« - Tu dis être marin, petit mâle… Tu dois avoir beaucoup de choses à raconter…
- Tu l’as dit ma jolie ! Accroche-toi à ton maillot…
- Eh, tête de gobelin ! C’est à la princesse Irina que tu parles ! Un peu de respect !
- … Et ta sœur, elle est princesse aussi, larbin ? J’ai voyagé sur toutes les mers moi, alors couché !
- Oh là ! Je peux me défendre toute seule, esclave ! Laisse parler ton congénère qu’il nous raconte ses voyages !
- Ouais, alors voilà : j’étais second à bord de l’Indéboulonnable. Le Capitaine Smork et moi-même avions entrepris la quête de l’épée de la domination car nous avions découvert l’emplacement de l’île où elle était cachée…
- L’épée de la domination ? Qu’est-ce que c’est ? »
Il y a 500 ans, régnait en Almérye la belle et cruelle reine Dévorah la superbe. De nombreux prétendants espéraient ses faveurs. Le mage Magul, lui, travailla sans relâche trente jours et trente nuits, vendant une partie de son âme à un démon, pour obtenir un alliage miraculeux lui permettant de forger une épée à la lame enchantée. Cette épée, il l’offrit à Dévorah qui s’en servit pour soumettre les royaumes voisins. Se rendant compte de son erreur, après avoir été emprisonné par Dévorah, le mage Magul réussit à s’emparer de l’épée et l’enferma au centre d’un labyrinthe qu’il fit construire sur une île.
Aujourd’hui, Zark le marin négocie sa liberté et quelques pièces d’or contre la carte permettant d’arriver sur cette île. Malgré les mises en garde de son compagnon de voyage Adelin, la princesse Irina décide de participer à l’expédition, un peu contrainte et forcée parce que sa cousine perfide la livre à la Reine des Capes Noires.
Après avoir auto-édité deux albums d’Adelin et Irina en 2018 et 2019, Nicolas Van de Walle, dit Nico, les voit mis en avant chez un véritable éditeur qui monte : les éditions du Tiroir. Dans la tradition de l’héroïc-fantasy parodique, Nico créé un monde rigolo, se moquant des poncifs du genre, tout en les respectant. La princesse Irina est habillée comme ces héroïnes mettant leurs formes en avant, mais elle ne se sert jamais de ses atouts. Elle paraît cruche mais a la tête sur les épaules. Elle apprendra à composer entre traîtres et pièges. Dans l’aventure, des têtes volent mais ce n’est jamais choquant.
Une histoire courte, le volontaire, complète l’album, à la manière de ces récits qui n’existent que dans la merveilleuse presse BD presque disparue, hormis Spirou et depuis quelques temps L’Aventure, auxquels on peut rajouter Fluide glacial pour les plus grands.
Nico a lu Peyo, Tolkien et Jonathan Swift. Il a joué aux livres dont vous êtes le héros et a vu Taram et le chaudron magique. Son graphisme vient tout droit du fanzinat ; il en a encore l’essence. Ça respire la sincérité et l’amour du genre. Signalons que le dessinateur réalise ici un grand écart. N’oublions pas que ce diplômé de Saint-Luc a signé dans un style réaliste deux voyages de Jhen : Carcassonne et Bruxelles.
Quand Donjons et dragons font place à Labyrinthe et ptérodactyles, ça donne le drôle, frais et pétillant Adelin et Irina. Après les rééditions des deux premières aventures, la série ne demande qu’à être relancée.
Laurent Lafourcade
Série : Adelin & Irina
Tome : 2 – L’épée de la domination
Genre : Heroïc Fantasy
Scénario, Dessins & Couleurs : Nicolas Van de Walle
Éditeur : Editions du Tiroir
Collection : L’aventure
Nombre de pages : 64
Prix : 16 €
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