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« - Camarades, je suis vieux et mon temps est compté… Mais avant de mourir, je voudrais vous faire profiter de ma sagesse. Regardons les choses en face, nous avons une vie de misère, une vie trop brève ! On nous donne tout juste de quoi survivre, et ceux d’entre nous qui ont la force nécessaire doivent travailler jusqu’à ce qu’ils rendent l’âme. Cette ferme est-elle donc si pauvre ? Ne peut-elle pas nous procurer une vie digne et décente ? Non, camarades ! Tout le produit de notre travail est volé par l’homme ! L’homme est la seule créature qui consomme sans produire. Il ne donne pas de lait. Il ne pond pas d’œuf, il est trop faible pour pousser la charrue… Et pourtant, c’est lui le maître de tous les animaux ! »
Pour les animaux, il est l’heure de se révolter. Sage l’ancien, cochon de son état, vénéré à la ferme, fait le constat qu’eux, animaux, sont exploités à la ferme par l’homme qui, lui, ne produit rien. Les vaches font du lait. Les poules pondent des œufs, les porcs sont destinés à la boucherie. Le cheval tire la charrue. Il est temps que les choses changent. Sous l’impulsion de leur mentor, les animaux se révoltent. Ils chassent le fermier de son exploitation et prennent le pouvoir. Mais ce qui s’annonçait comme une libération et un renouveau allait vite se transformer en combat d’egos, conflit d’intérêts, … Bref, en joute politique !
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© L’Hermenier, Labourot, Parada - Jungle
La loi imprescriptible de la vie à la ferme des animaux est inscrite au frontispice de la grange. C’est formidable. Même si les animaux ne savent pas lire, ils apprendront ces préceptes par cœur. Tout s’annonce idyllique. Menés par les cochons, les bêtes vont prendre en charge tout ce que faisait le fermier. Elles vont même entreprendre la création d’un moulin.
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© L’Hermenier, Labourot, Parada - Jungle
On a connu les grands duels Giscard/Mitterrand, Biden/Trump, Macron/Le Pen et bien d’autres… Dans le même ordre d’idées, voici Boule de Neige/Napoléon, le cochon rose contre le cochon noir, le yin contre le yang, l’idéaliste communiste contre le totalitaire dictateur. Plus qu’une fable animalière, La ferme des animaux est une arène politique, une dystopie dans laquelle les bestioles ne sont que le reflet des hommes. Paru en 1945, le roman de l’écrivain britannique George Orwell dénonce le stalinisme.
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© L’Hermenier, Labourot, Parada - Jungle
Après Le faucon déniché, Maxe L’Hermenier, concepteur de la collection Jungle Pépites, adapte La ferme des animaux. Le moins que l’on puisse dire, à l’instar de 1984 du même George Orwell, il n’est pas le seul. Quatre versions sortent quasiment en même temps, de la BD au livre illustré. D’autres s’y étaient essayés il y a quelques années dont Jean Giraud lui-même au scénario pour l’une d’entre elles.


Trois autres nouvelles adaptations :



Le dessinateur d’Alienor Mandragore, Thomas Labourot, est le maître des animaux. Il réalise l’adaptation rêvée, magnifiquement et dynamiquement dessinée. Il permet à cette collection d’adaptations littéraires d’acquérir une légitimité digne des plus grandes chez les plus grands éditeurs. La couverture rappelle les affiches de propagande, la corne et la patte remplaçant la faucille et le marteau.
En l’année présidentielle qui s’annonce, La ferme des animaux arrive à point nommé pour démontrer que les plus beaux discours ne font pas les meilleures politiques.
Laurent Lafourcade
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One shot : La ferme des animaux
Genre : Fable politique
Scénario : Maxe L’Hermenier
Dessins : Thomas Labourot
Couleurs : Diego L. Parada
D’après : George Orwell
Éditeur : Jungle
Collection : Jungle Pépites
Nombre de pages : 64
Prix : 14,95 €
ISBN : 9782822233699
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