bien Mulder et Scully enquêter sur cette vraie-fausse disparition.

 

 

 

 

© Andréas, Cochet - Futuropolis

 

 

Là où le bas blesse, c’est qu’Andréas a simplifié son trait. Quelques découpages horizontaux et une transition en arcs de cercle rappellent qu’on est bien en présence d’un livre de l’auteur qu’on aime. Mais rares sont les « blocs » noirs. Exit les hachures. Abus de plongées. Renforcé par les aplats de couleurs monolithiques d’Isa Cochet, le tout semble avoir été réalisé à la va-vite. Comme si Andréas avait été pris par des délais de parution difficiles à tenir. Si par contre c’est un parti pris graphique, il n’est pas certain que ce soit le bon choix. Heureusement que le scénario sauve l’album.

 

 

 

 

© Andréas, Cochet - Futuropolis

 

 

Au-delà d’un simple récit fantastique rappelant les formidables « histoires alarmantes » de Cossu au début des années 80 dans Spirou, L’Argentine dénonce les ravages pernicieux de l’extrême-droite, que l’on ne voit pas forcément sourdre, aussi discret qu’un embryon, puis rampant et grossissant comme un serpent silencieux.

 

 

 

 

Laurent Lafourcade

 

 

One shot : L’Argentine

 

Genre : Thriller

 

Scénario & Dessins : Andréas

 

Couleurs : Isa Cochet

 

Éditeur : Futuropolis

 

Nombre de pages : 94

 

Prix : 18 €

 

ISBN : 9782754826051

 



Publié le 16/09/2019.


Source : Bd-best

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